Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
17 Janvier 2015
J'ai toujours ressenti un malaise en disant que le principe de laïcité devait être respecté avant toute considération d'appartenance religieuse. Non pas que je remette cette nécessité en cause, mais pour une raison théorique.
En effet, dire qu'un principe s'applique, pour chacun d'entre nous, quelque soit sa croyance, et transcende toute appartenance religieuse, c'est lui laisser entendre, à première vue, qu'il est légèrement demeuré, et que l'on veut bien le laisser jouer avec ses amis dans son bac à sable, pourvu qu'il n'embête pas les grandes personnes avec ses enfantillages.
Condescendence de l'athée s'adressant au croyant, assez commune en France, plus qu'ailleurs.
D'où la critique de certains, qui y voient un nouvel intégrisme: un fanatisme d'un autre ordre, anti-religieux. Et, paradoxe suprême, cette volonté de liberté de pensée, passerait pour une "restriction" à la liberté d'aucun de n'être pas d'accord... Nous sommes dans le paradoxe du menteur...
Source de confusion et de conflit.
Mettons ceci en perspective:
Alors le schéma général de mon discours introductif est de cet ordre:
=> Ip < Ik < Im
nota: On remarquera déjà que le niveau S de Im, qui justifierait Ik n'est pas théorisé...
C'est à dire, que
Du même coup, j'ai réifié le croyant, je l'explique, je nie sa croyance, son espérance. Le moins que l'on puisse dire c'est que voilà une drôle de façon de reconnaitre en lui mon frère, mon alter ego.
Et cette conception ne peut pas tenir pour un croyant, qui exprime son existence en fonction d'un plan symbolique S, qui le transcende. Pour lui, la tolérance, ou la charité ne peut être qu'une vertu tirant sa justification du niveau symbolique.
Autrement dit, pour lui:
=> Ik < Im < S
Vous voyez bien qu'il n'y a aucun espoir que ces deux là s'entendent....
C'est dire que le concept de laïcité a été mal appréhendé.
Revenons au début:
La laïcité c'est quoi? C'est la reconnaissance qu'il est loisible à tout un chacun de choisir la façon qu'il a de se définir, et donc, de choisir son niveau S.
C'est à dire, que m'est reconnu le droit de faire le saut diachronique Im <=> S à ma guise et autant qu'il m'est loisible, de me chercher, de me trouver, et de définir mon éthique (je suis très Kantien, moi aussi.)
Je vous propose de définir ce niveau Im, où je me définis par rapport au symbolique S qui me porte, comme le niveau "éthique". Et je vous propose de définir le concept de laïcité, comme la liberté qu'il m'est reconnu de définir ce niveau éthique, par rapport à la spiritualité qui me convient.
Alors, nous avons là un couple de concepts qui permettent de rendre compte du "mouvement" ou des "mutations" du sujet, bref, d'une vie spirituelle réelle:
C'est dire, bien évidemment, que le concept de laïcité se rattache à celui de liberté, et plus fondamentalement, d'indétermination...
Il permet en particulier:
Comme on le voit peut-être mieux, nous utilisons de la même façon nos outils pour analyser les maux sociaux, comme les maux psychiques (cf.: névrose et psychose.)
Bonne méditation
Hari