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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Récoltes et semailles # 5

Le 03/ 01/ 2025 :

- J'ai vite esquivé les centaines de pages de notes terminant le Tome 1, pour enfin aborder le T2, qui paraît continuer la précédente série de notes, avec la n° 98. La dernière de la série est à la page 1148, et j'avoue que je ne sais comment traiter cette "entrée en matière" à rallonge. J'ai envie d'entrer dans le vif de son discours...

- Fais un rapide survol de ces notes, pour être sûr de ne pas passer à côté de quelque message important...

- Là ça devient rasoir, mais, bon par sécurité...


Troisième partie : 
L'enterrement (2)
Ou la clef du Yin et du Yang

  • L'incident
  • Le piège ou facilité et épuisement
  • Un adieu à Claude Chevalley
  • La surface et la profondeur
  • Éloge de l'écriture
  • L'enfant et la mer - ou foi et doute.

L'incident :

- Épuisement dû à une trop grande concentration intellectuelle l'empêchant de dormir, jusqu'à l'épuisement, et découverte de la nécessité d'une vie équilibrée, se terminant par "il faut cultiver son jardin". 

- Dont acte, merci au nouveau Candide.

Le piège où facilité et épuisement :

- N'ayant personnellement connu que très peu de "charrettes" pour terminer un projet à temps, en bachotant par exemple, mon expérience est loin de la sienne, mais bon...

Un adieu à Claude Chevalley :

- Cet épisode, la mort d'un proche à qui l'on pensait en écrivant, et de qui l'on attendait la première lecture de l'ouvrage, me renvoie à une expérience personnelle. (voir "À Roger, Philippe, Étienne").

La surface et la profondeur :

- Même à ses yeux, ce retour en deux notes à écrire comme suite à son "éloge funèbre"(1), sent le réchauffé.  S'il a du mal à l'écrire, j'aurai plus de mal à le lire, sans doute.

- Il y a malgré tout une thèse : la méditation serait un "regard éveillé", neuf, grâce auquel :

"Derrière l'apparente platitude de la surface morne et lisse des choses que nous présente notre «attention» de tous les jours, nous voyons soudain s'ouvrir et s'animer une profondeur insoupçonnée. Cette vie profonde des choses n'a pas attendu, pour être là, que nous prenions la peine d'en prendre connaissance — elle est là de tout temps, elle fait partie de leur nature intime, qu'il s'agisse d'objets mathématiques, d'une pelouse de jardin, ou de l'ensemble des forces psychiques qui agissent en telle personne à tel moment." p. 748

- Oui, mais vois comment il traduit ceci en termes de "focalisation" du regard, quand l'essence même de la méditation est le lâcher-prise, pour qu'advienne cette prise de conscience d'un monde déjà là. Il plonge quand il s'agit de faire la planche. 

"La pensée est un instrument parmi d'autres pour nous révéler et nous permettre de sonder cette profondeur derrière la surface, cette vie secrète des choses, qui n'est «secrète» que parce que nous sommes trop paresseux pour regarder. trop inhibés pour voir. C'est un instrument qui a ses avanlages, comme il a ses inconvénients et ses limites." p. 748

Il est toujours sur le thème de l'effort sur soi, aux antipodes du "lâcher prise", d'où l'ambivalence de "la pensée", puisqu'elle tient tous les rôles :

"... il est rare que la pensée soit utilisée comme instrument de découverte. Sa fonction la plus commune n'est pas de découvrir la vie secrète en nous et en les choses, mais bien plutôt de la masquer et de la figer. C'est un outil multiple-usages à la disposition à la fois de l'Enfant-ouvrier et du Patron. Dans les mains de l'un elle devient voile, apte à capter les forces de notre désir et à nous porter loin dans l'inconnu. Dans les mains de l'autre elle se fait ancre immuable, que remous ni tempêtes n'arrivent à ébranler..." p. 749

- Et donc, ce que A.G. entend par "méditation" n'a rien d'une posture [♻]𓁝⇆𓁜[∅], celle, selon toi, de "l'enfant", ou mieux le feu brûlant du Sujet enveloppé de son peau-Moi ou "patron" en [♻]𓁝⇆𓁜[∅]?

- Oui, d'ailleurs c'est intéressant de constater que sa référence soit un bloquage sur la notion de "volume", c.-à-d. son passage  𓁝[♻]𓁜𓁝[♻]𓁜. Vulgairement parlant, il se trompe quant au niveau de sa réflexion, et utilise en [♻]𓁝⇆𓁜[∅] les outils qu'il a développés en topologie algébrique, en [⚤]𓁝⇅𓁜[#]𓁝⊥𓁜[♻], avec le passage au topos final  𓁝[♻]𓁜𓁝[♻]𓁜.

- Là tu interprètes ! Attention aux préjugés !

- Disons que c'est une hypothèse de lecture, mais regarde les métaphores qu'il emploie :

"Je me rappelle bien la première fois où j'ai été amené à diriger une «attention intense et soutenue» sur des textes écrits, et où j'ai vécu jour après jour, pendant des mois d'affilée, la stupéfiante métamorphose d'une «surface» terne et plate, prenant vie et révélant un sens riche et précis, une «profondeur» insoupçonnée. Ça a été aussi, en même temps, ma première méditation de longue haleine, dans l'esprit d'un voyage dans l'inconnu, qui durerait ce qu'il durerait..." p. 750

Je ne dis pas que mon interprétation soit juste, mais elle est vraisemblable (cette surface enveloppant une "profondeur insoupçonnée"), et de plus intellectuellement économique...

Éloge de l'écriture :

"Au fil des jours et des semaines, je me suis aperçu que le simple fait de recopier in extenso tel passage du texte que je scrutais, modifiait de façon surprenante ma relation à ce passage, dans le sens d'une ouverture à une compréhension de son sens véritable." p. 754

- J'ai bien l'impression que c'est une situation que tu viens de vivre à l'instant, non ?

- Oui, mais l'important, c'est cette relation à l'écrit que je partage avec lui : je n'arrive plus à penser sans écrire, d'où ce blog ! 

L'enfant et la mer ou foi et doute :

- Tu vas dire encore que j'insiste lourdement, mais enfin, lorsqu'il parle des étapes ou "stades de décantation successifs"  pour appréhender le fond des choses derrière leur surface, il est bel et bien dans la répétition avant le passage 𓁝[♻]𓁜𓁝[♻]𓁜, une immanence et non une transcendance dans le passage [♻]𓁝⇆𓁜[∅][♻]𓁝⇆𓁜[∅]☯ :

"Et il n'y a aucune difficulté non plus à distinguer les étapes successives, les stades de décantation successifs, dans ce cheminement dont je viens de parler, à partir de cette étape "morte" ou nul pressenti affleurant à la conscience ne fait encore soupçonner "quelque chose" au-delà d'une certaine surface plate et amorphe que nous présentent les yeux somnolents, et qui à travers des "éveils" successifs nous amène vers une appréhension de plus en plus délicate, plus intime, plus complète de ce "quelque chose"." p. 758 

- Il y a le Euréka d'Archimède ayant trouvé une astuce pour évaluer le volume de la couronne du tyran de Syracuse.

- Bien sûr, la confusion me semble venir de son emploi du terme "méditation", qui renvoie tantôt aux Méditations Cartésiennes, tantôt à la méditation Zen.

- Descartes, lui aussi, a connu une illumination...

- D'un autre genre, et nous en avons déjà longuement parlé (voir "Le Moi-peau"). J'ai l'air de pinailler, mais il importe de bien situer A.G. dans sa propre topologie Imaginaire, pour entendre ce qu'il va, je l'espère, finir par cracher...

Et c'est de quelque importance pour la suite, car cette assurance d'une progression dans la connaissance s'oppose au doute : 

"Cette assurance-là est l'une des faces d'une disposition intérieure, dont l'autre face est une ouverture au doute : une attitude de curiosité excluant toute crainte, vis-à-vis de ses propres erreurs, qui permet de les dépister et de les corriger constamment. La condition essentielle de cette double assise, de cette foi indispensable pour accueillir le doute comme pour découvrir, est l'absence de toute peur (qu'elle soit apparente ou cachée) au sujet de ce qui « sortira » de la recherche entreprise." p. 758

- Là nous sommes bien en [♻]𓁝⇆𓁜[∅]?

- Oui, effectivement, comme aboutissement d'une démarche immanente, dans la posture de doute et de foi (les deux vont de pair) 𓁝. Mais —et là je spoile un peu le scénario— avec la volonté propre au patron, en [♻]𓁜, l'aboutir à un principe unitaire en objet initial, quand tout dans sa pratique catégorique le pousserait à y conserver l'objet initial vide. Malgré sa bonne volonté Bouddhiste de soixante-huitard,  il va conserver une  attitude Platonicienne, renforcée par sa rencontre prochaine (en 87) avec le mysticisme de Marthe Robin (voir #4) c.-à-d. atterrir en 𓁝[1].

D'ailleurs, je sens déjà comme des relents de catholicisme de bon aloi dans la notion de parcours "dans la peine et la douleur", et l'effacement de la peur devant la certitude de l'Éternel...

"Nous pouvons découvrir et nous renouveler dans la peine et dans la douleur, mais non dans la peur devant ce qui s'apprête à être connu, ce qui s'apprête à naître. Pas plus qu'un homme ne peut connaître une femme et la faire concevoir, en un instant où il a peur d'elle, ou de l'acte qui le porte en elle.) Une telle peur est sans doute relativement rare dans le contexte d'une recherche scientifique, ou de toute autre recherche dont le thème n'implique pas de façon tant soit peu profonde notre propre personne. C'est par contre la grande pierre d'achoppement quand il s'agit de la découverte de soi ou d'autrui." p. 759

- Avec la conception de la Vierge Marie, il nous fait la totale !

- J'allais le dire. Ceci dit, concernant la "jouissance", car c'est de cela qu'il s'agit, elle réside bien dans le passage  𓁝⇆𓁜, qu'il s'agisse :

  1. d'une ascension 𓁝[♻]𓁜𓁝[♻]𓁜 ou
  2. d'une révélation  [♻]𓁝⇆𓁜[∅][♻]𓁝⇆𓁜[∅].

Cependant, A.G. n'a l'expérience que de la première de ces deux formes (jusqu'en 1987, mais là c'est hors du texte).

Ouf, nous n'avons parcouru que 30 pages d'un texte annexe, et j'ai peur du temps que va me prendre tout ce bouquin, j'ai hâte d'arriver au plat de résistance !

- Patience, mon ami, patience : le désir s'accroît quand l'effet se recule...

- Amen !

Hari

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