17 Mai 2025
Le 17/ 05/ 2025 : (Suite de "Isaac Asimov — Le fantasme d'une psycho-histoire")
- Supposons que le cross-cap soit un modèle universel, une structure élémentaire qui puisse, potentiellement représenter toute interaction d'un Humain dans le Monde. Au-delà des aspects étiques, et psychologiques qu'une telle proposition soulève, il faudrait résoudre quelques points techniques dans différents domaines.
- Par exemple ?
- Nous en avons parlé dans le dernier article.
- En fait, rien de bien neuf : c'est le champ que tu balaies sur ce blog depuis 20 ans...
- Disons que cela se précise, mais je ne voudrais pas refaire les mêmes erreurs qu'avec la "structure absolue" d'Abellio. Je suis assez confiant quant aux points 2/; 3/ & 4/ : il s'agit de creuser un peu pour trouver les points d'assise des fondations.
- OK, il s'agit donc de faire le raccord entre les points 1/ & 5/ ?
1/ La cohérence du discours entropologique :
- Oui, et déjà, comment justifier tous les développements que j'ai pu faire à partir du bouclage Imaginaire en forme de tore depuis 2 ans ? (voir "Comment faire tourner Suzanne dans sa cage ?")
voie des mots (♧𓁝𓁜♡) | voie des choses (☯𓁝𓁜☯) | |
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- Non, je ne suis pas d'accord : tu peux choisir de boucler ce tore de 2 façons différentes, et la piste parcourue par Suzanne est soit la voie des mots, soit celle des choses.
De ce point de vue, passer d'une voie à l'autre consisterait à "projeter" notre cross-cap en un tore bouclé dans un sens ou dans l'autre... Le passage d'un modèle à l'autre correspondant au passage de la ligne de pincement du cross-cap.
- Admettons : ce changement étant un choix de l'auteur (tore)𓂀Hari, passer au cross-cap, serait comme reculer d'un pas dans la représentation :
(𓁝𓁜Hari)𓂀Hari ....
- Te voilà rassuré ?
2/ & 3/ de la neurologie à la forme canonique :
- Un peu, car du même coup, ça nous recentre sur le point principal : qu'est-ce qu'un choix ?
- Il faudrait faire le joint avec la forme canonique...
- Et la prise de conscience façon JP Changeux... Tentons ceci :
Ceci dit je ne saurais guère aller plus loin car je ne sais pas grand-chose des processus neurologiques...
- Prends un processus "élémentaire", comme la reconnaissance des lettres de l'alphabet (Note 1). J'ai en tête cette idée que le rapprochement percept/ concept se traduit par une baisse d'activité dans les synapses de la zone corticale concernée. Dans mes commentaires de l'époque, j'avais déjà employé le terme de "décohérence" à propos de la reconnaissance d'un caractère (voir ici).
Comme si la remontée du percept dans le cortex était le "contact du Réel" au niveau cortical. La prise de conscience détermine l'activation d'un groupe de neurones très restreint dans un champ beaucoup plus large de synapses en activité, corrélé à la baisse d'activité de la zone en question.
- J'ai compris la métaphore :
- Quelque chose comme ça. Disons qu'il y a une perspective intéressante à suivre, et ce qui m'intéresse ici, c'est le passage du potentiel à l'actuel.
L'Homme Quantique :
- En choisissant ce titre à mon livre, je ne pensais pas être aussi bien inspiré !
- À quoi penses-tu ?
- Aux 4 chemins que nous avons définis sur le cross-cap.
Je les ai représentés sur un strip de 4 cases, avec en tête un processus temporel. Or, si je vois cette représentation comme une métaphore d'un processus neurologique, je peux très bien envisager que tous les chemins soient déjà là, intriqués et qu'un choix du Sujet précipite une décohérence de l'ensemble pour qu'un "parcours" particulier d'offre à lui.
- Et tu retrouves la réminiscence de Socrate ?
- C'est une façon de présenter les choses... En tous cas, ça ouvre une perspective intéressante pour distinguer entre "inconscient" et "conscient" :
- Et le rêve ?
- Il apparaît principalement durant le sommeil paradoxal (ici) lorsque le cerveau a une activité proche de l'état de veille, sans toutefois être connecté à l'extérieur. Je te propose comme hypothèse que le Sujet ne distingue plus entre les 2 voies et mélange l'approche selon les mots et selon les choses. L'image qui me vient est une transition de phase, comme de l'eau passant de l'état vapeur à liquide puis solide. Ce qui se cristalliserait ici, au réveil, ce serait l'état d'esprit que le Sujet adopte pour envisager son rapport au Monde.
- Il aborderait le Monde à son réveil en adoptant un point de vue privilégié ?
- Oui, et tout changement de point de vue à l'état de veille demanderait un effort plus grand qu'à l'état de sommeil. Voilà au moins une façon de rapporter le point de vue entropologique à des considérations physiques d'énergie et d'entropie, dans les bottes de Lévi-Strauss !
- Et les maths dans tout ça ?
1/ & 5/ De l'entropologie au langage catégorique :
- Le point qui m'avait perturbé était que dans un parcours, on va dire "cohérent", sur le cross-cap, chaque face caractérise un parcours sur une voie et une seule, par exemple ici (face externe/ interne):
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1 | 2 | 3 | 4 |
Mais dans la mesure où toutes les possiblités sont intriquées, et représentables sur une surface plane :
↓⇆↑ | ⇆ | ↓⇆↑ |
⇅ | ⇅ | |
↓⇆↑ | ⇆ | ↓⇆↑ |
Je n'ai plus de difficultés à représenter une "transformation naturelle" et d'une façon générale l'écriture propre à la théorie des catégories...
- Tu voilà rassuré ?
- Oui, je pense qu'il est temps d'aller faire un peu de jardinage : il fait beau et je me rouille affalé sur mon canapé.
- Bon week-end !
- Amen
Hari
Note 1 :
Je me base sur mes souvenirs de lecture de Dehaene :
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