Lacan et Grothendieck : l'impossible rencontre ?

De g à d : Alain Connes / Daniel Sibony/ Pierre Pitigliano (?) / Patrick Gauthier-Lafaye et debout Stéphane Dugowson

- Les choses s'enchaînent extrêmement bizarrement ces temps-ci.

- De quoi parles-tu ?

- Il y a tout d'abord le colloque "Lacan et après" qui doit se dérouler à Cérisy cette semaine, inscrit de longue dans mon calendrier, et tout dernièrement, cette note de Stéphane Dugowson adressée aux intervenants du colloque de l'association Lysimaque, transmise par inadvertance par Anatole Khélif aux participants de son atelier CLE. Je réagis immédiatement, en décidant de m'y inscrire auprès de René Lew, que je connais de longue date ! (Note 1) Enfin, Anatole rode son intervention "les topos en Φ et en Ψ" devant les participants de CLE, il y a 15 jours, sur laquelle je dois revenir, car la discussion de troisième mi-temps qui a suivi, au Trac a été pour moi pleine d'enseignements ! (voir "Spin alors!")

Et c'est peut-être la première fois de ma vie qu'il me semble que "quelque chose" se noue, ici et maintenant ! Un lieu de discussion s'est ouvert ce week-end, (Laurent Lafforgue et Olivia Caramello eux-mêmes y étaient !), comme jadis ce dû-être le cas dans ce Cercle de Vienne mythique. À preuve, sans doute, la convergence entre l'occasion de ce colloque, préparé de longue date avec Stéphane Dugowson et René Lew à la barre, et l'édition en avril 2022 du Livre "À l'ombre de Grothendieck et Lacan" né d'une rencontre entre Alain Connes et Patrick Gauthier-Lafaye, lors d'un colloque à Cérisy fin juillet de l'année dernière "les autres noms du temps".

- Loupé d'un cheveu : tu participais la semaine précédente au colloque sur Piera Aulagnier. (voir "Retour de Cerisy : aux origines du Je").

- Certes, mais vois comme les choses se combinent pour faire sens : le sous-titre du livre est "un topos sur l'inconscient", quand mes réflexions d'alors m'ont conduit à voir le Sujet comme topos (note 2).

- Ceci dit, qu'en as-tu retiré ?

- Tout d'abord l'urgence de proposer à Anatole de faire un troisième point sur mes réflexions devant la docte assemblée du CLE (note 3).

- Pourquoi ce sentiment d'urgence ?

- J'ai été très frappé de la focalisation d'Alain Connes sur le "topos classifiant", alors qu'à mon sens, il importe, avant de s'y intéresser, de regarder de plus près les objets initial / final qui lui sont attachés.

- Et pourquoi ?

- Parce que très rapidement le regard que l'on porte sur cet objet peut être, soit local 𓁝, soit global 𓁜 (y compris dans la Catégorie Ens i.e.: (𓁝[⚤]𓁜) 𓂀^♧), alors qu'il y a une dissymétrie fondamentale dès lors que l'on regarde :

l'objet initial en 𓁝[∅]☯;
l'objet final en ☯[∃]𓁜.

On loupe donc une marche (une brisure de symétrie) fondamentale dans la démarche.

Bon, laisse-moi le temps d'y revenir en détail, mais pour l'heure, je dois quitter Versailles pour Caen, une étape amicale avant d'arriver mercredi à Cerisy.

On the road again...

Hari

Note 1 :

Je me suis amusé à rechercher les traces de nos rencontres laissées sur ce blog :

"Entre le Sujet et l'Autre" en 03/2019
"L'impossible passe" en 04/ 2014
"Zizeck" en 12/ 2012
"Période de migration" en 05/ 2012
"Présentation Montréal" en 11/ 2011

Note 2 :

Pour baliser le parcours :

"Le Sujet comme topos" en 04/ 2021
"☯(☯𓁝⇆𓁜☯)⇆𓂀☯ ou comment parler de l'âme avec François Cheng" en 07/ 2021
"Retour de Cerisy : aux origines du Je" en 08/ 2021
"Freud l'interprétation des rêves #7 - de Cheng à Lacan" en 09/ 2021

Note 3 :

En général, c'est au fil de mon exposé que je me rends compte qu'il est mal ficelé et doit être totalement repensé. Démarche aussi frustrante qu'indispensable ! Voir :