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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Ordinateurs et psychisme

Ordinateurs et psychisme

Suite à mon dernier article, l'idée suivante m'est venue: un ordinateur classique (type machine de Turing) fonctionne comme notre Imaginaire conscient, et un ordinateur quantique, comme notre inconscient.

La cause de ce rapprochement est facile à retrouver: le fonctionnement séquenciel d'un PC est rythmé par une horloge interne, caractérisée par sa "fréquence de fonctionnement", or je tourne depuis quelque temps autour de l'idée que toute prise de conscience, au sein de notre Imaginaire, est en soi un "mouvement", avec, par nécessité un repérage du temps (vu lui aussi comme une fréquence).

Le deuxième terme de la comparaison, lui aussi, est assez évident. Notre inconscient se caractérise par la disparition de l'arborescence Imaginaire, qui s'aplatit faute d'un repérage temporel; ce que l'on peut rapprocher de l'état intriqué des composants (les Qubits) d'un ordinateur quantique etc... Vous voyez qu'il y a là matière à faire un livre d'épaisseur conséquente.

Ceci afin d'illustrer en quoi les développements les plus récents de la technique sont nos meilleurs outils pour creuser jusqu'aux fondements les plus intimes de nos processus psychiques; en quoi la science moderne est le meilleur outil de l'archéologue Foucault. Puis, regardant sur le net, pour avoir une idée un peu plus précise de ce que l'on entend par "calcul quantique", je découvre quelques articles sur le "calcul adiabatique", qui me semble d'un intérêt bien supérieur à mon intention première.

Revenons un instant sur le concept d'"inconscient". Dire qu'il est totalement plat, sans aucune possibilité d'évoluer ne peut être tout à fait vrai: il faut bien que je puisse modifier celui-ci pour que mes états conscients changent de registre. Revenons à ce qui a été dit des passages d'un niveau Imaginaire à l'autre Ik <=> Ik+1:

  • Le passage Ik => Ik+1 est lent;
  • Le passage Ik+1 => Ik est rapide, il a la caractéristique d'une décharge.

Nous avons discuté de ceci dans "L'Homme Quantique" au chapitre catastrophes et hystérésis, en rappelant le cas de l'épinoche évoqué par Lacan. Son comportement immédiat devant un intrus (niveau Ik) est conditionné à un niveau supérieur (Ik+1) qui peut présenter un décalage du à son inertie, pour s'adapter à la situation.

Les éléments de discours que nous avons mis en place ne nous permettent pas une analyse très fine de ce passage; où le statut de l'acteur oscille entre un état ex-post (le niveau Ik+1 est stable et détermine les potentialités du niveau Ik) et un état ex-ante (le niveau Ik est dans l'attente d'une réponse du niveau Ik+1). Mais qu'en est-il de ce point de bascule, dans l'instant où l'état Ik+1 est encore indiscernable, vu de Ik; un état dans les limbes de la conscience?

C'est précisément sur ce moment très particulier d'éveil à la conscience, qui forme le point de capiton liant nos deux niveaux Imaginaires en contact que le "théorème adiabétique" peut nous éclairer. En effet, si son expression mathématique est compliquée, sa signification, en revanche est très intuitive: un système quantique soumis à des conditions externes de modification graduelle peut adapter sa forme fonctionnelle, alors que dans le cas de modifications rapides, l'adaptation n'a pas le temps de se produire et par conséquent la densité de probabilité reste inchangée.

Ce que l'on peut traduire de la façon suivante: soit un sujet (Im) dans une disposition d'esprit inconsciente an niveau Ik+1 donnée; avec Im < Ik+1 (le Sujet est par définition en position ex-ante, et Ik+1, son Imaginaire inconscient, dans un état "intriqué" donné).

Alors, si le contact Ik => Ik+1 est "suffisamment lent" (et cette condition temporelle marque à elle seule que l'on est alors dans un état conscient, avec Im > Ik), alors l'état de Ik+1 peut évoluer. C'est là que s'articule l'évolution inconsciente du Sujet, à la limite de sa perception du temps, comme du mouvement, ce que l'on pourrait appeler son "éveil à la conscience".

Par contre, si le choc Ik => Ik+1 est trop brutal, il ne peut y avoir de modification de l'état de Ik+1. Processus qui pourrait être l'amorce d'une subversion de l'Imaginaire par le Réel: face à une agression, l'Imaginaire se dé-structure (i.e.: mouvement diachronique descendant figeant les niveaux inconscients au fur et à mesure de la perte des repères temporels qui leurs sont attachés, comme un château de cartes s'écroulant sur lui-même). C'est la genèse d'un choc traumatique.

Voilà, je viens de tomber sur çà, j'en suis interpelé, signe que le choc n'était pas trop violent, sans doute, mais qu'il me faudra digérer.

Ordinateurs et psychisme

Bizarrement, ceci me fait penser à la façon de faire cuire une grenouille vivante: il faut la mettre dans une casserole d'eau et faire chauffer très lentement: elle s'habitue et reste jusqu'à sa mort. Si par contre vous l'ébouillantez d'un coup, elle se sauve. Et bien ce théorème adiabatique nous dit exactement le contraire!

A qui se fier?

Hari

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