Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
12 Janvier 2015
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne
Je ne peux demeurer loin de toi plus longtemps...
Ce mouvement qui a levé, en France autour de 4 millions de personnes, dimanche dernier, me replonge directement dans les sujets que j'aborde dans des fils de discussions sur Mediapart:
En effet, il s'agit ici d'un cas d'école, qui met particulièrement bien en évidence la différence entre "Symbolique" et "Imaginaire"; ainsi que la différence entre postures "ex-ante" et "ex-post".
Que disent les manifestants dans la rue? Beaucoup de choses, très diverses, de l'émotion. Et ce n'est pas le propos ici d'en faire la récollection. Mais j'y vois ceci: une aspiration vers quelque chose de l'ordre de "vivre ensemble", de la "liberté". Un Symbole inaccessible, impossible à appréhender explicitement par des mots, mais qui se dessine à travers la diversité de ces expressions (principe de répétitions).
==> Et cet espoir marque une position ex-ante par rapport à ce Symbole.
Maintenant, que lisons-nous ici, sur Mediapart:
==> on retrouve la position ex-ante, qui seule permet une "empathie" avec le mouvement
==> on est dans une position ex-post pour exprimer une reconstruction (par définition Imaginaire)
Il est évident que les deux discours ne peuvent se rejoindre.
Maintenant, ceux qui, en position ex-ante, expriment leur attente (ou un manque) symbolique, peuvent, bien évidemment, adopter une position ex-post pour adhérer ou non à tel ou tel discours politique visant à expliciter cette attente symbolique; et retomber en position ex-post.
Mais, et c'est beaucoup plus inquiétant, ceux qui ne peuvent (ou ne savent) pas changer de position ex-post, ceux qui ont toujours une explication, toujours un argument à opposé à un vécu, présentent une rigidité forte inquiétante. J'en parle ici.
Et cette marche m'a fait irrésistiblement penser à ce poème de Victor Hugo mis en exergue
Hari