23 Avril 2014
Cette fois, le livre est disponible.
Mais il me reste encore à en corriger les versions électroniques. J'espère que ce sera fait cette semaine. Maintenant, pour le faire connaître, ce sera plus difficile. Ceci passe par un envoi ciblé auprès des prescripteurs potentiels. Nous en revenons aux bons vieux réflexes marketing de ma jeunesse.
Première leçon: segmenter la cible. Gros problème.
Tout d'abord éviter de perdre son temps: inutile de tabler sur les journalistes; mon sujet est hors standard, sans notoriété ni scandale en perspective: ce n'est pas un scoop, donc sans intérêt. Les journalistes ne sont pas des acteurs, ni des intellectuels: ils amplifient ce qui est déjà en effervescence, comme une aspirine dans un verre de Coca...
Dans le même ordre d'idées: éviter les "vulgarisateurs", qui barbotent dans le paradigme ambiant et barratent leur bon beurre... Exit donc toute cette intelligentsia brouillonne de nos plateaux télé ou radio. Ils ne promeuvent pas le neuf, qui se pointe sans cette mousse médiatique nécessaire à leur survie.
Reste qui ? Les créatifs, Ceux qui cherchent toujours et trouvent parfois. Le problème étant qu'un créatif, par définition, se polarise sur sa propre activité. Il est pleinement dans son monde (j'en sais quelque chose) et a du mal à en sortir sans nécessité.
Voilà le truc: trouver ce qui titille un créatif dans son propre domaine. L'exemple phare, c'est la catastrophe de l'ultra-violet. Les scientifiques ont du envisager les élucubrations de Planck, non pas parce qu'ils trouvaient ses idées intéressantes, mais parce qu'ils étaient le dos au mur. De même pour la relativité. Cela a commencé par une catastrophe: la vitesse de la lumière mesurée par Michelson ne dépend pas de l'orientation de son appareil.
Donc:
L'Homme Quantique s'attaque de front à 3 domaines d'applications:
Et indirectement à ceux qui devraient concevoir le tableau d'ensemble où ces divers pratiques pourraient se déployer, à savoir:
On pourrait penser que cela fait beaucoup de monde. Pas trop en fait si l'on restreint la cible à ceux qui créent véritablement quelque chose, en laissant de côté les diffuseurs, vulgarisateurs, commentateurs, illuminés de tout poil, sectaires et groupies enamourées, bref les 95% qui font la claque ou roupillent vautrés dans leur chaire (la chaire est faible, je sais, je ne devrais pas, mais bon).
Connaissez vous cette blague sur les jésuites?
Du temps des colonies, un père blanc et un jésuite se rencontrent sur le cargo les emmenant en Guinée. Ils parlent de leurs mission: évangéliser le plus efficacement possible ces populations païennes et font un pari: à celui qui aura oeuvré le plus efficacement pendant leur mission. Deux ans ont passé, ils se retrouvent pour le retour, et le jésuite demande:
- Alors, qu'avez-vous fait?
- J'ai converti 10518 âmes dans 3 cantons de la région, et vous?
- Moi, j'en ai converti un.
- Un seul?
- Oui, mais c'est le fils du roi !
Je suis exactement dans cette position du missionnaire ( je ne pouvais pas m'empêcher de la faire, désolé), du missionnaire jésuite s'entend !
Donc, il me reste à trouver, dans chacun des domaines considérés, sur quoi butent ceux qui cherchent quelque chose, et ensuite trouver les mots pour leur faire prendre en considération mon propre point de vue.
En marketing on dirait: trouver le "+ produit" au regard de chacun d'eux.
En sciences, tout d'abord, sur quoi butte-on aujourd'hui?
- Pas de théorie Unitaire en vue:
On butte toujours sur la force de gravité qui ne veut pas se fondre avec les 3 autres (électromagnétique, forte, faible).
Or, j'ai enfoui une petite bombe, au creux du texte (la dernière note VI, amenée innocemment par une note 90 au fil de texte). Petite bombe qui se résume à ceci: la masse grave n'est pas du même niveau Imaginaire que la masse inerte.
Je casse d'un côté, je construis de l'autre car, par ailleurs, j'offre un point de vue épistémologique commun (sans concurrence ! ) aux théories quantique et relativiste, basé sur ma représentation du temps et du mouvement.
- Difficulté à définir un "objet" en mécanique quantique.
Là aussi je chamboule pas mal de choses. En particulier ma conception du principe d'incertitude n'est pas confinée au domaine microscopique. Ce que confirme les nouvelles expériences, puisque l'on observe une dualité onde/corpuscule avec des atomes aussi gros que du fullerène ... Et j'en suis convaincu infiniment de choses que mon inculture m'empêche de concevoir; d'où mon envie d'en discuter, pour élargir mon champ de vision.
Comme on le voit, l'impact est si énorme que je n'ai pas besoin de beaucoup de personnes importantes à toucher. Il me suffirait d'une seule touche pour que tout se développe.
En psychanalyse, les choses sont plus compliquées.
Si je vois quelques noms à contacter en sciences physiques; qui cherche encore en psychanalyse? Je n'ai pas la culture suffisante pour discerner au sein de l'école lacanienne qui fait véritablement oeuvre de recherche. Juste quelques pistes, mais j'ai peur de m'engluer dans des discussions byzantines (les discussions autour de "la passe", par exemple, me font craindre le pire).
J'arrive à articuler une dynamique entre libido et pulsion, mais qui s'en soucie?
Seul peut-être la peur de disparaitre sous les coups de la psychiatrie et des neuro-sciences pourrait provoquer un sursaut? L'agitation qui suivit la publication du livre noir de la psychanalyse montre une certaine inquiétude dans le milieu...
Faute de psychanalystes théoriciens, peut-être faut-il s'en rapporter aux philosophes qui se sont emparé du ballon, comme Žižek?
En sciences sociales enfin, le terrain est miné.
J'apporte une vision cohérente de l'évolution sociale, débouchant sur le capitalisme financier. Mais il s'agit, en fait, d'une régression. Et d'une déclaration de guerre contre le libéralisme anglo-saxon.
Qui peut être intéressé au point de prendre le temps de lire mon argumentation, d'en passer par une discussion sur le dualisme espace/temps comme détour épistémologique nécessaire à une bonne compréhension du problème?
Qui est prêt à sortir de la dialectique marxiste (chez ceux dont l'encéphalogramme n'est pas encore plat et montre des signes de pensée articulée) pour inscrire cette dialectique dans la perspective que j'expose (i.e.: basée sur la différence synchronique/diachronique)?
A qui dire que le libre arbitre humain est le pendant à notre échelle du principe d'incertitude en physique, sans me faire récupérer par les curés de tout bord? Comment éviter de se voir rattraper par des illuminés en mal de gourou, pour intéresser véritablement ceux qui cherchent un avenir à notre société en déliquescence?
Leur dire qu'il faut se remuer les neurones n'est pas très porteur. J'en sais quelque chose et l'accueil fait à mon manuscrit par une foultitude d'éditeurs clamant haut et fort leur droit à l'originalité me fait franchement rigoler. Pour être édité, il faut entrer dans la "ligne éditoriale" de ce cher éditeur. Mais un éditeur est-il un créateur? A-t-il des idées? Non, il sert ses propres préjugés, quand ce n'est pas le marché. Et je ne parle que des meilleurs, l'avant-garde, la crème de la crème...
Bref, je ne sais pas à qui dire que la crise des sub-primes est une douce plaisanterie à côté de ce qui va venir... A Žižek, peut-être, encore et toujours? Ce qui nous rabat sur le quatrième segment:
Les philosophes.
Le gros problème c'est d'en trouver un vivant... En tout et pour tout, en grattant bien autour et alentour, j'en ai trouvé 3 encore debout:
Balibar, Badiou, Žižek
Badiou est inabordable: il se voit comme le survivant des grands qu'il a connus dans sa jeunesse. Pour paraphraser un humoriste: Socrate est mort, Kant est mort, Deleuze, Derrida, Foucault, Sartre sont morts, et moi-même, je ne se sens pas très bien.
Balibar je n'arrive pas à établir le contact: il a sa garde rapprochée. Zizek je ne sais pas où le localiser, j'ignore même s'il comprend le français (quoiqu'il ait suivi le séminaire de Jacques-Alain Miller).
Pour trouver les animaux, cerner leurs marigots.
Tout à ma recherche, un autre ciblage s'est imposé à moi: si je n'arrive pas à mettre un nom sur ma proie, je peux à tout le moins délimiter son habitat. Ce ciblage géographique laisse apparaitre tout de suite quelques marigots intéressants:
Avec cette particularité bien parisienne que la rue d'Ulm et le Collège de France se tirent la bourre. Je ne dis pas que le reste est désert, mais qu'il suivra. Bon, si j'arrive à briser leurs défenses, peut-être pourrais-je commencer par là mon opération de diffusion. Une sorte d'attaque virale...
J'ai donc les premiers pas de ma démarche:
Voilà, le début de campagne est précisé. Y plus qu'à.
La suite au prochain numéro. Et champagne lorsque mes ventes couvrirons mes frais!
Hari