3 Avril 2025
Le 03/ 04/ 2025 :
- Je croyais que tu ne voulais pas rester scotché à l'actualité ? (voir "Un certain sentiment d'urgence")
- Certes, mais je suis malgré tout sidéré par ce qui se déroule en ce moment, et je scrolle les vidéos qui s'offrent sur Facebook comme un ado plongé dans "Call of Duty".
- Et qu'en ressors-tu d'intéressant ?
- Rien qui motive un article sur ce blog, non. Il s'agit d'autre chose, qui m'est venu en écoutant une vidéo de "The Ring of Fire". (Note 1) Visionne-la d'abord :
Ce qui m'a inspiré ce commentaire sur FaceBook :
Il faudrait développer une approche psychanalytique des mouvements de foules...😏"
- Pas de quoi se relever la nuit...
- Non, bien entendu, c'était un simple mouvement d'humeur, une pensée réflexe; mais ensuite, je tombe sur une autre vidéo, d'un Anglais semble-t-il, (Note 2) qui fait le parallèle entre cette soif d'isolationnisme américain, et le Brexit Britanique de 2016.
- Bon, soit, de ton point de vue franchouillard il s'agit dans les deux cas de conneries monstrueuses, et alors ?
- Justement ! Comme tu le dis si bien, vue d'ici (enfin, je veux dire d'un point de vue français), il y a dans les deux cas :
Et ça m'a renvoyé à quelques bribes de linguistique que je me souvenais d'avoir croisées, il y a fort longtemps.
- Aucun souvenir.
- Il s'agissait d'une différence entre l'évolution de nos deux langues... Laisse-moi tenter de retrouver le fil... Après avoir un peu torturé Perplexity pour qu'il me sorte quelque chose de significatif, j'arrive à ceci :
[...]
En résumé, le français a conservé une structure syntaxique plus flexible et complexe, tandis que l’anglais a tendance à privilégier un ordre des mots plus fixe et simple. Les influences historiques ont également joué un rôle important dans ces différences, avec le français influençant l’anglais après la conquête normande et l’anglais influençant le français dans les domaines modernes."
- Tu ne vas pas nous ressortir Orwell, 1984, et la Novlangue ? (Note 4)
- Non rien de si simpliste, et pourtant, en songeant à Big Brother, as-tu remarqué la photo officielle que Trump a choisi pour son mandat ?
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- Mouais, ça mériterait d'être creusé...
- Parmi les sources dénichées par Perplexity; commençons par celle-ci (Note 3) —canadienne et ce n'est sans doute pas anodin dans le contexte actuel— où je pointe au hasard :
"Alors que, en anglais, les conjonctions de coordination (en particulier «and») abondent, en français, on remarque un emploi fréquent des signes de ponctuation, en particulier de la virgule. Demanuelli (1995) lie les différences dans !'emploi de la virgule à la différence dans la démarche syntaxique des deux langues, entre
Et ça, mon ami, me renvoie à mes quelques contacts professionnels avec des entreprises américaines, à mon petit séjour à Houston au sein de Halliburton & Roots avant d'intégrer le projet du pipe Tchad-Cameroun; comme à l'imprégnation de l'esprit "Qualité" au sein d'Alstom racheté par General Electric...
- Tu ne vas pas nous raconter ta vie ?
- Non, mais juste ceci : pour sauver ta peau dans une organisation sauvage, ta seule protection est de coller à la lettre aux instructions. Ni amis, ni collégialité, rien qu'une règle du jeu : "save your ass".
- Autrement dit privilégier l'ordre des mots (♧𓁜𓁝♡) sans se soucier de l'ordre des choses (☯𓁜𓁝☯)?
- Ah ! Tu vois que nous avons fini par recoller au peloton... Et donc, dans l'ordre des mots, se limiter à la logique du 1er ordre (le "and") !
- Vas-y, continue sur ta lancée, quelle serait alors la partie de l'Imaginaire de l'ami Trump et de sa clientèle de "Rednecks" des États Rouges des USA ?
- Je te propose ceci :
Je verrais bien quelque chose de ce genre :
𓂀♡ | 𓂀♡ | |||||
[∅] | [∅] | [∅] | ||||
[∃]♡ | [⚤]♡ | [#]♡ | [♻]♡ | [∅]☯ | ||
[∃]♢ | [⚤]♢ | [#]♢ | [♻]♢ | [∅] | ||
☯[∃]♧ | [⚤]♧ | [#]♧ | [♻]♧ | [∅] | ||
[∃]⚤ | [∃]# | [∃]♲ | ||||
𓂀♡ | 𓂀♡ |
C'est-à-dire une approche abâtardie d'une pensée Platonicienne —qui, elle, est dans la voie (☯𓁜𓁝☯)— où la "Loi" en [⚤]♡ s'applique directement aux "mots" en [⚤]♧, pris comme expérience du Réel en [∃]⚤.
Dans ce contexte : les mots du chef font la loi, qui s'applique à tous.
- Et donc impossible de "raisonner" ces gens ?
- C'est là que ça devient intéressant :
Quelle est la résilience des partisans de Trump au trauma du Réel ?
Reviens au commentaire de ROF : les "Trumpistes" des États agricoles des USA, ont majoritairement voté pour Trump lors de la première élection, ils récidivent en 2024, et Trump fait ce qu'il a annoncé :
On peut dire qu'ils seront ballottés entre ♧⚤𓁜⇅𓁝♧♻, et nous avons là un bel automatisme de répétition, tout ce qu'il y a de Freudien à l'oeuvre...
- C'est la première fois que tu l'exprimes dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡), non?
- Oui, Preuve sans doute qu'il faut élargir ce que j'ai dit depuis longtemps à propos de la rigidité de la posture du Sujet :
J'en ai parlé bien avant d'avoir discerné les deux voies (♧𓁜𓁝♡) et (☯𓁜𓁝☯)... Mais nous avons ici une sorte d'imbécillité liée à une fixité d'un autre ordre : la fixité dans une voie. Elle est ici assez facilement identifiable comme une sorte d'imbécillité liée au "respect de la Loi"... Et si la Loi dit que "l'esclavage c'est la liberté", alors il en est ainsi.
- Quoique Trump se fiche pas mal de l'état de droit...
- Tu n'as pas compris : c'est lui, la Loi, et en faisant ce qui lui convient, il respecte effectivement la Loi. Et donc, pour en revenir à la résilience de l'électorat de Trump dans cette voie des mots (♧𓁜𓁝♡), je suis curieux de voir de quelle façon le choc du Réel ☯[∃]𓁜 va faire tourner la girouette dans la voie des choses (☯𓁜𓁝☯) ?
- Il y faudra des années, peut-être même une génération ? le temps pour les fils de tuer le père ?
- Oui, et ça nous pose à nous, partenaires malgré tout de ces imbéciles, une redoutable question : comment réagir ?
- Je ne comprends pas ?
- Trump a déclenché un processus mortifère pour les USA, qui doit se développer de lui-même avant que les Trumpistes subissent de plein fouet le retour de bâton prévisible; mais si nous intervenons trop visiblement, ou trop vite, ou trop fort, Trump aura beau jeu de nous pointer du doigt en disant qu'encore une fois, nous sommes la cause de leurs malheurs... Ce qui les renforcerait dans leur délire, au lieu de les confronter au Réel.
La question de la résilience de leur imbécillité est donc bien actuelle. Il s'agit comme toujours de la question de l'opportunité de l'action...
Le 04/ 04/ 2025 :
- En lisant ce matin un article du Courrier International, tiré du "Wall Street Journal", intitulé "Trump veut faire revenir les usines "ventre à terre", c'est loin d'être gagné", je me suis fait la réflexion qu'hier mon analyse des "Trumpistes" était sans doute pertinente, mais que mon regard sur l'annonce de Trump elle-même, était trop rapide.
- Ne vois-tu pas qu'il dérègle tout le système de libre-échange ?
- Justement, n'est-ce pas ce système que les écolos remettent en cause ? Souviens-toi des cours de marketing de Jean-Noël Kapferer à HEC. Tu te scandalisais à l'époque qu'il faille une logistique impliquant 14 pays pour fabriquer une paire de Nike ! Et puis rappelle-toi cette visite à la SACM de Mulhouse où l'on coulait les derniers blocs-moteurs des chars Leclerc, dont les ébauches viennent maintenant de Corée; et souviens-toi encore de l'incurie des services de santé lors de la pandémie du Covid, réduits à se prostituer au premier fournisseur venu pour être approvisionnés en masques...
Au-delà des outrances du personnage, Trump pose des questions que nos politiques ne se posent plus... Dans "Un certain sentiment d'urgence", je comparais l'apparition de Trump à celle du Mulet dans "Seconde Fondation", et il y a quelque chose de vrai là-dedans : il bouleverse l'ordre établi, prévisible, et en ce sens, c'est un révélateur de nos faiblesses. À nos politiques de l'utiliser comme on teste une boîte noire avec une impulsion de Dirac en entrée pour analyser la courbe de réponse en sortie.
Je parlais hier de la résilience des électeurs de Trump face au désordre qui va les appauvrir, mais il conviendrait de s'occuper en premier de la résilience de nos états Européens, face aux agissements de Trump, c'est entendu, mais bien au-delà, agir en politiques et non réagir face caméra au journal de vingt heures...
- Bref que ce "Liberation Day" soit le nôtre ? Mais il n'y a personne pour refaire l'appel du 18 Juin, mon bon ami... As-tu des propositions ?
- Là, ça sort du cadre de ce Blog, car il s'agit d'un formidable travail collectif de réflexion et je n'ai pas les cartes en main...
- ... Et faute de pouvoir ratisser large, tu va continuer ton travail de fouilles, en profondeur ?
- Ben oui, on en revient à Foucault, as usual.
- Amen
Hari
Note 1 :
Par prudence, j'ai tenté d'en savoir un peu plus sur qui se cache derrière, a priori rien de bien méchant, le network étant simplement qualifié par Perplexity de "progressiste", à comprendre au sens américain du terme : Démocrate.
Note 2 :
Je suis remonté jusqu'au site "Scientists for EU ", qui est contre les conséquences du Brexit et pour un rapprochement avec l'UE.
Note 3 :
🤖: La source utilisée pour discuter de l’influence de l’anglais sur la syntaxe du français est l’article publié dans le cadre du Congrès Mondial de Linguistique Française (CMLF) en 2010, intitulé “L’influence de l’anglais sur la syntaxe du français : une étude de cas”. Cet article explore l’emprunt syntaxique à l’anglais en français métropolitain, en examinant des structures comme la position de l’adjectif, la construction passive, et les formes en –ant. Il souligne que l’influence de l’anglais sur la syntaxe française a été débattue depuis le XIXe siècle, avec des critiques sur les emprunts syntaxiques dans la presse et la littérature. Cependant, il ne semble pas que cette source ait été directement utilisée dans le paragraphe sur la syntaxe, mais elle fournit des informations pertinentes sur l’influence de l’anglais sur la syntaxe française. Pour discuter de la syntaxe en général, d’autres sources comme et pourraient être plus appropriées, car elles abordent l’évolution des structures grammaticales et la variation syntaxique en français.
Note 4 :
- Blague à part, il faut malgré tout noter un glissement de l'Anglais vers l'Américain qui ressemble quelque peu à la volonté dans la Novlangue imaginée par Orson Wells, d'un appauvrissement du vocabulaire.
Par exemple le superlatif (i.e.: mieux) est remplacé par le doublement du relatif (i.e.: "mieux" => "plus plus"). Regarde cette vidéo dans cet esprit, et d'un coup tu ris moins !