Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
7 Septembre 2014
Quelle magnifique image que cette sorte de fleuve en 3D, qui charrierait des milliers de galaxies semblables à la nôtre, notre Voie Lactée... Il n'y a qu'à rester là et admirer, en méditant sur l'infinie petitesse de notre Terre, de nous-mêmes...
Quoique cette présentation nous questionne: quel est cet "objet" que l'on nous donne à voir, et dont on décrit l'évolution? Il s'agit d'une "vue" prise de la Terre, et l'image est partiellement oblitérée par l'éclat de la Voie Lactée, qui occulte les galaxies placées dans son plan de rotation. Il s'agit donc d'une vue partielle. Ensuite, que percevons-nous précisément de ces galaxies? de la lumière. Et comment apprécions-nous leur distance par rapport à nous? Grâce au décalage de leur spectre d'émission dans l'infra-rouge (l'effet Doppler).
La théorie de l'expansion de l'Univers offre une loi de variation isotrope de ce décalage; et ce que l'étude met en évidence, se sont d'infimes variations par rapport à ce calcul théorique... Le moins que l'on puisse dire, c'est que notre vision de cet objet particulier, est très "médiatisée", très construite.
Il faudrait d'ailleurs, pour définir ce cluster de galaxies, revoir notre définition d'un "objet". En effet, il est strictement impossible de "voir" dans l'espace, à un instant donné, les différents éléments de cet ensemble car les informations à partir desquels nous reconstruisons cette image (ou ce film) ne sont pas toutes émises en même temps, leur âge dépend de notre éloignement à l'émetteur. De plus l'information sur la distance de ces galaxies est indirecte: il s'agit d'une mesure de vitesse, (déduite du décalage infra-rouge) et non de distance... Si vous regardez bien l'image du cluster, vous verrez que les axes ne repèrent pas des coordonnées spatiales, mais des vitesses relatives...
Pour bien situer le problème que je soulève ici, je vous propose de regarder cet autre "ensemble" constitué d'éléments dont les mouvements élémentaires donnent une sorte de cohérence à l'évolution d'ensemble du système. L'image est moins poétique: il s'agit de larves de mouches! Au moins, dans ce cas, l'ensemble se présente-t-il d'un bloc à mon attention, je pourrais même le toucher (beurk)!
Le vocabulaire que nous avons développé ici, dans ce blog, comme dans l'Homme Quantique, permet de préciser la différence entre ces deux objets, définis comme des regroupements, des amas, l'un de larves, l'autre de galaxies.
Les mouvements des larves, comme individus, ou en groupe, se décrivent à l'aide du couple de concepts (synchronique/diachronique) d'espace et de temps.
Pour nos galaxies, ce n'est pas si simple: l'espace où elles se déploient est celui de leurs "vitesses" repérées selon 3 axes orthonormés. Un déplacement dans cet espace de vitesses correspond à une accélération. Autrement dit, la dimension diachronique utilisée ici n'est plus celle qui porte de l'espace à la vitesse, mais celle qui porte de la vitesse à l'accélération.
Nos larves suivent les lois physiques les plus classiques qui soient: leur énergie cinétique s'exprime en fonction de la vitesse (1/2 mv2) et elles sont soumises à la gravité, comme vous et moi (F=m.g, où g a la dimension d'une accélération, voir nos précédents articles sur le sujet). Cette gravité est elle-même liée à un "saut diachronique" entre éléments et groupe (ou champ, de gravitation en l'occurrence).
Ceci nous ramène aux réflexions que nous avons déjà évoquées au sujet de la matière noire, énergie noire et autre multivers.
Nous avons là le "cadre imaginaire" nécessaire et suffisant pour décrire la cinématique comme la dynamique de nos larves.
Mais, vous voyez qu'en observant les galaxies, je hausse d'un cran les plans Imaginaires nécessaires à leur description d'ensemble: la cinématique s'inscrit en Iv et Ia. Mais alors, la dynamique rattachée à cette description, qui associe une énergie synchronique (ici ce serait la gravité en Ia) et une variable diachronique, doit être associée à une variation de potentiel entre les niveaux Ia et Ia+1.
Et là, le cadre conceptuel nous fait défaut.
C'est, comme vous le voyez, une autre façon de revenir à la suggestion que j'ai émise qu'il était peut-être nécessaire, à partir d'une certaine "taille" de nos "objets", de prendre en compte la dérivée troisième de l'espace par rapport au temps...
Quoiqu'il en soit, le point épistémologique que nous soulevons ici est le suivant: nous sommes physiquement complètement submergés par l'objet Laniakea. Son observation globale ne peut que nous échapper par un côté ou l'autre. Et ce que je suggère, c'est que les "forces", ou les "énergies" qui s'y déploient, perdent tout sens à notre niveau d'observation. De même qu'à l'échelle d'un photon ou d'un quark, la notion d'acidité ou la mesure d'un ph n'a plus aucun sens.
J'espère que vous n'y verrez pas un signe de paranoïa aiguë si je vous dis que tout ceci me renvoie à mes réflexions précédentes, sur la définition de l'objet ou la relativité d'échelle.
Mais bon, oubliez l'image des larves, pour méditer sur cette magnifique Laniakea, sous la voûte étoilée, si possible les pieds dans l'eau et un verre à la main, bien sur...
Hari