Léon Blum disait que le meilleur moment dans l’amour, c’est quant on monte l’escalier.
Il y a chez l’homme une aspiration naturelle vers le haut. La lumière est en haut, Dieu lui-même ne peut s’imaginer qu’au sommet de l’Olympe ou du haut des cieux
Le haut illumine la vie, rassemble les hommes, purifie les idées. Il s’agit toujours d’une montée néguentropique.
Par symétrie (l’esprit fonctionne autant qu’il le peut sur des oppositions simples) la descente est entropique, va de l’unité vers le multiple, de l’ordonné vers le chaos (on monte au ciel mais on descend en enfer). La montée est aérienne, signe d’air, la descente est massive, tellurique.
Mais pour autant, il me semble que les deux démarches s’appellent l’une l’autre, autant que le Ying annonce le Yang. Il y a là encore une nécessaire circulation.
Quand je dis « là encore », c’est par référence au principe de répétition, qu’à mis en évidence Freud, et dont nous parle abondamment Lacan dans le livre 2 du séminaire (celui que je rumine en ce moment). Lacan illustre très précisément ce mécanisme en le comparant au fonctionnement d’un ordinateur (à mon avis, basé sur l’utilisation de lignes à retard utilisées à son époque). Il semblerait que nous soyons conduits à toujours répéter les enchaînements de situations qui nous posent problème (avec toutes les transpositions/ substitutions dont nous sommes capables).
Sans parler d’analyse, l’expérience ou les idées communes nous ont déjà accoutumés à cette idée, du cycle de 28 jours qui se ressent sur l’humeur de nos compagnes, jusqu’au cycle de 7 ans qui structurerait notre vie de 7 à 77 ans (sans oublier bien sur tous les biorythmes et autres thèmes astraux qui remplissent nos périodiques préférés).
Bref, je dirais que dans notre vécu « synchronique », nous tournons en rond (tourner en rond permet d’envisager de caractériser ce (ces) phénomène(s) par une (des) fréquence(s) propres). Ceux qui m’auront lu sauront de quoi je parle.
Par contre, le cycle monté/descente dont je parlais plus haut est plutôt « diachronique » : il serait en quelque sorte, orthogonal aux cycles précédents. Je parle de tout ceci sur mon site, mais le point que je voudrais mettre en relief ici est le suivant :
Lorsque Lacan nous dit que l’homme se définit sur 3 plans distincts : Symbolique / Imaginaire / Réel, il est tentant de voir l’histoire du développement humain comme une ascension du Réel (d’où il émerge) vers le Symbolique (dans lequel il se fond). Prendre l’Homme comme finalité du Monde et faire de cette assomption le but de tout notre développement.
Cependant, en tant qu’ingénieur, lorsque je développe un automate avec plusieurs niveaux de contrôle et même avec des propriétés d’auto apprentissage, je ne le fais pas par amour des robots, mais par seul soucis d’efficacité (toujours et encore l’efficacité). Dans cette optique, si nous nous considérons comme simples dépositaires d’un message (notre ADN) que notre libido nous pousse à préserver et transmettre pour qu’il se développe et se perpétue à travers nous (et non pour nous), alors, on peut imaginer sans problème que ce développement dont nous sommes si fiers, ne se fait pas pour nous, et que cette montée néguentropique (notre auto-organisation pour être plus simple) n’est pas un cadeau de Dieu, mais le simple effet d’une loi (mais qui fait les lois me direz-vous?) qui règle une histoire dont nous ne sommes qu’un moment.
C’est ce double mouvement de monté /descente, sans doute, qui me fait entendre en écho «Tu es mon saigneur oh berger» lorsque le prêtre dit: «Tu es mon berger oh Seigneur».
Et de fait, après avoir monté l’escalier, il est bon que notre énergie s’exprime librement (ce qui nous permet d’envisager le cycle de Carnot sous un jour nouveau) et que la bête exulte en nous par certains mouvements alternatifs de fréquence plus élévée ;-) que ces montés / Descentes.
Hari
PS : relecture au 21/06/2016
À l’époque, je n’avais pas encore identifié l’axe "négentropique" comme "diachronique". Ma vision était encore celle de la thermodynamique. Mais je sais que j’étais déjà ennuyé par le double aspect de cet axe : d’une part "négentropique", mais également avec l’idée que les niveaux d’énergie mis en jeu allaient s’affaiblissant lorsque l’on monte cet axe. Il y avait donc une ambivalence, que le terme "diachronique" évacue.
J’amorce également la différenciation :
Opposition Yin - Yang / synchronique,
Opposition montée - descente / diachronique;
ainsi que la différence de posture entre monter et descendre.
Problème: mon site antérieur; sur lequel j'avais développé mon approche à partir de notre thèse soutenue avec Roger, a disparu, et certains liens du blog ne conduisent plus à rien... Hélas.
En fait tout était pratiquement en place pour développer l'Homme Quantique.
Deux contre-exemples :<br />
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1/ Léon Blum (Du mariage) n’évoquait-il pas l’attente réciproque des amants, moment exquis tant que cette attente n’est pas déçue et ne fait pas dire aux amants qu’ils ont été les jouets de leur imagination ?<br />
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2/ Les civilisation, grandes et petites, intègrent un double mouvement de descente et d’ascension. Le management aussi avec ses approches top-down et bottom up. Jusqu’à la démocratie représentative et la démocratie participative qui ne s’opposent que dans la mesure où l’une, la représentative est vécue passivement (top down) par le corps électoral et que la participative est vécue activement (bottom up)<br />
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Le sens des mots nous oblige à cloisonner le sens, mais l’important ne réside-t-il pas dans la communication entre le haut et le bas, et n’entre t-il pas du réel dans l’imaginaire et de l’imaginaire dans le réel, et à quoi rimerait le symbolique s’il ne représentait pas le réel ? <br />
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Oui, je crois effectivement que le mouvement est double, c'est ce que j'essaie d'illustrer dans l'article suivant (le Karma de Lucifer).Ce qui se traduit par une sorte de circulation entre le haut et le bas.S'impose à moi l'image d'une eau en ébullition, où les courants de convections font cette navette entre la source froide et la source chaude.Il y a beaucoup à développer sur ce thème !