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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

L'effacement de Dieu

Dieu est - il ou n’est - il pas ?

Être ou ne pas être : telle est, comme toujours, la question.

Il n’y a aucune raison pour qu’un dieu – quel qu’il fût - reste prisonnier d’un tel dilemme, tout simplement parce qu’il est formulé par un être non divin, donc limité. D’ailleurs, le principe du tiers exclus, sur lequel se fonde implicitement ce dilemme, n’est qu’un postulat, commode certes, intuitif, sans aucun doute, mais postulat il est, postulat il demeure.

Il me semble plutôt que l’idée de Dieu (si ce n’est Dieu lui-même), comme tout ce qui vit, devrait être une (notre) réponse à une aporie originelle, comme la réponse à cette question :

  • La lumière est-elle faite d’ondes ou de particules ?
  • Oui

La réalité de Dieu serait alors du même ordre que celle du chat de Schrodinger.

Si l’on y pense bien, tout nous apparaît comme une réponse donnée, qui n’acquière un sens qu’en déchiffrant la question qui l’a suscitée, notre concept de Dieu n’échappe pas à la règle.

Je vous propose la réflexion suivante : par amour de l’Homme, et pour lui laisser sa liberté, la seule vraie manifestation de la bonté de Dieu serait de ne pas exister.

Mon adresse aux croyants est alors la suivante :

Et si Dieu avait décidé de ne pas Être ?

Vous noterez la position interrogative dans laquelle je ne cantonne, comme Montaigne avec son fameux "Qui suis-je ?", plus stimulant à mon sens que le cogito de Descartes.

Hari

Commentaire au 2016 03 28

Je lis ceci de Lacan, à propos du Parménide, dans son séminaire XIX:

"...Remarquez que de temps en temps quelque chose peut vous toucher, ne serait-ce par exemple que cette remarque, quand il (Platon) aborde comme ça tout à fait en passant, au début de la septième hypothèse qui part de " Si l’Un n’est pas ", tout à fait en marge, il dit : « et si nous disions que le Non-Un n’est pas ? » Et là il s’applique à montrer que la négation de quoi que ce soit – pas seulement de l’Un, du non-grand, du non-petit – cette négation comme telle se distingue de ne pas nier le même terme."

Comme quoi, nous resssassons sans doute les mêmes interrogations depuis bien longtemps...

Commentaire au 2017 03 13

Un commentaire reçu ce jour m'amène à relire ce billet. Celui-ci, ainsi que la citation précédente de Lacan questionnent notre logique. Ça tombe bien (sans doute ce commentaire est-il un signe!) car j'aborde tout juste la logique par la théorie des catégories dans ce billet : "# 12- Convergence". Si l'on y réfléchit un peu, à partir du triptyque R/I/S, et en ayant en tête l'étagement diachronique de l'Imaginaire, cette relecture m'amène à penser la chose suivante:

Si au contact du Réel, la logique en oeuvre doit être booléenne, à l'autre extrémité du spectre de l'Imaginaire, aux confins du Symbolique, il y a toutes les chances que la logique en action ne le soit pas. Déjà, nous en changeons au niveau Imaginaire où se représentent les phénomènes quantiques ! De ce point de vue, le saut final I / S, qui s'analyse à partir de la forme canonique des mythes (voir le billet sur le mythe de la potière jalouse) pourrait être vu comme l'ultime avatar ou plutôt la porte de sortie de notre "logique".

Ça n'arrangera pas l'opinion que mon commentateur du jour a de moi, mais bon, je dois le remercier de cette occasion de réfléchir à une évolution de notre système logique, corrélative à une montée Imaginaire (diachronique) menant du Réel au Symbolique.

Ce qui correspond à une approche spinoziste (i.e.: immanente) et nous ramène au dernier colloque de Cerisy "les psychanalystes lisent Spinoza"... ;-)

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B
Quel charabia ! Quelle vanité stérile dans ces paroles inutiles, je suis sûr que vous êtes parisien lol
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H
En fait, lorsque j'ai écrit ce billet, j'étais à Nouméa. Cela fait onze ans, depuis, je suis retourné à Abidjan, où je me trouve encore. Je suis étonné que ce billet puisse encore être lu ! Mais pourquoi se donner le mal de le commenter, si c'est du charabia ? Pourquoi cette agressivité envers son auteur, qui, après tout, ne fait qu'exprimer comme il peut, une hypothèse, indiquer sa recherche. En quoi ceci pourrait-il vous gêner au point d'avoir à l'en blâmer ?
B
En lisant la réponse au commentaire précédent, plutôt que dire que nos discours par rapport à la réalité seraient dans le même rapport que l'ensemble des entiers N par rapport à l'ensemble I des nombres imaginaires, j'ai une meilleure image.<br /> Je propose de dire que nos explications sont comme un filet jeté dans la mer, qui ne nous permet de récupérer que ce qui est plus gros que la taille des mailles. Une autre image fractale: ce serait de marquer avec de la poussière de Cantor un univers à une dimension:<br /> http://www.cedricgraziani.freesurf.fr/Les_fractales/cantor.htm<br /> Remarquez dans le tracé de cette poussière comment, en passant d'un niveau à l'autre chaque trai Yang se transforme en trait Yin
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H
Le langage, l'articulation même du langage en différents niveaux, et l'Homme pris lui-même dans ces jeux se déroulant sur plusieurs niveaux différents (symbolique/imaginaire/réel) y trouvant une sorte de niche écologique situé sur quelques niveaux en nombre assez limité, tout ceci participerait d'une gigantesque construction gigogne, comme des poupées russes.<br />  On peut lire chez Lacan (Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, livre II du séminaire):<br /> "Retenez ceci à propos de l'extériorité et de l'intériorité-cette distinction n'a aucun sens au niveau du réel. Le réel est sans fissure. Ce que je vous enseigne par où Freud converge avec la philosophie de la science, c'est que le réel, nous n'avons aucun autre moyen de l'appréhender - sur tous les plans et pas seulement celui de la connaîssance- que par l'intermédiaire du symbolique."<br /> Je pense que l'introduction d'une lecture fractale des organisations, au sens large (y incluant ce que l'on délimite comme l'Homme) éclaire d'un jour simplificateur la place de l'Homme au creux de sa parole et au sein de la nature.<br /> Ce qui pose un problème quant à notre appréohension de l'Humanisme, comme le l'écrivait Foucault à la fin de son ouvrage "les mots et les choses":<br /> ".... alors on peut parier que l'homme s'effacerait, comme à la limite de la mer un visage de sable"
T
Si Dieu n'est qu'un existant indépendant des hommes et de la création, car antérieur à elle, et n'attend rien de la création en général et de l'homme en particulier, condamné par lui-même à l'absence éternelle, quelle importance qu'il soit ou ne soit pas ? En revanche si Dieu est détenteur d'une éxigence, s'il a une attente, encore faut-il savoir laquelle, mais la question de son existence se pose. Encore faut-il savoir si ce sont les hommes qui ont créé Dieu ou l'inverse. Mais si Dieu a créé les hommes, ces êtres capables de rivaliser avec lui, le fait de rester en attente se justifie, car il laisse faire l'homme au lieu de le guider en p)ermanence. Si ce sont les hommes qui ont inventé Dieu, afin de donner à l'existence humaine une finalité morale et pas seulement existencielle, Dieu peut aussi exister de par cette exigence des hommes et cette attente que nous observons dans toutes les civilisations. Jusqu'aux athées qui par leur négation de Dieu lui attribuent une rélaité, qui est celle de na pas exister, et donc d'être possible.Que Dieu ait créé les hommes ou que les hommes aient créé Dieu est donc du pareil aux même. Evidemment, le Dieu créé par les hommes ou compris par les hommes dans l'antiquité est une force de la nature, un Zeus, un Wotan, celui d'aujourd'hui va revêtir une forme plus contemporaine, appelons une certaine forme de vie, de liberté. Entretemps, les hommes ont compris que le phénomène le plus grandisose auquel ils étaient confrontés pouvait être l'Amour, ou Agapê, c'est à dire une forme d'attacahement très haute, assez universelle, très désintéressée, mais pas complètement...Cette confusion entre Dieu qui est, c'est à dire qui a une existence propre, et Dieu qui n'est pas, c'est à dire qui est une invention, Pascal a tranché magistralement, en disant que dans le doute, il n'y avait rien à perdre à croire en Dieu plutôt que de ne pas croire... Mais quitte à croire, prenons-le au sérieux et tâchons de ne pas lui déplaire, aujourd'hui, demain et le jour de notre mort, au cas où nous devriuons le rencontrer...
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H
Tout à fait d'accord: nier dieu, c'est lui offrir une existence virtuelle, d'où le mode interrogatif que j'ai adopté. <br /> Mais cet article était plus l'illustration d'un état d'esprit qu'une véritable interrogation sur l'existence de dieu. <br /> Mon idée est la suivante: toute interrogation à laquelle on peut apporter une réponse n'a aucune importance. Il ne s'agit pour moi que de constructions de l'esprit, qui parlent plus de celui qui pose le problème, que le problème auquel on se réfère. <br /> J'aime beaucoup l'idée de "résoudre un calcul", qui au sens propre signifie dissoudre une concrétion. <br /> J’ai l’impression que nos raisonnements et nos jugements sur le Monde, quoique en nombre infinis, ne font qu’effleurer la diversité dans laquelle nous sommes plongés, et que même l’esprit logique le plus aiguisé n’arrive même pas à refléter ce qu’il voit, mais ne fait que renvoyer ses propres codes de programmation. Ceci me fait penser au projet de Wittgenstein et de son  tractatus logico-philosophicus, qui fît long feu au siècle dernier. <br /> Pour faire image, si l’ensemble de nos discours sur le Monde étaient aussi nombreux que l’ensemble des nombres entiers E, alors, je pense que la diversité du Monde serait au moins l’ensemble des nombres imaginaires I. Autrement dit, alors que nous avons l’impression de « comprendre » le Monde au sens où nos le maîtrisons par la description logique que nous en faisons, j’ai l’impression que nous en avons une appréhension extrêmement lacunaire. <br /> Hari