Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
25 Août 2024
Le 25/ 08/ 2024 — Pau :
- Mais dis-moi, gros malin :
Car enfin, si personne ne te rejoint sur cette approche topologique, c'est peut-être qu'il n'y a rien à voir?
- Aïe ! Les preuves d'existence sont toujours très difficiles à établir.
De fait, et là je rejoins Cavaillès, il n'est pas question de dire que je "découvre" une représentation de l'Imaginaire qui eut existé de toute éternité, mais de prendre la responsabilité d'une création pure, à savoir utiliser une topologie plane pour représenter l'Imaginaire du Sujet (i.e.: l'Imaginaire coincé entre le Réel et le Symbolique de Lacan).
- Quel est l'intérêt de dépenser mon énergie à suivre tes développements ?
- Je prétends que cette construction permet une énorme économie d'énergie intellectuelle pour comprendre notre façon de former nos idées, nos représentations, et même notre façon de créer celles-ci. Je ne peux donc justifier cette représentation orthogonale des discours (☯𓁝𓁜☯)⊥(♧𓁝𓁜♡), que dans le cadre de ma propre représentation.
- Ça se mord la queue...
- Toute explication ne peut que se mordre la queue : c'est le principe même d'un dictionnaire qui te renvoie de mot en mot, sans jamais t'exposer au Réel. Je te propose seulement de parier avec moi que mes développements à venir vont conforter cette promesse.
- Bon, soit, mais donne-moi envie de continuer.
- Ma représentation permet de concilier ce qui dans une pensée linéaire ne l'est pas, comme les approches d'Einstein⊥Bohr ou Popper⊥Wittgeinstein, voire même Marx⊥Walras (ici), avoue que ce n'est déjà pas si mal !
- Et de quelle façon vas-tu prendre en compte le fait que cette orthogonalité ⊥ soit propre à une représentation "topologique" ?
- Ah ! Nous sommes au coeur du problème: il suffit de montrer que le raisonnement tenu en (♧𓁝𓁜♡) n'est en aucune manière réductible aux raisonnements tenus en (☯𓁝𓁜☯).
- Caractérise d'abord le discours en (☯𓁝𓁜☯).
- L'auteur 𓂀 limité au mode ♧ s'exprime primitivement en [⚤]♧, avec la logique du 1er ordre (avec tiers exclu et double négation). Et avec ça, ⇅𓂀♧ fait déjà pas mal de travail. Pense à Hilbert pour qui "Retirer le principe du tiers exclu au mathématicien, c'est comme priver le boxeur de ses poings.". Par ailleurs les notions de temps logique, de successeur etc. y sont également attachées, ce qui mène à la théorie des Ensembles, à la machine de Turing, et permet bien des choses !
- Et qu'est-ce qui n'est pas réductible à cette approche, en topologie [#]♢?
- Le passage du point à la ligne et de la ligne à la surface.
Le 27/ 08/ 2024 — Florentin La Capelle
- Mais pourtant, tu avais placé la géométrie en [#]♧, et il y était déjà question de figures en plusieurs dimensions ?
- Effectivement, mais c'est plus subtil que cela : en mode ♧, nous avons placé le singleton (•) comme objet final en [∃]♧, et l'idée est de tout ramener à une analyse de "points", ce qui se fait en termes :
À partir de là, et en te souvenant de la liaison des 3 modes ♧♢♡, avec de pures considérations de symétries de mode ♡, tu peux directement suivre Bachmann et construire les figures de géométrie en ♧.
Dès que tu passes en mode syntaxique ♢, tu t'intéresses avant tout aux relations entre objets. C'est pour cela que j'ai pris le monoïde (•⟲) comme objet final en [∃]♢, avec l'objet classifiant correspondant Ω en [⚤]♢, qui n'est plus celui de la logique du 1er ordre.
C'est ici qu'il faut faire attention :
Un exemple très simple est de considérer en [#]♢ une série de "simplexes" ∆ avec :
En [#]♢ la ligne ainsi définie n'a absolument aucun "rapport" avec le point, de même qu'en [∃]♢ la flèche "→" d'un morphisme "•→•" n'est pas de même espèce que les points "•" qu'elle relie. Il n'y a absolument aucun moyen "logique" de passer de l'un à l'autre.
- Mais pourtant, on passe bien de l'un à l'autre, non ?
- Oui, mais par un choix qui tient à l'intention de l'auteur 𓂀 relevant de la sémantique en mode ♡.
Ce simple argument suffit à démontrer que l'approche topologique n'est pas réductible à la logique du 1er ordre, qui apparaît dès lors (avec le recul) comme un discours unidimensionnel.
Sur notre tore#♢ pris comme illustration, les deux circulations du Sujet que je désigne par (☯𓁝𓁜☯) & (♧𓁝𓁜♡) sont comme les deux éléments a & b du groupe fondamental de Poincaré, se recoupant en un point, qui serait la place du Sujet 𓁝𓁜 lui-même.
- Mais dis-moi, ce qui fait exister a & b, c'est qu'ils enserrent un vide; et dans ton analogie où sont les vides en question ?
- En mode ♢, la représentation de la circulation (♧𓁝𓁜♡) me semble déterminée par cet aphorisme "un bord n'a pas de bord". Il est là le vide en question. C'est-à-dire que même si je ne sais rien de précis au pas "n" d'une répétition de mouvements, au pas suivant "n+1", j'ai le vide.
- Pas clair.
- C'est le moment de reparler des groupes d'homologie. (voir : ici dans "Schéma de présentation"). Je repique le passage, que je rectifie au passage !
=> "un bord n'a pas de bord". (Note 10)
Cette évidence est un constat porté sur les formes, autrement dit, lorsque le Sujet porte son attention sur "les choses" (☯𓁝[#]♢𓁜☯)𓂀♢, et le parallèle est à faire avec ce que nous avons vu des faisceaux.
|
J'insiste sur le fait que ce processus est en [#]♢; avec pour limites :
en mode ♡ : le sens que prend la forme de l'objet [#]𓁜 | ||
en mode ♢ : répétition | ||
en mode ♧ : le point défini par une frontière vide en 𓁝[#] |
- Attends une seconde, dans ta présentation tu considérais cet aphorisme comme un discours objectif, sur les choses elles-mêmes, en (☯𓁝𓁜☯)?
- Eh bien, avec le recul, je constate mon erreur. Certes, je m'intéresse toujours au Monde qui m'entoure, mais l'aphorisme lui-même est une construction syntaxique. Les points, lignes, surfaces ou volumes que je manipule n'ont aucun référant que je peux tirer de mon expérience du Réel.
- Tu déconnes !
- Absolument pas ! Pour décrire l'objet de mon attention, disons un "volume", je l'habille d'un costume, ou surface (son bord), dont je vais parler. Le référant 3D échappe définitivement à mon regard, et je l'habille de mots en 2D qui s'articulent selon ma syntaxe se résumant à ce principe que dans la répétition du geste, au pas suivant, le bord du bord est vide. Et en régressant ainsi, après quelques groupes d'homologie non-vides, tu te retrouves avec une infinité de groupes vides.
- Je peux quand même avoir une idée de ce volume qui m'échappe, je peux le peser.
- Mais alors, tu es dans un discours (☯𓁝𓁜☯) : avec la géométrie en [#] et une mesure en [♻], associant un nombre [⚤] à ton volume.
- Bon, je vois à peu près ce vide autour duquel tu tournes en (♧𓁝𓁜♡), disons que c'est ce qui se présente en parcourant ton échelle de simplexes ∆ dans un sens ou dans l'autre, par exemple. Mais alors mon bon ami, de quel vide parlons-nous dans la perspective (☯𓁝𓁜☯) ?
- Ah ! Là c'est un peu plus vicieux car, ne l'oublie pas, nous restons dans une représentation en mode ♢, de ce qui se passe idéalement en mode ♧, et au plus près du Réel en [⚤]♧.
- Autrement dit, pour passer des Ensembles en [⚤]♧ à [⚤]♢, il faut les munir d'une structure de groupe ?
- Voilà, et au minimum, il faut passer de ℕ à ℤ, sans oublier de "boucler ℤ" par un point à l'infini, ou ℤ/nℤ. Et donc, le vide se donne alors à voir par l'expérience que tu en as; c.-à-d. en tournant en rond...
C'est par ailleurs ce que j'ai fait en tordant l'Imaginaire élémentaire sur 2 modes ♧ & ♡ comme un ruban de Moebius. C'était en fait une représentation topologique d'une dualité ♧/♡ bien antérieure à toute pensée topologique.
- Et donc, il est cohérent de représenter la surface topologique de l'Imaginaire sur 3 modes, par ce tore :
- Oui, et nous donnons ainsi un "sens" à l'existence (si l'on peut dire) de 2 vides distincts.
- Soit, mais si tu réduis la démarche homologique dans une perspective (♧𓁝𓁜♡) à cet unique principe qu'un bord n'a pas de bord, comment vas-tu caractériser la perspective (☯𓁝𓁜☯) ? Car, il ne faudrait quand même pas oublier Hilbert !
- Nous pouvons traduire sa démarche en termes catégoriques♢ par la définition de l'objet discriminant de la catégorie Ens en [⚤]♧, qui permet de définir la logique du 1er ordre. Ce qui offre en retour une perspective au passage d'une logique intuitionniste en mode ♢ à la logique classique en mode ♧.
- Précise ?
- Nous en avons déjà parlé à l'occasion : la logique intuitionniste discute du statut du "bord" entre deux états (a & b) d'un tout (a∨b).
- Attends une minute ! ce principe topologique est de niveau [#]♢, or la logique est en [⚤]♢!
- Oui, et c'est ce qui m'a fait écrire beaucoup de bêtises jusqu'à présent, faute de l'avoir compris : c'est Grothendick qui porte un regard allant de [#]♢ à [⚤]♢.
- Ses schémas [⚤]♢←[#]♢?
- Oui ! Maintenant, essaie de considérer le langage catégorique⚤♢ d'un point de vue topologique#♢...
Tu peux dire, par exemple que le "bord" d'un morphisme⚤♢ •→• ce sont les éléments⚤♢ (•) du domaine et du codomaine....
- Et donc ?
- Et bien tu peux exprimer le passage de Ω à {{},{•}} à l'aide d'un foncteur d'oubli [⚤]♢↓[⚤]♧ (tu oublies les flèches des morphismes de Ω, et ne restent plus que les "points" {} & {•}; mais tu peux comprendre également que {{},{•}} est le "bord" de Ω, et voir la logique du 1er ordre comme le "bord" de toute logique intuitionniste. (Note 2)
- Et ça t'avance à quoi ?
- Dans le bouclage des 3 modes ♧♢♡, j'ai l'intuition que seul le mode ♢ permet d'exprimer la logique intuitionniste, qui serait "bordée" en ♧ comme en ♡ par la logique du 1er ordre.
- Pourquoi ne pas imaginer au contraire une logique plus "riche" en ♡ ?
- Parce que nous organisons notre Imaginaire afin de nous simplifier la vie, et nous aider à faire des "choix" en ♡. Or, "choisir" c'est faire une partition simple entre ce que l'on choisit et ce que l'on délaisse... Ce serait l'équivalent pour les "modes" au bouclage entre niveaux [⚤]/[#]/[♻] : la répétition ⊥ en [#] conduit à la mesure en [♻], qui s'exprime par un élément de [⚤].
- OK, mais nous nous éloignons un peu du sujet, non ?
- Je pense effectivement à la suite : la cohomologie.
- Fais vite, il reste peu de temps avant Mondovi ! (Note 1)
Hari
Note 1 :
Séminaire "Topos in Mondovi" du 4 au 11 septembre de l'Instituto Grothendieck, avec comme comité scientifique :
Note 2 :
Concernant les logiques utilisées en mode ♢, d'un point de vue (♧𓁝𓁜♡), on peut certainement avancer d'un poil en faisant la remarque suivante :
- Et d'un point de vue (☯𓁝𓁜☯) ?
- C'est bien entendu l'objet discriminant en [⚤]♢: qui détermine la logique propre à l'objet représenté en mode ♢.
Tout ceci reste à discuter, bien entendu...