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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Du progrès humain

Je termine le livre de Lacan sur les "Ecrits techniques de Freud," et j’y retrouve en écho, ce qui faisait l’objet d'un précédent article "de Giordano Bruno à Jacques Lacan" dans lequel j’écrivais qu’à mon sens, il viendra un jour où les développements les plus compliqués de Lacan nous apparaîtrons limpides.
J’y faisais même un parallèle avec l’évolution des mathématiques, rappelant qu’un enfant manipule actuellement des concepts qui, dans le passé, ont été produits par les plus grands esprits de leur temps.
Or, Lacan traite lui-même de ce sujet :

 

Au cours des âges, nous assistons, à travers l'histoire humaine, à des progrès dont on aurait bien tort de croire que ce sont des progrès des circonvolutions. Le progrès dont il s'agit est un progrès de l'ordre symbolique.
Qu'on observe l'histoire d'une science comme celle des mathématiques. On s'aperçoit qu'on a stagné pendant des siècles autour de problèmes qui sont maintenant clairs à des enfants de dix ans. Et c'étaient pourtant des esprits puissants qui étaient autour !
On s'est arrêté devant la résolution de l'équation du second degré pendant dix siècles de trop !
Les Grecs auraient pu la trouver, ils ont trouvé des choses plus calées dans des problèmes de maximum et de minimum. Et c'est simplement à partir du jour où on a inventé un certain nombre de choses, qui sont beaucoup plus symboliques, sur le plan mathématique, qu'on a pu résoudre ces problèmes.
Le progrès mathématique n'est pas un progrès de la puissance de pensée de l'être humain ; c'est à partir du moment où un monsieur pense à inventer un signe comme ça √, ou comme ça ∫, qu'un monsieur fait du bon; les mathématiques, c'est ça !
Nous sommes dans une position, heureusement ! de nature différente, plus difficile. Il s'agit du symbole et d'un symbole extrêmement polyvalent. C'est justement dans la mesure où nous arriverons à formuler d'une certaine façon les symboles de notre action et à les comprendre d'une façon adéquate que nous ferons un pas en avant.

 

Et c'est bien cela qui m'intéresse dans le travail que je poursuis sur la structure absolue d'Abellio (voir mon site): l'idée qu'une telle structure simplifie la représentation des organisations, des conflis, bref de la nature.

 

Mais dans le même livre, Lacan soulève une objection de taille à la stratification par niveau que je propose. Je développerai ceci plus à fond dans un espace plus approprié que ce blog, qui n'est là que pour me servir de bloc notes. Disons qu'une structuration telle que je la propose, sorte de couches de langages s'explicitant les uns les autres, nous porterait naturellement, si nous n'y prenions garde, à envisager le langage symbolique à la façon de Jung,

C'est pourquoi toute conception du style jungien de l'inconscient - celle qui fait, sous le nom d'archétype de l'inconscient, le lieu réel d'un autre discours; c'est ce qui est sa réfutation - tombe d'une façon catégorique sous cette objection, à savoir : pourquoi ces archétypes, ces symboles substantifiés tels qu'il les fait résidant d'une façon permanente dans une espèce de soubassement de l'âme humaine ? Qu'ont-ils de plus vrai que ce qui est prétendument à la surface ? Est-ce, par cette métaphore, que ce qui est dans les caves est forcément plus vrai que ce qui est au grenier ?

Autrement dit, et pour aller vite, si le discours (au niveau imaginaire, représentation du monde) est le lieu de l'erreur et de la contradiction, et si le langage symbolique n'est qu'un discours sur le discours, il doit lui aussi être par essence contraictoire. Or, ce n'est pas le cas, l'essence du symbolique est justement d'être non contradictoire: les deux niveaux n'obéissent pas à la meme logique.
Pour me sortir de là, je pense qu'il faudra tenir compte de ceci: l'Homme se définit sur 3 niveaux (Réel/imaginaire/Symbolique), mais les organisations dans lesquelles il s'inscrit ne s'arrêtent pas à ces 3 seuls niveaux (représentation fractale de la nature).
Pour prender une comparaison avec la logique du 1er ordre (pourquoi Lacan ne fait-il pas ce rapprochement ?); le niveau imaginaire, ce sont les propositions que l'on fait en utilisant les symboles logiques (définis à un niveau de langage supérieur: symbolique), pour manipuler des objets non logiques (réels). Nous avons bien nos 3 niveaux. Les symboles sortent du cadre même de la logique, de même que les objets manipulés. Seules les phrases logiques que l'on imagine peuvent être jugées vraies ou fausses (c'est à dire contradictoires ou non).

Ma thèse (à développer) serait que ce qui rend possible le jugement (vrai / faux) sur le niveau proprement logique, tient justement à cette position médiane. Pour juger du niveau symbolique à la même aune, il faudrait un autre niveau duquel déduire ce niveau symbolique.

Donc, à mon sens, l'affirmation freudienne/Lacanienne:

En d'autres termes, nous commençons d'entrevoir ce que veut dire Freud quand il nous dit que l'inconscient ne connaît pas la contradiction ou qu'il ne connaît pas le temps.

tiendrait à une sorte d'effet de bord: seul le niveau intermédiaire possèderait un environnement "complet".
Une autre possibilité serait que chaque niveau ait une problématique (une logique) propre. Nous avons vu que l'on pourrait assimiler le niveau Imaginaire à celui de la logique, celui du réel pourrait être la conservation de l'énergie (entropie, le hasard et la nécessité, etc...). dans cette optique le niveau du réel serait celui de l'énergie (et donc, en corrolaire, le niveau Imaginaire, serait également celui de l'information) mais qu'en est-il alors du niveau symbolique. Il peut sembler difficile de porter un jugement (niveau imaginaire) sur le niveau symbolique qui le détermine, peut-être pourrions - nous y placer l'amour ?
Vous voyez que la problématique est ouverte; mais j'ai une autre difficulté à surmonter: Lacan place strictement les 3 mondes Réel/Imaginaire/Symbolique sur le même plan, tandis que dans ma structure hiérarchisée, il y a passage entre niveaux adjacents (R/I ou I/S), mais pas de saut direct S/R.

Ainsi se créent: à la jonction du symbolique et de l'imaginaire la passion ou la cassure, si vous voulez, ou la ligne d'arête qui s'appelle l'amour ; à la jonction de l'imaginaire et du réel, celle qui s'appelle la haine ; et à la jonction du réel et du symbolique, celle qui s'appelle l'ignorance.

Vous voyez qu'il me reste encore pas mal de pain sur la planche!, mais il ne s'agit que du premier des 20 tomes du séminaire, j'ai encore de quoi méditer.

Hari

 

 
 
 
 
 

 

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H
Relecture le 05/06/2016/ je n'ai pas encore à l'époque de ce billet la connaissance de la forme canonique des mythes, ce qui change toute mon approche ! Mais la pulsion est bien là, et je tourne en rond de ne pas en sortir !
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B
Si l'on cherche le mode de fonctionnement propre du niveau Symbolique, plutôt que d'amour (Lacan le voit à l'intersection de deux plans S/I), parlons plutôt d'"économie".En effet ce qui fait la valeur d'un symbole, c'est son aptitude à "résumer" d'autres choses, à en être le "signe".Le bon signe, c'est celui qui, en étant concit, renvoie à beaucoup d'autres signes (il s'insère bien dans son milieu) et à beaucoup de signifiant (il rappelle d'autres choses).Par ailleurs, on peu concevor que l'économie au niveau symbolique devienne la logique au niveau imaginaire (le rasoir d'Occam) et ait un rapport à la gestion d'énergie (thermodynamique) au niveau du réel.Par ailleurs, l'amour pourrait être vue comme un principe d'économie (à deux on est plus que deux etc...).J'ai l'image des liquides supra-conducteurs, comme l'hélium qui à basse température adopte des comportements étranges, à cause, précisément du peu d'énergie disponible.
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