Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
1 Mai 2014
Le 09/06/202:
Cet article demandait une profonde révision, c'est chose faite, voir ici :
Le 08/06/2020:
Je ne sais franchement pas pourquoi cet article est encore le plus lu de ce blog ? Sans doute une question de référencement.
Voir les notes de relecture en fin d'article.
Maintenant que les bases sont exposées dans l’Homme Quantique, je peux enfin aller un peu plus loin. Par exemple, revisiter le vocabulaire de Lacan pour voir ce que cela devient dans notre perspective.
Commençons par des choses simples telles que la différence qu’il y a entre « métaphore » et « métonymie », (voir ici pour une définition).
Dans la métonymie ; il y a une notion de « contiguïté » par exemple prendre une partie pour le tout ou le contenant pour le contenu (boire un verre). Je propose de radicaliser la chose en disant que la métonymie est un principe synchronique : il n’y a pas de surprise ni de nouveauté dans son emploi.
Dans la métaphore, il y a l’idée d’un changement de registre ; ainsi dira-t-on d’un homme courageux que c’est un lion. Le principe commun aux deux termes mis en balance (ici l’homme et le lion) fait appel à un niveau de langage plus élevé. Dans cet exemple, il faut avoir à l’esprit une classification de type courageux/fuyant. Le lion est courageux, quand le cheval mise tout sur la fuite. Pour marquer la différence avec la métonymie précédente, on peut caractériser la métaphore comme une figure de style diachronique.
Mettre ainsi en perspective ces deux termes, permet alors d’aller un peu plus loin dans ce que j’ai dit de la différence entre Imaginaire conscient/inconscient.
Dire que l’inconscient met à plat la structure arborée de notre Imaginaire conscient, peut alors se traduire ainsi : les métaphores s’aplatissent en métonymies.
C’est dire en particulier qu’il n’y a pas de circulation d’énergie entre les termes mis en relation.
Prenons, pour éclairer ce point un exemple tiré de la linguistique.
L’évolution diachronique du langage indique que l’on a toujours tendance à limiter l’énergie déployée pour parler, et l’évolution de tous les langages marquent une certaine usure avec le temps. Par exemple, le français a perdu au fil du temps les déclinaisons latines. Mais d’autres transformations ne sont pas du même ordre ; par exemple, et c’est très visible dans les langues isolantes comme le mandarin, on peut utiliser le sens d’un mot comme son ou signe d’un autre mot. Il y a collapse de deux niveaux distincts du langage : signifié/signifiant. Et cet effacement de l’aspect diachronique portant de l’un à l’autre est assez semblable à ce que l'on peut repérer dans les rêves.
Dans cette optique, nos rêves seraient la trace d’un processus d’aplatissement métaphore ==> métonymie du à l’évanouissement de tout repère temporel, du même ordre que ce mécanisme à l’œuvre en linguistique.
Ramener une différence psychologique à un mécanisme repérable en linguistique n’a rien franchement pour nous étonner, non ?
Ce qui éclaire singulièrement ce qu'en dit Lacan dans son séminaire sur le psychoses; où il expose que:
"d'une manière générale, ce que Freud appelle condensation, c'est ce qu'on appelle en réthorique la métaphore, et ce qu'il appelle le déplacement, c'est la métonymie".
Je pense qu’il y a là une voie à explorer plus avant.
Hari
Note du 22/09/2017
En écrivant le chapitre 4 du mon prochain bouquin, consacré à la théorie des Catégories, je me rends compte qu'il me faudra revenir sur cette différence métaphore / métonymie.
Note du 17/09/2018
J'ai enfin pu revenir sur les notions de métonymie et de métaphore à partir de la théorie des catégories, dans deux billets qui font bloc :
Les outils sont beaucoup plus puissants et permettront peut-être de revisiter le vocabulaire utilisé par les psychanalystes ! Mais il y a du travail de débroussaillage en perspective ...
Note du 08/06/2020
J'ai abandonné depuis la recherche d'une transcription de ces termes Lacaniens dans le langage des catégories, car j'ai trouvé en chemin un développement beaucoup plus intéressant. J'y reviendrais sans doute à l'occasion, après en avoir terminé avec mes développements en cours.
Je laisse cet article, comme une étape de ma propre évolution concernant le la représentation des modes de penser du Sujet.
Le point important, qui manquait jusqu'en 2018, c'est la compréhension de la différence entre l'automatisme de répétition au niveau I1/I01 de l'Imaginaire dans une posture "rationnelle logique", et au-delà du niveau I01, dans une "approche topologique".
La première est de l'ordre de la "succession" et du "temps" élémentaire, et la seconde, de l'orthogonalité.
Le travail ultérieur, en 2020, a consisté à définir plus précisément la transition entre ces deux premières postures du Sujet. Pour une présentation synthétique des postures du Sujet, voir :
Quant au rapprochement un peu forcé Froncteur/ métaphore- transformation naturelle/métonymie, je pense qu'il doit s'inscrire dans la perspective que je développe d'une évolution du mode de pensée d'un niveau Imaginaire à l'autre.