Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
6 Janvier 2025
Le 06/ 01/ 2025 :
- Je crains le pire dans cet "éloge funèbre", car il en a déjà parlé dans le Tome 1 et j'ai peur de perdre mon temps à relire les rancunes de l'auteur, sans avancer d'un pouce, mais bon, on ne sais jamais...
XII
La cérémonie funèbre
L'éloge funèbre :
(1) Les compliments
A.G. se focalise sur une brochure éditée en juin 1983 à l'occasion du jubilé des 25 ans de l'IHES. Publication qu'il pense avoir au minimum été relue par Pierre Deligne. Je retiens :
Pour donner le ton :
"Il me semble pourtant me souvenir avoir vu le jeune Deligne hanter fidèlement ce séminaire (présumé vide) entre 1965 (il devait avoir alors dix-neuf ans) et 1969, et apprendre dans ce séminaire et dans nos tête-à-tête aussi bien la technique des schémas, que les techniques cohomologiques et la cohomologie étale — c'est-à-dire, les outils justement utilisés à chaque page de son œuvre (parmi celles que j'ai vues, tout au moins). Dans le «topo» consacré à Deligne dans la même brochure, aucune allusion non plus qui pourrait faire soupçonner au lecteur qu'il puisse avoir appris quelque chose de moi. Pourtant, chose remarquable, mon nom est prononcé trois fois dans cet éloge (nullement funèbre pour le coup) de Deligne (« troisième médaille Fields de l'IHES »)." p. 767
- Il est question quelques lignes plus loin du "Yoga des motifs", que j'ai du mal à situer ?
- Encore trop tôt pour s'en faire une idée. Nous avons déjà précisé :
Si j'ai bien compris, un "motif" serait l'essence même d'une série de schémas, et là j'ai un problème qu'il va falloir affronter :
- Tu avais à l'origine prévu un "mode ♤"...
- Oui, quoique à la réflexion ce ne serai pas un mode à "rajouter", au-delà de la sémantique, mais plutôt à "intercaler" entre ♢ et ♡... Comme le niveau [#] s'est "intercalé" entre [⚤] et [♻] ou le mode ♢ entre ♧ et ♡.
- Avec les "ponts" d'Olivia Caramello ?
- Oui, mais tout ceci détruit ma belle symétrie niveaux/ modes... tout est à reprendre. Mais nous sommes loin d'être en mesure de développer sur ce terrain. Poursuivons.
(2) La force et l'auréole
A.G. rumine encore sur ses liens avec Pierre deLigne... Et nous promet le fin mot de l'histoire à venir.
La clef du Yin et du Yang
(1) Le muscle et la tripe (Yang enterre Yin)
A.G. commence par remarquer que ce qui est mis en avant dans cette brochure est "la difficulté" et non la "beauté". À preuve : ce qu'il est dit des conjectures de Weil :
"Sans elles, ni la cohomologie l-adique, ni même le langage des topos n'aurait sans doute vu le jour. Pour mieux dire, cette «vaste vision unificatrice» de la géométrie (algébrique), de la topologie et de l'arithmétique que je me suis attaché à développer pendant une quinzaine d'années de ma vie, c'est dans ces «conjectures de Weil» que j'en ai trouvé comme une première et saisissante ébauche." p. 783
- Autrement dit : il est en posture 𓁝 ?
- Ça me semble évident, et tout ce qu'il aurait créé à partir de là serait dans un retournement 𓁝→𓁜. À partir de là, facile d'imaginer la suite : il est, lui, l'enfant créateur en posture 𓁝 Yin, femelle, guidé par la beauté des concepts, et va se faire terrasser par le laborieux Yang, 𓁜 qui s'est "nourri" de la mère qu'il fut pour lui.
- Vérifie quand même dans le texte...
"Mais suivant l'esprit qu'on décèle dans le texte cité, on pourrait croire que les «conjectures de Weil» étaient une question de poids et haltères : voici le poids à soulever «à l'arrachée» ! Deux cents kilos c'est pas rien, la difficulté est proverbiale, beaucoup s'y sont essayés et pas un encore n'a pu y arriver — jusqu'au «jour H» (comme «Hercule») ! Le résultat est surprenant, jugez donc deux quintaux — personne n'aurait cru qu'on y arriverait jamais..." p. 784
Inutile de dire qu'il place Deligne en position d'Hercule...
- Ça me fait penser à Freud et Ferenczi (Voir "Freud de Fliess à Ferenczi") cette histoire du maître et de l'élève, et nous ramène aux 4 discours de Lacan...
- À ceci près que A.G. :
Et il remonte assez loin dans l'histoire en parlant du patriarca et remontant à Moïse (il aurait pu citer Platon !).
"Ces valeurs, que faute de cerner de plus près je me suis borné à désigner par un terme sommaire à valeur symbolique, «le muscle», ne datent pas d'hier. En jargon d'ethnologue, on pourrait aussi les appeler «patriarcales». Un des premiers textes écrits, il me semble, où leur primauté est affirmée avec force (une force sans réplique !) est l'Ancien Testament (et plus particulièrement, le livre de Moise). Pourtant, il suffit de lire dans ce document fascinant d'une époque reculée, pour se rendre compte que la primauté des valeurs «patriarcales», celle de l'homme sur la femme, ou celle de l'«esprit» sur le «corps» ou sur la «matière», était loin d'aller jusqu'à la négation ou le mépris des valeurs complémentaires (qui n'étaient peut-être pas alors perçues encore comme «opposées» ou "antagonistes". p. 787
- Je me demande s'il n'y a pas un contre-sens dans l'association "muscle" et "esprit" sous le chapeau patriarcal, opposé au féminin associé au "corps" ?
- Effectivement :
Contre-sens, que nous avons déjà relevé dans :
-Est-ce qu'il n'y aurait pas dans l'association muscle/ cerveau une confusion entre ce qui relève :
- Sans doute :
- Il a quand même repéré l'essentiel : la distinction Yin/ Yang, non ?
- Sans doute que sur ce point il devance ses collègues matheux (voir ici ma surprise devant l'introduction d'Alain Connes : "Lacan et Grothendieck — l'impossible rencontre"). Mais enfin, lui, si sensible à la juste reconnaissance qu'on lui doit, n'a pas un mot sur le père de la théorie des Catégories, Sanders Mac Lane, dont il se sert comme il respire, et ne voit pas tant ça crève les yeux, que la distinction Yan / Yang est déjà, sur les fonds baptismaux de ladite théorie, avec la propriété universelle attachée aux objets initial/ final ?
- Il me fait penser à Chuck Norris, qui n'a pas de père, parce que "personne ne baise la mère de Chuck Norris".
- Un peu : il nous ressort ici des idées usées jusqu'à la trame comme la distinction femme—Yin/Yang—mâle, qu'il vient de découvrir dans son coin, à force de "méditer" à sa façon sur une broche faite à la va-vite par on ne sait qui, de la même façon qu'il repense en son ensemble l'univers mathématique (ce qui fait son génie) mais ça déborde un peu du cadre.
- Tu m'as l'air de t'échauffer ?
- Oui, parce que quelques mois après avoir écrit ce texte, il va se découvrir d'une sainte passion pour Marthe Robin, nous remettre Dieu [1] à la place de l'objet initial [∅], et nous faire l'apologie de l'effort et la souffrance (il déjà commencé, voir "L'aventure solitaire" dans #4). Il se voit en posture Yin, mais c'est une posture intellectuelle (♧𓁝𓁜♡), qu'il ne vit pas effectivement (☯𓁝𓁜☯). Son positionnement de l'enfant en lui sous la coupe du patron qui "gère", le démontre à l'évidence.
- À ton tour, tu deviens trop tranché. Envisage l'hypothèse intéressante par le potentiel qu'elle offre :
- Effectivement, vu comme ça, il n'y a pas dialectique ou subordination de l'enfant au patron, mais une orthogonalité entre les voies, qui relève du niveau [#]♢, c'est intéressant à suivre, d'ailleurs il s'interroge :
Pour des raisons qui restent encore mystérieuses pour moi, dans mon propre cas l'histoire des relations (tant conscientes qu'inconscientes) entre le moi («le patron») et «le mâle» et «le féminin» en ma personne (aussi bien dans le «patron» lui-même que dans l'«ouvrier», qui l'un et l'autre sont tributaires du double aspect yin-yang de toutes choses) — cette histoire a été plus mouvementée qu'à l'accoutumée. J'y distingue trois périodes. La dernière rejoint dans un certain sens la première, qui s'étend sur les cinq premières années de mon enfance. Cette troisième période, que je peux appeler celle de la maturité, peut être vue comme une sorte de «retour» à cette enfance, ou comme de progressives retrouvailles avec I'«état d'enfance», avec l'harmonie des épousailles sans histoires du «yin» et du «yang» en mon être. Ces retrouvailles ont commencé au mois de juillet 1976, à l'âge de quarante-huit ans — l'année même où j'ai fait la découverte (trois mois plus tard d'un pouvoir jusque là ignoré en moi, le pouvoir de méditation" p. 787
Point intéressant : A.G. parle du caractère essentiellement Yang de son père et surtout de sa mère, qui l'a marqué jusqu'à l'âge de 5 ans, avant la séparation due aux circonstances en 1933, et son arrivée en France.
(2) Histoire d'une vie un cycle en trois mouvements
(a) l'innocence (les épousailles du yin et du Yang):
- Cette période va jusqu'à l'âge de 5 ans. Bon, A.G. nous parle d'une identification complète avec son père et sa mère : '
"Je vouais une admiration et un amour sans limites à mon père comme à me mère. Leur personne était pour moi la mesure de toute chose". p. 790
J'avoue ne pas trop savoir qu'en penser? Personnellement je n'ai pratiquement aucun souvenir d'avant mes 5 ans, à part un scène "reconstituée" de mon opération des amygdales (ce qu'en a dit mon père ne recoupe pas mon souvenir", et d'avoir utilisé l'aspirateur à traineau comme cheval de cow-boy, et un ou deux autres images du même tonneau. Quant à savoir si j'avais à l'époque de l'admiration pour mes parents ? Sans doute ai-je eu une enfance trop paisible pour avoir à me prononcer à l'époque sur mes sentiments filiaux..
Je laisse ça aux spécialistes de la petite enfance, mais cette déclaration me semble a priori la reconstitution que A.G. se fait de son expérience vécue. S'il s'agissait du souvenir d'un trauma, soit, mais un sentiment aussi large que l'admiration ou l'amour... J'ai peur d'une reconstitution sur la voie des mots (♧𓁝𓁜♡), pour asseoir une théorie.
"Dans les conflits qui m'entouraient, je ne craignais pas de prendre partie à ma façon".
Dans le genre "affirmation de soi", un épisode marquant fût pour ma part de me rouler par terre dans le bus pour rentrer à la maison parce que "ça fait chier de prendre le bus". Mais de là à dire que "je ne craignais pas de prendre partie à ma façon..."
- Il avait une soeur qui apparemment insupportable, qui lui a laissé quelques souvenirs de conflits avec le père, expérience que tu n'as pas...
- Bon, soit, continuons :
"Sur le fond d'une identification profonde au père, sans ambiguïté aucune, ma personne comme enfant m'apparaît aujourd'hui comme empreinte à la fois de virilité de féminité, fortes l'une comme l'autre.
[...]
Ainsi mon "image de marque" pendant quarante ans a été ue image presque exclusivement virile — sans d'ailleurs jamais se voir mettre en cause ni même être décelée comme telle, par moi-même ni (il me semble) par autrui jusqu'à ma quarante-huitième année.
[...]
Pour le dire autrement: il se pourrait que ce qui est force créatrice en mon corps et en mon esprit, ce que j'ai appelé parfois "l'enfant" ou "l'ouvrier" en moi (par opposition au "patron" qui représente la structure du moi c'est-à-dire ce qui est conditionné en moi, la somme ou le résultat du conditionnement accumulé en ma personne) — que cette force soit plus "féminine" encore que 'virile" (alors que par nature et nécessité elle est l'un et l'autre). " p. 793
Je n'insiste pas, mais au minimum, A.G. a-t-il fait l'expérience de cette dualité Yin/ Yang qui nous occupe tant, et s'exprime dans la dualité des postures du Sujet 𓁝𓁜.
Par ailleurs, sa difficulté à articuler un "caractère" plutôt Yang et une inspiration dans ses recherches plutôt Yin, me ramène à cette dualité de "voies" qui nous occupe depuis quelque temps.
(b) Le super père (Yang enterre le Yin) :
Laissé en pension près de Hambourg de 1933 à 1939, dans la famille d'un ancien pasteur, avec d'autres enfants, regardés de haut par ceux "de la famille", il y a appris un sentiment de "honte" à l'égard de son corps dans un milieu où la "culture" était privilégié. C'est ce qu'il démêlé dans sa méditation sur lui-même à l'âge de 48 ans.
"C'est là le deuxième grand tournant de ma vie, qui marque l'avènement de la troisième période dans l'histoire de la relation à moi-même, c'est-à-dire dans celle de ma relation à mon corps, et à "l'homme" et à "la femme" en moi" p. 797
Ça ressemble tellement à une crise de la cinquantaine, que j'y ai regardé de plus près.
"En 1972, aux États-Unis, Grothendieck rencontre Justine Bumby, une étudiante en mathématiques ; il divorce alors et fonde avec elle une communauté près de Paris. En 1973, il obtient un poste de professeur à l’université de Montpellier, qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1988. Le couple déménage dans un village de l'Hérault et expérimente la contre-culture. Justine Bumby donne naissance à un enfant, John, qui est lui-même devenu mathématicien ; elle quitte son compagnon peu de temps après la naissance de leur enfant." Wikipedia
Expérience Hippie durant laquelle il hébergera un moine Japonais Zen en 77, qui l'initiera (?) à la méditation (voir #4).
- En 72, nous sommes plutôt dans la crise de la quarantaine...
- Ne pinailles pas, il a certainement vécu à partir de ces années 70 un rapport différent à son corps, qui devait être singulièrement oublié durant ses années d'activités mathématiques.
Plus intéressant, il associe étroitement sa capacité exceptionnelle à se focaliser sur les tâches qu'il se donne à accomplir à l'aspect Yang de sa personnalité, allant de pair avec une répression des ses traits féminins.
- Ça paraît assez banal, non ? le retournement 𓁝→𓁜 ou 𓁝↓𓁜 est tantôt une projection (sur une base), tantôt un choix, et donc, par nécessité une restriction.
- Oui, mais là il nous fait part de son expérience de la chose... Et il nous la joue façon Laïos victime de son fils Deligne—Oedipe.
"Et surtout, cette image irrésistiblement évoque l'image du «super-père», et met en branle aussitôt la multiplicité ambigue des réactions d'attraction et de répulsion nouées autour du sempiternel conflit au père... C'est là ma contribution dans ces relations d'ambiguïté, qui ont été si communes dans ma vie, et auquelles je me suis retrouvé confronté tant de fois au cours de Récoltes et semailles. Cette ambiguïté est renforcée, non diminuée, par la persistance de traits yin en moi qui alimentent une sympathie, que la seule hypertrophie des traits yang en une sorte de gigantesque «superman» serait impuissante à susciter." p. 799
- OK, je crois qu'on a compris, si tu accélérais la cadence ?
(c) Les retrouvailles (le réveil du Yin) :
- Finalement, il l'a connu lui aussi sa nuit du poêle ! Deux jours après avoir appris à "méditer".
- Tout le monde mon ami, tous, Descartes, Pascal, Hamilton, Eisenberg... Chez Grothendieck, il s'agit plutôt d'une compréhension de lui-même :
"Je perçois la nature destructrice de cette «force» (qu'aujourd'hui j'appellerais «force superyang», c'est-à-dire à dominante yang excessive) chez ma mère d'abord, puis chez d'autres femmes, pour enchaîner avec ces lignes finales :
Quant à la «force» en moi-même, c'est elle certes qui a fait de moi la cible et l'objet, attendus une jeune vie durant, de la haine secrète et du ressentiment de M., puis de J., puis de S. — d'une haine déposée en elles longtemps avant qu'elles ne connaissent mon existence, en les jours désemparés d'une enfance privée d'amour.
Le mot «enfance»; dans la dernière ligne encore qui témoigne d'un jour important entre tous dans ma vie, y apparaît d'ailleurs pour la dernière fois pour près de trois ans !"
- Bon, je crois que l'on a compris l'importance du duo Yin/Yang, et A.G. a payé cher pour en prendre conscience, mais sommes-nous ici pour faire son analyse, avance mon ami, avance !
- Je note quand même au passage son idée que mariage du Yin et du Yang en lui, comme une sorte d'aboutissement,
"une connaissance profonde et indélibile de mon unité essentielle, indestructible" p.808
Permets-moi d'y voir l'amorce du saut final ([♻]𓁝⇆𓁜[∅]☯)→([♻]𓁝⇆𓁜[1]☯), d'une radicalité toute occidentale, à partir d'une dualité orientale Yin/Yang, dont cet aboutissement est la pure négation !
- À moins qu'il s'exprime mal ? Vas quelques lignes plus loin :
"l'état d'enfance, l'état créateurs, celui de l'équilibre parfait des forces et énergies Yin et Yang" p. 808
- Il lui manque de voir que l'équilibre n'est pas un "objectivable", mais résulte de la mutation perpétuelle allant du Yin au Yang comme le blanc et le noir sur la peau de bête dont Fuxi l'inventeur du Yi King est vêtu. Lis ce qu'il dit :
"Leur message enfin entendu, ces doutes ont disparus, en laissant une connaissance paisible et joyeuse".
Il est bon pour aller à la messe. J'entends encore le bon père de mon catéchisme :
"Je m'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu, la joie de ma jeunesse"
(d) l'acceptation (le réveil Yin) :
- Je parlais de crise de la quarantaine, en pensant à son divorce pour vivre avec Justine Bumby en 1972, mais j'étais à côté de la plaque : voilà qu'il nous parle spontanément d'une certaine G. connue en juillet 1976, là, on se rapproche ! Un peu plus "hommasse" que ses autres femmes, il s'est vu alors poussé vers le côté Yin de lui-même...
- Un rapport avec sa propre mère?
- On arrête là les analyses de comptoir, ceci ne nous regarde pas...
(3) Le couple
(a) la dynamique des choses (l'harmonie Yin-Yang) :
- A.G. s'est exercé à "dénoter" le sens du duo Yin/ yang, en classant, puis synthétisant des couplas qui s'y rapportent. Il en a trouvé 18.
- Tu utilises "dénoter en référence à une série de récits qui dénotent un "mythe" ?
- Bien entendu; A.G. écrit :
"Chacun de ces groupes était riche de poids et de mystère, et chacun des couples yin-yang qui étaient censés le constituer (mais plutôt, tous ensemble, le désignent, sans aucunement l'épuiser) p. 817 (en gras dans le texte.
Avoue que c'est du Lévi-Strauss pur jus ! Par ailleurs, il prète attention au "Yoga" du Yin et du Yang, comme d'une dualité seconde, une bascule entre "trop de Yin" ou "trop de Yang". Là encore, il réifie le dual Yin/ Yang" et ne voit de mutation que dans un rapport second...
- À mon avis, cette réification du Yin/ Yang est due à son idée de "topos" comme lieu d'un autre duo (le discret et le continu). ll voit sa construction à partir d'un groupe initial, qui fait des petits ensuite. Il prend l'image d'un sapin de Noël, il aurait pu parler d'image fractale. Voici le premier groupe :
"Le groupe action-inaction":
- C'est pour éviter ce genre de classement que j'ai tenter de définir une topologie de l'Imaginaire, qui ne s'épuise pas en de tels taxinomies rappelant celle de Jorge Luis Borges (Note 1) Nous en sommes revenus au temps de Linné et Darwin concernant le vivant.
- Tu es dur : il y a effectivement une différence de l'ordre du Yin/ Yang dans cette liste de couples, non ?
- Bien sûr on peut toujours l'y voir, mais nous savons depuis Lévi-Strauss que toute pensée même primitive se fonde sur des dualités, et A.G. n'apporte pas grand chose de nouveau.
Déjà la première distinction "action — inaction", est dans une opposition dialectique logique (ou "inaction" est un privatif) et non dans la conception d'un Yin/ Yang où la mutation perpétuelle du Yin en Yang et réciproquement, n'est jamais une "inaction". Par curiosité, j'ai vérifié dans les couples d'hexagraçme du Yi King les deux premiers hexagrammes, les plus extrêmes Yin et Yang (ici):
IL y a bien ici une distinction nette, Yin / Yang, mais pas l'idée binaire action/ inaction. J'ai cherché parmi les autres couples si quelques uns se rapprochaient de la classification dressée par A.G. , il y a des points de convergence, mais je ne retrouve pas chez A.G. la rigueur de la séquence de Fuxi, par exemple (ici). Si l'on simplifie en se limitant aux trigrammes là encore le tableau d'A.G. paraît bien pauvre.
Il y a également un mélange de substantifs et de verbes quant il eût fallu distinguer soigneusement entre les deux, surtout pour quelqu'un dont la langue maternelle est la théorie des catégories! Une réflexion sur l'action, précisément, lorsqu'elle est de l'ordre de la succession dans le discours, amène à l'évidence à une distinction linguistique plus profonde entre synchronie et diachronie , entre le dicible et indicible, ce qui est dénontable𓁜 (Yang) et 𓁝conotable (Yin).
Pour suivre A.G. sur le thème "action/ inaction", une inaction "stricte" rendrait les choses imperceptibles faute d'interaction entre le Sujet qui fait l'expérience de la chose et l'objet de son attention. En physique même, pas d'action, pas d'objet observable : pas de bras, pas de chocolat.
- La différence tient quand même du Yin / Yang, tu t'énerves. Il est tant de laisser pinceau et de reprendre tout ceci demain à tête reposée.
Le 07/ 01/ 2025 :
- Le plus gênant dans cette liste de A.G., ce n'est pas tant l'aspect bricolé, qu'une assise erronée.
- Précise ?
- Non l'avions déjà relevé : l'aspect Yin/ Yang des choses ne conduit à la recherche d'un "équilibre" statique entre du Yin sur l'un des plateaux de la balance et du Yang sur l'autre, avec une sorte de "yoga", pour "maintenir" leur équilibre. L'idée fondamentale est le passage toujours dynamique entre état Yin / état Yang, et l'équilibre tient à la fluidité des mouvements entre les deux. Il s'agit d'un équilibre dynamique, partant du principe premier que la seule chose stable dans l'univers, c'est l'impermanence.
- Il y a malgré tout dans l'idée de "yoga", celle de lier le corps et l'esprit. (ici)
- Une recherche d'harmonie, oui, mais dynamique. C'est le principe premier de A.G. qui est erroné : l'inaction n'est pas Yin (ni Yang), mais simplement l'opposé dialectique de l'activité, dans une logique du 1er ordre. Le terme "inaction" est construit sur "action", grâce à une règle d'orthographe (i.e.: "in" en un privatif) dans une approche purement intellectuelle sur la voie des mots (♧𓁝𓁜♡); nous sommes loin de l'opposition créateur/ réceptif, qui part d'une réflexion à partir de l'expérience concrète (voire sexuelle), sur la voie des choses (☯𓁝𓁜☯), et prend un sens hors de toute syntaxe ♢, dans un saut direct ♧↑♡. (Note 2)
- OK, c'est noté, mais dans l'ensemble, tu n'as rien contre la recherche d'un classement basé sur le Yin/ Yang puisque ta démarche est fondée là-dessus. D'ailleurs, en note 43, A.G. reviens sur ce classement en notant que le couple "père/mère" lui semble plus fondamental.
- Eh bien, avançons.
(b) Les époux ennemis (Yang enterre Yin) :
"chacun des deux termes d'un de ces couples, tel action-inaction, en l'absence de l'autre terme, constitue un état de déséquilibre grave, et à la limite (quand l'«absence» en question est quasiment complète, et prolongée) un état qui mène à la destruction de la chose (ou de l'être) en laquelle ce déséquilibre a lieu, voire même de lui et de son entourage.
Ainsi, un état d'action ininterrompue, qui n'alterne avec des périodes suffisantes d'inaction, de repos, mène à l'épuisement, la maladie et (à la limite) à la mort — chose d'ailleurs qui a été des plus actuelles dernièrement, pour moi ! Mais inversement, un état d'inaction excessif mène à un affaiblissement et à une sclérose des capacités et fonctions du corps ou du psychisme (suivant les cas), et à la limite, à la destruction. Dans le cas de mon «incident-maladie» d'ailleurs, j'ai un exemple simultané des deux déséquilibres : action excessive de l'esprit, inaction du corps (et un repos suffisant ni pour l'un ni pour l'autre...). Cette «explication», dans ce cas d'espèce, de la «philosophie» équilibre-déséquilibre du yin et du yang, reste superficielle, en ce sens qu'elle ne touche pas à un parti pris culturel invétéré, valorisant le terme yang, l'action, en l'opposant au terme Yin" p. 820 (en gras dans le texte)
- Je sens que le texte va être pénible à lire si à chaque fois je relève l'inadéquation du terme "inaction" comme "absence" d'action, dans un propos se référant à une philosophie basée sur l'idée d'une mutation perpétuelle entre Yin et Yang.
- Vas-y tout doux : toi-même a déjà proposé de voir un déséquilibre clinique lorsque le Sujet reste fixé sur l'une des deux postures 𓁝/𓁜 :
- Certes, mais dans ce duo 𓁝/𓁜, il n'est pas question de dire que la posture Yin 𓁝 est "inactive", réceptive, oui, mais inactive, non.
- À mon sens, il faut chercher dans le caractère de A.G. cette idée "d'inaction" (une phobie ?). C'est un monstre de travail, son oeuvre en témoigne assez. Ce livre même écrit et réécrit cent fois, et même ce qu'il appelle ses "méditations" consignées en des dizaines de pages (!). Il ne conçoit pas par exemple qu'il puisse se passer quelque chose lorsqu'il est "au repos". Il faut tenir compte de son éclairage, et corriger le temps d'exposition en conséquence, sinon, nous n'allons pas avancer.
- OK, je la mets en sourdine... Quoique, tout ce qu'il écrit par la suite sent le "fabriqué", la construction intellectuelle, qui ne nous renvoie pas à son vécu :
"Bien entendu, une telle valorisation «officielle» de l'action au détriment de l'inaction, a aussitôt comme conséquence de mettre en branle en la personne des mécanismes de résistance (qui souvent restent occultes ou du moins très brouillés), s'exprimant par une valorisation opposée : l'action, du coup, apparaît comme ce qui est imposé par les dures nécessités de l'existence, comme le boulot en somme, emmerdant au possible, au bureau ou à l'usine voire même aux champs, et éreintant en tout cas même s'il n'est pas trop emmerdant. La vraie raison d'être de l'action, c'est de gagner sa croûte et son logis (ça c'est l'indispensable), et au-delà de ça et sur-tout, d'avoir des loisirs chouettes (pendant sa vie active), et une retraite coquette et d'agréables loisirs permanents plus tard, quand on sera dispensé de la regrettable obligation « boulot ». Cette fois, c'est l'inaction (alias « loisirs ») qui est valorisée de façon plus ou moins consciente, et c'est l'action qui en est l'humble servante. Il y a donc un renversement des rôles, mais avec toujours le même déséquilibre : celui qui consiste en l'antagonisme établi par l'intéressé (sous la poussée de conditionnements culturels) entre deux aspects ou pôles essentiels de sa vie; antagonisme qui s'exprime et se perpétue par un état de prépondérance despotique de l'un de ses aspects, et de servitude de l'autre. Il me semble que le plus souvent, les deux attitudes" p. 821 (en gras dans le texte)
Il glisse mine de rien du patriarcat (Yang) à la valorisation du travail (boulot emmerdant au possible)... Est-ce là son expérience personnelle de la somme considérable de travail qu'il a consacré à son oeuvre ? Peut-on, ou peut-il, ramener son SG4 aux termes de "boulot emmerdant" ?
Et puis surtout cette idée d'antagonisme, qui ne relève pas d'une approche Yin/ Yang, mais reste platement dialectique !
- Il finit quand même par y arriver :
"Dans l'action au plein sens du terme, il y a aussi l'inaction — elle y est dans l'instant même, j'entends, et pas seulement «après», parce qu'il faut bien se reposer après l'action ! Cette «inaction» dans I'«action», le «yin dans le yang» donc, est comme un calme profond qui sert d'assise à un mouvement qui aurait lieu à la surface. Elle se manifeste par exemple par l'impression de détente parfaite qui se dégage d'un félin en mouvement, que ce soit le premier chat de gouttière venu, ou une lionne à la carrure puissante…
Et de même dans l'inaction véritable, fût-elle même totale, il y a action. Ainsi le sommeil est riche de ses rêves qui nous parlent de nous-mêmes, par lesquels nous vivons une autre vie plus intense et plus délicate, que nous sommes trop endormis ou trop pusillanimes souvent pour vivre dans la vie éveillée. Et il suffit de contempler un bébé endormi, ou seulement d'être tiré d'un sommeil profond, pour sentir que même sans rêves, le vrai bon sommeil est un travail à sa façon : quelque chose qui nous absorbe de façon totale, à « refaire le plein » en somme d'une énergie qui s'était dispersée et que nous venons repuiser à sa source... C'est là, à nouveau, le «yang dans le yin», sans quoi le yin lui-même serait destructeur." p. 822 (en gras dans le texte)
- Ben, oui gros malin, c'était déjà là au départ, avant qu'il parle d'action / inaction ! D'ailleurs il ne s'agit toujours pas d'inaction dans l'action mais du Yin dans le Yang (et du Yang dans le Yin). Quant à "l'inaction véritable", qui est un non-sens, pas la peine de faire des effets de manches pour en sortir comme d'un chapeau de magicien, qu'il y a une vie dans le sommeil, Freud nous a déjà informé de ce détail ! J'ai l'impression d'assister non pas à une construction philosophique ou épistémologique (ce pourquoi je lis ce livre) mais à une auto-analyse de A.G. Content pour lui qu'il arrive à chasser ses démons, mais au moins qu'il ne soit pas dupe de lui-même !
Plus loin, A.G. évoque le couple "passion-sérénité", pour nous dire qu'il y a une confusion avec les deux notions "relâchement-contrôle".
"Ce qui se passe donc ici, c'est que par suite d'une confusion générale dans les esprits sur la nature de certaines choses, s'exprimant par une égale confusion dans l'usage de certains mots, censés les désigner, il y a une confusion du couple yang-yin «passion-sérénité» avec l'ensemble des deux notions
relâchement — contrôle,
dont les termes sont yin-yang (sans pour autant constituer un «couple», les deux termes en présence n'ayant aucune envie de s'épouser !). Il me semble donc que la soi-disant «exception» [i.e.à propos de la valorisation Yin du contrôle par rapport au Yang de la passion] à la règle (de la valorisation systématique du yang) en est au contraire une confirmation particulièrement intéressante ! Et je ne serais pas étonné qu'il en soit de même avec les autres quelques exemples que j'ai relevés, où dans un couple yang-yin, c'est le terme yin qui semblerait valorisé. Je ne suis d'ailleurs nullement sûr que cette distorsion dans la vision du monde que je constate dans la civilisation dite « occidentale », provenant de ce parti pris systématique en faveur du masculin, opposé au féminin — que cette distorsion, ce déséquilibre soient tellement moindre dans la tradition chinoise..." p.824
Par curiosité j'ai cherché les hexagrammes passion et sérénité (ici):
Et ceux de relâchement et contrôle (ici):
Où l'on voit bien que l'opposition Yin/ yang est beaucoup plus fine que lcelle tranchée proposée par A.G. La "confusion générale" à laquelle il fait allusion lui est donc très personnelle ! Et là, franchement, ça devient de la discussion de comptoir au café du commerce...
- Laisse-le installer son camp de base, après tout, nous ne sommes pas encore dans le vif du sujet, et avance un peu plus vite.
(c) la moitié et le tout — ou la fêlure :
"C'est des mois ou des années plus tard seulement, je crois, que par un certain nombre de recoupements, je me suis rendu compte que dans certains cas mon appréhension des rôles Yin et yang dans tels ou tels "couples" était resté un tantinet superficiel, que j'avais mis dans le même sac, un peu hâtivement, des situations de nature différente que la dialectique yin-yang prenait bien soin de distinguer.." p. 827
- Ah ! Tu vois, il ne faut pas désespérer !
- Dont acte.Je tique quand même sur "dialectique" yin-yang...
- Il parle plus loin d'une "complémentarité" yin - yang.
- Oui, grande révélation ! Il redécouvre l'eau tiède.
"Cette division en soi-même consiste en l'intime et secrète conviction, en l'un comme l'autre, de n'être qu'une moitié." p. 830
- Nous voici maintenant au Banquet de Platon, et Aristophane nous parle du mythe des êtres androgynes coupés en deux pour donner les moitiés hommes et femmes (ici).
- Il insiste sur l'idée de "fêlure" entre ces deux facettes d'une personnalité... Ça me renvoie à lao Tseu (voir "Lao Tseu dans le miroir") :
"Trente rais se réunissent autour d’un moyeu. C’est de son vide que dépend l’usage du char.
On pétrit de la terre glaise pour faire des vases. C'est de son vide que dépend l'usage des vases.
On perce des portes et des fenêtres pour faire une maison. C'est de leur vide que dépend l'usage de la maison.
C'est pourquoi l'utilité vient de l'être, l'usage vient du non-être." (Tao Te King)
(d) Connaissance archétype et conditionnement :
- Tiens, de fêlure je viens de passer à Lao Tseu, quand A.G. nous parle maintenant de contenant/ contenu. Il redécouvre même le symbole Linga - Yoni !
"Ainsi, dans les paires matrice-embryon et vagin-pénis, la distribution des rôles yin-yang ne fait aucun doute, et le terme yin y entoure et contient le terme yang. Cela m'avait fait conclure hâtivement que dans le couple contenant-contenu c'était le «contenu» qui était yang, sans être mis en garde par les couples forme-fond, extérieur-intérieur, périphérie-centre (où, comme je l'avais bien senti, le premier terme est bel et bien yang, tout en étant le «contenant»). En fait, dans les paires matrice-embryon et vagin-pénis, j'avais à tort mis l'accent sur l'aspect «géométrique» ou configurationnel de la relation des deux termes en présence, aspect secondaire pourtant devant l'aspect principal, qui détermine en l'occurrence la distribution des rôles : ce qui nourrit est yin en relation à ce qui est nourri qui est yang, et ce qui pénètre est yang en relation à ce qui est pénétré qui est yin (de même ce qui donne en relation à ce qui reçoit)." p. 833 (le gras dans le texte)
- En bref, on retrouve les postures 𓁝[α]—Yin/ Yang—[α]𓁜..., avec toute un "yoga" pour passer d'une posture à l'autre...
- Heureusement, car nous arrivons au point essentiel, que tu partage avec lui concernant la dualité yin/ yang :
"Elle a une réalité tout aussi irrécusable, "cosmique", et immuable (en ce qui concerne la distribution des rôles dans des couples de nature universelle, comme ceux dont il a été question jusqu'à présent), qu'une loi physique, ou une relation mathématique, même si elle ne peut être "établie" ni par l'expérience (au sens où on entend ce terme dans la pratique des sciences naturelles), ni par une "preuve" voire une "démonstration." p. 834.
- Je resterais cependant plus modeste, en m'abstenant de parler de "loi cosmique" pour me limiter à "façon anthropomorphe" d'appréhender le Réel.
(4) Notre Mère la Mort
(a) L'Acte :
- Toujours sur les couples qu'il a défini, il trouve à retardement le plus évident : mâle/femelle", p. 837, il n'est jamais trop tard ! L'acte en question étant ce qui fait advenir l'enfant de ce couple originel, rien d'original... L'ouvrage poétique - érotique qu'il a écrit il y a quelque temps porte le titre évocateur de "éloge de l'inceste"... Quand je dis que nous sommes en pleine auto-analyse !
- Et la mort en question ressemble fort à "la petite mort" du XVIe siècle.
- Tu vas voir qu'il va découvrir que du vide tout peut advenir, et l'opposition objet initial/ final...
- Là tu persifles !
- Écoute, il redécouvre même le "phallus" si cher à Freud : l'enfant coupé de la mère.
- Veux-tu que je te dise ? Tu t'énerves tout simplement parce qu'il suit le même cheminement quand toi, et ton agacement vient de le voir si proche et pourtant si loin de toi...
(b) La Bienaimée :
- Moment touchant, à lire...
(c) le messager :
- Quand je te disais que vous étiez sur les mêmes brisées : A.G. fait référence à son tour au Tao Te King ! p. 846.
(d) Angela ou l'adieu et l'au-revoir :
- Sentiment d'adieu à l'amour et d'ouverture. à la mort... Témoignage très personnel.
(5) Refus et acceptation
(a) Le paradis perdu :
....
- Très sincèrement, je m'épuise à lire ce carnet intime, et je souhaiterais vivement entrer dans le vif du sujet. Savoir, en particulier, si ses réflexions à caractère philosophique peuvent m'aider à comprendre les concepts qu'il a développé en maths :
- À suivre...
Hari
Note 1 :
Taxinomie commentée par Michel Foucault dans "Les mots et les choses". Elle présente une classification hétéroclite des animaux, tirée d’une “certaine encyclopédie chinoise”. Elle divise les animaux en plusieurs catégories, telles que :
Note 2 :
- Sans l'avoir formulé à l'époque, c'est ce qui m'a instinctivement conduit à change le premier niveau discret, écrit originellement I01, par [⚤]. La dualité sexuelle ⚤ m'avait semblé plus appropriée que la simple dichotomie 0 / 1. Avec le recul, c'est dire que j'ai privilégié la voie (☯𓁝𓁜☯) en choisissant cette écriture.