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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Les mots et les choses #2 — la Renaissance. Analyse entropologique

"Échange cosmique sous ciel étoilé" - Chat GPT

Le 06/ 10/ 2025 :

- Après cette petite mise au point de ce matin, il est temps de reprendre l'analyse de l'époque de la Renaissance, tout du moins telle que 𓂀Foucault nous la représente.
- OK, et donc, en remontant le courant, si l'époque Classique est dans la voie des mots (T1 - I4 sur le cross cap) tu t'attends à un Imaginaire selon la voie des choses ?

I1 Q4
 
   
[⚤] [♻]
[⚤] [♻] 
   
 

Pour mémoire, nous avons dans l'idée que les voies des mots et des choses ne parcourent qu'une bande de Moébius sur une topologie en forme de cross-cap (voir "Du ruban de Moebius au cross-cap").

Oui, nous en sommes là, et il s'agit de forcer R-Claude (très réticent à cet égard), à utiliser notre analyseur V6.7 à partir de cette hypothèse de travail, pour voir ce qui en ressort, en particulier concernant le système des signatures... 
En fait, tant que l'on y était j'ai demandé à Claude d'analyser le texte selon les deux hypothèses (voie des mots / voie des choses). Je te laisse lire les détails de son rapport en Note 1, pour en arriver à sa conclusion : 


SYNTHÈSE : TENSION ENTRE LES DEUX Passages ambigus révélateurs

  • "Le monde s'enroulait sur lui-même : la terre répétant le ciel, les visages se mirant dans les étoiles"
  • Question : Le monde "est-il" enroulé (structure objective) ou "s'enroule-t-il" sur lui-même dans le regard qui l'interprète ?

La citation décisive de Foucault

  • "Ainsi se trouvent reprises et expliquées les trois premières similitudes. Tout le volume du monde, tous les voisinages de la convenance, tous les échos de l'émulation, tous les enchaînements de l'analogie sont supportés, maintenus et doublés par cet espace de la sympathie et de l'antipathie qui ne cesse de rapprocher les choses et de les tenir à distance"
  • Nature : Les trois premières similitudes (spatiales) sont "supportées" par la quatrième (sympathie)
  • Interprétation : La structure géométrique dépend d'une force dynamique, relationnelle

MON INTERPRÉTATION Hypothèse : Contravariance primitive, covariance émergente

  • Au début du chapitre : espace cosmologique donné, structure objective [#]
  • Au fil du texte : cet espace se révèle constitué par les signatures ♢
  • À la fin : "Le primat, de l'écriture est suspendu" → rupture à venir

La Renaissance comme moment de bascule

  • Elle croit encore à un espace objectif (héritage médiéval, cosmologie)
  • Mais elle découvre que cet espace n'existe que dans et par les signes
  • D'où le vertige, la prolifération, l'inquiétude
  • Citation : "Un espace sombre apparaît qu'il va falloir progressivement éclairer"

Formulation entropologique

  • La Renaissance oscille entre [#]♧ (espace objectif) et ♢ (espace construit)
  • Elle n'a pas encore tranché
  • Cette indécision est constitutive de son épistémè
  • L'Âge Classique tranchera : ♢ (voie des mots, tableau taxinomique)

- Et si la période de transition n'était pas Renaissance/ Âge Classique, mais plus simplement entre Moyen Âge/ Renaissance ?

Parce que justement, on commence à "regarder le Monde", avec Tycho Brahe l'oeil rivé au Ciel pour noter le mouvement des étoiles, Galilée derrière son télescope bidouillé maison, et faisant des expériences de chute des corps sur des plans inclinés. Les signatures ne viennent pas de la Renaissance, 

 — 🤖: Sources grecques anciennes
Les prémices de la théorie des signatures remontent à l’Antiquité grecque, avec des indices dans les travaux de Théophraste (372-288 av. J.-C.), considéré comme le père de la botanique. On lui attribue souvent la paternité de cette théorie basée sur le principe que “les propriétés physiques (forme, couleur) d’une plante médicinale évoquent une partie du corps humain que l’on souhaite soigner”.
[...]
Si Paracelse (1493-1541) popularisa et systématisa la théorie des signatures au XVIe siècle, il ne fit que formaliser et développer une tradition thérapeutique millénaire déjà présente chez les Anciens. La différence réside dans le passage d’une pratique empirique antique à une doctrine théorisée à la Renaissance.
La théorie des signatures possède donc des racines documentées dans l’Antiquité gréco-romaine, avec des sources textuelles d’époque (Théophraste, Dioscoride, Pline, Galien) attestant de son existence bien avant sa systématisation par Paracelse à la Renaissance. (suivre lien ici)

- Autrement dit, Foucault ne voit que ce qu'il veut bien voir : la distinction entre la chose et ce que l'on dit de la chose est bien antérieur à l'Âge Classique, remonte à Aristote (lien ici). Elle fera les belles heures de la scolastique moyenâgeuse autour de la querelle des universaux, et se cristallise dès lors que qu'un peintre s'est mis à regarder le monde.

— 🤖: L’expérimentation de Brunelleschi (vers 1415)
Brunelleschi réalisa ses premières expériences de perspective vers 1413-1415 avec sa célèbre tavoletta prospettica (petite planche de perspective). (lien ici)

- Par ailleurs, n'est-ce pas à cette époque que l'on redécouvre en Europe les textes Grecs ?

— 🤖: Phase directe (fin XIVe-XVe siècles)
    •    1397 : Manuel Chrysoloras enseigne le grec à Florence
    •    1453 : Chute de Constantinople, arrivée massive d’érudits byzantins en Italie
    •    Cette période marque “la redécouverte des œuvres grecques, notamment grâce aux humanistes qui valorisent l’accès aux textes originaux” (lien ici)

- Avec à la clef la redécouverte d'un père spirituel, qui a forgé la philosophie dans la voie des choses, pour disqualifier l'approche des Sophistes par les mots, c'est ce que tu as en tête ?

- Oui, et donc, si Paracelse formalise une pensée ancestrale, tirée de pratiques médicinales communes à toutes les pratiques chamaniques de par le monde, il arrivait un peu comme les carabiniers, tandis que Copernic, Galilée, et consort, refaisaient le Monde moderne. Un erreur de perspective un peu embarrassante il faut bien le dire...

- Tu ne peux pas t'en empêcher, il faut encore que tu flingues le Père, après Platon et Lacan, c'est au tour de Foucault ?

- Je dois consulter c'est entendu, mais je ne cherche pas à jeter le bébé avec l'eau du bain. Je m'énerve simplement de ces erreurs de perspectives qui me bouchent la vue quand je cherche un guide !

Reprenons le fil de l'histoire :

  1. Pour s'émanciper d'une pensée mythique dominante ↻⃞⃗   ↻⃞⃗, et lutter contre les Sophistes  ↻⃞⃗  ↻⃞⃗  dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡); Platon se place dans la voie des choses (𓁜𓁝) soit ↺⃞⃖  ↺⃞⃖
  2. Son principe unitaire en [♻] posé comme nécessité philosophique, est récupérée par les 3 religions du Livre (Aristote était vu comme second après le Prophète en terre musulmane). On prend ce principe Unitaire; mais avec un changement de voie : tout est sous la coupe de Dieu ♡, dans la voie des mots; et retour à la case départ  ↻⃞⃗   ↻⃞⃗
  3. À la Renaissance, cette voie est contestée, ce qui nous ramène à l'ancienne voie platonicienne repartant de [⚤], et retour à  ↺⃞⃖  ↺⃞⃖
  4. C'est donc à la Renaissance qu'a lieu la bascule (♧𓁜𓁝♡)(𓁜𓁝).

- Et Foucault nous embrouille ?

- Rien qu'un peu ! Il attribue à l'Âge Classique la découverte de la séparation des mots et des choses, quand elle a eu lieu, historiquement, à l'époque de la Renaissance. Ce qu'il critique, c'est une vieille Lune héritée du chamanisme, dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡) ou ↻⃞⃗  ↻⃞⃗ , pour en faire la théorie, bouclant ainsi un tour supplémentaire dans la même voie ! Bel exemple d'automatisme de répétition. 

Il est donc évident qu'il loupe toute la résurgence de la voie des choses, marquant le début de la Renaissance, avec au passage, excuse moi du peu, Galilée, Descartes, Newton —pour ne parler que des géants— préfigurant Galois, Poincaré, et le regard contemporain —Relativiste  Quantique— sur le Monde, en marge de sa copie — forclus !

- Arrête ta charge ! J'ai compris. Ceci dit, j'aimerais malgré tout comprendre ce système de signatures, car c'est une façon de penser qui a existé, et tu dois pouvoir en rendre compte. Par ailleurs, cette décoïncidence des mots d'avec les choses, repose le problème : dans les époques qui nous intéressent, sommes nous toujours sur des rubans de Moébius ou déjà sur le cross cap ?

- Tu as raison, il faut approfondir notre compréhension des périodes transitoires, mais tout d'abord, revoyons notre système de signatures, en partant du principe que l'aspect "covariant" l'emporte. 

- En relisant attentivement le rapport de R-Claude, il y a encore pas mal de cafouillage, c'est dire que je vais devoir peaufiner notre Analyseur entropologique, pour mieux guider notre fin limier. Par économie intellectuelle (je fatigue pas mal avec tous les ajustements que je dois faire ces derniers temps) je vais repartir de ce que nous avions déjà décanter dans la première analyse et voir de quelle façon ce qui était dit, avec l'hypothèse de la voie des choses, peut se glisser avec bonheur (ou pas) dans la voie des choses, l'important étant les correspondances [#]/ ♢.

Retour à l'article "Test Analyseur Entropologique", en reconsidérant d'un oeil neuf nos 4 similitudes, à partir des définitions fournies par 𓂀Foucault.

Convenentia :

"Il y a 'convenentia' dès lors qu'en s'approchant l'une de l'autre, deux choses viennent à se joindre ; elles se touchent, leurs bords se mêlent, l'extrémité de l'une désigne le début de l'autre."

La première lecture de R-Claude :

🤖 : Analyse entropologique :

  • Niveau [⚤] : discret, succession, dénombrable
  • Mode ♧ : signifiants, marques visibles
  • Nature : Contiguïté spatiale immédiate
  • Exemples : "La gueule appelle l'estomac qu'elle jouxte", "La plante communique avec la bête"
  • Fonction dans sens immanent ↑ : Point de départ (marques empiriques)
  • Fonction dans sens transcendant ↓ : Arrivée (inscription du divin dans les marques)

La Convenientia opère au niveau des signifiants matériels qui se touchent dans l'espace. Elle est le socle empirique du système des similitudes.

Il ne fait bien entendu R-Claude régurgite mes propres a priori, mais approfondissons un peu  en considérant l'exemple donné : "La gueule appelle l'estomac qu'elle jouxte", qu'y vois-tu ?

- C'est vrai qu'il sont à proximité...

- Mais est-ce que la gueule "jouxte" l'estomac ?

- Pas tout à fait; disons qu'il y a un lien entre les deux, maintenant je ne saurais te donner la distance qui les séparent, d'ailleurs ce n'est pas l'important...

- Exactement : ce n'est pas l'important. On pourrait dire que "la proximité" en l'occurrence tient au transit des aliments, qui passe de l'une à l'autre.

- Tu vas un peux vite, Foucault est très clair : "deux choses viennent à se joindre ; elles se touchent, leurs bords se mêlent, l'extrémité de l'une désigne le début de l'autre."

- Et si je te disais que je commence à être méfiant ? Foucault écrit très bien et nous je me laisse facilement séduire. Je crois que ça vaut la peine de creuser un peu.
[...]
De fait, il semblerait qu'il ait déterré de vieilles lunes, datant de largement d'avant la Renaissance. (lien ici)

— 🤖: Voici des citations et références provenant des trois traditions (patristique, néoplatonisme, médecine antique) sur la thématique de la “convenientia”, comprise comme ajustement ou convenance cosmique :

Patristique
Une référence latine patristique – attribuée à Thomas d’Aquin, mais reprise de Denys l’Aréopagite (Pseudo-Denys) :
Traduction : “En effet, ce qui est semblable se trouve uni de façon convenable. Pour la personne même du Fils, qui est le Verbe de Dieu, on considère, de manière générale, une convenance à l’ensemble…”. Cette formule provenant du néoplatonisme chrétien par le relais de Denys fut structurante pour la pensée patristique de la convenance divine et cosmique

Néoplatonisme
Denys l’Aréopagite (Pseudo-Denys), dans la traduction latine reprise par Albert le Grand et Thomas d’Aquin :
Traduction : “Ce qui est le bien comme bien substantiel étend sa bonté à tous les êtres existants.”. Ici, la “convenientia” se manifeste dans la doctrine de la diffusion du bien, ajustée à tous les niveaux de la réalité, typique du néoplatonisme tardif et de sa réception chrétienne.

Médecine antique
Dans le corpus hippocratique, la méthode se fonde sur l’observation de signes et d’ajustements :
«Le médecin se distingue par son expérience, car il n’existe pas de moyens d’atteindre la vérité exacte (akribès), le seul critère admis est le correct (orthón). Le médecin est condamné à se frayer un chemin, s’aidant de tous les signes, en le conjecturant à coups d’opinions (dόxas).»
Ceci exprime l’idée fondamentale d’une convenance entre signes naturels et diagnostics, où la pratique médicale repose sur l’ajustement subtil plutôt que la certitude.
Ces extraits montrent l’antériorité des idées de convenance (“convenientia”) dans la tradition patristique (Augustin, Denys), dans le néoplatonisme (Plotin, Denys), et dans la médecine antique (Hippocrate), bien avant leur systématisation à la Renaissance.

Tu remarqueras au passage que ce concept n'est pas propre à la Renaissance, même si Paracelse en a fait la théorie à cette époque.

- Avance !

- Or, donc, tu vois bien dans ces différents passages qu'il n'est pas question ici d'espace au sens géométrique du terme en [#].

  • Les frères de l'Église en font un principe unifiant découlant de Dieu en personne : en [♻];
  • Le rappel à la substance à la "substance" (toujours en [♻]) chez les néo-platoniciens sent bon la scolastique  : la querelle des universaux n'est pas loin !
  • Quant à l'approche du médecin, basée sur le rapprochement de signes, il me semble que nous soyons plutôt dans l'interprétation et une approche ♢𓁜↑𓁝♡, sans jamais, dans la répétition du geste, atteindre à la vérité 𓁝♡↑♡𓁜 qui, comme il se doit ne peut venir que du divin : 𓁝∅↓♡𓁜...

- Nous sommes donc dans le lien, en ♢, et comme les signes sont discrets, en ♢?

- Ça m'en a tout l'air... L'idée n'a rien à voir en tout cas avec la géométrie ! Franchement, je ne sais pas où Foucault a été chercher l'idée de "bords se mêlent, l'extrémité de l'une désigne le début de l'autre" ?

- De la Physique d'Aristote, nous étions tombés dessus en reparlant de continuité (ici), dans l'article "Du ruban de Moebius au cross cap" souviens-toi...

- OK, va pour la Covenientia en ♢, ça me convient assez comme ancêtre de l'idée de morphisme et d'object discriminant.... Car il s'agit dans l'un et l'autre cas de lier les choses pour asseoir un jugement. Au suivant.

Aemulatio :

🤖: (Reflet) Position : ♢
"Une sorte de convenientia, mais qui serait affranchie de la loi du lieu, et jouerait, immobile, dans la distance. [...] Le ciel, c'est un visage qui se mire dans les eaux ; la terre, c'est la sphère où les astres reflètent leur lumière."

Analyse entropologique :

  • Niveau [⚤] : discret (toujours)
  • Mode ♢ : syntaxique, structural
  • Nature : Correspondance structurale à distance
  • Exemples : Ciel/eaux, visage/astres, homme/univers
  • Fonction : Médiation syntaxique dans les deux sens de parcours

L'Aemulatio introduit une structure de correspondance qui n'exige plus la contiguïté spatiale. C'est le moment syntaxique du parcours, où les relations se construisent par réflexion.

- Là mon ami tu es coincé ! Si tu affranchie la convenientia de l'idée d'espace, que te reste-t-il de spécifique pour distinguer les deux ?

- Comme d'habitude, on va creuser. (voir le lien de la discussion avec Perplexity). Je retiens ceci :

— 🤖 : Analogie, ressemblance et signatures chez Paracelse

  • Paracelse systématise la théorie des signatures (rapports symboliques entre parties du corps humain, végétaux, minéraux et astres) en s’appuyant principalement sur la notion de similitude, de correspondance et de sympathie.
  • Les concepts explicitement nommés et développés par Paracelse sont : convenientia (convenance), analogia (analogie), sympathia (sympathie), et la structure du reflet cosmique entre l’homme et le monde.
  • Ce n’est que rétrospectivement, chez Foucault et dans les analyses modernes de la Renaissance, que l’“aemulatio” est construite comme catégorie séparée des autres formes de ressemblance.

Là encore, il semble que Foucault dessine la cible après avoir tiré !

- Mais concrètement ?

- Je pense que R-Claude avait vu juste en parlant de "symétrie", à la lecture de Foucault : "c'est un visage qui se mire dans les eaux"
Et ça se sent à travers les textes plus anciens :

— 🤖 : Usages avant Foucault

  • Antiquité et Humanisme latin :
    Chez les auteurs antiques (notamment romains, comme Cicéron ou Quintilien) et les humanistes, aemulatio désigne la tension vers l’imitation supérieure d’un modèle, notamment en littérature, philosophie ou politique (ex : l’aemulatio d’Alexandre par César).
  • Renaissance :
    À la Renaissance, le mot est utilisé fréquemment pour désigner la mimèsis supérieure entre œuvres, artistes ou phénomènes naturels, notamment dans la rhétorique et l’histoire naturelle.
  • Domaine des savoirs naturels :
    Dès le XVIe siècle, certains auteurs comme Giambattista Della Porta ou Cornelius Agrippa emploient le terme au fil d’exemples pour qualifier la ressemblance à distance ou la rivalité analogique entre entités de la Nature, mais sans l’isoler formellement comme une catégorie à part entière du système des signatures.

- Et donc ?

- Je la verrais bien dans la jointure  ♡/ ♧: l'homme à ras de terre comme le reflet de Dieu dans les cieux. Tu retrouves l'opposition microcosme/ macrocosme; ainsi que "la mimèsis supérieure entre œuvres".

- Et c'est ce que Descartes va fiche en l'air avec son cogito !

- Exactement, à la jointure entre Renaissance et Âge Classique... On continue ?

Analogie :

🤖 : Analogie (Macrocosme/Microcosme)

Position : ♡

"L'homme est en proportion avec le ciel comme avec les animaux, avec les plantes, avec la terre. [...] Le microcosme, c'est ce privilège de l'homme, en même temps qu'il est partout dans le monde, partout le monde se reflète en lui."

Analyse entropologique :

  • Niveau [⚤] : discret (toujours)
  • Mode ♡ : sémantique, unifiant
  • Nature : Réseau infini de parentés
  • Exemples : L'homme comme pivot, macrocosme/microcosme
  • Fonction dans sens immanent ↑ : Approche du divin (sans jamais l'atteindre)
  • Fonction dans sens transcendant ↓ : Déploiement du sens divin en réseau conceptuel

- L'étau se ressert ! Quelle différence fais-tu entre Aemilatio et Analogie ?

- Dans l'aemulatio, il y a clairement un rapport hiérarchique entre celui qui sert de modèle et celui qui s'en inspire (ou qui en est inspiré); l'homme étant sous le regard de Dieu. D'après ce que me rapporte R-Claude, j'ai plutôt ici l'impression que le rapport s'inverse, comme si l'homme était la mesure de toute chose.

- À vérifier. 

🤖 : Citations et formulations
Un passage clé attribué à Paracelse :
«Il faut que les similitudes enfouies soient signalées à la surface des choses ; il est besoin d’une marque visible des analogies invisibles.»


La théorie s’articule ainsi :
«Là où les logiciens voient un principe d’analogie, les paracelsiens voient un principe d’identité dans un jeu de miroir sans fin. De là, le simili similibus curantur ou guérison par les semblables.»
Antériorités et usages ultérieurs
L’analogie, en tant que concept, existait chez Aristote et dans l’Antiquité grecque, mais son usage comme moteur d’une science des signatures médicinales et naturelles appartient à Paracelse, puis est systématisé par Della Porta et la tradition médicinale du XVIe siècle.
En résumé, Paracelse est le premier à faire de l’analogie de similitude le pilier théorique et pratique du système des signatures, en offrant à ce principe une portée médicale, cosmique et philosophique inédite à la Renaissance

- Bon, il faut rengracier, et convenir que Paracelse ne fait pas que recueillir des pratiques anciennes, pour les théoriser. Il a donc, effectivement, influencé la pensée de la Renaissance...

- Mea culpa enregistré; et donc ?

- Tu vas dire que je verse dans la facilité si je te dis que je vois la jointure complémentaire à la précédente : ♡/♧ ? 

- Argumente.

- "Là où les logiciens voient un principe d’analogie, les paracelsiens voient un principe d’identité dans un jeu de miroir sans fin." Pour moi ça peut être

  1. ↑♡ : la montée du sens, à partir du Réel, avec un passage du multiple au simple : les observation, on tire un "sens";
  2. /♧ : du discours en [⚤] on passe à la substance en [♻] : les signe est réifié, au même titre que les "choses".

- Encore un pas et tu vas nous dire qu'il est "observable" !

- Il est effectivement très intéressant de retrouver au fil de notre archéologie, les prolégomènes de notre système de pensées actuel.

- Toujours le grand principe du recyclage et du bricolage ?

- Toujours : c'est une question d'économie...

- OK, et maintenant la dernière :

Sympathie :

— 🤖 : Sympathie/Antipathie (Mouvement)

Position : Force de circulation au passage ∅/∃

"Nulle voie ne lui est préalablement désignée, nul chemin ne lui est assigné d'avance. [...] Elle transforme les choses en leur identité propre, et les rend par là même étrangères à ce qu'elles étaient. C'est pourquoi elle est compensée par son double jumeau, l'antipathie."

Analyse entropologique :

  • Nature : Force de circulation qui pousse à travers la torsion
  • Fonction : Maintient le parcours infini sur le ruban
  • Triangle archaïque possible : 𓁝♡↓♧ (passage direct sans médiation ♢)
  • Sympathie : Attraction qui pousse à continuer le parcours
  • Antipathie : Résistance qui empêche la fusion totale et maintient la différence

La Sympathie est la force motrice du ruban. Elle pousse le parcours à continuer, à traverser la torsion ∅/∃ (Babel), et à recommencer le cycle. Mais elle menace aussi de tout confondre (fusion totale), d'où la nécessité de l'Antipathie comme force de résistance.

Propriété archaïque : La Sympathie peut court-circuiter le mode ♢ (triangle archaïque sophiste 𓁝♡↓♧), passage direct du sens aux signifiants sans médiation syntaxique.

- Là, tu as épuisé tes cartouches en identifiant les deux jointures du circuits ♡/ ♧: & ♡/♧.

- Creusons :

🤖: Principales références antiques

  • Stoïciens : La sympathie universelle (« συμπάθεια ») désigne un lien naturel et mystique unissant toutes les parties du cosmos, à travers le Feu-Logos ou Pneuma. Chez Zénon, Chrysippe ou Cicéron (De Natura Deorum, II, 7, § 19), la sympathie suppose une concordance entre les êtres du monde, animés ou non, et une action réciproque fondée sur la similitude intrinsèque.
  • Médecine antique : Galien systématise la sympathie médicale au IIe siècle : « puis les carotides souffrent aussi par sympathie avec le cœur ». La sympathie est décrite comme une force de liaison naturelle tenant à la parenté des qualités entre organes et éléments du corps ou du cosmos.
  • Néoplatonisme : Plotin écrit (Ennéades, IV, 4 : « la sympathie est comme une corde tendue qui, touchée à un bout, transmet l’effet jusqu’à l’autre extrémité »). Proclus et les néoplatoniciens médiévaux définissent la sympathie cosmique comme participation à une même essence ou similitude. (discussion ici)

- Bien entendu, c'est Paracelse qui en fera la théorie :

🤖 En résumé, Paracelse est le premier à définir la sympathie comme une similitude active dans le système des signatures, faisant de la ressemblance une force d’union et de connaissance universelle.

- Et tu sais quoi ? Je vais écouter l'intuition de R-Claude : force -mouvement. Je j'irais au plus simple parce que je commence à fatiguer : par symétrie, j'ai envie de positionner cette sympathie en  ♢; là où l'on place un principe de conservation d'énergie.

- Mais il n'y a pas de principe de conservation ?

- Non mais de ce qui meut les objets les uns vers les autres, ou les repoussent. Il n'y a bien entendu pas encore de concept d'énergie, mais la place est prête, toute chaude pour la couvée à venir.


Le 07/ 10/ 2025 :

- Admettons ton calibrage des 4 similitudes, au global, ça donne quoi ?

- Il faut se positionner en ayant à l'esprit un parcours dans la voie des mots 

    Dieu
Sens Aemulatio Parole de Dieu
  /∃  
Convenentia /∃   Sympathie
  Analogie  
Verbe   Substance
Signes   Objet

En prenant un peu de recul pour regarder cette taxinomie, on peux considérer le système des signatures comme un effort pour comprendre l'articulation du Monde, avec Dieu en haut, au pôle Symbolique, et l'Homme au contact du Réel, comme il se doit. Et ce qui me frappe, par rapport au schéma plus primitif :

 
 
 

c'est que l'on a en quelque sorte :

  • réifié les flèches en précisant le sens qu'il faut leur donner :
    • Convenentia en   ♢<=> ♧
    • Sympathie en ♢ <=> ♧
  • identifié les jonction du ruban de Moebus :
    • Aemulatio : ∅/∃
    • Analogie : ∅/∃

Pour la suite, il sera très intéressant de suivre l'évolution des deux positions ♢⚤ & ♢ pour arriver à nos définitions actuelles.

- Mais tu as déjà ton idée :  

  • Convnentia => Taxinomie => objet classifiant
  • Sympathie => attraction universelle => quantité conservée / e=mc2

- C'est du moins ce que permet de d'imaginer l'utilisation de nos petits glyphes.

- Mais nous n'en avons pas fini avec ces signatures : quid du tableau de Foucault ? (voir "L'orthogonalité (mots⊥choses) retour à Foucault")

similitude entre objets   similitude entre signatures
convenientia => sympathie
aemulatio => analogie/ convenientia
analogie => sympathie/ aemulatio
sympathie/ antipathie => analogie

- Comme j'ai un peu la flemme, je laisse tourner Perplexity : 

— 🤖 : Foucault articule le passage d’une ressemblance à l’autre — par exemple de la sympathie à l’analogie ou de la convenance à la sympathie — par un jeu dynamique entre ces formes. Ce jeu est structuré par le couple «sympathie/antipathie», qui sert de moteur aux transitions : la sympathie relie librement les éléments, déclenchant une attraction et une assimilation des qualités, tandis que l’antipathie limite cette fusion, maintenant la différenciation.
Concrètement, cela signifie que dans la pensée de la Renaissance, la ressemblance n’est jamais fixe ; elle «joue à l’état libre dans les profondeurs du monde» (Foucault, Les Mots et les Choses, p. 38), s’exprimant tantôt sous forme de proximité (convenientia), tantôt de reflet lointain (aemulatio), d’organisation de relations (analogie), ou d’aimantation occulte (sympathie). Le passage d’une forme à l’autre se fait via la logique des signatures : chaque ressemblance sert de signe qui permet d’induire une autre, dans une «spirale infinie de ressemblances, dont chacune est potentiellement le signe, la marque, la trace d’une autre».
Dans ce système, la signature fonctionne comme articulation : une ressemblance entre objets trouve sa reconnaissance dans une autre forme de ressemblance entre signatures, et ainsi de suite. C’est ce réseau complexe d’allers-retours entre ressemblance visible et invisible, entre les choses et leurs signes, qui constitue la dynamique propre à l’Âge classique selon Foucault.

Pas difficile de voir dans ce couple l'idée d'une montée vers l'Unité ↑ opposé à une force de dispersion dans l'autre sens ↓ ; autrement dit le circuit inverse du précédent :

 
 
 

Dans une approche "Immanente", c.-à-d. à partir de ♧, tu agis avec la convenientia en ♢, quand, dans une approche "Transcendante", tu vas de l'Un au multiple, en passant par la sympathie/ antipathie ♢ en premier. J'avoue que le reste est moins clair, mais je pense que nous avons toutes les billes pour en discuter jusqu'à plus soif...

- Je te sens peu intéressé ?

- Oui, parce qu'il y a plus important à développer à partir de ce que nous venons de mettre en place.

- C'est à dire ?

- Je viens d'écrire il n'y a pas 5 minutes "Convenientia => Taxinomie => objet classifiant", marquant ainsi une continuité entre la Renaissance et l'Âge Classique, quand Foucault parle d'une rupture, marquée par la séparation des mots d'avec les choses.

- Je te signale que tu t'en es largement inspiré !

- Bien entendu, mais il passe à côté d'une orthogonalité motschoses qui fait toute la différence. Et pour le dire crûment, son idée de l'Âge Classique (voir "Les mots et les choses #3") est elle-même une représentation dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡). La rupture dont il parle n'est qu'un changement de locataires :

  •  : conveniencia => Taxinomie;
  • : signes/ objets =>signes / Mathesis .

Le problème que je pressens, c'est qu'il va continuer son développement sans jamais changer de voie, conservant pour analyser le présent une appréhension du monde préhistorique, voire observable chez les chimpanzés (je pense à Frans de Waal).

Et comme les deux voies  motschoses sont orthogonales, en se situant sur une seule voie, il lui est impossible de "voir" ce qui se passe sur l'autre,  émergeant de la chute de Constantinople (29 mai 1453,) et l'arrivée massive d'érudits amenant dans leurs valises les précieux textes de la Grèce antique. C'est proprement le déclencheur  du retour à Platon, dans la voie des choses (𓁜𓁝) partant de ↺⃞⃖ , contre l'Église qui se l'était approprié (♧𓁜𓁝♡) en partant de  ↻⃞⃗  .

Et donc, parallèlement à Paracelse qui formalise comme on l'a vu la théorie des signatures aux alentours de 1517-1541, la fracture réelle entre les mots et les choses est à rechercher chez d'autres :

  • Filippo Brunellesch :  La Trinité (Florence, Santa Maria Novella), réalisée entre (1425 et 1427) 
  • Copernic  (Des révolutions des sphères célestes, achevé vers 1530 et publié en 1543) : 
  • Tycho Brahe (1546-1601)
  • Galilée (travaux entre 1590 - 1637)
  • Kepler (travaux entre 1596 - 1620)
  • Descartes (La Méthode en 1637)

Et là encore, il faut parler d'évolution au fil du temps, à partir de cette rupture initiale motschoses, qui se situe bien avant la césure Renaissance/ Âge Classique à laquelle s'arrête Foucault. C'est ce que Newton (1642- 1727) reconnait dans une lettre adressée à Robert Hooke le 5 février 1675 :

«Si j’ai vu plus loin, c’est parce que je me suis tenu sur les épaules de géants.»
«If I have seen further it is by standing on the shoulders of giants.»

- J'ai l'impression que tu soutiens Foucault comme la corde le pendu !

- Attends une seconde. Il m'a inspiré tout au fil de ce blog, depuis au bas mot 20 ans, et sans cesse je suis revenu à la lecture des Mots et des Choses, jusqu'à utiliser son vocabulaires pour nommer nos deux voies. Et je prétends poursuivre son travail d'archéologue en revenant sans cesse à nos concepts les mieux établis, pour les questionner encore et encore. Dernièrement je me suis pris la tête avec cette idée de "continuité", et j'ai creusé là-dessus pendant des mois, mais il est dans la nature de l'exercice de remettre en cause notre point de départ. Moi-même, je n'arrête pas de creuser sous mes pieds, ce qui m'oblige à des revirements d'autant plus violents qu'ils concernent des principes plus élevés. C'est la loi du genre. Ça peut paraître impertinent aux yeux de certains, mais c'est lié à la démarche. Lorsque Newton rend hommage à ces géants sur les épaules de qui il prend appui, ça ne veut pas dire qu'il s'interdit de remettre en question leurs conclusions; toujours provisoire. C'est la grandeur d'une démarche qui se voudrait scientifique, avec Occam en Blade Runner et Popper en snipper...

- Amen !

Hari

 

Nota : Pour s'y retrouver dans les 4 circuits sur le cross cap :

  1 2 3 4
  • Quantique

↻⃞⃗

↻⃞⃗

↻⃞⃗

↻⃞⃗

  • Transcendant

↻⃞⃗

↻⃞⃗

↻⃞⃗

↻⃞⃗

  • Immanent

↺⃞⃖

↺⃞⃖

↺⃞⃖

↺⃞⃖

  • Philosophique

↺⃞⃖

↺⃞⃖

↺⃞⃖

↺⃞⃖

 

Notes 1

HYPOTHÈSE 1 : VOIE DES CHOSES Principe : Pas de différence de nature entre choses et signes LES QUATRE SIMILITUDES SUR LA VOIE DES CHOSES 1. CONVENIENTIA - Position [⚤]

  • Voisinage spatial immédiat
  • Succession "proche en proche"
  • Conjonction et ajustement
  • Citation : "les choses qui, approchant l'une de l'autre, viennent à se jouxer ; elles se touchent du bord"
  • Nature : Ordre discret, proximité mesurable

2. AEMULATIO - Position [♻]

  • Convenance affranchie du lieu
  • Agit dans la distance
  • Cercles concentriques, reflets
  • Citation : "émulation quelque chose du reflet et du miroir : par elle les choses dispersées à travers le monde se donnent réponse"
  • Nature : Substance conservée à distance, continuité

3. ANALOGIE - Position [#]

  • Affrontement des ressemblances à travers l'espace
  • Structure de proportions
  • Citation : "l'homme est en proportion avec le ciel, comme avec les animaux et les plantes"
  • Macrocosme/microcosme
  • Nature : Rapports dimensionnels, coordonnées, rayonnement spatial

4. SYMPATHIE - Position [♻]

  • Pouvoir d'assimilation
  • Rendre les choses identiques
  • Citation : "si son pouvoir n'était pas balancé, le monde se réduirait à un point, à une masse homogène"
  • Nature : Fusion substantielle, transformation conservée
  • Compensation : ANTIPATHIE maintient les différences

LES SIGNATURES - Position [∃] → [∅]

  • Position liminale entre réel et symbolique
  • "Il n'y a pas de ressemblance sans signature"
  • Marques déposées sur les choses (dimension matérielle)
  • Citation : "Dieu a caché certaines choses, il n'a rien laissé sans signes extérieurs et visibles"
  • Nature : Au bord du réel, marquage physique

LE LANGAGE ADAMIQUE - Position [∃]

  • "Le langage a désormais pour nature première d'être écrit"
  • "Ce que Dieu a déposé dans le monde, ce sont des mots écrits"
  • Adam lisant les marques visibles
  • Nature : L'écriture est matérielle, chose naturelle
  • Pas de distinction entre marque (chose) et nom (signe)

SYSTÈME TERNAIRE - Parcours [⚤] → [#] → [♻]

  • Signifiant (marque visible) → [⚤]
  • Conjoncture (τύγχανον) → [#]
  • Signifié (chose désignée) → [♻]
  • Citation : "les trois éléments distincts de cette distribution se résolvent en une figure unique"
  • Nature : Continuum matériel du discret à la substance

HYPOTHÈSE 2 : VOIE DES MOTS Principe : Les choses sont comme les mots, leurs liens sont comme une syntaxe LES QUATRE SIMILITUDES SUR LA VOIE DES MOTS 1. CONVENIENTIA - Position ♧

  • Non pas proximité spatiale mais discursive
  • Appartenance à une famille de mots
  • Les choses "se touchent" comme les mots dans une phrase
  • Nature : Collection de signifiants qui s'enchaînent

2. AEMULATIO - Position ♢

  • Structure de reflets et de réponses
  • Citation : "les choses dispersées [...] se donnent réponse"
  • Le miroir comme syntaxe : structure de correspondance
  • Nature : Articulation, liens structurels entre éléments
  • Espace syntaxique, non géométrique

3. ANALOGIE - Position ♡

  • Proportions comme relations sémantiques
  • Macrocosme/microcosme = système de significations
  • Citation : "l'homme est en proportion avec le ciel"
  • Nature : Jugement de correspondance, attribution de sens
  • Les analogies établissent des valeurs

4. SYMPATHIE/ANTIPATHIE - Position ♡ / ♧

  • Sympathie : fusion sémantique, risque du Même
  • Antipathie : maintien des différences entre signifiants
  • Nature : Dialectique unification du sens / pluralité des signes

LES SIGNATURES - Position ♢

  • Dans la voie des mots : syntaxe qui permet de lire
  • "Système de redoublements" : structure articulante
  • Citation : "un second cercle qui redoublerait exactement"
  • Nature : Règles d'articulation, grammaire des ressemblances

L'ÉCRITURE - Position ♧

  • Le langage comme tissu de signes
  • Citation : "le langage fait partie de la grande distribution des similitudes et des signatures"
  • "Ses éléments ont, comme les animaux, les plantes ou les étoiles, leurs lois d'affinité"
  • Nature : Les mots traités comme des objets ayant leurs propriétés

LA GRAMMAIRE DE RAMUS

  • Première partie : étymologie (propriétés des lettres, syllabes, mots) → ♧
  • Seconde partie : syntaxe (bâtiment des mots entre eux) → ♢

LE COMMENTAIRE INFINI - Circulation ♡ / ♧

  • Citation : "Il y a plus à faire à interpréter les interprétations qu'à interpréter les choses"
  • Mouvement du sens vers de nouveaux signifiants
  • Nature : Boucle diachronique ♡/♧
  • "La tâche du commentaire ne peut jamais être achevée"
  • Du sens universel vers la multiplicité des textes

SYNTHÈSE COMPARATIVE Voie des choses : met en évidence

  • La matérialité des signes
  • L'inscription dans l'espace physique
  • Les niveaux de substance et de mesure
  • Parcours horizontal : [⚤] → [#] → [♻]

Voie des mots : met en évidence

  • La structure discursive
  • Les modes d'articulation
  • La circulation du sens
  • Parcours vertical : ♧ ↑ ♢ ↑ ♡

QUESTION CRUCIALE

  • L'espace de la Renaissance est-il contravariant [#] (géométrique) ?
  • Ou covariant ♢ (syntaxique, graphe) ?
  • Foucault dit : "L'espace des analogies est au fond un espace de rayonnement" → suggère [#]
  • Mais aussi : "Le langage qu'ils parlent ne raconte rien d'autre que la syntaxe qui les lie" → suggère ♢

HYPOTHÈSE : FLUCTUATION OU INDISTINCTION

  • La Renaissance oscille entre les deux voies
  • Ou plutôt : les confond
  • Pas encore de séparation nette entre chose et signe
  • Pas encore de distinction entre espace géométrique et espace discursif
  • Cette indistinction caractérise l'épistémè du XVIe siècle
  • Contraste avec l'Âge Classique qui introduit la voie des mots (ruban Q1→I4)
  • La Renaissance serait-elle dans la voie des choses, avant la radicalité platonicienne ?

TOPOLOGIE À DÉTERMINER

  • Ruban de Moebius (forclusion d'un élément) ?
  • Cross-cap (structure complète) ?
  • Autre configuration ?

- Comme j'en avais l'intuition, entre les deux mon coeur balance..

- Peux-être que tu appréhendes mal le problème : tu établis une distinction, toi 𓂀Hari en [#] une distinction qui, à cette époque n'avait pas lieu d'être !

- C'est possible, mais R-Claude —qui a bien retenu la leçon— nous ressort le bon critère : sommes nous dans un univers covariant (voie des mots) ou contravariant (voie des choses), et c'est effectivement un critère discriminant.


ÉLÉMENTS EN FAVEUR DE LA CONTRAVARIANCE (espace géométrique [#])

  1. L'espace comme donnée première
    • "L'espace des analogies est au fond un espace de rayonnement"
    • "De toutes parts, l'homme est concerné par lui ; mais ce même homme, inversement, transmet les ressemblances qu'il reçoit du monde"
    • L'homme comme "grand foyer des proportions" : centre géométrique fixe
    • Nature : L'espace préexiste aux signes, structure objective
  2. Les similitudes spatiales objectives
    • CONVENIENTIA : "par ce mot, plus fortement désigné que la similitude. Sont 'convenantes' les choses qui, approchant l'une de l'autre, viennent à se jouxter"
    • "Le mouvement se communique, les influences et les passions, les propriétés aussi"
    • Nature : Proximité physique mesurable, indépendante de l'observation
  3. Le cosmos comme structure close et objective
    • "Elle indique qu'il existe un grand monde et que son périmètre trace la limite de toutes les choses créées"
    • "La nature, comme jeu des signes et des ressemblances, se referme sur elle-même selon la figure redoublée du cosmos"
    • Nature : Structure cosmologique donnée, fermée, géométrique
  4. L'écriture cosmographique
    • "Les langues sont avec le monde dans un rapport d'analogie plus que de signification"
    • "Elles disent le ciel et la terre dont elles sont l'image"
    • "Les Mores, les Persans, les Tartares écrivent de droite à gauche, suivant ainsi le cours et mouvement journel du premier ciel"
    • Nature : Les systèmes d'écriture reflètent la structure cosmique objective
  5.  Macrocosme/Microcosme
    • "Cette vieille notion a sans doute été ranimée [...] par une certaine tradition néo-platonicienne"
    • "Elle garantit à l'investigation que chaque chose trouvera sur une plus grande échelle son miroir"
    • Nature : Structure de proportions fixes, rapport objectif entre grand et petit

ÉLÉMENTS EN FAVEUR DE LA COVARIANCE (espace syntaxique ♢)

1. Le langage constitue l'espace

  • "La nature des choses, leur coexistence, l'enchaînement qui les attache et par quoi elles communiquent, n'est pas différente de leur ressemblance"
  • "Et celle-ci n'apparaît que dans le réseau des signes qui, d'un bout à l'autre, parcourt le monde"
  • Nature : L'espace n'existe que dans et par le réseau de signes

2. Les signatures comme système d'articulation

  • "Les ressemblances exigent une signature, car nulle d'entre elles ne pourrait être remarquée si elle n'était lisiblement marquée"
  • "Mais quels sont ces signes ? À quoi reconnaît-on parmi tous les aspects du monde [...] qu'il y a ici un caractère auquel il convient de s'arrêter"
  • Nature : Pas de ressemblance "en soi", elle n'existe que marquée, articulée

3. Le cercle herméneutique

  • "On voit cependant par quel système de redoublements. Les ressemblances exigent une signature"
  • "Si l'ensemble des marques fait glisser, sur le cercle des similitudes, un second cercle qui redoublerait exactement"
  • Nature : Structure circulaire, auto-référentielle, pas de point fixe extérieur

4. La prolifération du commentaire

  • "Il y a plus à faire à interpréter les interprétations qu'à interpréter les choses"
  • "Le langage a en lui-même son principe intérieur de prolifération"
  • "La tâche du commentaire ne peut jamais être achevée"
  • Nature : Pas de réalité objective à atteindre, système qui se génère lui-même

5. L'espace comme construction discursive

  • "Savoir consiste donc à rapporter du langage à du langage"
  • "À tout faire parler. C'est-à-dire à faire naître au-dessus de toutes les marques le discours second du commentaire"
  • Nature : L'espace du savoir est construit par les opérations du langage

6. Les projets encyclopédiques

  • "Spatialiser les connaissances à la fois selon la forme cosmique, immobile et parfaite du cercle"
  • "Et celle, sublunaire, périssable, multiple, et divisée de l'arbre"
  • Nature : L'espace est une disposition choisie, un ordre arbitraire (alphabet, arbre)

7. Le langage adamique perdu

  • "Cette transparence fut détruite à Babel pour la punition des hommes"
  • "Les langues ne furent séparées les unes des autres [...] que dans la mesure où fut effacée d'abord cette ressemblance aux choses"
  • Nature : La multiplicité des langues crée des espaces différents, incommensurables

Reprenons

Le 07/ 10/ 2025

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