1 Mai 2025
Le 01/ 05/ 2025 :
Sommaire
- Vois comment vont les choses :
De fil en aiguille, il semble bien qu'en définissant des glyphes pour m'exprimer, je ne puisse échapper à cette perspective sémiotique de ma représentation de l'Imaginaire. Et pour le faire sérieusement, reportons-nous au texte fondateur de ce schéma qui m'avait tiré d'oeil. Le carré sémiotique à été présenté dans un article en anglais publié dans la revue Yale French Studies en 1968 : (Greimas, A. J., & Rastier, F. (1968). The interaction of semiotic constraints.
"La «mise en jeu» dont il est ici question ne doit pas être comprise comme une activité libre productive d’objets littéraires, mais comme un long voyage ponctué de choix décisifs qui conduit, à travers une série d’exclusions et d’options manifestant des phobies et des "euphorias" personnelles et sociales, à la constitution d’une œuvre originale et unique. Au lieu d’analyser un texte achevé, les auteurs ont cherché à voir comment, à partir de noyaux de sens, de catégories de signification à la fois simples et fondamentales, la faculté créatrice opère : une faculté qui, procédant du simple au complexe, du général au particulier, avance, à travers un certain nombre de déterminismes, vers une exaltation de la liberté. Il est évident que, dans la première partie de ce parcours, il n’y a rien de spécifiquement littéraire dans le jeu de l’esprit créatif ; il est évident qu’il puise aux mêmes sources que l’ensemble de l’activité humaine signifiante : l’objectif théorique de cette étude est donc largement anthropologique, en opposition ouverte à la tradition suspecte de l’humanisme occidental qui présente la littérature comme un donné fondamental. Ainsi, le texte à lire, tout en illustrant une approche sémiotique possible des objets littéraires, remet en question en même temps le phénomène littéraire lui-même." p. 86
Nous retrouvons sans surprise une approche anthropologique marquée par Lévi-Strauss, c'est déjà un point de départ commun.
- Il y a également la dualité entre une approche immanente ↑ (du particulier au général) et une autre transcendante ↓ (du général au particulier).
- Oui, mais ce sera sans doute ici la bifurcation entre une sémiotique qui, d'après ce que nous en avons vu jusqu'ici se limite à la logique, de niveau [⚤], et notre approche qui se développe sur 3 niveaux ([⚤], [#] & [♻]) (voir "Syntaxe de l'entropologie"). La distinction ↓↑ se traduisant pour nous par la différence entre homologie—↓/↑—cohomologie.
- OK, vois la sémiotique comme une explicitation de la construction du discours en [⚤], ce sera toujours utile.
- Continuons :
Peut-être par désir d’intelligibilité, on peut imaginer que l’esprit humain, afin de parvenir à la construction d’objets culturels (littéraires, mythiques, picturaux, etc.), commence par des éléments simples et suit un parcours complexe, rencontrant sur sa route des contraintes auxquelles il doit se soumettre, ainsi que des choix qu’il peut effectuer. Notre objectif est de donner une idée approximative de ce parcours. On peut considérer qu’il va de l’immanence à la manifestation, en trois étapes principales :
- Les manifestations sont des productions identifiables, en ♧⚤𓁜 et les "structures" sont en ♢⚤𓁜, quant à "signifiance", je la verrais bien en ♡⚤𓁜.
- Garde-le sous le coude, pour l'instant nous sommes au premier point :
I. La structure du modèle constitutionnel.
I.1. La structure élémentaire de la signification.
"(a) Si la signification S (l’univers de la signification, ou tout système sémiotique) apparaît, au niveau où elle est d’abord appréhendée, comme un axe sémantique, elle s’oppose à S̄, prise comme absence absolue de signification, et elle est contradictoire au terme S, qui décrit le monde humain comme un tout signifiant.
(b) Tout système sémiotique peut, en outre, être opposé à un autre système qui lui est contraire : ainsi S1 vs S2.
(c) Si l’on admet que l’axe sémantique S (substance du contenu) s’articule, au niveau de la forme du contenu, en deux sèmes contraires :
s1 <----> s2
(d) Ces deux sèmes, pris séparément, indiquent l’existence de leurs termes contradictoires :
S̄1 <---->S̄2
En tenant compte du fait que S peut être redéfini, après que ses articulations sémiques ont été mises en place, comme un sème complexe unissant s1 et s2 dans une double relation de disjonction et de conjonction, la structure élémentaire de la signification peut être représentée ainsi :
(f) Ce modèle est construit à partir d’un petit nombre de concepts non définis :
Note : Le modèle ci-dessus n’est qu’une formulation adaptée de celui proposé précédemment par l’un des auteurs actuels (Greimas, Sémantique structurale, Larousse, 1966). Cette nouvelle présentation le rend isomorphe à l’hexagone logique de R. Blanché (cf. Claude Chabrol, Structures intellectuelles, dans Social Science Information, 1967, VI-5), ainsi qu’aux structures appelées, en mathématiques, le groupe de Klein, et, en psychologie, le groupe de Piaget. En ne prenant en considération que la forme du contenu et seulement des termes sémiques simples, on peut donner une formulation légèrement différente à cette même structure. Elle apparaît alors comme la corrélation de deux catégories d’opposés,
(g) la corrélation elle-même étant définie comme une relation d’homologation des contradictions."
Cette nouvelle présentation permet de voir que ce qui est d’abord la structure permettant de rendre compte du mode d’existence du sens, trouve son application, comme modèle constitutionnel des contenus investis, dans des sphères très variées : en effet, c’est le modèle du mythe proposé par Claude Lévi-Strauss, c’est la forme de l’articulation achronique du conte populaire, mais c’est aussi le modèle justifiant un certain nombre d’univers sémantiques particuliers (Bernanos, Mallarmé, Destutt de Tracy). Il est réconfortant pour le sémioticien de noter qu’une approche déductive rencontre des modèles construits empiriquement pour rendre compte des corpus limités." p. 87
Je ne voudrais pas tirer la couverture à moi, néanmoins, le travail que nous avons effectué pour représenter l'Imaginaire sous la forme d'un espace topologique selon 2 axes (celui des mots et celui des choses) permet de voir les trous dans le tricotage qui nous est présenté pour couvrir ladite surface. Revue de détail :
Le 02/ 05/ 2025 :
- Avant d'entrer dans le vif du sujet, il serait peut-être bon de faire le point, non ?
- Nous sommes :
I. 2. La structure des systèmes sémiotiques.
"(h) Si des considérations déductives rencontrent ainsi des descriptions inductives,...
(i) ... c’est parce que la structure élémentaire du sens organise en systèmes les univers sémantiques pris dans leur ensemble. En effet, chacun des contenus qu’elle définit peut, en tant qu’axe sémantique, en inclure d’autres, lesquels sont à leur tour organisés selon une structure isomorphe à la structure hiérarchique supérieure.
(j) Ainsi, la structure élémentaire articule de la même manière les sèmes et les instances systématiques constitutives des systèmes sémiotiques. Par exemple, les contenus Vie et Mort englobent tout l’univers sémantique de Bernanos : c’est S1 vs S2.
(k) Chacun s’articule en deux instances systématiques (définitions négative et positive) notées respectivement : s1 vs s2 ; s̅2 vs s̅1. Elles s’articulent à leur tour en systèmes sémiques.
Je ne remercierais jamais assez la personne qui m'a guidé vers Greimas, car le regard que je porte à ce domaine tout nouveau pour moi de la sémiotique me permet, en retour, d'utiliser notre "entropologie" comme un couteau à huître.
- Tu m'as l'air bien content de toi ?
- Oui, heureux de retrouver dans l'approche des auteurs une intention commune, malgré des différences que je pointe comme des manques par rapport à notre représentation, mais l'aspiration est bel et bien la même, et c'est le plus important. C'est pourquoi je demande au spécialiste de la sémiotique qui passerait par là, de ne pas prendre mes commentaires comme des critiques, mais plutôt comme une tentative de dialogue.
- Tu peux préciser.
- Il y a une faiblesse dans l'approche déductive, de l'auteur 𓂀 qui doit s'asseoir sur quelques axiomes de base pour déduire quoi que ce soit (en l'occurrence, l'idée d'un tout, en ([♻]♡𓁜)𓂀 et d'un vide en (𓁝[∅]♡)𓂀 voir ci-dessus), pour représenter une démarche du Sujet 𓁜 comme purement inductive. Nous l'avons déjà commenté au fil du texte, mais là, nous le voyons en pleine lumière en prologue à toute la démarche.
- Tu peux préciser ?
- Je ne connais rien à l'oeuvre de Bernanos, mais je peux faire l'hypothèse assez vraisemblable, qu'il baigne dans le même univers que les auteurs de cette représentation de son oeuvre, dans la mesure où il penserait à la vie et à la mort en termes dialectique. (Note 3)
- Tu peux généraliser : puisque l'univers occidental est encore majoritairement néoplatonicien, cela suffit à expliquer le succès de ce carré sémiotique appliqué à la littérature, voire à des textes publicitaires...
Ceci dit il faut comprendre la différence entre "sèmes" (Note 4) et "instances systématiques constitutives des systèmes sémiotiques".
- Je comprends ceci :
Le carré sémiotique va nouer 4 éléments s1 ,s2 , s̅1, s̅2.
- Attends une seconde : si j'ai bien compris,
s | → | s̅ = | s̅2 | 𓂀♡ |
↓ | ↑ | |||
s1 | → | s2 | 𓂀♢ |
- Je pense que les auteurs ont une approche booléenne, avec les connecteurs ⋂ ⋃ de niveau [#]; mais nous avons déjà critiqué cette approche dans nos commentaires du carré logique d'Aristote (voir ici). On peut juste dire que S2 est de l'ordre du potentiel, quand s̅2 est de l'ordre du virtuel ainsi que s̅.
- À moins qu'ils aient en tête la forme canonique, avec la double inversion ? (Note 6)
- Oui, et là ce serait beaucoup plus intéressant. Il faudra y revenir en fin de parcours.
Le 03/ 05/ 2025 :
- As usual, c'est en n'y pensant plus que les choses se mettent en place d'elles-mêmes. Sans doute que ma nature intrinsèquement fainéante, me pousse à rendre les choses le plus simple possible...
- Acouche !
- Reviens au carré logique (voir ici) que nous avons représenté ainsi :
𓁜 | 𓁝 (= ¬𓁜) | ||
A : ♡⚤𓁜 | ⇆Contraire | E : 𓁝♡⚤ | propriété universelle |
⇅Subalterne | ↘↖contradictoire↙↗ | ⇅Subalterne | |
I : ♧⚤𓁜 | ⇆Subcontraire | O : 𓁝♧⚤ | propriété élémentaire |
Inverse les deux pôles de la première ligne pour retrouver le carré sémiotique, et ne garde que les postures du Sujet, ça nous donne ce schéma :
♡⚤𓁜 | ⇆ | 𓁝♡⚤ | 𓂀♡ |
⇅ | ⇅ | ||
𓁝♧⚤ | ⇆ | ♧⚤𓁜 | 𓂀♢ |
Et tu retrouves une propriété dûe à la clôture de l'imaginaire en forme de ruban de Moébius (Note 7). Il s'agissait pour nous d'une évidence topologique ; les auteurs y arrivent par la seule voie logique.
Maintenant que nous avons contextualisé ce carré sémiotique, il est temps de rentrer dans les détails de la construction :
Maintenant que nous avons conctextualisé ce carré sémiotique, il est temps de rentrer dans les détails de la construction.
"Définissons d’abord les propriétés formelles du modèle constitutionnel ; puis nous donnerons des exemples d’investissements.
- Comme tu peux t'en douter, dès que l'on développe de la logique pour produire du vocabulaire au niveau [⚤], je m'endors de suite...
- Encore un effort et après on remballe tout pour le week-end.
- OK, commentons donc :
Pour ce qui suit, je propose de voir la sémiotique comme une projection en [⚤]♢ de notre représentation de l'Imaginaire en [#]♢.
- En bref quelque chose qui rappellerait un "schéma" de Grothendieck [⚤]♢←[#]♢?
- Ne va pas si vite : pour l'instant, on retrouve pratiquement le carré logique, à une inversion près pour les relation "hyponymique" et :
S — ♡⚤𓁜 | ⇆contradiction | 𓁝♡⚤— S̄ | 𓂀♡ |
⇅hyponymie | ⇅hyponymie | ||
s1 / s2 — ♧⚤𓁜 | ⇆contradiction | 𓁝♧⚤— s̅1 / s̅2 | 𓂀♢ |
- Quelle est la différence entre les deux opérations ?
- La posture du Sujet pour comprendre la dualité.
Le fait que les deux opérations "contraire" et "contradiction" soient involutives indiquent que nous respectons le principe du tiers exclu.
- C'est discutable !
- Pour la contradiction, effectivement. Si, comme les auteurs l'ont exposé d'entrée de jeu, cf. (a), S̄ comme s̅ renvoient au vide, tout ce qui en sort, de type ∅→ (ce qui est une expression non mathématique !) peut être n'importe quoi. Pour en parler plus clairement, il vaudrait mieux utiliser le langage catégorique, et surtout, repenser en termes d'identité est d'idempotence (voir ici) les liens d'hyponimie !
Il y a ici une notion d'injection et de surjection qui ne sont pas définies (théorie des Ensembles). Par ailleurs, il serait plus simple de parler en termes booléens (Note 9), et plus généralement d'adopter un point de vue en [#].
- D'autant plus que l'on s'occupe ici de "classification". Difficile d'en parler sans même le concept d'orthogonalité (les extensions de Galois)!
- Je ne te le fais pas dire !
Le 04/ 05/ 2025 :
- Avant de poursuivre, il est toujours bon de se relire, afin de voir si notre compréhension du texte s'améliore à force de s'y frotter.
- C'est le film "un jour sans fin" ton histoire.
- Disons que la structure Imaginaire dans laquelle s'inscrit ce carré sémiotique se décante au fil de mes lectures.
- Tu nous rabâches ta leçon ?
- Non, c'est juste te rappeler d'où je commente cette présentation, que je vois comme le premier coup de pinceau du calligraphe Japonais jetant toute son énergie (Ki 気) dans son geste.(Note 10)
- Laisse là tes japonaiseries pour revenir au sujet.
- OK, il s'agit donc de revenir aux 3 premiers points (a), (b) & (c) dont l'enchaînement me semble un peu confus, faute de la distinction entre nos deux voies.
- Tu l'avais déjà relevé en commentant les points (h) & (i) de ce passage :
"Si des considérations déductives rencontrent ainsi des descriptions inductives, c’est parce que la structure élémentaire du sens organise en systèmes les univers sémantiques pris dans leur ensemble."
- Oui, effectivement : d'où parles-tu camarade pour proposer une telle explication ? (Mon questionnement portant sur la posture des auteurs, et non sur le fond du sujet traité...)
- OK, je crois que nous avons tous compris, mais pourquoi revenir avec tant de force sur les prémisses de cette thèse ?
- Parce que si j'ai de plus en plus de mal à avancer dans ma lecture, c'est à cause d'une divergence de points de vue qui, dès l'exposé des arguments, laisse voir —de mon point de vue 𓂀Hari— des manques théoriques importants. En particulier la réduction d'une orthogonalité S1⊥S2 à une simple opposition S1=¬S2 me semble conduire à une construction bancale.
- Mais ça marche !
- Ça marche dans la mesure où les auteurs des textes analysés, Occidentaux, partagent le même Univers néoplatonicien que nos sémioticiens, enchaînés côte à côteau fond d'une même caverne.
- Tu es injuste ! Nos auteurs veulent justement lutter contre un ethnocentrisme occidental, je cite la fin de l'intro :
"l’objectif théorique de cette étude est donc largement anthropologique, en opposition ouverte à la tradition suspecte de l’humanisme occidental qui présente la littérature comme un donné fondamental. Ainsi, le texte à lire, tout en illustrant une approche sémiotique possible des objets littéraires, remet en question en même temps le phénomène littéraire lui-même.
- Il faudrait demander à des Non-Occidentaux tels que Michiko Okano (voir ""Réduction du Ma 間 à une approche sémiotique") si le but est atteint, et j'ai bien peur que non...
- J'aimerais malgré tout aller au bout de cette présentation.
Le 05/ 05/ 2025 :
- Pour avancer il faudrait d'abord "comprendre" les relations définies par ce carré sémiotique dans notre propre Univers.
- Se les approprier en quelque sorte ?
- Oui, sinon leur manipulation restera un pur exercice de virtuosité algébrique, ce dont j'ai horreur.
- Autrement dit s̅1 =¬ s1 et s̅2 =¬s2 ?
- Oui, en toute logique.
- Mais quelle est l'intérêt de cette distinction entre s̅ et ¬ s ?
- J'ai dans l'idée que les auteurs tentent de réduire la forme canonique de Lévi-Strauss, à une représentation logique au niveau [⚤]♧, qui est leur unique outil sémiotique. Mais comme tu peux le constater, ils ont beau serrer les joints de leur tuyauterie au maximum, ça fuit de toute part.
Le développement de la sémiotique est à ce titre un cas d'école qui illustre parfaitement la nécessité de muer pour passer d'une épistémè néoplatonicienne à autre chose. (voir "Qui a tué Platon?").
- Soit, il y a des trous dans la raquette, mais tu faisais le rapprochement avec la forme canonique ? (Note 6)
- Tu as raison, et c'est l'essentiel. Je crois que les auteurs cherchent à représenter le mouvement
[α]𓁜𓁝[β]→[α]𓁜𓁝[β]→[α]𓁜𓁝[β], c.-à-d. en langage sémiotique : s1→ s̅1→s2.
- Soit plus clair.
- Reviens à notre potière jalouse.
Lorsque tu constates que s̅ =¬ s, ce n'est que la trace logique en [⚤]♧ d'un processus, qui trouve sa source en [♻].
- Soit, merci pour la récapitulation, et si tu avançais ?
"Les dimensions : Par leurs définitions respectives, les termes sémiotiques sont groupés par paires en six dimensions systématiques. On peut distinguer :
relations | dimensions | structures sémiotiques |
contraire | axe S axe S̄ |
s1 + s2 s̅1 + s̅2 |
contradiction | schéma 1 (complexe) schéma 2 (neutre) |
s1 + s̅1 s2 + s̅2 |
implication simple | deixis 1 deixis 2 |
s1 + s̅2 s2 + s̅1 |
On peut prévoir les relations entre les différentes dimensions systémiques.
Les deux axes, formés par des relations de contraires, sont eux-mêmes dans une relation de contradiction.
Les deux schémas, définis par des relations de contradiction, sont eux-mêmes dans une relation d’opposition.
Nous proposons d’appeler la double présupposition des deux schémas «sémiosis». Nous réservons pour une étude ultérieure la question de savoir si cette double présupposition correspond à celle du contenu linguistique et de l’expression, considérés comme les deux schémas d’un même modèle." p. 90
- C'est à partir de là que nos virtuoses vont nous jouer du violon. À toi de remettre tout ceci en perspective.
- Pas de panique et procédons avec ordre et méthode. J'ai déjà un problème de vocabulaire :
- Nous l'avons déjà compris, mais tâche au moins de comprendre sinon la lettre, du moins l'esprit du texte.
- Pas facile : il y a plus de cailloux que de lentilles dans le plat qu'on nous sert; mais puisque le tableau met en scène des relations, je tente le coup de force suivant, en repérant chaque colonne du tableau par un mode particulier :
Syntaxe ♢⚤ | Sémantique ♡⚤ | Signes ♧⚤ |
relations | dimensions | structures sémiotiques |
contraire | axe S axe S̄ |
s1 + s2 s̅1 + s̅2 |
contradiction | schéma 1 (complexe) schéma 2 (neutre) |
s1 + s̅1 s2 + s̅2 |
implication simple | deixis 1 deixis 2 |
s1 + s̅2 s2 + s̅1 |
J'ai apposé l'étiquette ♧⚤ aux structures sémiotiques dans la mesure où j'ai considéré ces dernières comme des produits ou objets effectivement observables. Nous nous intéressons aux projections de la deuxième colonne sur la troisième : ♡⚤↓ ♧⚤, à l'aide de trois règles syntaxiques ♢⚤ (contraire/ contradiction/ implication).
Cette mise en perspective me laisse supposer que le terme "dimension" n'est pas une référence au domaine mathématique, mais évoque plutôt quelque chose d'élevé, pas forcément bien défini, bref de l'ordre du "virtuel", ce qui n'a rien de choquant en mode ♡. Seulement, le virtuel ne se laisse pas facilement enfermer dans les mailles de la logique.
- Précise un peu ?
(p) Deux axes S et S̄ :
- Portons-nous en mode ♡, dans un simple Univers Platonicien (☯[1][⚤][♻][1]☯). À la réflexion, je te propose ceci :
Le 06/ 05/ 2025 :
- Mais quel imbécile je fais !
- Encore un eurêka matinal ?
- Presque, car c'est en me couchant hier soir, que le cross cap s'est imposé à moi, et en particulier le mouvement suivant :
![]() |
![]() |
1 | 2 |
J'ai marqué en bleu mon erreur d'hier, pour en garder la mémoire. Encore une fois, je ne me suis pas fait confiance et j'ai utilisé mes glyphes pour illustrer mon propos au lieu de me laisser guider par leur syntaxe.
Reprenons :
Dans le passage [⚤]←[♻] : les parties de S que sont S et S̄ ne suivent pas exactement le même chemin :
- Il faudra en faire une petite vidéo pour mieux appréhender les mouvements.
- Je ne peux pas tout faire en même temps, mais oui, il faudrait revenir à Blender un de ces jours. En attendant, je te propose un storyboard de notre histoire : "Quand S rencontre S̄".
L'histoire de S :
S1⊂S | 𓁝[⚤]← | [⚤]𓁜←𓁝[♻]←[♻]𓁜 | S |
choix ↓ | |||
s1 | [⚤]𓁜 | →𓁝[⚤] | s̅1 |
L'histoire de S̄ :
S | S̄ | S2 | S2⊂S | |
[♻]𓁜→ | 𓁝[∅] | [⚤]𓁜 | →𓁝[⚤] | |
↓ | ↑ | choix ↓ | ||
[∃]𓁜 | → | 𓁝[⚤] | [⚤]𓁜 | |
s̅2 | s2 |
- Je ne situe pas bien S1?
- Après que le Sujet ait acquis le concept S2, comme partie vide de S, alors S1 désigne la partie non vide de S, en termes d'une logique [⚤]♡ propre au mode sémantique ♡. La liberté du Sujet est dans le choix entre S1 ou S2 pour s'exprimer en [⚤]♧ par les signes qui en découlent : s1 / s̅1 / s2 / s̅2.
Ouf ! je pense que cette fois nous pouvons revenir au texte.
- Pas facile de retrouver le vocabulaire de la sémiotique à partir de ton film. Comment comprendre :
- Difficile effectivement. Je ne vois pas trop comment le concept sémantique S pourrait "contenir" des signes s1 et s2.
- Peut-être dans le sens où le chêne est en puissance dans le gland?
- Je retiens l'explication, mais quid du "complexe" ?
- Garde la même image : le sens est Un et donne naissance un foisonnement de feuilles à l'extrémité de l'arbre.
- Sans donc; surtout dans un Univers néoplatonicien, tournant autour de la dualité entre le Un et le multiple. Il faudrait l'avis de sémioticiens pour nous éclairer sur ce point. Pour faire simple, je te propose de représenter l'axe en question par celui-ci : ♡↓♧.
- Et pour la suite :
- Nous restons ici en mode ♧, à discuter des passages entre nos 4 représentants de S. Mettons en correspondance la genèse, que nous venons de filmer au ralenti, de ces 4 termes pour tenter d'y voir clair :
s1 | s̅1 | ||||
schéma 1 | [⚤]𓁜 | → | 𓁝[⚤] | ||
schéma 2 | 𓁝[⚤] | → | [⚤]𓁜 | ||
s̅2 | s2 |
J'avoue être incapable de comprendre la nature de cet "axe neutre"... J'avance de plus en plus péniblement dans cette lecture.
- En [⚤]♧, tu as la logique du 1e ordre, d'ailleurs formellement revendiquée par les auteurs —cf. (n)—, et les 2 éléments s1 & s2 forment un ensemble E = {s1; s2} dont l'ensemble des parties P(E) ne compte que 4 éléments :
Dans ce contexte s̅1 + s̅2 ne peut désigner que {∅}.
Ce qui donnerait :
(q) Deux schémas :
Il n'y a pas de difficulté à identifier ces schémas comme des retournements du Sujet autour de 𓁝[⚤]♧𓁜, voir le schéma ci-dessus.
(r) Deux déictiques : (Note 12)
- Là, nous sommes directement concernés, dans la mesure où nous nous préoccupons de situer les concepts dans leur environnement Imaginaire.
Notre topologie est homologue de s̅2 : c'est le champ vide permettant de représenter ce qui est s1 et ce qui n'est pas s2.
- Ça me fait penser au "Ma" 間, non ?
- C'est une bonne discussion philosophique en perspective !
Dans le sens où le Ma 間 engendre l'espace et le temps [時間]←[空間]←[間]𓁜 (Note 10), nous avons de façon analogue un cheminement 𓁝s̅2←s1𓁜.
Nous le retrouvons directement sur le schéma-dessous qui indique un retournement s2𓁜→𓁝s̅1. :
s2 | s̅1 | ||||
déictique 1 | [⚤]𓁜 | → | 𓁝[⚤] | ||
déictique 2 | 𓁝[⚤] | ← | [⚤]𓁜 | ||
s̅2 | s1 |
- Es-tu rassuré d'avoir pu caser ce carré sémiotique dans ta topologie de l'Imaginaire ?
- Il m'aura fallu pratiquement une semaine pour faire entrer le tenon dans la mortaise, à grands coups de ciseaux, mais oui, ça se cale à peu près.
L'exercice n'a pas été vain car il m'a permis de jeter un regard neuf sur mon propre travail.
- Vas-tu poursuivre ?
- C'est tout un univers qui s'offre à nous, mais il faut faire des choix : je dois vraiment retourner chez Grothendieck, car son terrain de jeu est beaucoup plus large, avec des mouvements de pensées qui ne sont pas appréhendés par la sémiotique.
- Tout ceci va se décanter en attendant...
- Amen
Hari
En développant : il s'agit ici d'un "tout signifiant" qui forme un univers particulier choisit parmi d'autre, virtuels, c.-à-d. dans le mouvement ([♻]𓁜⇆𓁝[∅])←([♻]𓁜⇆𓁝[∅]☯).
Ensuite il faudra choisir ce qu'il faut en dire :
𓁝♡⚤𓁜 | ←[⚤]𓁜←[⚤]𓁜𓁝[♻]←[♻]𓁜 | |
↓ | ||
☯[∃] | 𓁝♧⚤𓁜 |
Avec la posture ex post finale ☯[∃]𓁜 en question.
Note 2 :
C'est une remarque faite lors du colloque de Cerisy "Genèse et structure" de 1959. Les actes du colloque publiés en 1965 sont rédigés par Maurice de Gandillac, Lucien Goldmann et Jean Piaget.
Derrida parle en fait plus généralement de la phénoménologie :
«Husserl tente donc sans cesse de concilier l’exigence structuraliste qui conduit à la description compréhensive d’une totalité, d’une forme ou d’une fonction organisée selon une légalité interne et dans laquelle les éléments n’ont de sens que dans la solidarité de leur corrélation ou de leur opposition, avec l’exigence génésique, c’est-à-dire la requête d’origine et du fondement de la structure. On pourrait montrer pourtant que le projet phénoménologique lui-même est issu d’un échec de cette tentative{114}.
{114}(Derrida, Genèse et structure et la phénoménologie, 1973), p. 233.» Extrait de L'Homme Quantique.
Derrida que nous retrouvons de temps. à baure au fil de ce blog :
Note 3 :
Pour me rassurer un peu sur ce point, passage par Perplexity :
Pour les sources, suivre le lien.
Compte tenu du fait que Bernanos est croyant, et Catholique, nous sommes dans un univers Platonicien, avec l'Un en place d'objet initial : [1]☯.
On peut donc voir :
Si cette présentation ne trahit pas Bernanos, il n'est effectivement pas nécessaire de développer le niveau Imaginaire [#] pour en rendre compte.
Note 4 :
Là encore je manque de culture, et donc, retour à Perplexity :
La réponse me semble un peu confuse, faute de distinguer entre les modes ♧ (désigne) et ♡ (la sémantique).
Si j'en reste à l'exemple de la chaise et du fauteuil :
"Pour illustrer ce concept, prenons l’exemple classique de l’opposition entre “chaise” et “fauteuil”. L’analyse sémique montre que le sémème “chaise” (composé des sèmes: avec dossier, sur pieds, pour une seule personne, pour s’asseoir) se distingue du “fauteuil” par l’ajout d’un sème supplémentaire: “avec bras”."
Il semble bien que le "sème" soit un "atome de sens", donc en mode ♡, identifiable comme "élément", donc en [⚤]♡ (ou ♡⚤ dans la voie des mots).
Note 5 :
- J'insiste un peu lourdement, mais pour rappel :
En sémiotique, j'ai l'impression que la logique utilisée change en fonction de la voie suivie (☯𓁜𓁝☯)/(♧𓁜𓁝♡); à vérifier en fin de parcours.
Note 6 :
Voir le dernier article à ce sujet :
Notes 7 :
Pour faire court :
Sur le ruban Imaginaire primitif : (☯[∃][⚤]𓁜⇅𓁝[#]𓁜⊥𓁝[♻]𓁜⇆𓁝[∅]☯), si le Sujet veut outrepasser le niveau 𓁝[∅] pour se retrouver en [∃]𓁜, alors il faut rabouter la limite Imaginaire [∅] au revers de l'objet final [∃].
Approche philosophique :
Nous sommes ici dans un Univers néoplatonicien :
Dans le champ sémiotique :
Il n'y a pas de distinction entre les deux niveaux [⚤] & [♻] : l'attention des auteurs se porte sur la ⚤syntaxe♢, au seul niveau [⚤]♢, dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡), mais l'inversion demeure et porte ici sur les modes ♧ & ♡.
Note 8 :
🤖: Remarques sur la terminologie :
Note 9 :
Il existe un lien profond entre l'algèbre de Boole et la topologie : (voir ici)
🤖: (théorème de Stone) : Il existe un lien profond entre l’algèbre de Boole et la topologie via le théorème de représentation de Stone. Ce théorème établit une équivalence entre la catégorie des algèbres de Boole et celle des espaces de Stone (espaces topologiques compacts, totalement discontinus).
Note 10 :
- En cherchant à exprimer l'importance des prémices dans la structuration d'un domaine de recherches, ici la sémiotique, j'ai pensé à cette attaque du calligraphe si importante qu'elle détermine tout la production de l'artiste. Par curiosité, j'ai cherché à savoir s'il y avait un kanji spécifique pour en parler. A priori non, mais dans ma recherche, je tombe sur le terme Shodō (sho (書) signifie «écrire», dō (道) signifie «la voie»).
- Tu devrais utiliser ce terme "Shodō" pour parler de la voie (♧𓁜𓁝♡)... Et pour la voie des choses ?
- Tentons d'y réfléchir. Le Dō Japonais me renvoie au sens Chinois du «Tao» (道, dào), qui m'inspire beaucoup, et je trouve très intéressante cette subtile différence entre l'esprit Chinois du Tao, et les déclinaisons qu'en font les Japonais en voies particulières :
Cette déclinaison du Tao 道 Chinois au niveau [♻]♡ en autant de "voies" orthogonales entre elles au niveau [#]♡ me semble très élégamment transcrite par le rappel du Kanji 道 :
- Tu avais déjà beaucoup cogité autour du kanji Ma 間.
- Oui : la bande Imaginaire :
(☯[∃][⚤]𓁜⇅𓁝[#]𓁜⊥𓁝[♻]𓁜⇆𓁝[∅]☯) s'exprime particulièrement bien en Japonais :
(☯[∃]𓁜⇅𓁝[時間]𓁜⇅𓁝[空間]𓁜⊥𓁝[間]𓁜⇆𓁝[無]☯), avec là encore les concepts de temps (時間) et d'espace (空間) forgés à partir du Ma (間) à l'ère Meiji, le Mu 無 renvoyant à notre concept vide ∅.
En écrivant ceci, me saute aux yeux cette différence entre le Tao Chinois 道 et le Ma 間 Japonais, d'où ce parallèle qui me vient d'instinct :
J'aimerais beaucoup discuter avec des Orientalistes de cette idée d'une orthogonalité entre des pensées qui se développeraient selon deux axes.
Nota : trop drôle, en recherchant sur le blog mes articles autour du Ma, je tombe sur celui-ci :
À la relecture je trouve qu'il entre en résonance avec mes préoccupations actuelles, jusqu'à ma légitimité à parler de sémiotique, ou de tout autre chose d'ailleurs !
Et je pense qu'il faudra prolonger la réflexion dans un autre article à venir !
Note 11 :
- Ce n'est pas le lieu d'y revenir pour la énième fois, mais il s'agit du lien entre la consistance du discours, et sa nécessaire incomplétude, cf. Gödel.
Une théorie sémantique (un discours) qui prétendrait rendre compte de tout discours est par nature inconsistante.
Note 12 :
J'avoue que le terme ne m'est pas très familier. Retour à Perplexity :