Fondation - le préquel

- J'ai besoin d'une pause estivale. Je me prépare à changer de vie, et je m'épuise autant qu'un papillon s'extrayant de sa chrysalide, sans plus d'énergie pour continuer mon exploration de Mac Lane... D'ailleurs, ce dernier article #10, toujours inachevé, m'a vidé lui aussi.

- À cause de cette nouvelle façon de penser en mode ♢ qui nécessite de se déconditionner (voir l'article "Réflexions") ?

- Il se fait qu'il y a télescopage entre ma façon d'envisager les prochaines semaines, anticipant une crise qui n'a rien de Seldon, et cette façon de penser en 𓂀^♢ au-delà du principe de plaisir. D'un côté il va me falloir exprimer un choix et en subir les conséquences très concrètes, de l'autre je prends conscience d'une autre façon de penser impliquant de ne pas choisir, justement.

- Et quelle leçon en tires-tu ?

- Le drame qui se noue ici pour moi comme, malheureusement, pour les autres protagonistes de l'histoire, aurait pu être évité si j'avais agi il y a dix ans avec un peu plus de discernement...

- Laisse-moi deviner : tu étais en mode objectif ♧ quand il aurait fallu mieux anticiper le potentiel d'une situation initiale en mode ♢ ?

- Oui, je savais déjà, intuitivement, que je faisais une c... avec une probabilité élevée, et j'ai choisi de la faire. Parce que l'action était une réalité à 100% palpable immédiatement, ce bon vieux "carpe diem" dont on nous rebat les oreilles, avec en corrollaire cet "après moi le déluge" qui guide l'ordinaire de nos vies.

- Mais le plaisir de vivre n'est-il pas dans l'instant ?

- Si, c'est vrai aussi...

- Alors ?

- Il faut savoir marier les deux.

- Comment faire la balance ?

- Reviens au principe de moindre action, comme toujours. Ce serait un principe de mode supérieur, syntaxique ♡.

- Des mots, toujours des mots sur des maux, mais rien de bien concret.

- C'est vrai, mais désolé, comme je te l'ai dit je n'ai plus aucune énergie ces temps-ci, dans l'attente de cette crise qui s'annonce d'ici quinze jours à trois semaines max. En fait, écrire cet article justifie d'être vautré dans mon fauteuil au lieu de m'agiter dans la maison ou le jardin...

- OK, j'ai compris : c'est un article anémique, mais essaie au moins d'en faire quelque chose avant de le laisser aux oubliettes...

- En préparant une quiche lorraine, tout à l'heure, je ressassais toute cette guerre en Ukraine, qui nous inonde les oreilles du caquètement de commentateurs s'entreglosant sans fin, pour en revenir à cette impression ressentie en octobre (voir "Un certain sentiment d'urgence"). J'avançais que certains, à peu de frais, avaient organisé la scène de guerre il y a bien longtemps.

- Si je te suis bien, l'idée serait que "certains", en mode ♢, auraient orienté les choses [⚤]𓁜^♢ de telle sorte que Poutine fasse le choix qu'il a fait [⚤]𓁜^♧, en mode ♧ ?

	𓁝[⚤]𓁜	encerclement ⋂	𓂀^♢
prise de décision	↓
	[⚤]𓁜		𓂀^♧

- Oui, et avec ce que nous venons de voir dans "Réflexions", l'encerclement de Poutine (par l'accumulation de conditions en termes de répétition "et" ⋂ au niveau [⚤]^♢), résulte d'un élargissement de l'espace de combat (par l'ajout de dimensions supplémentaires en termes de "ou" ⋃ au niveau [#]^♢).

- Rien de neuf, tu reviens à Sun Tzu comme toujours... (Note 1)

- Bien entendu, mais nous avons peut-être mis à nu une façon spécifiquement de mode ♢ de préparer une stratégie.

- Qu'as-tu en tête ?

- Pas grand-chose à vrai dire, il faudrait y travailler sérieusement, et je n'en ai pas trop envie, mais, voyant le gain extraordinaire que cette guerre procure aux USA, qui n'y sont pas engagés, je ne peux m'empêcher de penser qu'il pourrait y avoir quelqu'un oeuvrant en sous-main avec des outils intellectuels développés sur cette base.

- Tu fais dans le complotisme ?

- C'est mon côté parano. Non sans doute, mais avoue que c'est une bonne idée de scénario... L'important tient au gain énorme, en termes d'investissements (financiers et humains) réalisés en passant du mode ♧ au mode ♢.

- Ce qui te ramène à ta délectation morose sur tes fautes passées.

- Oui, il m'aurait suffi de très peu d'énergie pour prendre une décision il y a 10 ans, d'encore moins d'énergie il y a 13 ans, voire quasi nulle il y a 15 ans, pour éviter le choix qu'il me faudra assumer d'ici peu. Mon histoire personnelle se présente comme une suite de moments où des choix s'offraient à moi, et je dois avouer que j'ai la très, mais alors, très, très fâcheuse habitude de faire de mauvais choix me concernant.

- À tel point que cela fait symptôme.

- Je le reconnais, et ça justifierait une analyse... Mais pour en revenir à notre sujet, il est possible de comprendre, rétrospectivement, que chaque "mauvais choix" restreint l'univers des possibilités qui s'offrent à moi [⚤]𓁜^♢, et que, lorsque je me sens "coincé" dans un univers potentiel auquel je refuse de me conformer 𓁝[⚤]^♢, je passe en mode bourrin : [⚤]𓁜^♧.

- Où tu redécouvres que "la violence est le dernier refuge de l'incompétence" comme le disait Hardin, premier maire de Terminus.

- Oui, et c'est toute l'essence de la "psychohistoire" de Hari Selon...

- Amen.

Hari

PS : je trouve aujourd'hui sur FaceBook cette vidéo concernant l'impulsivité et la procrastination, évoqués en termes énergétiques, et qui me semble avoir un rapport direct avec mon propos.

Note 1 :

J'avais inauguré ce blog par un article sur Sun Tzu : "De Asimov à Sun Tzu" du 06/ 07/ 2006 et je m'aperçois que je reviens encore aujourd'hui à ce parallèle entre Sun Tzu et Hari Selon ! Par ailleurs, je reviens assez régulièrement à Sun Tzu au fil de mes articles.