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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Le carré sémiotique — suite

Le 01/ 05/ 2025 :


Sommaire


- Vois comment vont les choses :

  • Une épistémè en gestation : Un peu perdu ces temps-ci, on me souffle à l'oreille qu'un bon moyen de trouver l'inspiration, c'est d'écrire sans but, de l'acte pouvant surgir une idée;
  • Une épistémè en gestation — Le carré sémiotique : Toujours flottant, j'ai l'attention attirée sur ce "carré sémiotique" dont la forme me rappelle le schéma L de Lacan. Je creuse un peu pour retrouver le carré logique d'Aristote, ce qui nous questionne sur la structure contemporaine de notre Imaginaire.

De fil en aiguille, il semble bien qu'en définissant des glyphes pour m'exprimer, je ne puisse échapper à cette perspective sémiotique de ma représentation de l'Imaginaire. Et pour le faire sérieusement, reportons-nous au texte fondateur de ce schéma qui m'avait tiré d'oeil. Le carré sémiotique à été présenté dans un article en anglais publié dans la revue Yale French Studies en 1968 : (Greimas, A. J., & Rastier, F. (1968). The interaction of semiotic constraints

Introduction :

"La «mise en jeu» dont il est ici question ne doit pas être comprise comme une activité libre productive d’objets littéraires, mais comme un long voyage ponctué de choix décisifs qui conduit, à travers une série d’exclusions et d’options manifestant des phobies et des "euphorias" personnelles et sociales, à la constitution d’une œuvre originale et unique. Au lieu d’analyser un texte achevé, les auteurs ont cherché à voir comment, à partir de noyaux de sens, de catégories de signification à la fois simples et fondamentales, la faculté créatrice opère : une faculté qui, procédant du simple au complexe, du général au particulier, avance, à travers un certain nombre de déterminismes, vers une exaltation de la liberté. Il est évident que, dans la première partie de ce parcours, il n’y a rien de spécifiquement littéraire dans le jeu de l’esprit créatif ; il est évident qu’il puise aux mêmes sources que l’ensemble de l’activité humaine signifiante : l’objectif théorique de cette étude est donc largement anthropologique, en opposition ouverte à la tradition suspecte de l’humanisme occidental qui présente la littérature comme un donné fondamental. Ainsi, le texte à lire, tout en illustrant une approche sémiotique possible des objets littéraires, remet en question en même temps le phénomène littéraire lui-même." p. 86

Nous retrouvons sans surprise une approche anthropologique marquée par Lévi-Strauss, c'est déjà un point de départ commun.

- Il y a également la dualité entre une approche immanente  (du particulier au général) et une autre transcendante ↓ (du général au particulier).

- Oui, mais ce sera sans doute ici la bifurcation entre une sémiotique qui, d'après ce que nous en avons vu jusqu'ici se limite à la logique, de niveau [⚤], et notre approche qui se développe sur 3 niveaux ([⚤], [#] & [♻]) (voir "Syntaxe de l'entropologie"). La distinction ↓↑ se traduisant pour nous par la différence entre homologie—/—cohomologie.

- OK, vois la sémiotique comme une explicitation de la construction du discours en [⚤], ce sera toujours utile.

- Continuons :

Présentation :

Peut-être par désir d’intelligibilité, on peut imaginer que l’esprit humain, afin de parvenir à la construction d’objets culturels (littéraires, mythiques, picturaux, etc.), commence par des éléments simples et suit un parcours complexe, rencontrant sur sa route des contraintes auxquelles il doit se soumettre, ainsi que des choix qu’il peut effectuer. Notre objectif est de donner une idée approximative de ce parcours. On peut considérer qu’il va de l’immanence à la manifestation, en trois étapes principales :

  • les structures profondes, qui définissent le mode fondamental d’existence d’un individu ou d’une société, et par conséquent les conditions d’existence des objets sémiotiques. À notre connaissance, les constituants élémentaires des structures profondes possèdent un statut logique définissable.
  • les structures superficielles constituent un système de grammaire sémiotique qui organise en formes discursives les contenus susceptibles de se manifester. Les produits de ce système grammatical sont indépendants de l’expression qui les révèle, dans la mesure où ils peuvent théoriquement apparaître dans n’importe quelle substance, et, dans le cas des objets linguistiques, dans n’importe quelle langue.
  • les structures de manifestation produisent et organisent les signifiances. Bien qu’elles puissent inclure des quasi-universaux, elles restent particulières à chaque langue donnée (ou, plus précisément, elles définissent les caractéristiques particulières des langues), ou à chaque matériau donné. Elles sont étudiées par la stylistique superficielle des morphèmes, des formes, des couleurs, etc." p. 87

Commentaires 1 :

  • Aller de l'immanence à la manifestation : 
    • Il y a une ambiguïté dans le terme "manifestation" : de quelle manifestation s'agit-il ?
      1. de la manifestation du signe en [∃][⚤]𓁜 (le trauma de Lacan) ou
      2. de la prise de conscience du sens ♧𓁜↑𓁝♡[⚤]𓁜 ?
    • En supposant qu'il s'agisse de la seconde interprétation, il y a une prise de position philosophique implicite, anglo-saxonne pour tout dire, qui n'est pas évidente.
      • Pour Socrate :
        • il n'y a pas d'immanence 𓁝[⚤][⚤]𓁜  
        • mais une remémoration [⚤]𓁜←𓁝[♻] (voir le Menon)
      • Pour nous, il y a rencontre d'un percept et d'un concept (cf. JP Changeux) au point de contact entre les 2 mouvements — ici en [⚤]𓁜). On ne "va pas" de l'immanence à la manifestation, la "manifestation du sens" doit s'entendre comme une "prise de conscience".
  • La logique des structures profondes : 
    • Comme déjà pointé : il est étrange que la sémiotique, qui s'intéresse aux "signes" et parmi ceux-ci les signes graphiques, avec des proximités topologiques entre eux en [#], se limite à la logique en [⚤];
    • Par ailleurs, au-delà de l'état conscient de production du Sujet, je ne pense pas que l'on puisse étudier ses structures inconscientes en faisant fi du niveau [#]...
    • Quand bien même on se limiterait à discourir en [⚤] de la logique du niveau [#], il y a dans le passage  [⚤][#] un changement de logique à prendre en compte.
  • Un système de grammaire des structures superficielles :
    • Oui, bien sûr, c'est le mode syntaxique ♢. Mais il y a un manque dans l'approche sémiotique : le développement en mode ♢ est bien assumé, mais devrait s'accompagner d'un développement du niveau [#];
    • Que les produits de ce système grammatical se retrouve dans toutes les productions humaines me convient très bien : c'est le sens même de cette "entropologie" dont rêvait Lévi-Strauss. Thèse que je tente de développer sur ce blog.
  • les structures de manifestation produisent et organisent les signifiances : 
    Le texte me semble plus obscur : il faudra déjà comprendre exactement ce que les auteurs entendent par "manifestation".

- Les manifestations sont des productions identifiables, en ♧𓁜 et les "structures" sont en ♢𓁜, quant à "signifiance", je la verrais bien en ♡𓁜.

- Garde-le sous le coude, pour l'instant nous sommes au premier point :

I. La structure du modèle constitutionnel.

I.1. La structure élémentaire de la signification.

"(a) Si la signification S (l’univers de la signification, ou tout système sémiotique) apparaît, au niveau où elle est d’abord appréhendée, comme un axe sémantique, elle s’oppose à , prise comme absence absolue de signification, et elle est contradictoire au terme S, qui décrit le monde humain comme un tout signifiant.

(b) Tout système sémiotique peut, en outre, être opposé à un autre système qui lui est contraire : ainsi S1 vs S2.
(c) Si l’on admet que l’axe sémantique S (substance du contenu) s’articule, au niveau de la forme du contenu, en deux sèmes contraires : 

s1 <----> s2

(d) Ces deux sèmes, pris séparément, indiquent l’existence de leurs termes contradictoires :

1 <---->S̄2

En tenant compte du fait que S peut être redéfini, après que ses articulations sémiques ont été mises en place, comme un sème complexe unissant s1 et s2 dans une double relation de disjonction et de conjonction, la structure élémentaire de la signification peut être représentée ainsi :

(e)

(f) Ce modèle est construit à partir d’un petit nombre de concepts non définis :

  • a) Les concepts de conjonction et de disjonction nécessaires à l’interprétation de la relation structurelle ;
  • b) Deux types de disjonction, la disjonction des contraires (indiquée par la ligne pointillée) et la disjonction des contradictoires (indiquée par la ligne continue).

Note : Le modèle ci-dessus n’est qu’une formulation adaptée de celui proposé précédemment par l’un des auteurs actuels (Greimas, Sémantique structurale, Larousse, 1966). Cette nouvelle présentation le rend isomorphe à l’hexagone logique de R. Blanché (cf. Claude Chabrol, Structures intellectuelles, dans Social Science Information, 1967, VI-5), ainsi qu’aux structures appelées, en mathématiques, le groupe de Klein, et, en psychologie, le groupe de Piaget. En ne prenant en considération que la forme du contenu et seulement des termes sémiques simples, on peut donner une formulation légèrement différente à cette même structure. Elle apparaît alors comme la corrélation de deux catégories d’opposés,

(g) la corrélation elle-même étant définie comme une relation d’homologation des contradictions."

Cette nouvelle présentation permet de voir que ce qui est d’abord la structure permettant de rendre compte du mode d’existence du sens, trouve son application, comme modèle constitutionnel des contenus investis, dans des sphères très variées : en effet, c’est le modèle du mythe proposé par Claude Lévi-Strauss, c’est la forme de l’articulation achronique du conte populaire, mais c’est aussi le modèle justifiant un certain nombre d’univers sémantiques particuliers (Bernanos, Mallarmé, Destutt de Tracy). Il est réconfortant pour le sémioticien de noter qu’une approche déductive rencontre des modèles construits empiriquement pour rendre compte des corpus limités." p. 87

Je ne voudrais pas tirer la couverture à moi, néanmoins, le travail que nous avons effectué pour représenter l'Imaginaire sous la forme d'un espace topologique selon 2 axes (celui des mots et celui des choses) permet de voir les trous dans le tricotage qui nous est présenté pour couvrir ladite surface. Revue de détail :

Commentaires 2 :

  • (a) : Il est très remarquable de retrouver d'entrée de jeu l'opposition objet initial—/S—objet final qui est la pierre de touche de la théorie des catégories, comme de notre représentation de l'Imaginaire.
    • Contrairement au carré logique d'Aristote (vu hier) "l'absence absolue de signification" est parfaitement représentable par la posture 𓁝[∅],
    • Quant au "terme S, qui décrit le monde humain comme un tout signifiant" on retrouve bien la posture [∃]𓁜. (Note 1)
    • Et nous sommes là dans la voie des choses (𓁜𓁝). De plus les auteurs parlent de la "signification", et nous sommes en mode  ♡. 
    • "apparaît, au niveau où elle est d’abord appréhendée" : il s'agit ici de la représentation qu'en donne la sémiotique, c'est-à-dire en mode ♢.
  • (b) : Il s'agit ici de comparer "deux systèmes sémiotiques", nous suivons donc à présent l'axe des mots (♧𓁜𓁝♡); et les auteurs ont effectivement conscience de l'existence d'un second axe pour représenter la sémiotique; ce qui me rassure quant à ma propre démarche.
    Cependant, notre représentation, avec la notion d'orthogonalité , au niveau [#]♢ (pense aux extensions galoisiennes) fait ici défaut, conséquence du manque de structure de groupe en [⚤]. Voir ci-dessous commentaire (f).
  • (c) : Je tique un peu sur la "substance" du "contenu" à propos de sémantique:
    • La sémiotique est de niveau [⚤] et la substance comme le contenu sont de niveau [♻];
    • les auteurs ne distinguent pas les modes ♧ et ♡ (la substance des objets est en [♻] et celle du sens en [♻]);
    • Quoi qu'il en soit, la contradiction entre s1 et sest d'ordre d'une logique du 1e ordre (cohérent avec les logiques des modes ♧ et ♡).
  • (d) :  La contradiction en question exprime ici une attention selon l'axe (𓁜𓁝) (voir (a) ci-dessus). Cependant, si S̄, est "l'absence absolue de signification", alors il n'y a pas de différence entre S̄1 et S̄2 : il n'y a qu'un vide ∅, et une absence de paquebot équivaut à une absence de pâquerette... Les auteurs appliquent ici une logique propre à leur représentation, qui n'est pas celle de l'objet qu'ils analysent (toujours le manque du niveau [#]).
  • (e) : le schéma sémiotique est donc un graphe, en [⚤], au même titre que tout autre objet classifiant. A priori la logique qui s'y déploie est plus riche que celle du 1e ordre.
  • (f) : Le gros problème, c'est qu'il manque à cette représentation en [⚤], une structure de groupe de symétrie, et c'est un manque interne à la thèse présentée, dans la mesure où les auteurs se réfèrent au groupe de Klein et au groupe de Piaget.
  • (g) : "une relation d’homologation des contradictions." : j'attends avec impatience ce retour à la forme canonique de Lévi-Strauss qui m'a tant occupé sur ce blog !

Le 02/ 05/ 2025 :

- Avant d'entrer dans le vif du sujet, il serait peut-être bon de faire le point, non ?

-  Nous sommes :

  • au niveau [⚤] — celui du discret, de la logique et de l'objet classifiant — 
  • en [⚤]𓁜 (ou ♢𓁜, selon la voie des mots) — domaine de la syntaxe — pour représenter un mouvement :
    • entre ♧ — domaine du signe — : les "petits s"
    • et ♡ — domaine de la sémantique — : les "S majuscules"

I. 2. La structure des systèmes sémiotiques.

"(h) Si des considérations déductives rencontrent ainsi des descriptions inductives,...

(i) ... c’est parce que la structure élémentaire du sens organise en systèmes les univers sémantiques pris dans leur ensemble. En effet, chacun des contenus qu’elle définit peut, en tant qu’axe sémantique, en inclure d’autres, lesquels sont à leur tour organisés selon une structure isomorphe à la structure hiérarchique supérieure.

(j) Ainsi, la structure élémentaire articule de la même manière les sèmes et les instances systématiques constitutives des systèmes sémiotiques. Par exemple, les contenus Vie et Mort englobent tout l’univers sémantique de Bernanos : c’est S1 vs S2.

(k) Chacun s’articule en deux instances systématiques (définitions négative et positive) notées respectivement : s1 vs s2 ;  s̅2 vs 1. Elles s’articulent à leur tour en systèmes sémiques.

Je ne remercierais jamais assez la personne qui m'a guidé vers Greimas, car le regard que je porte à ce domaine tout nouveau pour moi de la sémiotique me permet, en retour, d'utiliser notre "entropologie" comme un couteau à huître.

- Tu m'as l'air bien content de toi ?

- Oui, heureux de retrouver dans l'approche des auteurs une intention commune, malgré des différences que je pointe comme des manques par rapport à notre représentation, mais l'aspiration est bel et bien la même, et c'est le plus important. C'est pourquoi je demande au spécialiste de la sémiotique qui passerait par là, de ne pas prendre mes commentaires comme des critiques, mais plutôt comme une tentative de dialogue.

Commentaires 3 :

  • (h) : Cette phrase appelle un développement qui révèle beaucoup de l'approche "structuraliste" des auteurs, et me rappelle cette critique que Derrida leur adressait : "vos structures ne rendent pas compte de leur genèse". (Note 2)

- Tu peux préciser.

- Il y a une faiblesse dans l'approche déductive, de l'auteur 𓂀 qui doit s'asseoir sur quelques axiomes de base pour déduire quoi que ce soit (en l'occurrence, l'idée d'un tout, en ([♻]𓁜)𓂀 et d'un vide en (𓁝[∅])𓂀 voir ci-dessus), pour représenter une démarche du Sujet 𓁜 comme purement inductive. Nous l'avons déjà commenté au fil du texte, mais là, nous le voyons en pleine lumière en prologue à toute la démarche.

  • (i) : il y a bien un souci de présenter, (comme pour notre entropologie), une structure fractale. Mais leur répétition porte sur l'inclusion ⊂ (i.e. : Sn ⊂ Sn-1 ⊂....⊂ S) avec une difficulté de taille : ⊂ est un concept de niveau [#] topologique et non logique au niveau [⚤] où se situe la sémiotique. Les auteurs parlent bien du "tout" S discuté [♻]𓁜 en mais oubliant son concept complémentaire : la partie, en 𓁝[#], fondamentalement différente de l'élément en [⚤]𓁜.
  • (j) : Là, je me heurte à une difficulté majeure : il se peut très bien que le schéma proposé par les auteurs puisse rendre effectivement compte de l'oeuvre de Bernanos, même si je pointe des incohérences dans sa structure.

- Tu peux préciser ?

- Je ne connais rien à l'oeuvre de Bernanos, mais je peux faire l'hypothèse assez vraisemblable, qu'il baigne dans le même univers que les auteurs de cette représentation de son oeuvre, dans la mesure où il penserait à la vie et à la mort en termes dialectique. (Note 3)

- Tu peux généraliser : puisque l'univers occidental est encore majoritairement néoplatonicien, cela suffit à expliquer le succès de ce carré sémiotique appliqué à la littérature, voire à des textes publicitaires...

Ceci dit il faut comprendre la différence entre "sèmes" (Note 4) et "instances systématiques constitutives des systèmes sémiotiques".

- Je comprends ceci :

  • Sur l'axe (𓁜𓁝) : le sème, exprimable en [⚤]𓁜 s'oppose à ce qu'il n'est pas, soit le vide en [∅];
  • Sur l'axe (♧𓁜𓁝♡) et en 𓁜: la relation entre S/S̄ s'exprime logiquement par une dualité s1/s2 avec s1= ¬s2; (principe du tiers exclu).(Note 5)
  • Les "instances systématiques constitutives" doivent a priori être des signes, en [⚤], dont les relations sont en mode syntaxique [⚤] (ou ♢𓁜, selon le point de vue).♡ ♢

Le carré sémiotique va nouer 4 éléments s1 ,s, s̅1,  s̅2.

- Attends une seconde : si j'ai bien compris,

  • Tu pars de S en ♡, pour comprendre son opposé comme "vide", soit S̄;
  • Que tu représentes en ♢ par S1, dont l'opposé serait S2;
  • Si je te suis bien, S2 est une représentation en ♢ du vide en ♡ ? Dans une descente S̄—♡♢—S2;
  • Mais à quoi correspondrait S̄dans la montée S2—♢♡—S̄2? En quoi S̄2 diffère-t-il de S̄ ? Le vide est vide, et S̄=S̄2=∅, non ?
s  →   s̅  =  s̅2 𓂀
    ↑   
s1 s 𓂀

- Je pense que les auteurs ont une approche booléenne, avec les connecteurs ⋂ ⋃ de niveau [#]; mais nous avons déjà critiqué cette approche dans nos commentaires du carré logique d'Aristote (voir ici). On peut juste dire que S2 est de l'ordre du potentiel, quand  s̅2 est de l'ordre du virtuel ainsi que  s̅. 

- À moins qu'ils aient en tête la forme canonique, avec la double inversion ? (Note 6)

- Oui, et là ce serait beaucoup plus intéressant. Il faudra y revenir en fin de parcours.

  • (k) : Là, c'est vraiment le point délicat de la structure, la proposition centrale des auteurs : l'inversion s1 vs s2 ;  s̅2 vs S̄1.  

Le 03/ 05/ 2025 :

- As usual, c'est en n'y pensant plus que les choses se mettent en place d'elles-mêmes. Sans doute que ma nature intrinsèquement fainéante, me pousse à rendre les choses le plus simple possible...

- Acouche !

- Reviens au carré logique (voir ici) que nous avons représenté ainsi :

𓁜   𓁝 (= ¬𓁜)  
A : ♡𓁜 ⇆Contraire E : 𓁝♡ propriété universelle
⇅Subalterne ↘↖contradictoire↙↗ ⇅Subalterne  
I : ♧𓁜 ⇆Subcontraire O : 𓁝♧ propriété élémentaire

Inverse les deux pôles de la première ligne pour retrouver le carré sémiotique, et ne garde que les postures du Sujet, ça nous donne ce schéma : 

𓁜 𓁝♡ 𓂀
   
𓁝♧ 𓁜 𓂀

Et tu retrouves une propriété dûe à la clôture de l'imaginaire en forme de ruban de Moébius (Note 7). Il s'agissait pour nous d'une évidence topologique ; les auteurs y arrivent par la seule voie logique. 

Maintenant que nous avons contextualisé ce carré sémiotique, il est temps de rentrer dans les détails de la construction :

Maintenant que nous avons conctextualisé ce carré sémiotique, il est temps de rentrer dans les détails de la construction.

"Définissons d’abord les propriétés formelles du modèle constitutionnel ; puis nous donnerons des exemples d’investissements.

  • Les termes du modèle : en prenant chacun des quatre termes comme point de départ, on peut obtenir les trois autres par deux opérations : en prenant le contradictoire et en prenant le contraire. Leur définition est formelle et antérieure à tout investissement.
  • Les relations :

    • (l) a) hiérarchique : une relation hyponymique s’établit entre s1, s2 et S ; une autre entre  s̅1,  s̅2 et S̄.
    • 
b) catégorielle :
      • (m) une relation de contradiction s’établit entre S et S̄ ; et, au niveau hiérarchiquement inférieur, entre s1 et  s̅1, entre s2 et  s̅2.
      • (n) une relation de «contraires» articule s1 et s2 d’une part, et 2 de l’autre. Dans les termes de Hjelmslev, cela peut être identifié comme la solidarité, ou la double présupposition. (Note 8)
        Note : Les deux opérations, celle qui consiste à prendre le contradictoire et celle qui consiste à prendre l’opposé, sont involutives :
        • l’opposé de l’opposé de s est s ;
        • le contradictoire du contradictoire de s est s.
      • (o) Une relation d’implication (ou de simple présupposition) s’établit entre s1 et  s̅2 d’une part, et s2 et  s̅1 d’autre part : 2 implique s1 (et non l’inverse) ; 1 implique s2 (et non l’inverse). En fait, s1 et s2 peuvent être définis négativement par 2 et 1 respectivement. Si l’on propose si ou s2, on implique en même temps la présence de 2 ou 1 respectivement. Dans le langage de la logique de classification, on peut dire que s1 est inclus dans 2, et s2 dans 1. Les deux termes de chaque relation d’inclusion peuvent être qualifiés de complémentaires." p. 90

- Comme tu peux t'en douter, dès que l'on développe de la logique pour produire du vocabulaire au niveau [⚤], je m'endors de suite...

- Encore un effort et après on remballe tout pour le week-end.

- OK, commentons donc :

  • (l) La relation hyponymique : c'est le passage direct ♧↓↑♡, avec une hiérarchie entre le signe et le sens, qu'il faudrait restituer dans le triptyque ♧ ♢ ♡ ; nous sommes ici dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡) ;
  • Les relations catégorielles : nous sommes ici dans la voie des choses (𓁜𓁝). Le terme "catégorie" associé à la définition de "relations", rappelle, bien entendu l'idée de "morphisme" en théorie des catégories".

Pour ce qui suit, je propose de voir la sémiotique comme une projection en [⚤] de notre représentation de l'Imaginaire en [#].

- En bref quelque chose qui rappellerait un "schéma" de Grothendieck [⚤][#]?

- Ne va pas si vite : pour l'instant, on retrouve pratiquement le carré logique, à une inversion près pour les relation "hyponymique" et :

  • (m) la relation de "contradiction" : 
S — ♡𓁜 ⇆contradiction 𓁝♡—  𓂀
⇅hyponymie   ⇅hyponymie  
s1 / s— ♧𓁜 ⇆contradiction 𓁝♧— s̅1 / 2 𓂀
  • (n) La relation de "contraire" est une identification, vue ex post [⚤]𓁜, soit :
    • ({s; s2} = {0; 1})[⚤]𓁜
    • ({s̅; s̅2} = {0; 1})[⚤]𓁜

- Quelle est la différence entre les deux opérations ?

- La posture du Sujet pour comprendre la dualité.

  • Pour parler du "contraire" de s, le Sujet reste en posture ex post 𓁜 : le contraire est "objectivé", identifiable;
  • Pour porter la "contradiction" à s, ou S, le Sujet peut rester ex ante 𓁝, sans définir ce que S ou s n'est pas.

Le fait que les deux opérations "contraire" et "contradiction" soient involutives indiquent que nous respectons le principe du tiers exclu.

- C'est discutable !

- Pour la contradiction, effectivement. Si, comme les auteurs l'ont exposé d'entrée de jeu, cf. (a), S̄ comme  s̅ renvoient au vide, tout ce qui en sort, de type ∅→ (ce qui est une expression non mathématique !) peut être n'importe quoi. Pour en parler plus clairement, il vaudrait mieux utiliser le langage catégorique, et surtout, repenser en termes d'identité est d'idempotence (voir ici) les liens d'hyponimie !

  • (o) La relation d'"implication" :

Il y a ici une notion d'injection et de surjection qui ne sont pas définies (théorie des Ensembles). Par ailleurs, il serait plus simple de parler en termes booléens (Note 9), et plus généralement d'adopter un point de vue en [#]. 

- D'autant plus que l'on s'occupe ici de "classification". Difficile d'en parler sans même le concept d'orthogonalité (les extensions de Galois)!

- Je ne te le fais pas dire ! 


Le 04/ 05/ 2025 :

- Avant de poursuivre, il est toujours bon de se relire, afin de voir si notre compréhension du texte s'améliore à force de s'y frotter.

- C'est le film "un jour sans fin" ton histoire.

- Disons que la structure Imaginaire dans laquelle s'inscrit ce carré sémiotique se décante au fil de mes lectures.

  • (1.1) La structure élémentaire de la signification :
    Il y a une difficulté tenant au fait que les auteurs ne distinguent pas entre :
    • (♧𓁜𓁝♡) La voie des mots, qui est proprement celle de la sémiotique, puisqu'elle a :
      • pour objet la syntaxe ♢ de toute représentation;
      • abstraction faite de l'intention du locuteur (qui se manifeste en ♡);
      • abstraction faite de son attention dans sa réalisation (qui se manifeste en ♧).
    • (𓁜𓁝) La voie des choses : où se développe le rapport du Sujet à l'objet, i.e.: 
      • La substance de la chose au niveau [♻];
      • Ce qui est dit de la chose au niveau [⚤].

- Tu nous rabâches ta leçon ?

- Non, c'est juste te rappeler d'où je commente cette présentation, que je vois comme le premier coup de pinceau du calligraphe Japonais jetant toute son énergie (Ki  気) dans son geste.(Note 10)

- Laisse là tes japonaiseries pour revenir au sujet.

- OK, il s'agit donc de revenir aux 3 premiers points (a), (b) & (c) dont l'enchaînement me semble un peu confus, faute de la distinction entre nos deux voies.

  • (a) : il est clair que les auteurs sont sur la voie (𓁜𓁝) en mode ♡;
  • (b) : "Tout système sémiotique peut, en outre, être opposé à un autre système qui lui est contraire : ainsi S1 vs S2.".
    C'est là que ça cloche : Les auteurs nous parlent de deux systèmes S1♡ ou S2♡ comme "contraires" en termes de logique en [⚤], faute de les comprendre au niveau [#] comme 2 occurrences distinctes (ou "orthogonales") S1⊥S2 d'une totalité S (i.e.: comme une suite d'extensions de ℚ dont le corps de clôture est ℂ). C'est comme opposer la voie du thé (Sadō 茶) à la voie du guerrier (Budō 武). Non, l'homme qui suit la voie du guerrier peut également participer à la cérémonie du thé, et être Taoïste (Dào 道 en Chinois);
  • (c) "Si l’on admet que l’axe sémantique S (substance du contenu) s’articule, au niveau de la forme du contenu, en deux sèmes contraires..."
    Nous sommes ici dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡) et l'articulation forme/ contenu n'est plus dans le passage [⚤][♻]; mais dans le passage ♧.
    Et là, ça coince vraiment :
    1. Il y a deux façons de voir la différence substance / forme, selon la voie suivie (même dans un Univers Platonicien):
      • Dans la voie (𓁜𓁝) : c'est la dualité : forme—[⚤]/[♻]—substance;
      • Dans la voie (♧𓁜𓁝♡) : c'est la dualité : signe—♧/♡—sens.
    2. En cherchant la syntaxe♢ du sens, les auteurs se positionnent "au-dessus" du mode sémantique ♡ pour en représenter la syntaxe en ♢,en posture ex post 𓁜 au-dessus de ladite sémantique, mais un tel lieu, qui transcende l'Imaginaire, est hors discours. (Note 11)
      Ce que toi ou moi pouvons dire de la sémantique en termes syntaxiques est conditionné par notre intention, soit des 𓁝choix de type 𓁝♡♢𓁜. Il y a ici un paradoxe (cf. Bertrand Russell) qui n'est pas pris en compte : construire une théorie sémiotique𓁜 résulte d'un 𓁝choix♡ qui s'inscrit dans l'univers Symbolique de l'auteur (𓁝♡)𓂀.

- Tu l'avais déjà relevé en commentant les points (h) & (i) de ce passage : 

"Si des considérations déductives rencontrent ainsi des descriptions inductives, c’est parce que la structure élémentaire du sens organise en systèmes les univers sémantiques pris dans leur ensemble."

- Oui, effectivement : d'où parles-tu camarade pour proposer une telle explication ? (Mon questionnement portant sur la posture des auteurs, et non sur le fond du sujet traité...)

- OK, je crois que nous avons tous compris, mais pourquoi revenir avec tant de force sur les prémisses de cette thèse ?

- Parce que si j'ai de plus en plus de mal à avancer dans ma lecture, c'est à cause d'une divergence de points de vue qui, dès l'exposé des arguments, laisse voir —de mon point de vue 𓂀Hari— des manques théoriques importants. En particulier la réduction d'une orthogonalité S1⊥S2 à une simple opposition S1=¬S2 me semble conduire à une construction bancale. 

- Mais ça marche !

- Ça marche dans la mesure où les auteurs des textes analysés, Occidentaux, partagent le même Univers néoplatonicien que nos sémioticiens, enchaînés côte à côteau fond d'une même caverne.

- Tu es injuste ! Nos auteurs veulent justement lutter contre un ethnocentrisme occidental, je cite la fin de l'intro :

"l’objectif théorique de cette étude est donc largement anthropologique, en opposition ouverte à la tradition suspecte de l’humanisme occidental qui présente la littérature comme un donné fondamental. Ainsi, le texte à lire, tout en illustrant une approche sémiotique possible des objets littéraires, remet en question en même temps le phénomène littéraire lui-même.

- Il faudrait demander à des Non-Occidentaux tels que Michiko Okano (voir ""Réduction du Ma 間 à une approche sémiotique") si le but est atteint, et j'ai bien peur que non...

- J'aimerais malgré tout aller au bout de cette présentation.


Le 05/ 05/ 2025 :

- Pour avancer il faudrait d'abord "comprendre" les relations définies par ce carré sémiotique dans notre propre Univers.

- Se les approprier en quelque sorte ?

- Oui, sinon leur manipulation restera un pur exercice de virtuosité algébrique, ce dont j'ai horreur.

  • Hyponimie : voie (♧𓁜𓁝♡) : Nous sommes dans le mouvement ♡⇅♧, l'idée qui vient est celle de foncteur. C'est dire qu'il y a une distinction très importante à faire entre  et  (ou foncteur et foncteur adjoint) qui tient à la différence entre identité et idempotence. (voir ici)
  • Contradiction : voie (𓁜𓁝) :
    • En mode sémantique ♡, et d'après ce que nous avons vu hier, il s'agit d'un choix entre S1 et S2, appartenant à S. (équivalent du choix d'une structure algébrique). Le terme "contradiction" indique que ce "choix" est réduit à une "alternative".
    • En mode objectif ♧, il s'agit de l'opposition entre les postures 𓁜 et 𓁝 :
      • s est vu ex post s𓁜 ;
      • s̅ est vu ex ante 𓁝s̅.
  • Contraire :  voie (𓁜𓁝) :
    • En mode objectif ♧, il s'agit de repérer les dualités de signes à l'aide de l'objet discriminant de la théorie des Ensembles {0 ;1}. C'est le repérage fondamental ou dichotomique de Lévi-Strauss.;
  • Implication : voie (𓁜𓁝) :  nous sommes a priori en [#], et il s'agit de l'algèbre de Boole :
    • 2 implique s1 : <=> s1 appartient au complémentaire de s2 ;
    • 2 implique s1 : <=> s2 appartient au complémentaire de s1 ;
      mais comme la sémiotique se limite à l'objet discriminant {0 ;1} en [⚤], s̅1 ;& s̅2 ; sont respectivement les complémentaires de s1 et s2.

- Autrement dit s̅1 =¬ s1  et s̅2 =¬s?

- Oui, en toute logique.

- Mais quelle est l'intérêt de cette distinction entre  s̅ et ¬ s ?

- J'ai dans l'idée que les auteurs tentent de réduire la forme canonique de Lévi-Strauss, à une représentation logique au niveau [⚤], qui est leur unique outil sémiotique. Mais comme tu peux le constater, ils ont beau serrer les joints de leur tuyauterie au maximum, ça fuit de toute part.

  • Ça fuit parce qu'ils n'intègrent pas la genèse de leur discours en mode ♢, dans leur carré sémiotique liant les modes  ♧ & ♡;
  • Ça fuit parce qu'ils corsètent leur représentation au niveau [⚤], quand il faudrait au minimum passer au niveau [#] pour représenter les choix du Sujet en mode ♡ ou la logique Booléenne en mode ♧.

Le développement de la sémiotique est à ce titre un cas d'école qui illustre parfaitement la nécessité de muer pour passer d'une épistémè néoplatonicienne à autre chose. (voir "Qui a tué Platon?").

- Soit, il y a des trous dans la raquette, mais tu faisais le rapprochement avec la forme canonique ? (Note 6)

- Tu as raison, et c'est l'essentiel. Je crois que les auteurs cherchent à représenter le mouvement
[α]𓁜𓁝[β][α]𓁜𓁝[β][α]𓁜𓁝[β], c.-à-d. en langage sémiotique : s1 s̅1s2.

- Soit plus clair.

- Reviens à notre potière jalouse. 

  • [α]𓁜𓁝[β] : posture ex post du constat ou trauma du Réel [∃]𓁜 : la femme dont le totem est engoulevent fait de la poterie, etc., voir les détails dans les articles que j'y consacre;
  • [α]𓁜𓁝[β] : posture ex ante de l'interrogation, face au vide 𓁝[∅]. Et la solution nécessite un "passage à vide", en l'occurrence la mort d'Engoulevent, l'épouse du dieu Lune. Le mythe est l'expression littérale consacrant le retournement final 𓁝𓁜 :
  • [α]𓁜𓁝[β] : posture ex post : je sais pourquoi la femme peut être potière.

Lorsque tu constates que  s̅ =¬ s, ce n'est que la trace logique en [⚤]♧ d'un processus, qui trouve sa source en [♻].

- Soit, merci pour la récapitulation, et si tu avançais ?

"Les dimensions : Par leurs définitions respectives, les termes sémiotiques sont groupés par paires en six dimensions systématiques. On peut distinguer :

  • (p) deux axes, S et S̄. Leur relation est celle de la contradiction.
    • S peut être appelé l’axe du complexe: il englobe s1 et s2.
    • est l’axe des contradictoires 1 et  s̅2 (de s2 et s1) ; il est donc l’axe neutre par rapport à s1 et s2, car il peut être défini par : ¬s1 ni ¬s2.(i.e.: "neither s1 nor s2")
  • (q) deux schémas :
    • s+ s̅1 définissent le schéma 1 ;
    • s+ s̅2 définissent le schéma 2.

      Chacun des schémas est formé par la relation de contradiction.
  • (r) deux déictiques :
    • le premier est défini par s1 et le terme qu’il implique : s̅2 ;
    • le second par s2 et le terme qu’il implique : s̅1." "
relations dimensions structures sémiotiques
contraire axe S
axe S̄
s+ s2
+ s̅2
contradiction schéma 1 (complexe)
schéma 2 (neutre)
s+ s̅1
s+ s̅2
implication simple deixis 1
deixis 2
s+ s̅2
s+ s̅1

On peut prévoir les relations entre les différentes dimensions systémiques.
Les deux axes, formés par des relations de contraires, sont eux-mêmes dans une relation de contradiction.
Les deux schémas, définis par des relations de contradiction, sont eux-mêmes dans une relation d’opposition.
Nous proposons d’appeler la double présupposition des deux schémas «sémiosis». Nous réservons pour une étude ultérieure la question de savoir si cette double présupposition correspond à celle du contenu linguistique et de l’expression, considérés comme les deux schémas d’un même modèle."
p. 90

- C'est à partir de là que nos virtuoses vont nous jouer du violon. À toi de remettre tout ceci en perspective.

Commentaires 4 :

- Pas de panique et procédons avec ordre et méthode. J'ai déjà un problème de vocabulaire :

  • Pourquoi attribuer une "dimension" distincte à chacun des 6 objets évoqués ? C'est perturbant plus qu'autre chose puisque les auteurs se limitent à un discours logique, d'éléments discontinus dans un univers Ensembliste en [⚤] ?
  • Comment définir un "axe" en [⚤]? Pour définir un axe il faudrait au minimum définir un mouvement (rotation ou translation), comme pour un automorphisme •⟲ ou un morphisme •→• en théorie des Catégories en [⚤],voire passer au niveau [#]. 

- Nous l'avons déjà compris, mais tâche au moins de comprendre sinon la lettre, du moins l'esprit du texte.

- Pas facile : il y a plus de cailloux que de lentilles dans le plat qu'on nous sert; mais puisque le tableau met en scène des relations, je tente le coup de force suivant, en repérant chaque colonne du tableau par un mode particulier :

Syntaxe    Sémantique  ♡ Signes 
relations dimensions structures sémiotiques
contraire axe S
axe S̄
s+ s2
+ s̅2
contradiction schéma 1 (complexe)
schéma 2 (neutre)
s+ s̅1
s+ s̅2
implication simple deixis 1
deixis 2
s+ s̅2
s+ s̅1

J'ai apposé l'étiquette ♧ aux structures sémiotiques dans la mesure où j'ai considéré ces dernières comme des produits ou objets effectivement observables. Nous nous intéressons aux projections de la deuxième colonne sur la troisième : ♡ , à l'aide de trois règles syntaxiques ♢ (contraire/ contradiction/ implication).

Cette mise en perspective me laisse supposer que le terme "dimension" n'est pas une référence au domaine mathématique, mais évoque plutôt quelque chose d'élevé, pas forcément bien défini, bref de l'ordre du "virtuel", ce qui n'a rien de choquant en mode ♡. Seulement, le virtuel ne se laisse pas facilement enfermer dans les mailles de la logique.

- Précise un peu ?

(p) Deux axes S et S̄ :

- Portons-nous en mode ♡, dans un simple Univers Platonicien ([1][⚤][♻][1]). À la réflexion, je te propose ceci :

  1. Sur la voie des choses (𓁜𓁝) :
    • S est vu ex post en sa totalité en [♻]𓁜⇆𓁝[1];
    • S̄ son complément est vu ex ante : [♻]𓁜⇆𓁝[1].
  2. Dans le passage [⚤][♻] : les parties de S que sont S et S̄ ne suivent pas exactement le même chemin :
    • Pour représenter S , nous avons : [⚤]𓁜[⚤]𓁜𓁝[♻][♻]𓁜 ;
    • Pour représenter  S̄, nous avons un aller-retour supplémentaire en début de parcours :
S𓁜 ou S1 [♻]𓁜𓁝[∅] [♻]𓁜𓁝[∅] 𓁝S̄
S̄𓁜 ou S2 [♻]𓁜𓁝[∅]

Le 06/ 05/ 2025 :

- Mais quel imbécile je fais !

- Encore un eurêka matinal ?

- Presque, car c'est en me couchant hier soir, que le cross cap s'est imposé à moi, et en particulier le mouvement suivant :

1 2

J'ai marqué en bleu mon erreur d'hier, pour en garder la mémoire. Encore une fois, je ne me suis pas fait confiance et j'ai utilisé mes glyphes pour illustrer mon propos au lieu de me laisser guider par leur syntaxe.

Reprenons :

Dans le passage [⚤][♻] : les parties de S que sont S et S̄ ne suivent pas exactement le même chemin :

  • en mode  ♡, en dans la voie (𓁜𓁝) :
    • Pour représenter S , nous avons : [⚤]𓁜[⚤]𓁜𓁝[♻][♻]𓁜⇆𓁝[∅] ;
    • Ce qui n'est pas S, noté S̄ est appréhendé ex ante : [♻]𓁜⇆𓁝[∅];
    • Le pas suivant consiste à passer de [∅] à [∃]; i.e. 𓁝𓁜; c'est ici la double inversion du mythe : il faut traverser la mort 𓁝[∅] pour que l'objet existe [∃]𓁜.
  • Pour se retrouver en mode ♧ :
    • dans la voie  (𓁜𓁝) on identifie ce vide dans le retournement [∃]𓁜𓁝[⚤] :
      • en posture ex ante, autrement dit c'est notre s̅2;
      • en posture ex post; on arrive à s2𓁝[⚤][⚤]𓁜 :
    • et nous progressons dans la voie (♧𓁜𓁝♡) de la sémiotique, pour en discuter entre nous;
      • en bout de parcours i.e.  ♧𓁜𓁝 nous donnons sens à s2 en [⚤]𓁜;
      • qui devient S̄ en 𓁝[⚤]

- Il faudra en faire une petite vidéo pour mieux appréhender les mouvements.

- Je ne peux pas tout faire en même temps, mais oui, il faudrait revenir à Blender un de ces jours. En attendant, je te propose un storyboard de notre histoire : "Quand S rencontre S̄".

L'histoire de S

S1⊂S 𓁝[⚤] [⚤]𓁜𓁝[♻][♻]𓁜 S
choix     
s1  [⚤]𓁜 𓁝[⚤] 1

L'histoire de S̄ :

S   S2 S2⊂S
[♻]𓁜 𓁝[∅]   [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
    choix 
  [∃]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜
      2 s2

- Je ne situe pas bien S1?

- Après que le Sujet ait acquis le concept S2, comme partie vide de S, alors Sdésigne la partie non vide de S, en termes d'une logique [⚤] propre au mode sémantique ♡. La liberté du Sujet est dans le choix entre  Sou S2 pour s'exprimer en [⚤] par les signes qui en découlent : s/ s̅/ s/ s̅2.

Ouf ! je pense que cette fois nous pouvons revenir au texte.

- Pas facile de retrouver le vocabulaire de la sémiotique à partir de ton film. Comment comprendre :

  • "S peut être appelé l’axe du complexe: il englobe s1 et s2."

- Difficile effectivement. Je ne vois pas trop comment le concept sémantique S pourrait "contenir" des signes s1 et s2.

- Peut-être dans le sens où le chêne est en puissance dans le gland?

- Je retiens l'explication, mais quid du "complexe" ?

- Garde la même image : le sens est Un et donne naissance un foisonnement de feuilles à l'extrémité de l'arbre.

- Sans donc; surtout dans un Univers néoplatonicien, tournant autour de la dualité entre le Un et le multiple. Il faudrait l'avis de sémioticiens pour nous éclairer sur ce point. Pour faire simple, je te propose de représenter l'axe en question par celui-ci : ♡♧.

- Et pour la suite :

  • est l’axe des contradictoires 1 et  s̅2 (de s2 et s1) ; il est donc l’axe neutre par rapport à s1 et s2, car il peut être défini par : s1 ou s2?

- Nous restons ici en mode ♧, à discuter des passages entre nos 4 représentants de S. Mettons en correspondance la genèse, que nous venons de filmer au ralenti, de ces 4 termes pour tenter d'y voir clair :

      s1   1
schéma 1      [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
schéma 2 𓁝[⚤] [⚤]𓁜    
  2   s2    

J'avoue être incapable de comprendre la nature de cet "axe neutre"... J'avance de plus en plus péniblement dans cette lecture.

- En [⚤], tu as la logique du 1e ordre, d'ailleurs formellement revendiquée par les auteurs —cf. (n)—, et les 2 éléments s1 & s2 forment un ensemble E = {s1; s2} dont l'ensemble des parties P(E) ne compte que 4 éléments :

  • L'élément vide {∅}
  • Chaque élément {s1} et {s2}
  • Le tout {s1; s2} qui est ici noté s1+s2, renvoie à S;

Dans ce contexte s̅+ s̅2 ne peut désigner que {∅}.

Ce qui donnerait :

  • s1+s2 : c'est la représentation vue de [⚤], de S vu comme un "tout" en [♻]𓁜, associé à son complément vide S̄ vu de 𓁝[∅]. L'expression s1+s2 exprime cette totalité, retour à Parménide : "ce qui est est".
  • + s̅2 : restons chez Parménide avec "ce qui n'est pas, n'est pas" :

(q) Deux schémas :

  • s+ s̅1 définissent le schéma 1 
  • s+ s̅2 définissent le schéma 2


Il n'y a pas de difficulté à identifier ces schémas comme des retournements du Sujet autour de 𓁝[⚤]𓁜, voir le schéma ci-dessus.

(r) Deux déictiques : (Note 12)

- Là, nous sommes directement concernés, dans la mesure où nous nous préoccupons de situer les concepts dans leur environnement Imaginaire.

  • le premier est défini par s1 et le terme qu’il implique : s̅2 ;

Notre topologie est homologue de 2 : c'est le champ vide permettant de représenter ce qui est s1 et ce qui n'est pas s2.

- Ça me fait penser au "Ma"  間, non ?

- C'est une bonne discussion philosophique en perspective ! 

Dans le sens où le Ma 間 engendre l'espace et le temps [時間][空間][間]𓁜 (Note 10), nous avons de façon analogue un cheminement  𓁝2s1𓁜.

  • le second par s2 et le terme qu’il implique : s̅1.

Nous le retrouvons directement sur le schéma-dessous qui indique un retournement s2𓁜𓁝1. :

      s2   1
déictique 1      [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
déictique 2 𓁝[⚤] [⚤]𓁜    
  2   s1    

- Es-tu rassuré d'avoir pu caser ce carré sémiotique dans ta topologie de l'Imaginaire ?

- Il m'aura fallu pratiquement une semaine pour faire entrer le tenon dans la mortaise, à grands coups de ciseaux, mais oui, ça se cale à peu près.

L'exercice n'a pas été vain car il m'a permis de jeter un regard neuf sur mon propre travail.

- Vas-tu poursuivre ?

- C'est tout un univers qui s'offre à nous, mais il faut faire des choix : je dois vraiment retourner chez Grothendieck, car son terrain de jeu est beaucoup plus large, avec des mouvements de pensées qui ne sont pas appréhendés par la sémiotique.

- Tout ceci va se décanter en attendant...

- Amen

Hari

Note 1:

En développant : il s'agit ici d'un "tout signifiant" qui forme un univers particulier choisit parmi d'autre, virtuels, c.-à-d. dans le mouvement ([♻]𓁜⇆𓁝[∅])([♻]𓁜⇆𓁝[∅]).

Ensuite il faudra choisir ce qu'il faut en dire :

  𓁝𓁜 [⚤]𓁜[⚤]𓁜𓁝[♻][♻]𓁜
   
[∃] 𓁝♧𓁜  

Avec la posture ex post finale [∃]𓁜 en question.

Note 2 :

C'est une remarque faite lors du colloque de Cerisy "Genèse et structure" de 1959. Les actes du colloque publiés en 1965 sont rédigés par Maurice de Gandillac, Lucien Goldmann et Jean Piaget.

Derrida parle en fait plus généralement de la phénoménologie :

«Husserl tente donc sans cesse de concilier l’exigence structuraliste qui conduit à la description compréhensive d’une totalité, d’une forme ou d’une fonction organisée selon une légalité interne et dans laquelle les éléments n’ont de sens que dans la solidarité de leur corrélation ou de leur opposition, avec l’exigence génésique, c’est-à-dire la requête d’origine et du fondement de la structure. On pourrait montrer pourtant que le projet phénoménologique lui-même est issu d’un échec de cette tentative{114}.
{114}(Derrida, Genèse et structure et la phénoménologie, 1973), p. 233.»
Extrait de L'Homme Quantique.

Derrida que nous retrouvons de temps. à baure au fil de ce blog :

Note 3 :

Pour me rassurer un peu sur ce point, passage par Perplexity :

  • — Q "Présentation très rapide de l’oeuvre de Bernanos"
  • — 🤖:  Georges Bernanos (1888-1948) est un écrivain français majeur du XXe siècle, connu pour ses romans, essais et pièces de théâtre où il explore la lutte entre le bien et le mal, la spiritualité, le doute et la grâce. Son œuvre la plus célèbre, Sous le soleil de Satan (1926), met en scène le combat spirituel d’un prêtre tourmenté, thème que l’on retrouve également dans Journal d’un curé de campagne (1936), où un jeune curé fait face à la souffrance et à l’échec dans sa paroisse, tout en découvrant la grâce. Bernanos s’est aussi illustré comme pamphlétaire, notamment avec Les Grands Cimetières sous la lune (1938), dénonçant la violence de la guerre civile espagnole et la passivité des sociétés devant le mal. Il est l’auteur du scénario des Dialogues des carmélites (1952), pièce posthume qui interroge la peur, le sacrifice et la foi durant la Révolution française. L’œuvre de Bernanos se distingue par une écriture intense, une réflexion profonde sur la condition humaine et une exigence morale intransigeante, héritière de Dostoïevski et marquée par une quête du sacré."

Pour les sources, suivre le lien.

Compte tenu du fait que Bernanos est croyant, et Catholique, nous sommes dans un univers Platonicien, avec l'Un en place d'objet initial : [1].

On peut donc voir :

  • la dualité élémentaire : bien / mal <=> bien = ¬ mal
  • La spiritualité, le doute : en ([♻]𓁜⇆𓁝[1])𓂀Bernanos
  • La grâce : [♻]𓁜𓁝[1]
  • La souffrance : [♻]𓁜𓁝[1] (automatisme de répétition)
  • La quête du sacré(𓁝Bernanos[1])𓂀Bernanos

Si cette présentation ne trahit pas Bernanos, il n'est effectivement pas nécessaire de développer le niveau Imaginaire [#] pour en rendre compte.

Note 4 :

Là encore je manque de culture, et donc, retour à Perplexity :

  • — Q : En sémiotique qu’est-ce qu’un «sème» ?
  • — 🤖 : suive le lien.

La réponse me semble un peu confuse, faute de distinguer entre les modes ♧ (désigne) et ♡ (la sémantique).

Si j'en reste à l'exemple de la chaise et du fauteuil :

"Pour illustrer ce concept, prenons l’exemple classique de l’opposition entre “chaise” et “fauteuil”. L’analyse sémique montre que le sémème “chaise” (composé des sèmes: avec dossier, sur pieds, pour une seule personne, pour s’asseoir) se distingue du “fauteuil” par l’ajout d’un sème supplémentaire: “avec bras”."

Il semble bien que le "sème" soit un "atome de sens", donc en mode ♡, identifiable comme "élément", donc en [⚤] (ou ♡ dans la voie des mots).

Note 5 :

- J'insiste un peu lourdement, mais pour rappel :

  • En [⚤]𓁜, et la notion de groupe :
    • la logique ne respecte pas le tiers exclu (l'élément neutre);
    • respecte le principe de non contradiction;
  • En [#]𓁜 et la construction homologique :
    • la logique respecte le tiers exclu;
    • ne respecte pas la non-contradiction.

En sémiotique, j'ai l'impression que la logique utilisée change en fonction de la voie suivie (𓁜𓁝)/(♧𓁜𓁝♡); à vérifier en fin de parcours.

Note 6 :

Voir le dernier article à ce sujet :

Notes 7 :

Pour faire court :

Sur le ruban Imaginaire primitif : ([∃][⚤]𓁜⇅𓁝[#]𓁜⊥𓁝[♻]𓁜⇆𓁝[∅]), si le Sujet veut outrepasser le niveau 𓁝[∅] pour se retrouver en [∃]𓁜, alors il faut rabouter la limite Imaginaire [∅] au revers de l'objet final [∃]. 

Approche philosophique :

Nous sommes ici dans un Univers néoplatonicien :

  • L'objet initial ou principe Unitaire 𓁝[1], se boucle sur le [1]𓁜, objet de la répétition du même (les abeilles de Socrate);
  • En l'absence du niveau [#], les 2 niveaux [⚤] et [♻] sont au revers l'un de l'autre (soit localement les faces ♧ & ♡);
  • Le passage direct, à travers la surface du Ruban, s'accompagne d'un changement de posture 𓁜⇆𓁝.

Dans le champ sémiotique :

Il n'y a pas de distinction entre les deux niveaux [⚤] & [♻] : l'attention des auteurs se porte sur la  syntaxe, au seul niveau [⚤], dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡), mais l'inversion demeure et porte ici sur les modes ♧ & ♡.

Note 8 :

🤖: Remarques sur la terminologie :

  • Solidarité chez Hjelmslev désigne la relation de dépendance mutuelle ou de présupposition réciproque entre deux termes linguistiques, typiquement entre la forme de l’expression et la forme du contenu dans le signe linguistique.
  • La double présupposition fait référence au fait que ni l’expression ni le contenu ne peuvent exister comme entités linguistiques sans l’autre ; ils sont solidaires au sein du signe.

Note 9 :

Il existe un lien profond entre l'algèbre de Boole et la topologie : (voir ici)

🤖: (théorème de Stone) : Il existe un lien profond entre l’algèbre de Boole et la topologie via le théorème de représentation de Stone. Ce théorème établit une équivalence entre la catégorie des algèbres de Boole et celle des espaces de Stone (espaces topologiques compacts, totalement discontinus).

Note 10 :

- En cherchant à exprimer l'importance des prémices dans la structuration d'un domaine de recherches, ici la sémiotique, j'ai pensé à cette attaque du calligraphe si importante qu'elle détermine tout la production de l'artiste. Par curiosité, j'ai cherché à savoir s'il y avait un kanji spécifique pour en parler. A priori non, mais dans ma recherche, je tombe sur le terme  Shodō (sho (書) signifie «écrire», dō (道) signifie «la voie»).

- Tu devrais utiliser ce terme "Shodō" pour parler de la voie (♧𓁜𓁝♡)... Et pour la voie des choses ?

- Tentons d'y réfléchir. Le Dō Japonais me renvoie au sens Chinois du «Tao» (道, dào), qui m'inspire beaucoup, et je trouve très intéressante cette subtile différence entre l'esprit Chinois du Tao, et les déclinaisons qu'en font les Japonais en voies particulières : 

  • — Q : Quelles sont les principales «voies» au Japon (comme shako, judo) etc ?
  • — 🤖 : suivre le lien

Cette déclinaison du Tao 道 Chinois au niveau [♻] en autant de "voies" orthogonales entre elles  au niveau [#] me semble très élégamment transcrite par le rappel du Kanji 道 :

  • Budō (武) la voie du guerrier;
  • Sadō (茶) (ou Chadō) la voie du thé;
  • Kadō (華) la voie des fleurs;
  • Shodō (書) : la voie de la calligraphie.

- Tu avais déjà beaucoup cogité autour du kanji Ma 間. 

- Oui : la bande Imaginaire :
([∃][⚤]𓁜⇅𓁝[#]𓁜⊥𓁝[♻]𓁜⇆𓁝[∅]) s'exprime particulièrement bien en Japonais :
([∃]𓁜⇅𓁝[時間]𓁜⇅𓁝[空間]𓁜⊥𓁝[間]𓁜⇆𓁝[無]), avec là encore les concepts de temps () et d'espace (空) forgés à partir du Ma () à l'ère Meiji, le Mu 無 renvoyant à notre concept vide ∅.

En écrivant ceci, me saute aux yeux cette différence entre le Tao Chinois 道 et le Ma 間 Japonais, d'où ce parallèle qui me vient d'instinct :

  • La voie des "mots" (♧𓁜𓁝♡) <=> "Tao" ou "Dō" 
  • La voie des "choses" (𓁜𓁝) <=> "Ma"  

J'aimerais beaucoup discuter avec des Orientalistes de cette idée d'une orthogonalité entre des pensées qui se développeraient selon deux axes.

Nota : trop drôle, en recherchant sur le blog mes articles autour du Ma, je tombe sur celui-ci :

À la relecture je trouve qu'il entre en résonance avec mes préoccupations actuelles, jusqu'à ma légitimité à parler de sémiotique, ou de tout autre chose d'ailleurs !

Et je pense qu'il faudra prolonger la réflexion dans un autre article à venir !

Note 11 :

- Ce n'est pas le lieu d'y revenir pour la énième fois, mais il s'agit du lien entre la consistance du discours, et sa nécessaire incomplétude, cf. Gödel.

Une théorie sémantique (un discours) qui prétendrait rendre compte de tout discours est par nature inconsistante.

Note 12 :

J'avoue que le terme ne m'est pas très familier. Retour à Perplexity :

  • — Q : "En sémiotique, définition du terme "déictique"?
  • — 🤖 : En sémiotique, le terme déictique désigne un mot ou un élément du discours qui ne prend son sens qu’en référence à la situation d’énonciation, c’est-à-dire au contexte dans lequel il est utilisé (qui parle, à qui, où, quand). Les déictiques servent à «montrer» ou à désigner des éléments comme le locuteur, l’interlocuteur, le lieu, le moment, ou d’autres circonstances spécifiques à l’acte de communication.
  • Exemples courants de déictiques : «je», «tu», «ici», «maintenant», «ce», «cela», «aujourd’hui», etc..
  • En résumé, un déictique est un terme dont la signification dépend du contexte immédiat de l’énonciation et qui permet de situer le discours dans l’espace, le temps, ou par rapport aux participants de l’échange". pour les références, suivre le lien ici
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