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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Récoltes et semailles # 7 Les portes sur l'Univers

Arbre des couples Yin Yang — Récoltes et Semailles p. 1285

Le 21/ 01/ 2025 :

- J'étais tellement remonté contre A.G. dans mes derniers commentaires (voir #6) que j'ai laissé le texte en plan, sans même le relire (d'où une multitude de fautes d'orthographe !)

- Cette pause t'a au moins permis de faire le point sur la syntaxe de l'Entropologie, et de survoler le monde des nombres p-adiques. Es-tu calmé à présent ?

- Oui, la pression est retombée. Au lieu de marquer A.G. à la culotte et pointer tout ce qui fait problème, il faut changer de point de vue.

- C'est-à-dire ?

- Considérer qu'il dit quelque chose que je dois m'efforcer de capter, sans me laisser distraire par les distorsions de sa représentation, distorsions dues à son vécu, son caractère et ses préjugés.

- Attitude adoptée dans ta lecture de Lacan parlant de topologie ?

- Exactement : il faut aller au-delà de la représentation pour entendre ce que l'un et l'autre nous transmettent de leurs expériences. Ce sont des génies chacun dans son domaine, à moi d'apprendre en ajustant mon point de vue pour participer au leur.

- D'où l'utilisation de nos petits glyphes ?

- Exactement. Si ma syntaxe de l'Imaginaire est aussi "universelle" que je le prétends, elle doit me permettre de situer tout discours comme succession de mouvements de notre Sujet 𓁜𓁝, dans la topologie de son Imaginaire. En l'occurrence celui de A.G. qui prend ici, avec cet arbre de Noël, des allures de "Sephiroth modern'style".


Le 22/ 01/ 2025 :

- J'ai quand même beaucoup de mal à avancer dans ma lecture à cause d'un point de départ à mon sens erroné.

- Peut-on savoir ?

- Ses deux idées de base :

  • L'idée que les choses sont "par nature" soit Yin, soit Yang, potentiellement un "trop" de Yin ou "trop de Yang", et que la gymnastique du yoga consiste à "rééquilibrer" les choses en leur vraie nature;
  • Baser ses dichotomies sur le couple originel action/ inaction.

Ce qui le conduit à penser la dualité Yin/ Yang en termes de "qualité" (I.e. "les choses sont yin ou yang) et non en termes d'états transitoires (une mutation perpétuelle du yin en yang et vis versa).

Ça m'avait fait tiquer, plus tôt dans son texte (voir #6), mais là je sens qu'il ne va pas corriger le tir assez vite.

- Corriger le tir ?

- Oui, parce qu'il voit bien que certains éléments de ses couples "yin-yang" adaptent leur nature en fonction du contexte, ce qu'il appelle des "ambiguïtés". Par exemple dans ce développement (ce qu'il appelle une "ribambelle" :

terre <=  arbre <=  ramure <= fruit (p. 1164)

L'arbre est tantôt yang, quand il se nourrit de la Terre, tantôt yin quand il nourrit la branche, etc. Il va même jusqu'à comprendre cette "ambiguïté" comme caractéristique des couples yin-yang qu'il qualifie d'archétypes —se référant implicitement à Young qu'il vient de découvrir— mais il continue d'y voir des "exceptions" à la règle qu'il s'est fixée ! En principe, c'est la structure d'un archétype qui sert de modèle Imaginaire, il ne peut donc pas être relégué au rang d'exception !

- Et que penses-tu de celle-ci :

lettre => esprit => matière

- Je dirais qu'elle est très intéressante par ce que l'on y voit une connexion entre la voie des mots (lettre => esprit) et la voie des choses (esprit => matière). En te reportant à notre topologie Imaginaire :

𓂀   𓂀
    [∅] [∅] [∅]    
[∃] [⚤] [#] [] [∅]
[∃] [⚤] [#] [] [∅]
[∃] [⚤] [#] [] [∅] 
  [∃] [∃]# [∃]  
𓂀   𓂀
voie des mots (♧𓁝𓁜♡)    voie des choses (𓁝𓁜

Il vient simplement : 

  • lettre => esprit : 𓁝♧𓁜 : Les mots prennent un sens pour le Sujet;
  • esprit => matière : c'est le bouclage de Descartes : [⚤]𓁜𓁝[♻]

Mais tu vois que derrière lettre => esprit, et en contre-point du bouclage de Descartes, vient celui de Dirac, plus profond : la mesure — et non la matière— répond à une question : 𓁝[⚤][♻]𓁜.

- Tu nous vends ta salade ?

- Non pas, mais avoue que certains rapprochements de A.G. sont fumeux, comme cette ronde extraite de son livre intitulé "éloge de l'inceste":

Récoltes et Semailles — p.1164

Le lien du bateau au fleuve n'est pas évident : les péniches ne vont pas en mer et les cargos ne remontent pas les fleuves en général, quant au rôle ambivalent du mousse dans l'aventure, le titre du livre me met en tête une autre ambivalence dans ses rapports à l'équipage que celle proposée...

- Tu te noies dans les détails, il a quand même vu que cette "ambivalence" est créatrice, on ?

- Bien sûr, mais ça grince de tous côtés. Par exemple au sujet de l'ambivalence du rôle de la mère dans le couple "l'enfant — la mère", remarque la façon qu'il a d'en faire l'analyse : 

"Quand la mère est perçue comme ayant fonction de protection de l'enfant, lequel prend figure de «protégé», cette perception assigne à la mère un rôle (protecteur) de nature yang, alors que l'enfant (pour cette distribution de rôles «secondaires») y assume le rôle yin. Du côté «mère», cette tonalité yang dans sa relation à l'enfant doit être vue comme une tonalité «yang dans le yin» (le yin restant la dominante). Symétriquement, du côté enfant, son rôle de «protégé» par la mère doit être vu comme une tonalité «yin dans le yang» (alors que la dominante reste yang).

Toujours à propos du même archétype de la «Mère» ou au «maternel». La «Mère» est universellement ressentie comme dispensatrice de chaleur..." p.1167

J'ai souligné les passages qui me grattent : d'où A.G. nous parle-t-il ? Quelle est sa place d'auteur dans son discours? Moi, ce qui m'intéresse, c'est l'expérience de la mère avec son enfant ou encore le vécu par l'enfant de sa relation. Il s'adresse à nous comme s'il nous parlait de toute éternité ! Ce qui l'amène à présenter comme "universel" ce qui lui est proche culturellement.

- Qu'as-tu en tête ?

- Lors de notre voyage au Pérou, en traversant le désert de Nazca, où nous avons vu les grands dessins laissés au sol par la tribu Nazca, j'ai appris (et compris) que pour cette civilisation oubliée dans ce coin perdu, le Soleil était signe de mort. Ces Indiens ne trouvaient à se nourrir que dans l'océan, sans rien de végétal, et ils ont ensuite été conquis par les Incas, vouant un culte au Soleil. Je n'en sais pas plus, mais je serais fort étonné que la mère soit associée chez eux au feu, plutôt qu'à l'eau... Rapport du féminin au liquide que tu retrouves ici au Brésil avec la déesse Iemanja, ou encore dans le duo Linga/ Yoni, où le sexe féminin, Yoni est représenté par un bassin, où coule de l'eau... 

- Il a fait le rapprochement p. 1158 :

homme => femme
feu => eau

- OK, j'ai été un peu vite, mais je me méfie comme de la peste des jugements de A.G. assénés comme des vérités universelles, sans aucune assise quelque peu étoffée. Pour nous parler de la forme canonique, Lévi-Strauss s'est fendu de l'étude de 400 mythes de par le Monde...

Comme tu le vois, nous revenons toujours à ce qui m'avait agacé dès le départ, avec cette idée de "trop de" yin ou de yang : qui décide du "trop" ? Il manque à A.G. un principe relativiste.

- N'est-il pas dans cette ambivalence qu'il découvre ici?

- Il s'en accommode, mais ne va pas jusqu'à remettre en cause sa base de départ. Comment peut-il aboutir à la conclusion que ses couples archétypes soient ambivalents, et de ce fait "créateurs", sans mettre cette évidence au coeur de sa construction ?

- Il le fait dans son diagramme un peu plus loin, tu vas trop vite.

- Soit, réservons notre jugement, faisons notre épochê.

- J'aimerais que tu reviennes au fil du discours, pour bien le tamiser, histoire de ne pas passer à côté d'une pépite.


Les portes sur l'univers
(appendice à "La clef du Yin et du Yang")

  1. Le roc et le sable
  2. Choses polyandres et choses polygames
  3. L'ambiguïté créatrice (1) paires, ribambelles et rondes
  4. L'ambiguïté créatrice (2) Le renversement des rôles
  5. L'ambiguïté créatrice (3) la partie contient le tout
  6. L'ambiguïté créatrice (4) les extrêmes se touchent
  7. Mes perplexités "contenant-contenu et "le lourd-le léger"
  8. La quête de l'unité
  9. Généralité et abstraction — ou le prix à payer
  10. Histoire d'icosaèdre et d'arbres de Noël
  11. Désir et nécessité — ou la voie et la fin
  12. précision et généralité — ou la surface des choses
  13. L'harmonie — ou les épousailles de l'ordre et du mystère
  14. Le caractériel et le caractéristique  — ou l'accordéon cosmique
  15. Découverte ou invention ? - ou le scribe et l'autre"
  16. la fleur et son mouvement — ou : plus je m'éloigne, plus je m'approche
  17. Chaos et liberté — ou les soeurs terribles
  18. Le vague et le précis — ou l'épuisette et la mer
  19. Ordre et structure — ou l'esprit de précision
  20. L'abstrait et le concret (1) : naissance de la pensée
  21. L'abstrait et le concret (2) : le miracle de la simplicité
  22. L'abstrait et le concret (3) : les strates du langage — ou la peau et l'étreinte
  23. Abstraction et sens — ou le miracle de la communication
  24. La langue des images — ou le chemin du retour
  25. Les portes de l'Univers :
    • A) Portes et trous de serrure (répertoire)
    • B) L'Arbre
    • C) La fenêtre
    • D) Le biicosaèdre

- Comme j'ai déjà bien marqué ma différence de point de vue par rapport à celui de A.G., je te propose d'aller assez vite, en caractérisant son texte à l'aide de notre syntaxe, lorsque les équivalences sont évidentes, pour nous arrêter aux points qui dévoilent quelque chose de "neuf", ou de vraisemblablement tiré de son expertise de matheux.

1/ Le roc et le sable

A.G. introduit les termes de "porte sur l'Univers", et de "serrure" permettant de "voir" l'Univers à travers sa porte. (sait-il que la forme en dôme d'une mosquée est là pour rappeler un trou de serrure ?)

"j'ai procédé à un groupage plus rigoureux et plus naturel des couples yin-yang en «groupes de couples», suivant les affinités qui les relient. Chacun des groupes ainsi formés m'était apparu comme une sorte de «porte sur l'Univers», dont les couples yin-yang qui le forment seraient autant de «trous de serrure» différents par où regarder. Ces groupes (ou «portes») ne se rangent pas d'une manière naturelle dans un «ordre linéaire» (c'est-à-dire à la queue-leu-leu), mais (comme je l'explique dans la note déjà citée) ils peuvent être présentés par les sommets d'un «graphe», dont les «arêtes» représentent les relations d'affinité les plus marquantes d'un groupe aux groupes ressentis comme «voisins»." p. 1151

Je ne peux m'empêcher de rapprocher le "graphe" en question de l'objet classifiant de la théorie des catégories, que nous avons situé en [⚤].

- Il y a dans cette métaphore plusieurs "serrures" sur une seule porte Et si nous avons la serrure en [⚤], où serait la porte ?

- Après ce que nous venons de voir à propos des nombres p-adiques, ce graphe pourrait également être rapproché de la droite de Berkovitch (voir ici), plutôt en [#]? Attendons d'en savoir plus. 

"Dans la présentation qui va suivre, il y a une part inévitable de subjectivité, voire d'arbitraire. Disant cela, je ne pense pas à l'existence de chacun des couples répertoriés (en tant qu'authentique «couple yin-yang»), ni à la distribution des rôles yin-yang à l'intérieur de chacun. Au contraire, il est bien clair pour moi que l'un et l'autre, existence et distribution de rôles, ont un sens parfaitement précis et qui est «universel», j'entends : indépendant de tout contexte culturel qui décide et fixe les traits, attitudes et fonctions considérés comme propres soit à l'homme, soit à la femme." p.1152

Je n'insiste pas sur notre divergence fondamentale quant à la nécessité —pour moi— d'une approche résolument "relativiste" !

"Ce que je sais sans aucune nuance de doute, par contre, c'est que ce que je présente ici est substantiel, et que pour l'essentiel, cette substance ne saurait être affectée par telles erreurs de détail qui d'aventure se seraient glissées ici ou là. Quand je m'apprêtais tantôt à parler de « subjectivité »" p. 1155 (en gras dans le texte)

- Râââh, il me tue, à ressortir cette "substance" tout droit venue de la scolastique médiévale, rôti de la cuisse de Platon (que Dieu l'ai en sa Sainte-barbe car il a fait beaucoup pour lui !)

2/ Choses polyandres et choses polygames

- A.G. donne ce type de schémas, où chaque flèche part du pôle Yang avec la pointe dirigée vers le pôle Yin:

Il qualifie de

  • Polygame : les pôles Yang à multiples cibles comme "enfant" et 
  • Polyandre : les pôles Yin cibles de plusieurs sources comme "mère".

À ton avis, est-ce qu'il n'aurait pas été plus intéressant de nous parler de la propriété universelle attachée à l'objet initial [∅]et à l'objet final [∃]?

- Il y a une ambiguïté dans ton écriture. Pour toi, lequel est Yin, lequel est Yang ?

- Ce n'est pas l'objet, mais son rapport au Sujet qui est l'un ou l'autre, du point de vue du Sujet :

  • La posture  𓁝[∅] face à l'objet initial est Yin ;
  • La posture  [∃]𓁜 face à l'objet final est Yang.

Dans les termes de A.G., l'objet final est polyandre et l'objet initial polygame, mais ça introduit plus de confusion qu'autre chose, tant nous sommes habitués à assimiler :

  • Yin : posture—𓁝[∅]—objet
  • Yang : objet—[∃]𓁜—posture
  • Soit au final : Yang—([∃]𓁜𓁝[∅])—Yin

Rapport de l'objet au Sujet qui est totalement absent des schémas de A.C. : lorsqu'il écrit "enfant =>mère", de quelle expérience, de quel vécu, de quel point de vue parle-t-il ? de celui de l'enfant, de celui de la mère, ou de son ami Persan ? 

La grande différence entre la propriété universelle de la théorie des catégories à laquelle je me réfère et son duo polygamie/ polyandrie, est que la première est relative à une relation entre objets du domaine et du codomaine, quand il qualifie purement et simplement lesdits objets.

3/ L'ambiguïté créatrice (1) paires, ribambelles et rondes

- Nous avons déjà parlé en introduction de l'enchaînement des couples :

lettre => esprit => matière

Il en déduit, en partant de ses remarques précédentes, que l'"esprit" est à la fois yin et yang, vu sa posture médiane, je dirai juste qu'il retrouve le duo des postures 𓁜𓁝 du Sujet. 

"Pour employer un nom savant en grec, on peut dire que l'esprit est de nature androgyne, c'est-à-dire à la fois «mâle» et «femelle», «masculin» et «féminin». C'est là d'ailleurs une chose qui me paraît profondément satisfaisante (pour l'esprit !), et sur laquelle je ne m'étais jamais arrêté jusqu'à aujourd'hui. Sans doute je vivais sur la conviction inexprimée que l'esprit (tout comme son genre grammatical l'indique) ne pouvait être que masculin. Pourtant, cela fait un moment (depuis que j'ai commencé à prêter attention à ces choses) que je me suis rendu compte que l'amour était androgyne lui aussi, ainsi que la création (en tant qu'acte et processus), ou enfin Dieu." p. 1162

Ça faisait déjà un moment que je le sentais venir, mais enfin son nom est lâché : Dieu, principe unificateur platonicien, très rassurant pour un matheux cherchant avant tout à se débarrasser de l'axiome de choix comme le capitaine Haddock de son sparadrap.

- Au moins est-il androgyne...

- C'est le minimum syndical, comme tout être à l'origine, et c'est reparti pour un tour au Banquet, avec Aristophane nous contant les mésaventures des androgynes.

Mais regarde à quelles contorsions il en est réduit afin de garder sa posture de départ :

"Cette ambiguïté essentielle dans la nature yin-yang de toute chose se superpose (sans la contredire) à l'univocité essentielle de la nature, ou bien yin, ou bien yang, dans chacun des deux termes d'un «couple cosmique» yin-yang. Dans le couple «lettre-esprit», par exemple, il n'y a aucune ambiguïté sur le fait que c'est l'«esprit» à qui est dévolu le rôle yin (nonobstant la grammaire), alors que dans le couple «esprit-matière», il n'y a nulle ambiguïté non plus sur le rôle cette fois yang de la même entité «esprit». Quant à savoir si dans cette dernière, c'est la nature yang qui l'emporte sur la nature yin, ou inversement, je soupçonne que c'est là une question qui s'apparente plus à celle du sexe des anges, qu'à une question de philosophie."

Autrement dit : les qualités yin et yang sont des "essences" qui marquent la substance comme le sceau marque la cachet de cire (vieille lune scolastique), mais pour ne pas faire de jaloux, les deux sont sur le cachet qui est bien, à l'origine, soit yin soit yang, mon capitaine !

- Accroche-toi et continue.

4/ L'ambiguïté créatrice (2) Le renversement des rôles

"Les couples qui figurent dans la ronde précédente et dans les deux ribambelles ne font aucunement figure de «couples cosmiques» yin-yang. Un tel couple représente les deux modalités d'existence, l'un yin, l'autre yang, d'un même type de qualité, qu'on retrouvera dans une multiplicité infinie de situations en tout lieu du vaste Univers. Pour éviter toute confusion, peut-être serait-il prudent de réserver le nom de «couples yin-yang» aux seuls «couples cosmiques», en se bornant à l'appellation de «paires» (yin-yang) pour les cas d'épousailles plus occasionnelles, sans vocation «cosmique» ou « universelle »." p. 1165

- Le fin gourmet appréciera à sa juste valeur l'idée "d'épousailles occasionnelles" du yin et du yang, quand il est question d'une mutation permanente passant d'un état à l'autre, mais passons : au moins y a-t-il la reconnaissance de cette dualité dans "les couples cosmiques yin yang". 

"Ce sont les premiers, bien sûr, les authentiques «couples» ou «trous de serrure sur l'Univers», qui sont surtout ici au centre de mon attention, en vue de dresser une sorte de «carte» de la multitude qu'ils forment — une multitude si riche qu'elle nous déconcerte au premier abord ! p. 1166

- Sais-tu l'idée qui me vient ?

- Je t'en prie, va-y...

- Ces "couples" androgynes me font l'effet de tes "niveaux" [α], auquel le caractère yin ou yang viendrait du point de vue du Sujet à leur égard 𓁝[α]𓁜... Et ces "trous de serrure" ne seraient pas tant les "points de projection" d'un schéma [⚤][#] (c'est ce que tu as en tête), que, plus généralement ce que Lacan appelle des "points de capiton", qui lient l'Imaginaire au Réel comme les deux faces d'un édredon.

- Avançons pour voir où nous allons... Viennent ensuite des considérations sur ce qui lui apparaît comme des  ambiguïtés "inessentielles" ou secondaires : 

refus — acceptation
l'enfant — la mère
le chaud — le froid

Je passe, parce que là, nous allons nous égarer dans la littérature.

5/ L'ambiguïté créatrice (3) la partie contient le tout

- Sujet beaucoup plus intéressant à mes yeux, puisque lié directement à la dualité des postures :

  • 𓁜 : Ex post ou globale ;
  • 𓁝 : Ex ante ou locale ;

et renvoie directement à la géométrie/ topologie, en [#].

- Il ne s'agit pas de "la partie et le tout" mais de "la partie contient le tout".

- Ça, c'est la partie la plus éculée du discours ! Après la substance, vient maintenant l'opposition microcosme/ macrocosme, et dans la foulée, nous n'y échapperons certainement pas le duo monde sublunaire corruptible/ sphères célestes au parcours incorruptible.

Mais à la lecture tu as raison : il ne rencontre pas cette différence de postures si féconde, dommage...

6/ L'ambiguïté créatrice (4) les extrêmes se touchent

J'ai encore en tête ce que nous venons de voir des nombres p-adiques où l'infini est à un pas du point de départ, avec une mesure de ℤp=1, ou bien de la rotation de 2π qui nous ramène au point de départ, ou encore de la notion de groupe, d'Évariste Galois, quelqu'un qu'il apprécie particulièrement !

Non, au lieu de cela, il propose ce schéma :

qu'il commente ainsi :

"Le sens de parcours sur le cercle ABB'A' représente le sens « yang vers yin ». L'arc AB représente une «réalisation» particulière d'un couple yang (A)-yin (B). Quand A varie vers A' pour occuper une position «extrême-yang», ou B vers B'en une position «extrême-yin», ou les deux à la fois, la nouvelle. «paire» (disons (A', B'), figurée par l'arc de cercle le plus court qui joigne A' a B', se trouve cette fois inversée : le sens de parcours nous mène de B' vers A' (et non l'inverse), de sorte que cette fois la nouvelle position A' de A devient pôle yin, et la nouvelle position B' de B devient pôle yang.

Mais quant à savoir si cette image simpliste de mathématicien est apte à stimuler une appréhension de la nature des relations entre le yin et le yang, c'est là une autre histoire..." p.1172

En effet...

- Pourquoi nous montrer ce schéma si tu ne veux pas en parler ?

- J'ai peur qu'il n'y revienne lorsqu'il nous présentera son diagramme. Nous en rediscuterons à ce moment-là.

Ceci dit, après avoir survolé les points 3/, 4/, 5/ & 6/ qu'il vient de consacrer à la créativité, force est de constaté qu'il est passé à côté de la structure mythique, qui elle, est vraiment un acte créatif humain, historique, repéré, catalogué par Lévi-Strauss. Nous en avons suffisamment parlé sur ce blog pour ne pas y revenir à présent.

- Il y a pourtant le couple refus/ acceptation ?

- Il faut aller plus loin : c'est une question de vie et de mort. D'ailleurs, je ne vois nulle part ce couple vie/ mort ?

- Il y a action/ inaction ?

- Et non : la mort, ou le sacrifice, est à l'origine de toute création, pas seulement une "inaction".

- OK, ça fait beaucoup pour un article...

- À suivre !

Hari

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