Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
17 Juin 2024
- Un de mes amis proches qui vient de se faire pigeonner, et la perspective de repartir prochainement en des contrées lointaines, avec toutes les questions de change qui en découlent, m'ont amené à me renseigner un peu sur les cryptomonnaies la semaine dernière.
- Et c'est un sujet pour ce blog ?
- En passant de tuto en tuto, et en surfant sur quelques sites incontournables, je commence à m'habituer tout doucement à un mode de gouvernance qui m'est totalement étranger.
Déjà, l'origine du Bitcoin, première des cryptomonnaies, créée en 2009 par un Satoshi Nakamoto anonyme, est devenue légendaire.
- Derrière ce pseudo, il y aurait un groupe, comme le groupe Bourbaki ?
- L'anonymat des participants en plus, et c'est consistant avec l'idée que personne ne doit être le garant ni le responsable de cette monnaie.
Et c'est là ma surprise : le fonctionnement d'une organisation qui perdure, quoique sans organigramme prédéfini. Les seules contraintes de base sont:
- Autrement dit cette quantité et cette loi de régulation —qui a tout d'une régulation basée sur une énergie— seraient des lois édictées en [♻]♡ ?
- Oui, ce qui à mon sens marque leur pertinence, et permet sans doute leur résilience, à l'épreuve du temps.
- Maintenant si nous avons la quantité conservée, où est la symétrie ?
- C'est évidemment l'équivalence entre tous les détenteurs de Bitcoins. Nous avons ici les abeilles de Socrate, qui sont toutes semblables en tant qu'elles sont abeilles. Et l'indétermination tient au principe même de l'authentification des blockchaînes par le mineur qui aura su le premier résoudre un problème engendré de façon aléatoire par le système.
- En somme tu es conquis par ce système qui te semble véritablement consistant ?
- Oui, et la prolifération des cryptomonnaies concurrentes, engendrant d'autres types de blockchaînes, renforce la résilience de ce petit Univers. Mais la nouveauté pour moi, tient à la prise de conscience qu'un tel modèle-germe, incontrôlé par construction, puisse s'auto-organiser, de même que le vivant s'est développé sur Terre en différenciant les espèces en fonction des niches écologiques à pourvoir.
En ces temps incertains où l'on voit poindre le brun-Marine à l'horizon, je vois dans ce modèle une preuve que l'anarchie n'est pas nécessairement une utopie.
- D'où ton retour au Monde des à de Van Vogt ?
- Oui, je trouve intéressant que Van Vogt (traduit par Boris Vian s'il te plait !) parle de non-Aristotéliciens, quand je parle de tuer Platon (voir ici). En choisissant mon pseudo, j'avoue avoir hésité entre celui de Hari Seldon, porté par la psycho-hisoire de Asimov et celui de Gilbert Gosseyn (prononcé comme le terme anglais « go sane »), plongé dans un univers plus intrigant peut-être...
- Tu oublies un peu vite que la société parfaitement non-A établie sur Vénus est une sorte d'aristocratie, dont les membres ont été sélectionnés par "la machine des jeux"...
- Sans doute, sans doute, mais pour en revenir à notre cryptomonnaie, il y a également un prix d'entrée à payer : c'est l'apprentissage de son mode de fonctionnement, de sa faune et de ses pièges, comme dans une jungle où il faut trouver ses marques pour survivre... Le vivant est mortel...
- Et donc le plus fort survit, quand les autres disparaissent... Ce n'est pas forcément un principe de régulation propre à régir une société.
- Je crois qu'il faudrait réfléchir aux deux aspects suivant :
La dialectique qui s'engage alors entre les deux nous amène à considérer:
- Autrement dit, réfléchissons à l'organisation sociale et à la politique en termes de topos (en[♻]) et de schémas de Grothendieck ([⚤]←[#])...
- Comme tu le vois, il faut penser un "corps social" de la même façon qu'un individu ! Avoue que tu ne l'avais pas vu venir celle-là 😏
Hari