Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
19 Septembre 2006
Je zappais hier comme d'habitude entre les différentes chaînes de télé, et comme il n'y avait décidément vraiment rien d'intéressant, j'ai fini par être attiré sur Planète par un docu sur ces fous qui ont décidé d'aller tout seuls, comme des grands dans l'Espace.
Ces doux dingues, tous américains, ont tout plaqué, tout claqué pour un rêve : monter là-haut. Et même s'il a fallu des milliards à la NASA, ils ont décidé que c'était faisable. J'ai fréquenté des américains dans le travail, je vois tous les jours des anglo-saxons, Anglais, Sud Af, Australiens, Canadiens et tous me fatiguent par leur façon de travailler, sans idée, sans imagination, en suivant les "procédures", qu'elles viennent de Brisbanne, de Houston ou d'ailleurs, fatigué de leur horizon rétréci.
Et puis là, la folie à l'état pur, celle qui soulève les montagnes, et réussit, contre vents et marée, avec un autre fondu, anglais (la patrie des originaux). Sir
Le hasard et la nécessité à l'état brut, la liberté absolue de faire n'importe quoi, ce contre quoi, bien sûr, la majorité se défend en se protégeant comme elle peut, d'où le leitmotiv américain dans les bureaux: "save your ass"; mais à côté, de ça, quels exemples de réussite.
Et puis, je continue à zapper, et je tombe sur un docu sur la Chine, et sur le communisme d'après Deng Xiao Ping, le massacreur de la place Tien An Men (1000 morts). Je quitte une histoire d'un seul (ou de peu) pour tomber sur celle d'une multitude. Le commentateur parle de la façon dont Deng Xiao Ping récupère les techniques du capitalisme au service de communisme; comment il explique que le communisme n'en est qu'au premier stade, celui où la rentabilité est le moteur des organisations ; comment pour vaincre, le communisme doit d'abord apprendre et se plier aux leçons du capitalisme. Chapeau, je retrouvais là, bien vivante une approche taoïste comme je n'espérais plus en voir. C'est mieux qu'une raffarinade (the yes need the no to win...).
Il dit que mille morts à Tien Nan Men c’est peu payé pour éviter de connaître l'anarchie soviétique d'après la perestroïka. Sommes-nous sûrs qu'il ait tord?
Bref, à ma courte, mais très profonde honte, et malgré sa photo peu avenante, l'homme force mon respect et j'avoue qu'il me semble le comprendre et oui, c'est comme ça.
Le mieux, c'est le discours d'un ex-cadre du parti, jeune loup reconverti dans la promotion immobilière expliquant que tout va très bien: ceux qui veulent la sécurité pépère vont dans l'administration, les autres se lancent dans le privé. Je retrouvais là le discours sur la France à 2 vitesses de je ne sais plus qui du temps de VGE (merci des précisions).
Et voilà, la boucle est bouclée: le libéralisme à outrance conduit les gens à protéger leurs fesses, tandis qu'un système où le minimum est assuré, permet une plus grande liberté à ceux qui le désirent. C'est pas beau la vie?
Ce n'est pas là où je voulais en venir, mais plutôt à ceci: je vois sur notre bonne vieille Terre deux forces en actions, l'une mâle et virile tue beaucoup (28.000 morts par an par arme à feu sur 300 millions d'habitants aux USA), mais permet l'expression des meilleurs (comme on dit dans les films de série B : les meilleurs des meilleurs), l'autre, plus féminine, protectrice à en étouffer ses enfants (18.000 exécutions par an sur 1,5 milliard d'habitants en Chine), normative, mais qui permet de belles échappées, appuyée sur une masse irrépressible.
Pour en revenir à notre analogie avec un vaisseau lancé dans l'espace, peut-être que pour faire évoluer l'équipage, il importe d'utiliser, comme l'écrivait Sun Tzu, la force ordinaire et la force extraordinaire.
La maladie dont souffre actuellement l'équipage, c'est que les représentants de la force extraordinaire, se trompent de casting en oubliant que la légèreté est leur meilleur atout.
Hari