Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
13 Mars 2021
- Poussé par l'urgence j'ai tenté d'utiliser mon approche afin de me faire une idée des intentions d'un Sujet à travers son discours (voir "Une annonce de Mélenchon"). Ceci nous a conduits à revenir aux différentes fonctions du langage et à Jakobson...
- Ce n'est peut-être pas la référence la plus récente en manière de linguistique, mais rassure-moi, tu ne vas pas t'aventurer sur cette terra incognita ?
- Non, l'urgence ne me permet pas ce détour. Par ailleurs, j'ai une critique générale à apporter à toute étude pourtant sur les phénomènes de langages qui découleraient de la simple logique : leurs auteurs n'ont pas intégré, ou pris conscience de la révolution Galoisienne, que nous avons caractérisé comme "approche topologique". Nous avons vu par exemple comment la caractérisation des fonctions du langage présentée par Jakobson était pauvre à cet égard.
Mais dans l'aventure, je suis tombé sur une difficulté théorique qu'il nous faut lever avant toute chose : la représentation du rapport du Sujet à l'Autre.
- Autrement dit, tu en reviens aux 4 discours de Lacan (voir "d'un autre à l'Autre")?
- Nous allons l'oublier un moment, pour reprendre le problème à notre façon, quitte à en rediscuter ensuite.
Le coeur de l'approche consiste à penser la différence entre deux Sujets, non pas en termes d'opposition⚤ comme émetteur/ récepteur ou destinateur/ destinataire chez Jakobson, mais en termes d'orthogonalité#.
- Quel intérêt ?
- Celui de pouvoir conceptiualiser un ménage à 3. Par exemple, dans le discours de Mélenchon qui a servi de déclencheur, il y a les Sujets (1) dont il (2) parle et ceux (3) à qui il s'adresse. L'orthogonalité# exprime leur différence mieux qu'un simple principe dialectique.
Il est assez simple de comprendre que chacun a la même structure Imaginaire: ☯[∃]𓁝⇅𓁜[⚤]𓁝⇅𓁜[#]𓁝⊥𓁜[♲]𓁝⇆𓁜[∅]☯𓂀, se déployant selon un axe propre, avec le Réel ☯ comme point commun.
Nous avons déjà vu (vf : "Résumé présentation Zoom") de quelle façon nous pouvions représenter sur un tableau à 2 dimensions le discours d'un auteur 𓂀 sur un Sujet 𓁝𓁜 :
𓂀/𓁝I𓁜 | ☯ | [∃] | [⚤] | [#] | [♲] | [∅] | ☯ |
☯ | [☯;☯] | [☯;☯] | |||||
[∃] | [∃;∃] | ||||||
[⚤] | [⚤;⚤] | ||||||
[#] | [#;#] | ||||||
[♲] | [♲;♲] | ||||||
[∅] | [∅∅] | ||||||
☯ | [☯;☯] | [☯;☯] |
Tableau 1
Ce que je propose de faire, c'est de passer de 2 à 3 dimensions en introduisant le lecteur comme Sujet tiers.
La difficulté théorique tient à la distinction entre le Sujet comme auteur 𓂀 et comme objet de discours 𓁝𓁜, dans la mesure où le rôle d'auteur peut être tenu par chacun des 3 Sujets en présence (1), (2), (3).
- Peux-tu préciser ?
- Rigoureusement parlant, je ne peux pas considérer d'autre auteur dans mon discours que moi-même, puisque j'en suis la bordure extrême. Je parle de "clôture" au sens que l'on peut donner à ce terme en topologie. (voir "Point #8 - Logique - topologie")
- Précise-le ici, pour m'éviter de piocher dans cet article sans fin.
- Je me réfère à la notion d'opérateur de clôture :
"Un opérateur de clôture sur un ensemble ordonné (E,≤) est une application c:E→E vérifiant les trois propriétés suivantes pour tout x, y de E:
1/ x≤c(x)(c est extensive)
2/ si x≤y alors c(x)≤c(y) (c est croissante)
3/ c(c(x))=c(x) (c est idempotente)"
Le critère d'idempotence m'a conduit à l'idée que ((...)𓂀)𓂀 =(...)𓂀, et donc, j'ai (1) du mal à donner un sens à un discours sur un Autre (2) comme auteur avec ((...)𓂀2)𓂀1.
- Puisqu'il s'agit en fait d'une expression "objective" du Sujet (2), il est par définition en posture ex post, et tu dois donc t'y référer en tant que 𓁜2; ce qui donne :((...)𓁜2)𓂀1. En gardant l'exposant(1) à 𓂀1 cela te permettra de te différencier du Sujet (2) dans ton propre discours, pour envisager des situations telles que celle-ci : (𓁝1[α]𓁜2)𓂀1. où tu t'imagines en posture ex ante par rapport à (2).
- À la condition de préciser que le niveau [α] se rapporte à l'Imaginaire de l'auteur 𓂀1 et non pas du Sujet (2) ! Par exemple, si j'imagine en (1) qu'Einstein (2) me parle de relativité en [♲], en écrivant (𓁝1[♲]𓁜2)𓂀1, je décris bien une situation où la théorie comprise par Einstein m'échappe en 𓁝1, cependant, je m'y réfère ex post en tant qu'auteur 𓂀1, en limitant cette représentation de la théorie à ce que j'en perçois effectivement ! À la limite "théorie de la relativité" peut se résumer à une étiquette sur une notion vide, ce qui ne m'interdit pas de décrire la situation de mon point de vue 𓂀1, en l'absence de toute connaissance concrête de la chose, voire une conception complètement erronnée.
Mais tu vois que je suis conduit à considérer notre duo 𓁝𓁜, non plus comme les deux postures potentielles d'un seul et unique Sujet dans son propre Imaginaire, mais comme les positions relatives de deux Sujets (1) et (2) dans un discours porté par 𓂀1 ou 𓂀2 ou encore un Sujet tiers 𓂀3.
Elle est là la grande évolution des concepts: en conceptualisant l'approche topologique, je suis amené naturellement à abandonner la simple opposition dialectique au profit de la différence ex post/ ex ante ou local/global.
- C'était déjà dans les rapports du Sujet à l'Autre, par exemple dans la phase du miroir, non ?
- Oui, ce qui nous oblige à prendre au sérieux que les Sujets soient "portés par le langage".
- Qu'entends-tu par là ?
- Nos toutes récentes pérégrinations en terres Japonaises doivent orienter mes pensées ces temps-ci, et c'est encore très vague, mais tentons ceci : avant toute expression par l'un de deux Sujets en présence se tisse entre eux la potentialité d'un discours. C'est ce que représente notre tableau 1. Rien n'est encore dit, que cet "entre" a déjà une certaine teinte (voir la discussion sur la différence "hakanashi" et "monohakanashi" ici : "La formation de l'espace intérieur"), c'est ce à quoi me font penser les concepts "Ma" et "Aida": (voir : "Espace/ temps Ma")
- Tout ceci est bien exotique !
- Non, non, simplement la langue Japonaise y est plus sensible que la nôtre, c'est tout; mais ça nous parle également de l'expérience occidentale. Entre deux Sujets, il y a toujours quelque chose qui se tisse en même temps qu'il les sépare, avant même tout échange exprimé. C'est ce à quoi l'on fait référence en disant, par exemple: "elle est en mode séduction" ou "ça sent l'arnaque"... Nous sommes d'ailleurs conditionnés pour repérer chez autrui l'attitude amicale ou agressive avant même de reconnaître un visage. Cela est repérable chez les nourrissons comme chez les personnes atteintes d'Alzheimer.
- Soit, deux Sujets (1) et (2) sont portés par un langage qui se tisse entre eux, et exprimé par l'un ou l'autre, mais ça te mène où ?
- Je voulais juste ratisser large pour en revenir au rapport du Sujet à l'Autre, soit en tant que l'Autre du Symbolique Lacanien, soit en tant qu'objet a de son désir.
- Tu ne décolles pas du schéma en L de Lacan et de la forme canonique de Lévi-Strauss (voir "point #3" et "point #4"), tu tournes en rond mon ami !
- Je m'en rends compte, mais il s'agit ici de sortir de discours psychanalytique pour concevoir la réciprocité des échanges entre individus autrement que dans une opposition dialectique.
Nous avons toujours cette structure des postures d'un individu dans son propre Imaginaire : ☯[∃]𓁝⇅𓁜[⚤]𓁝⇅𓁜[#]𓁝⊥𓁜[♲]𓁝⇆𓁜[∅]☯𓂀. S'il y a discours de 𓂀1 à l'adresse de 𓁝𓁜2, c'est que 𓂀1 a l'intention d'agir sur 𓁝𓁜2, et qu'il se fait une certaine représentation du résultat qu'il veut obtenir, en utilisant le même schéma d'ensemble.
À partir de là, nous pouvons considérer qu'un Sujet (1) peut s'imaginer en interaction avec un Sujet (2) dans son Imaginaire, ce qui donne typiquement les 4 situations suivantes :
- Quid des situations extrêmes ☯[∃]𓁜 et 𓁝[∅]☯ ?
- Lorsque chacun est confronté au Réel ☯𓁜, le trauma est individuel, et nous sommes en-deçà de l'échange. À l'inverse, au niveau le plus élevé 𓁝☯, on pourrait sans doute parler d'intrication des Sujets dans une "communion" face au Symbolique, au-delà de (𓁝⇆𓁜)⇆𓂀.
En laissant ces cas extrêmes de côté, nous allons nous intéresser ici aux échanges aux niveaux [⚤], [#] et [♲] comme nous commençons d'en prendre l'habitude, et comme l'intention première de 𓂀1 est de produire une évolution du Sujet (2), son discours est initialement de niveau [⚤]⇅𓂀1 sous la forme générale: ((...)⏩(...))⇅𓂀1.
Il faut donc dérouler les processus élémentaires, façon bourrin :
Les 2 premières situations, avec le Sujet (2) passant de ex ante à ex post peuvent se concevoir comme une réponse de (1) à une attente de (2).
Les 2 dernières, avec le Sujet (2) passant de ex post à ex ante sont plus riches de possibilités.
- Tu peux préciser ce dernier point ?
- Pour [α] et [β], il y a en fait deux possibilités : ([⚤] et [#]) ou ([#] et [♲]).
- As-tu fait le tour de toutes les possibilités ?
- Non, tout ceci reste très basique. Nous pouvons certainement, à partir de ces briques élémentaires, construire des stratégies plus élaborées visant à faire réellement changer de niveau Imaginaire le Sujet (2), soit en termes de progression ou de régression.
- Faire "régresser" un Sujet, c'est un peu machiavélique, non ?
- Pas forcément. Il n'y a aucun jugement de valeur attaché à la position relative des différents niveaux Imaginaires [⚤], ([#] et [♲]; il s'agit simplement de leur proximité au Réel ou au Symbolique.
Si tu ordonnes à ton enfant "courre" sous le feu de la mitraille quand il baîlle aux corneilles, il s'agit bien d'impulser chez lui une régression Imaginaire, mais qui s'avère tout à fait salutaire en la circonstance.
À l'inverse, nous avons vu, il y a bien longtemps (voir "Psychanalyse, arnaque et méditation" de 09/2007) qu'une l'arnaque telle que celle dite de la "proposition inacceptable" consiste à "élever le débat", pour rendre ensuite une proposition impossible à rejeter.
- La stratégie de ton auteur, consistant en un enchaînement de mouvements élémentaires du Sujet, si je te suis bien, me rappelle cette sorte d'algèbre à laquelle tu avais pensé, il n'y a pas si longtemps (voir "Grammaire et syntaxe Imaginaires")...
- Ça va nous éloigner du sujet. Revenons plutôt à notre liste des 4 retournements du Sujet (2). Nous avons les possibilités suivantes:
Progression :
Régression :
À chaque posture du Sujet (2), tu as la posture correspondante de l'auteur, comme dans une valse la cavalière s'accorde au cavalier (et vis versa !)
- Mais comment utiliser concrètement ces schémas ?
- Si tu arrives à placer le Sujet (2) dans la position de départ souhaitée, et que tu te tiens à la place complémentaire, ton évolution à partir de là devrait induire celle du Sujet (2), s'il reste attentif à la situation et s'accorde à ton intention, bien entendu...
Réciproquement, si tu situes la place que l'auteur t'assigne en (2) comme celle qu'il prend en (1), tu as déjà une bonne idée de ses intentions te concernant, avant même transmission du message. Les Français y sont peut-être plus sensibles que les Allemands, entraînés comme nous le sommes à anticiper le sens d'une phrase avant sa complète énonciation !
Tu retrouves cela dans le jeu de go. Considère le plateau ou "goban" comme le lieu ou "Ma" de l'échange. Dès la pose de la première pierre blanche, le joueur noir se fait déjà une idée du niveau d'agressivité du joueur blanc et du respect qu'il lui porte...
Le 14/03/2021 :
- As-tu fais le tour des possibilité de discours ou/ et de tactique en ⇅𓂀1 ?
- Cerainement pas : il faudrait repasser tout ceci en détail.
- Et puis, tu n'as pas trop parlé du niveau [♲].
- J'ai dans l'idée qu'à ce niveau, le mode d'action se joue plus sur un mode spatial, ou d'appartenance, qu'en termes d'évolution historique, proprement dit. Je repense encore à toutes les discussions des psychanalystes autour de "la passe" de Lacan.
- De quoi s'agit-il ?
- De la façon d'admettre un analysant au rang d'analyste dans le clan assez fermé des lacaniens. Les discussions portaient sur l'idée que le passage doit être le plus "neutre" possible, en dépersonnalisant autant que faire se peut le "jugement" porté sur la capacité de l'impétrant à être reconnu comme apte à la fonction. J'ai retrouvé le projet dans mes mails :
Avec le recul, ce texte est intéressant à bien des égards, en particulier en ce qui concerne la place qua la parole y joue.
- J'y vois ici une discussion portant sur le rôle de "l'entre", qui rappelle ce que nous avons vu de "Ma" 間𓁜 et "Aida" 𓁝間 ces temps-ci...
- Oui, bien sûr, et Lacan est fort bien reçu au Japon, mais remarque les efforts faits pour gommer dans le passage de l'impétrant (1) (𓁝1[♲]⏩[♲]𓁜1)⇅𓂀 le rôle complémentaire du passeur (2): (𓁝1[♲]𓁜2⏩𓁝2[♲]𓁜1)⇅𓂀, correspondant à sa chute de l'"Autre" à "objet a".
Le 15/03/2021 :
- Pourquoi nous reparler de cette passe lacanienne, ici et maintenant ?
- Parce qu'à l'époque, j'avais fait remarquer que cette passe ressemblait à une initiation qui a honte d'elle-même, soucieuse d'effacer le rite de passage. En effet, la chute de (2) comme moteur pour l'élévation de (1) nous renvoie immédiatement à la Forme canonique des mythes (voir "Le point #3").
Mais en repensant à cet épisode, je me rends compte à présent que ma réponse était très élémentaire. En effet, en décembre 2017, je n'avais pas encore bien compris la différence entre les sauts diachroniques [⚤]⇅[#] et [#]⊥[♲] ni la différence entre logique et topologie, et j'en restais à un discours de type causal ou temporel, [⚤]⇅𓂀, me limitant à pointer les mutations du Sujet (1) en termes dramatiques, comme une évolution, avec ce passage initiatique.
Le rôle de la passe Lacanienne n'est pas de provoquer ou sacraliser le passage comme en maçonnerie on procède à une initiation, mais juste de constater si l'impétrant peut ou non faire partie de l'assemblée des psychanalistes.
- Quelle est la différence ?
- Le passage d'analysant à analyste est affaire personnelle du Sujet (1), d'ailleurs la question de la sortie d'analyse n'est pas simple. Il y a juste le constat, qu'un jour, (1) n'a plus besoin de l'analyste (2). En ce sens, un rite initiatique serait une imposture, puisque le passage est déjà fait (ou pas) au moment ou l'on se pose la question de l'appartenance de (1) au corps des (2). Ça n'a rien à voir avec le passage d'une épreuve cathartique, comme les épreuves du baccalauréat, ou le fait de tuer un ours ou de rapporter la tête d'un ennemi de la tribu voisine...
Nous pensons ici en termes d'appartenance à une catégorie, nous sommes donc en [#]⊥𓂀, avec cette évidence qu'un analysant n'est pas un analyste: (𓁝1⊥𓁜2)⊥𓂀.
- Hier, tu portais le discours au niveau des valeurs [♲], ici tu redescends en [#]?
- L'examen♲ de (1) par (2) porte sur les valeurs♲ en [♲] (i.e.: (𓁝1⇆𓁜2)⇆𓂀), l'apparteance# de (1) au corps# des (2) en résulte.
Tu remarqueras la dualité du processus :
C'est, au niveau du groupe#, le même mécanisme que la "prise de conscience" individuelle résultant de la rencontre entre un percept (ici la demande de l'impétrant) et un concept (ici les valeurs du groupe).
- Pourquoi avec repéré l'impétrant⚤ en [⚤] ?
- Parce que durant l'analyse, il est typiquement dans l'automatisme de répétition⚤ de ses maux/ mots.
- Soit, mais en quoi revenir sur cet épisode est-il pertinant ?
- Parce qu'à la réflexion, il me semble que la question d'appartenance à un groupe est d'une grande généralité ! Le fait de retrouver ici, au niveau du groupe un processus Imaginaire individuel, cette prise de conscience telle que JP Changeux la définit, me conforte dans cette idée.
- Si je te suis bien, il y aurait deux types de rapports entre deux Sujets :
Et que se passe-t-il en [♲]⇆𓂀 ?
- Nous sommes ici au niveau des valeurs. Nous venons de voir qu'un "jugement de valeurs" permet d'accepter ou non, voire de classer mon interlocuteur dans telle ou telle catégorie. Mais, au-delà de ça, je peux vouloir lui faire partager mes valeurs.
Ce partage des valeurs peut passer par un processus⚤ immanent (ou de 1ère espèce selon Spinoza) éducatif, rationnel, comme nous en avons déjà parlé (par exemple la maïeutique de Socrate). Il est marqué par des étapes dans l'évolution du Sujet. À l'école, on note "l'acquisition" de telle ou telle compétence chez l'enfant, il peut y avoir également des rites de passage (comme le passage à la majorité avec le droit de vote) etc.
Mais, bien entendu, ce processus immanent se double d'un autre, transcendant. Comme nous sommes ici au contact du Symbolique, ([♲]𓁝1⇆𓁜2[∅]☯)𓂀, il est bien évident que nous sortons du discours rationnel. Je ne peux entraîner l'Autre que dans un acte de foi de sa part: il me "croit" ou pas...
- Tu y vas fort ! Parler de la relativité ou du triptyque de Noether en [♲] ne fait pas appel à une croyance: il s'agit de principes tout ce qu'il y a de plus rationnels, amenant à des vérifications en physique par exemple.
- Certes, mais pour les accepter, il faut malgré tout partager le point de vue qui permet de les "comprendre". N'oublie pas qu'il y a encore des "platistes" ou des gens persuadés que le monde a commencé il y a 5000 ans. Tu vois bien qu'ici nous sommes en dehors de toute rationalité !
- Soit, il y aurait donc essentiellement 3 niveaux d'échanges inter-personnels :
- Oui, je pense que l'on peut structurer ainsi nos échanges, d'ailleurs,tu remarqueras que ceci recoupe tous les schémas trinitaires que tu retrouves dans la pensée indo-européenne, selon Dumézil, avec les 3 ordres de l'ancien régime :
Je t'avoue être rassuré de retrouver cette structure après toutes nos pérégrinations, ce qui me fait penser que je ne débloque pas trop !
Tu remarqueras par ailleurs que combattre est avant tout affaire de territoire, même si le déroulement d'une offensive est un processus⚤ temporel⚤, qui se fait au nom de certaines valeurs♲, le résultat se juge sur le terrain#.
- Soit, mais pour en revoir plus concrètement au discours politique, d'où tu es parti ?
- Nous sommes ici pleinement dans des considérations "entropologiques", à savoir des considérations énergétiques associées à des échanges inter-personnels.
L'énergie déployée par un Sujet (1) pour influencer, transformer ou mouvoir un Sujet (2) va croissante, de [♲]⇆𓂀 à [#]⊥𓂀 et est maximale en [⚤]⇅𓂀. De façon concomittante, La stabilité de la position est maximale en [♲]⇅𓂀, pour décroître en [#]⊥𓂀 et être minimale en [⚤]⇅𓂀; d'où des phénomènes prévisibles d'hystérisis (il faudra y revenir).
Si tu y réfléchis deux secondes, c'est même évident, puisque le cerveau humain s'est stratifié par niveaux pour, précisément, économiser ses dépenses énergétiques ! Tu retrouves donc, dans l'organisation et la pensée sociale, ce que nous avions mis à nu dans l'Imaginaire du Sujet !
- Viens-en au fait !
- Reprends le discours de Mélenchon d'où nous sommes partis (voir "Le discours comme outil"). Lorsqu'il dit "Macron - Le Pen c'est bonnet blanc et blanc bonnet":
En conséquence, il contribue à placer la bataille électorale contre Le Pen au niveau [⚤]⇅𓂀, là où c'est le plus lourd à porter, en termes d'énergie et de temps... En ce sens, je le juge irréseponsable.
- Je sens que tu t'énerves, OK, j'ai compris le message, mais toute ta démarche ne donne-t-elle rien d'autre ?
- J'ai bien en tête le traitement que nous avons réservé à Poutine, lorsqu'au début de son mandat il était en demande d'acceptation auprès de l'UE. Nous l'avons complètement snobé, le sortant du G8, et lui influgeant des sanctions économiques etc.
- Il y avait derrière une tactique américaine visant à limiter les exportations de gaz Russe vers l'UE...
- Oui, c'était une stratégie des USA visant à garantir leur égémonie pétrolière, et comme un bon petit soldat, l'UE a permis aux USA le pérenniser leur leadership pétrolier à moindre frais, en ostracisant la Russie !
Par sa politique étrangère l'UE, avec Fabius en première ligne, s'est lié les pattes de façon durable en excluant la Russie du club...
Les USA ont joué un coup de maître et nous sommes les dindons de la farce.
- Ce n'est ni le premier, ni sans doute le dernier...
- Lorsque je dis qu'il y a urgence à théoriser sur le sujet, mon ami, je parle de ça!
Hari