Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
22 Novembre 2006
"À tout hasard, je vous ai mis au tableau ce petit diamant qui est une sorte de dièdre à six faces.
Alors, si nous concevons ceci que le plan médian, celui dans lequel il y a le triangle qui partage en deux cette pyramide, est, si vous voulez, la surface du réel. - Dans cette surface du réel, je parle du réel tout simple. - Rien, si vous voulez, ne peut le franchir, rien de ce qui est là, et là toutes les places sont prises, à chaque instant toutes les places sont prises. Et à l'instant suivant, tout est changé.
Il est bien clair qu'avec notre monde de mots et de symboles, nous introduisons là-dedans - si nous appelons le réel une deuxième dimension - autre chose, un creux, un trou, quelque chose grâce à quoi toutes sortes de franchissements et de choses interchangeables sont possibles.
Comme on l'a fait remarquer ; cette sorte de trou, dans le réel, s'appelle, selon qu'on l'envisage d'une façon ou d'une autre, l'être ou le néant.
Cet être et ce néant, nous l'avons déjà tout de même touché à plus d'une reprise, sont essentiellement liés précisément à ce phénomène de
Je le comprends comme ceci: par le langage, nous creusons le réel d'un côté, et nous créons notre Etre de l'autre (l'Etre et le Néant). Cette construction du sujet possède 3 faces (une pour chaque plan : Symbolique / Imaginaire / Réel).
Mais il y a certainement une différence entre le réel servant de base à la figure, et cette face de notre Etre, que je parviendrais sans doute à appréhender dans la suite des séminaires.
Cette idée d'une construction concomitante d'un Etre et d'un trou (comme un tas de sable que l'on formerait en creusant une fosse) me fait penser à une réflexion d'un de mes premiers articles (l'effacement de Dieu): nous nous construisont toujours autour d'une aporie, d'un manque initial, en réponse à un manque.
En électronique, nous pourrions parler d'une conduction par trou.
D'autre part, cette construction me semble respecter (à un niveau symbolique, certes) la conservation de l'énergie (rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme, comme l'a dit Lavoisier).
Mais c'est la figure même de Lacan qui m'a rappelé celle de l'Incal d'Alexandro Jododrowsky et de Moebius (je m'adresse aux aficionados de BD et de SF)
ou Solune, son nouvel avatar :
5/ Concernant le texte de Lacan, je m'étonne encore de sa pertinence :
"... autre chose, un creux, un trou, quelque chose grâce à quoi toutes sortes de franchissements et de choses interchangeables sont possibles."
N'est-ce pas là très précisément ce qui définit l'objet initial ?
- Il y a malgré tout un bémol: comment mettre côte à côte (et dans quel espace) le Réel, le Symbolique et l'Imaginaire, puisque les deux premiers termes ne peuvent qu'être "imaginés" ?
- Oui, je le sais bien, puisque tout notre développement vise à surmonter cette contradiction logique en relativisant le discours (...) portant sur le Réel ☯ ou le Symbolique ☯ d'un Sujet 𓁝𓁜 par rapport à la posture de son auteur 𓂀 comme à celle du Sujet 𓁝𓁜 en question.
- Soit plus explicite !
- Le Réel comme le Symbolique échappent à un Imaginaire conçu (par Freud) comme un "feuilleté", dont nous avons identifié les différents niveaux de cristallisation. les niveaux extrêmes étant [∃] et [∅], dont nous venons de parler.
Or donc, l'auteur Lacan 𓂀L nous explique que pour un Sujet 𓁝𓁜 :
Cependant, bien que ces concepts échappent par définition à l'Imaginaire du Sujet 𓁝𓁜, il faut malgré tout que l'auteur "en parle", dans une posture nécessairement ex post (☯...☯)𓂀L. En s'y référant, il ne peut que les "représenter", par des objets de son propre Imaginaire. Dit autrement: Il y a quelque part dans son cerveau quelques synapses (dans la zone du langage, voir mes derniers articles sur Dehaene) qui lui permettent de s'y référer.