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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Le Ma ([間]𓁜) dans le cinéma d'Ozu

Printemps tardif d'Ozu

Notes de lecture de "Ma et Aïda" du 19/02/2021

Le second texte a pour titre : "Modernité de l'oeuvre d'Ozu - Ma et langage cinématographique" par Virginie Fermaud.

Nota : La signification et l'usage de mes glyphes, comme le schéma général de l'Imaginaire du Sujet  sont présentés ici: "Résumé"

[∃]𓁝⇅𓁜[⚤]𓁝⇅𓁜[#]𓁝⊥𓁜[♲]𓁝⇆𓁜[∅]𓂀

En lisant ce texte, je pense irrésistiblement à Descartes, prenant suffisamment de recul pour voir qu'une mouche est posée sur une vitre, dont les croisillons lui permettent de la repérer... Elle est là, la distanciation, qui fait du spectateur l'architecte de son interprétation.

Ce que j'ai appelé "posture rationnelle", de ratio, bref je ne reviens pas dessus: 

(([∃][間]𓁜)⇆([∃][♲]𓁜))𓂀 (voir le Soi en Occident et en orient)

Ce qui manque peut-être à l'idée de Ma (ou tout au moins à l'interprétation qui en est faite ici) comme "entre" les objets, c'est l'idée d'un va-et-vient entre eux, passant par le fond d'où ils se détachent...

On ne passe pas d'un objet à l'autre comme ceci : (objet 1) <=> (objet 2) sans comprendre que la flèche <=> s'inscrit dans un plan (ici l'écran du PC) d'un autre niveau Imaginaire que celui où l'on convoque les objets; ce que j'ai appelé "saut diachronique". Une écriture plus réaliste serait alors :

[♲]𓁜 [間]𓁜 position ex post du Sujet 𓁜
↑↓↑↓↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓↑↓↑↓ ↑↓ ↑↓  
[∃] [∃] position du référé : l'objet

La répétition dans l'oeuvre est de cet ordre, de même que l'automatisme de répétition de Freud.

L'auteure parle du "décalage" soit dans les "faux raccords", soit dans l'interposition de plans "neutres", ou encore d'un désaxement dérangeant de la caméra par rapport à la scène, qui distancient le spectateur de l'action. On pourrait y voir un "hiatus" dans le discours où le "signifiant" Lacanien tient de l'appréhension par le Sujet de ce hiatus. Le décalage questionne le Sujet, et effectivement, comme le remarque l'auteure, c'est alors le film qui s'offre en miroir au Sujet.

Bien entendu, Deleuze se trompe dans son interprétation du "temps" (j'en parle dans "L'Homme Quantique", en particulier dans son commentaire de Bergson): il n'y a pas de "temps à l'état pur", les seules "quantités conservées" ayant la consistance d'un volume étant la vitesse, la quantité de mouvement ou l'énergie.

- Il y a quand même cette idée que ce vase dans cette scène de "Printemps tardif" est ce qui demeure...

- Oui, mais revient à ce qu'il dit :

"[...] Les dix secondes du vase : cette durée du vase est précisément la représentation de ce qui demeure, à travers la succession des états changeants". p. 43

Le temps est effectivement repéré, comme nous l'avons vu, par une succession ↑↓↑↓↑↓ ↑↓ ↑↓, (i.e.: ces 10 secondes qui s'égrènent dans la tête du spectateur : "c'est long"), et la notion de "durée" naît ici de l'ennui ou de la gêne qui nous vient d'être bloqués dans cet automatisme [間]𓁜, focalisés sur un seul objet (au-delà du principe de plaisir), ce qui questionne 𓁝[間]... Autrement dit, dans l'attente 𓁝[間] de la signification (Aida) du  [間]𓁜 (Ma) qui nous est donné à voir. Mais il n'y a pas plus de "temps à l'état pur" que de beurre en branche! L’idée de convoquer Deleuze avec cette conception aussi occidentale que datée d'un "temps pur" me semble un contresens par rapport à l’idée même de Ma, qui rassemble espace et temps, comme nous l’avons vu par ailleurs dans la posture [♲]𓁜 ou [間]𓁜!

- Il faudrait en discuter avec l'auteure...

- Certes, mais avançons.

L'auteure parle encore de géométrie# dans l'oeuvre d'Ozu, ce qui renvoie à une autre interprétation du décalage (en termes d'orthogonalité 𓁝𓁜 et non plus de succession 𓁝𓁜, entre posture ex post (ou globale) et ex ante (ou locale) propre à l'approche topologique, lié à la phase du miroir dans la construction du Sujet 𓁝[#]𓁜...

Enfin, l'auteur aborde le thème de la répétition des scènes d'un film à l'autre, dans la recherche d'une création : "Ozu se situe bien plus dans une démarche de "reconstruction" que de "représentation", pour reprendre les mots de Jean-Jacques Origas"... Ce qui dure au-delà des transformations de surface#, c'est le volume

Tout ceci nous permet de reconstituer le discours d'Ozu sur trois niveaux :

  𓂀  
[⚤] (𓁝𓁜) le montage des films
[#] (𓁝𓁜) Le cadrage et les symétries, les jeux de couleurs
[♲] (𓁝𓁜) La "construction de l'oeuvre"

Le jeu d'Ozu avec les couleurs rouge et verte dans la composition d'un film comme "Fin d'automne" ou Akibiyori (p. 47) me semble un clin d'oeil à mon propre emploi de 𓁝I𓁜  pour signifier les limites de l'Imaginaire !

J'avais également en tête l'idée que la répétition légèrement décalée d'un thème dans un récit mythique conote un symbole (voir Lévi-Strauss) et marque donc la posture ex ante 𓁝 d'Ozu dans sa démarche créative.

Bien entendu, il ne s'agit que d'un survol rapide du texte... Mais je file vite refaire ma réserve de champagne avant le couvre-feu (j'ai une bonne adresse !) pour repartir sur Saintes ce week-end!

Hari

 

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