Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
14 Décembre 2024
- On avait dit plus de philosophie ?
- Je le sais bien, mais il insiste ces temps-ci. Et puis, c'est la période des mises à jour, avant d'entamer les choses sérieuses l'année prochaine;
- Il t'en reste beaucoup avant Noël ?
- Deux ou trois choses à régler, en particulier la question de la covariance/ contravariance, et sans doute les 4 discours et le schéma L pour rectifier les bêtises que j'ai pu en dire.
- Et Kant, maintenant? Pourquoi ?
- C'est en écrivant la petite note 4 à la fin de l'article "L'interprétation des rêves #8", qu'il s'est invité dans ma tête.
- En parlant du rêve, tu passes à des considérations sur la structure ternaire, pour aboutir à Kant après un détour par le Japon pour y repêcher le Ma (間)?
- Ça m'est venu après avoir rappelé ce tableau :
objet final | temps | espace | espace/temps | objet initial |
[∃] | [⚤] | [#] | [♻] | [∅] |
[∃] | [時間] | [空間] | [間] (Ma) | [無] (Mu) |
- Je ne vois pas le rapport ?
- Le Ma (間) est une notion liée d'espace-temps chez les Japonais, et à l'ère Meiji, quand le Japon décida de s'ouvrir au monde occidental, il s'est heurté à nos concepts de temps et d'espace. Il a donc fallu forger des mots nouveaux à partir du kanji 間 pour traduire nos concepts de temps (時間) et l'espace (空間). J'avais déjà remarqué cette progression contraire : l'Occident passant d'un séparation stricte à la relativité assez tardivement, quand les Japonais suivaient le chemin inverse.
Or j'écrivais cette note après avoir avancé que la "parole vraie de Freud" —selon les termes de Lacan à propos de la formule chimique du rêve d'injection à Irma— pouvait être l'expression d'une structure universelle, à savoir une façon humaine de rechercher des symétries. J'étais donc dans cette recherche "d'absolu", lorsque le hasard (?) me met le nez sur cette relativité culturelle des concepts les plus ancrés en nous.
Et c'est à ce moment de prise de conscience qu'une petite voix m'a susurré "Et Kant ?". Ayant depuis longtemps appris à me laisser guider par le hasard, et comme je n'ai qu'une idée vague de ce que Kant a pu écrire, je recours à Perplexity, pour déblayer le terrain :
Q : Que sont l'espace et le temps chez Kant :
🤖: Chez Kant, l'espace et le temps sont considérés comme des "formes pures a priori de la sensibilité", essentielles à la constitution de notre expérience et de notre connaissance. Voici une explication détaillée de ces concepts :
En résumé, l'espace et le temps chez Kant sont des conditions a priori fondamentales qui permettent à l'esprit humain d'organiser ses perceptions et d'accéder à la connaissance. Ils ne sont pas des entités réelles en dehors de notre perception, mais plutôt des structures nécessaires à toute expérience phénoménale. (Sources)
- Franchement ça ne nous apprend pas grand-chose... (Note 1)
- Quand même : lorsque Kant parle "d'intuition pure", ce simple exemple du Ma Japonais nous montre qu'elle n'est pas si "pure" que cela, puisqu'elle dépend du milieu culturel.
- Bon soit, mais encore ?
- Ça me trotte dans la tête, depuis que je suis tombé sur le concept "d'accointance" utilisé par Bertrand Russell pour parler de l'intuition. (voir de "Wittgenstein à Dimpsy") j'en avais conclu qu'il fallait parler d'un lien direct entre ♡ et ♧, sans passer par ♢.
Et si l'on comprend "entendement" comme l'activité consistant à "raisonner" ou "rationaliser" nos observations, on peut avancer que cela implique la médiation du mode ♢.
Restons sur l'exemple du temps et de l'espace : on peut les considérer comme culturellement déterminés en ♡, s'appliquant ou structurant directement la mode ♧ (comme l'indique le tableau ci-dessus), et nécessaires pour, à partir de ce socle, bâtir des relations en ♢. C'est exactement ce que nous avons fait pour parler de la physique : nous considérons les rapports entre modes ♢ et ♧ (voir par exemple "Le discours du physicien").
- OK, il faut relativiser le discours, et il n'y a pas d'intuition pure, et après ?
- C'est un peu ennuyeux, car quel est le statut de nos développements dans tout ça ? Qu'est-ce qui pourrait justifier de représenter l'Imaginaire par une surface topologique comme nous le faisons et pas autrement ? Tout d'un coup le sable devient très mouvant...
- Tu ne te justifies pas par rapport à une "vérité" ou une "intuition pure", mais sur un principe économique : cette surface permet de simplifier les représentations, c'est un peu l'idée des ponts d'Olivia Caramello, sur un terrain moins balisé que le langage mathématique, mais l'idée est semblable.
- Ce serait donc ce principe économique qui serait à prendre comme "intuition pure" ?
- Là, tu te lances vraiment dans la philosophie, et ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
- Sans doute, mais en repensant à la théorie des catégories, il y a quelque chose d'autre qui me fait penser à Kant, c'est le principe de "propriété universelle". Relançons Perplexity sur cet os :
Q : en quelle occasion Kant se réfère-t-il à une idée d'universalité ?
🤖: Kant évoque l'idée d'universalité principalement dans le contexte de sa théorie de la connaissance, et plus précisément dans sa Critique de la raison pure. Voici quelques points clés sur cette notion :
En résumé, Kant se réfère à l'idée d'universalité dans le cadre de sa critique de la raison pure pour établir les fondements de la connaissance a priori, en insistant sur son caractère nécessaire et universel, ce qui est crucial pour toute compréhension philosophique et scientifique. (Sources)
- Tout ceci me semble horriblement daté !
- Oui et non. Nous ne justifierions pas ces deux principes d'universalité et de nécessité de la sorte, mais ils sont toujours présents, et non plus dans une "connaissance a priori" mais dans notre approche scientifique moderne.
La "nécessité" se retrouve dans les lois de conservation et d'entropie, quant à "l'universalité" c'est elle qui fonde la preuve scientifique, et se retrouve au coeur même du langage catégorique;
- En ce qui te concerne ?
- Nous avons parlé de l'aspect "nécessaire" de notre représentation en nous limitant à son économie de moyens, quand à son "universalité", c'est précisément ce que je cherche à vérifier en élargissant autant que faire se peut son champ d'application.
- Oui, enfin cela reste relatif : la propriété universelle est bien explicite en mode syntaxique ♢, mais reste conditionnée par un choix ♡↓♢. C'est évident en mathématique, lorsqu'il faut choisir une structure algébrique en [⚤], une topologie en [#] ou encore une métrique en [♻] pour obtenir des résultats observables.
- C'est là que Kant est important : lorsqu'il pose ce principe en mode sémantique ♡ à propos de l'éthique.
- Où tu retrouves Lacan et sa "parole vraie"... Cette formule échappée du rêve d'injection est-elle la "parole vraie" de Freud, ou bien a-t-elle un caractère universel ?
- Si comme j'en ai proposé l'hypothèse, elle reflète une structure très intime de notre façon commune de rechercher des symétries dans nos représentations, alors nous atteignons à cette universalité.
- Pour en juger, il faudrait carrément remonter au niveau neurologique, car après tout, ce qui est "universel" chez l'Homme c'est la structure et le fonctionnement cérébral, n'est-ce pas?
- À quoi penses-tu ?
- Aux "cellules miroir". Je ne sais pas pourquoi, mais cette recherche de symétrie entre un concept déjà là et un opposé en cours de constitution, me fait penser à un mécanisme de ce genre... À voir.
Le 15/ 12/ 2024 :
- Il faut bien admettre que souvent tu écris pour ne rien dire en attendant que quelque chose tombe de ta plume...
- Je le reconnais : c'est ma façon de pratiquer l'écriture automatique, et en relisant l'article sur le rêve, je m'aperçois que dans mes réflexions sur les conditions a priori du savoir, j'ai loupé l'essentiel.
- Et c'est quoi ?
- De revisiter la liste de Kant en gardant à l'esprit que le Sujet peut se déplacer dans son Imaginaire selon deux voies orthogonales, celle des mots et celle des choses. Du rêve, nous avons extirpé un mécanisme de recherche de symétries, en suivant la voie des mots. Par ailleurs, nous avons parlé très longuement d'une autre mécanique qui marque profondément la voie des choses : à savoir une circulation entre les 3 niveaux [⚤], [#] et [♻], qui ramène la description de l'objet en plusieurs dimensions [#] à une seule, permettant d'en prendre la "mesure" en [♻]. Mesure que s'exprime en respectant le concept d'ordre et de succession en [⚤].
- Où tu retrouves les 3 domaines des mathématiques :
- Exactement, et chacun d'entre nous a un "tempérament" plus ou moins porté vers l'un de ces 3 domaines. Je sais par exemple que je suis "plutôt" géomètre, ce qui peut fausser parfois mon appréhension des choses.
- Tout ça pour en venir où ?
- Ces derniers temps, je me suis beaucoup focalisé sur la voie des mots, mais il faut rééquilibrer la balance en faisant le parallèle avec la voie des choses, d'où ce schéma illustrant nos deux bouclages :
(♧𓁝𓁜♡) | (☯𓁝𓁜☯) | |
La voie des mots | La voie des choses |
Je te propose maintenant de regarder la liste de conditions dressée par Kant selon cette double perspective (selon Perplexity, ma connaissance de Kant ne va pas au-delà):
🤖 : Les conditions de l'entendement chez Kant se réfèrent spécifiquement aux "catégories de l'entendement", qui sont des concepts purs nécessaires pour organiser notre expérience et rendre possible la connaissance. Voici les principales catégories identifiées par Kant :
Ces catégories sont essentielles car elles permettent à l'entendement de structurer les données sensibles que nous recevons par l'expérience. Sans ces concepts, aucune expérience ne pourrait être organisée ni comprise, rendant ainsi impossible toute connaissance objective[1][3][5].
Kant soutient que ces catégories sont a priori, c'est-à-dire qu'elles ne dépendent pas de l'expérience mais sont nécessaires pour que nous puissions appréhender le monde[2][4]. (Sources)
Ce qui frappe d'abord, c'est que nous sommes ici dans un Univers explicitement Platonicien.
- À quoi je vois-tu ?
- Dans les "catégories de Quantité" nous retrouvons l'unité comme singulier de la pluralité (ce sont les abeilles de Socrate dans le Menon), ainsi que le principe Unitaire. Mais aucune trace de ce qu'est pour nous la "mesure", à l'heure de la Méca Q. Dans cette approche Platonicienne, on peut juste dire qu'il est ici sur la "voie des choses".
Dans les "catégories de Qualité", par contre, et là c'est nouveau par rapport à Platon, il est dans la "voie des mots".
- Je ne vois pas très bien ?
- Notre schéma des bouclages escamote les "limites de l'Imaginaire, et je m'en excuse, mais reviens à la topologie d'ensemble mise à plat :
𓂀♡ | 𓂀♡ | |||||||||
[∅] | [∅] | [∅] | ||||||||
[∃]♡ | [⚤]♡ | [#]♡ | [♻]♡ | [∅]☯ | ||||||
[∃]♢ | [⚤]♢ | [#]♢ | [♻]♢ | [∅] | ||||||
☯[∃]♧ | [⚤]♧ | [#]♧ | [♻]♧ | [∅] | ||||||
[∃]⚤ | [∃]# | [∃]♲ | ||||||||
𓂀♡ | 𓂀♡ |
Les "catégories de relations" sont plus délicates à cerner.
🤖 : Dans la philosophie de Kant, les termes "inhérence" et "subsistance" (ou "substantia" et "accidens") font référence à deux catégories fondamentales de la relation qui sont essentielles pour comprendre la nature des objets et des phénomènes.
En résumé, l'inhérence et la subsistance chez Kant sont des concepts clés qui aident à structurer notre compréhension des objets dans le monde. L'inhérence concerne les propriétés variables des objets, tandis que la subsistance se rapporte à leur essence permanente. Ces distinctions sont fondamentales pour l'analyse kantienne des relations entre les phénomènes et les substances dans le cadre de sa théorie de la connaissance. (Sources)
Bon, c'est bien ce dont j'avais l'intuition : nous sommes toujours chez Platon, sur la voie des choses, et Kant ne nous apprend rien, si ce n'est que l'idée de "substance" est nécessaire à l'entendement et doit se "conserver" à travers ses avatars.
- Tu parles de conservation en pensant à Emmy Noether?
- Évidemment : le duo substance/ inhérence a évolué vers quantité conservée/ symétries. Il manque chez Kant l'idée d'indétermination, qui viendra avec la Méca Q.
🤖 : Dans la philosophie de Kant, les concepts de "causalité" et de "dépendance" sont essentiels pour comprendre comment nous appréhendons le monde et les relations entre les phénomènes. Voici une explication détaillée de ces notions :
Je relève que Kant ne fonde pas la causalité sur la notion de temps (i.e.: en [⚤]♧) : "tout effet doit avoir une cause". Je situerais donc le discours en [♻]♡. Et j'avance l'hypothèse que Kant est dans la voie des mots et nous parle d'un lien direct ♡↓♧, où il donne du sens ♡ aux choses ♧.
- Hypothèse que vient conforte le concept de "jugement a priori", n'est-ce pas?
- Oui, et pour le coup, je le trouve très moderne... Enfin, à ceci près qu'il faut inverser la proposition : c'est le questionnement (qui est un mouvement ♡𓁝↓𓁜♧ de même espèce que le jugement), qui détermine la mesure (ou l'observation) de l'objet, et donc a posteriori. C'est observable, jusque dans l'expérience de choix retardé d'Alain Aspect.
- Il y a malgré tout une parenté entre ce jugement a priori et notre condition d'observabilité ?
- Nous sommes en plein dans la création d'un concept à partir de la négation de ce qui l'a fait naître. On pourrait écrire "jugement a priori" = "observabilité"-1; mais dans l'affaire, il y a bien filiation avec meurtre du père, as usual... Cette filiation se retrouve dans la structuration de l'expérience...
- Et là nous entrevoyons le mode syntaxique, relationnel ♢ avec la "dépendance" ?
- Oui, et ça c'est nouveau par rapport à l'univers Platonicien. Il y a une mutation
Quant à la "relation nécessaire", je ne voudrais pas trop tirer sur la ficelle, faute de connaître précisément le texte de Kant, mais il me semble assez naturel de conclure de la présentation de Perplexity que :
Je glisse sur la "loi naturelle" : c'est tout le débat quant au choix entre les deux voies, selon que l'on suive Einstein sur la voie des choses ou Bohr sur la voie des mots.
Quant aux "noumènes", on oublie : il y a belle lurette que la relativité est passée par là. Nous nous contenterons du triptyque de Noether, où la "quantité conservée" semble plus prometteuse.
Le 16/ 12/ 2024 :
- Il nous reste la catégorie des modalités, et là-dessus, je trouve Perplexity très succinct. Creusons un peu.
Q : Comment les catégories modales influencent-elles notre compréhension de la réalité :
🤖 : Les catégories modales, selon Kant, influencent notre compréhension de la réalité en structurant nos jugements et en déterminant comment nous percevons et interprétons le monde. Voici comment elles agissent :
Impact sur la Construction de la Réalité :
Les catégories modales contribuent également à la construction intersubjective de l'objectivité. Elles permettent aux individus de partager une compréhension commune de la réalité, en fournissant des cadres conceptuels qui structurent notre pensée collective[1]. Ainsi, elles influencent non seulement notre perception individuelle mais aussi notre interaction sociale et culturelle avec le monde.
En résumé, les catégories modales chez Kant sont essentielles pour structurer notre expérience et notre connaissance du monde, car elles déterminent comment nous formulons des jugements sur ce qui est nécessaire, possible ou contingent. (Sources)
- Nécessité et possibilité sont toutes deux des mouvements liés à un jugement, c.-à-d. 𓁝[⚤]♡↓[⚤]♧𓁜. On peut discuter de l'aspect "absolu" de la nécessité : l'eau gèle à 0 degrés dans des conditions, certes habituelles, mais pas universelles : ça dépendant de la pression de l'air ambiant par exemple.
- Où est alors la différence ?
- Je dirais que ce qui est présenté comme "nécessaire" indique que les potentialités [⚤]♡𓁜 sont éludées, et que 𓁝[⚤]♡ n'a pas pris conscience de sa posture ex ante. Par contre, les possibilités sont explicites en [⚤]♡𓁜. Kant vit à une époque pré-relativiste...
Quant à la contingence, je parlerais de la prise de conscience vue comme la rencontre d'un percept et d'un concept (JP Changeux). Dans "il pleut aujourd'hui" il y a :
Pour ce qui est de la "compréhension", oui bien sûr.
- Ouf ! Bel exercice, un peu scolaire, mais il est vrai que tu découvres Kant sur le tard, et très superficiellement.
- Oui, et j'en demande pardon au lecteur plus averti que moi !
- Mais quelle idée t'a pris ?
- J'ai besoin de tester ma représentation de l'Imaginaire en tentant de situer le discours de l'Autre, qu'il soit ethnologue, psychanalyste ou philosophe. La question est de savoir si je vais trouver une limite à ma représentation, ou si au contraire celle-ci permet de montrer sa "signature" sur la topologie de son Imaginaire.
Dans cette approche (très superficielle, il faut le reconnaître) des conditions de l'entendement de Kant, nous avons, me semble-t-il ,pu dégager quelques traits évidents :
Rien que de très banal.
- Tu le présentes comme à la charnière d'un monde Platonicien et d'un monde moderne qui cherche encore son épistémè. Ça demanderait peut-être une mise en perspective historique, non ?
- Pour terminer ce tour d'horizon, j'ai posé à Perplexity la question suivante :
Q : Y a-t-il une influence de Descartes sur Kant ?
🤖 : L'influence de Descartes sur Kant est significative et complexe, marquée par un héritage à la fois d'admiration et de critique. Voici les principaux aspects de cette relation :
Héritage du Cogito
Réinterprétation du Sujet
Influence sur la Philosophie Moderne
En résumé, l'influence de Descartes sur Kant est profonde et ambivalente. Kant s'appuie sur les fondements posés par Descartes tout en critiquant et en redéfinissant des concepts clés pour développer sa propre vision philosophique. Sources
- J'ai peur de me perdre corps et âme dans mon questionnement, car je commence à trouver le débat passionnant...
- Essaie de faire court, en évitant les contresens !
- Dans le "sujet transcendantal" comme a priori de l'expérience, j'ai envie de retrouver l'Autre de Lacan; au-delà de l'Imaginaire, dans le Symbolique du Sujet. L'entrée dans l'Imaginaire se ferait chez Kant dans cette posture : 𓁝☯, et ce qu'il reprocherait à Descartes serait le retournement : [♻]𓁝⇆𓁜[∅]☯⏩[♻]𓁝⇆𓁜[∅]☯.
Je rappelle ce que nous avons vu du "bouclage" fait par Descartes entre cette "substance" questionnée en en 𓁝[♻]♡ et l'existence en [∃][⚤]♧𓁜.
Voir également la discussion Spinoza/ Descartes autour de la substance du Sujet (in "Topologie Imaginaire")
- On pourrait donc voir le déplacement opéré par Kant comme un passage de 𓁝[♻]♡ à 𓁝[∅]☯ ?
- Ce serait à proposer aux philosophes... Ceci dit, en écartant la discussion sur la substance du Sujet, Kant amorce une déprise d'une pensée structurée autour du débat Platon/ Aristote à propos de cette "substance". En cela, il marquerait bien une volonté de se dépendre de la pensée antique. Ce que l'on retrouve dans la critique du "dogmatisme" de Descartes, encore explicitement accroché à l'idée du "Un" en position d'objet initial en [∅].
Ce que je comprends de ce résumé lapidaire, c'est que Kant retient de Descartes la connexion du Sujet 𓁝transcendant♻♡ à son existence∃♧𓁜.
- OK, et il y aurait les signes d'un détachement de l'Univers Platonicien?
- Aux spécialistes d'en discuter. Certains indices iraient en ce sens, comme :
Ceci dit, nous pourrions continuer sans fin notre exploration des philosophes ayant inspiré Kant (voir ici) et ceux qu'il a inspirés (voir ici).
- On sent la fatigue de fin d'article, est-ce qu'au moins cet exercice t'as été de quelque utilité ?
- Le glissement entre le Sujet "substantiel" de Descartes en [♻]𓁜 et le Sujet transcendantal de Kant 𓁝[∅]☯, me semble essentiel, mieux : ma "syntaxe" aurait dû me faire critiquer l'ego Cartésien, sans attendre que Kant me mette le nez dessus.
- Précise ?
- Lorsque tu replies l'Imaginaire pour en faire une pelure d'orange (voir "Le Moi peau"), l'opération porte sur les bords de l'Imaginaire, et c'est donc 𓁝[∅]♡ qui doit être associé à [∃]♧𓁜, et non 𓁝[♻]♡ à [⚤]♧𓁜. Encore une fois, je ne me suis pas fait confiance, trop impressionné par Descartes !
Deuxième effet Kiss Cool : cette modification Imaginaire va de paire avec la critique de Kant concernant le "dogmatisme" de Descartes s'appuyant in fine sur un principe Unitaire [1] très Platonicien en objet initial [∅]. La posture de Descartes s'explicite dans le retournement [♻]𓁝⇆𓁜[1]⏩[♻]𓁝⇆𓁜[1], et l'on retombe dans la querelle des universaux autour de la substance.
Lorsque Kant parle de Sujet transcendantal, c.-à-d. au-delà de l'Imaginable (c'est l'Autre de Lacan), il faut bien évacuer le [1] de sa place pour écrire cette ouverture sur le Symbolique : 𓁝[∅]☯.
- En quoi est-ce nécessaire ?
- Pour pouvoir exprimer la Liberté du Sujet ! De [∅] tout peut advenir, ce qui n'est pas le cas en partant de [1].
Il y a donc une plus grande cohérence dans l'approche de Kant, quoique, bien entendu ce soit Descartes qui avec son cogito a effectué le premier le repliement du Sujet sur son existence. Accessoirement tu remarqueras que cette "création" de l'Homme se déterminant lui-même, suit la forme canonique, avec la mort de Dieu pour qu'il naisse : Dieu-1 = Sujet transcendant. (Voir "Le mythe et ses logiques").
- Amen
Hari
Remarque : cette correction de l'ego, m'amène de façon symétrique à revenir sur l'autre bouclage dû à Dirac : celui de la mesure [♻]♧𓁜 en réponse à un questionnement 𓁝[⚤]♡. Là encore, il faudrait parler des bordures.
- Sur le Symbolique ?
- Non mais une interrogation portée dans la "voie des choses" vers le Réel, de cette façon : 𓁝[∅][∃][⚤]𓁜♧⏩𓁝[∅][∃][⚤]♧𓁜. En clair : "combien mesure la chose ?", l'attention portée sur la réponse du Réel coincé entre [∅] et [∃]. Autrement dit un désir bouclée sur une attention portée sur la voie des choses.
- Sais-tu à quoi me font penser les 4 coins de ton mouchoir ? Au schéma L de Lacan.
- J'en parlais en introduction, et ta remarque nous indique le titre du prochain article : "Retour sur le schéma L de Lacan". À suivre...
- Amen
Hari
Note 1 :
- Bien entendu, je fonce tête baissée contre une représentation que je me fais de la pensée de Kant, alors qu'il est beaucoup plus subtil dans sa compréhension des rapports entre temps et espace, mais je ne le verrais qu'après avoir fouillé dans ses conditions de modalité. (Voir ici)
Sources de Perplexity :
Sur le temps et l'espace :
[1] Critique de la raison pure - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_la_raison_pure
[2] Résumé de la Critique de la Raison pure (page 10) - Les-Philosophes.fr https://www.les-philosophes.fr/kant-critique-de-la-raison-pure/Page-10.html©3] [PDF] La notion de temps chez Kant - Éditions Ellipses https://www.editions-ellipses.fr/index.php?controller=attachment&id_attachment=48714
[4] Kant et l'espace-temps - materialisme-dialectique.com https://materialisme-dialectique.com/kant-et-lespace-temps/
[5] Kant et l'espace - materialisme-dialectique.com https://materialisme-dialectique.com/kant-et-lespace/
[6] Le temps chez Kant - Cours de philosophie générale https://bernardpitou.info/articles/le-temps-chez-kant/
[7] La Critique de la raison pure de Kant - Esthétique transcendantale https://books.openedition.org/cdf/14019?lang=fr
[8] Théorie de la connaissance de Kant - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_connaissance_de_Kant
Sur l'universalité :
[1] Fiche de lecture, Introduction à la seconde édition de la Critique de la ... https://www.echosciences-grenoble.fr/ressources/fiche-de-lecture-introduction-a-la-seconde-edition-de-la-critique-de-la-raison-pure-de-kant
[2] Théorie de la connaissance de Kant - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_connaissance_de_Kant
[3] A priori et a posteriori - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/A_priori_et_a_posteriori
[4] Déformaliser l'a priori. Dufrenne entre phénoménologie et Naturphilosophiejournals.openedition.org › philonsorbonne https://journals.openedition.org/philonsorbonne/2448
[5] Résumé de la Critique de la Raison pure (page 2) - Les-Philosophes.fr https://www.les-philosophes.fr/kant-critique-de-la-raison-pure/Page-2.html
[6] Kant : Connaître : La Critique de la raison pure - Philosophie https://www.kidsvacances.fr/fiches-de-cours/lycee/philosophie/kant-critique-raison-pure.html
[7] Kant et la découverte d'un a priori sensible - Lumni https://www.lumni.fr/article/kant-et-la-decouverte-d-un-a-priori-sensible [8] Kant et l'universel | Cairn.info https://shs.cairn.info/revue-le-philosophoire-2009-1-page-135?lang=fr
Sur les catégories :
[1] Théorie de la connaissance de Kant - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_connaissance_de_Kant
[2] La Critique de la raison pure de Kant - Analytique des concepts https://books.openedition.org/cdf/14026?lang=fr
[3] ENTENDEMENT - Encyclopædia Universalis https://www.universalis.fr/encyclopedie/entendement/
[4] Résumé de la Critique de la Raison pure (page 2) - Les-Philosophes.fr https://www.les-philosophes.fr/kant-critique-de-la-raison-pure/Page-2.html
[5] Définition philo de Entendement | Philosophie Magazine https://www.philomag.com/lexique/entendement [6] Les concepts a priori kantiens et leur destin | Cairn.info https://shs.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2004-4-page-485?lang=fr
Sur l'Inhérence et subsistance :
[1] La réforme bachelardienne de la théorie kantienne de la connaissance https://journals.openedition.org/rgi/2184?lang=en
[2] [PDF] Critique de la raison pure / par Emmanuel Kant - Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5443790t.texteImage.pdf
[3] Théorie de la connaissance de Kant - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_connaissance_de_Kant
[4] kant - SOS Philosophie http://sos.philosophie.free.fr/kant.php
[5] Kant's Subsistence and Inherence - The Philosophy Forum https://thephilosophyforum.com/discussion/2249/kants-subsistence-and-inherence
[6] [PDF] Théorie de la connaissance de Kant - Psychaanalyse https://psychaanalyse.com/pdf/THEORIE%20DE%20LA%20CONNAISSANCE%20DE%20KANT%20-%20WIKIPEDIA%20(5%20pages%20-%2070%20ko).pdf
[7] Page:Kant - Critique de la raison pure, I.djvu/247 - Wikisource https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Kant_-_Critique_de_la_raison_pure,_I.djvu/247
[8] II. Kant : un ennemi prodigieux | Cairn.info https://shs.cairn.info/empirisme-transcendantal-et-subjectivite--9791037028969-page-83?lang=fr
Sur Causalité et dépendance :
[1] Cause - Causalité - Philosophie, Science et Société https://philosciences.com/cause-causalite
[2] Théorie de la connaissance de Kant - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_connaissance_de_Kant
[3] Critique de la raison pure - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_la_raison_pure
[4] Le principe de contradiction et le principe de causalité - Persée https://www.persee.fr/doc/phlou_0776-555x_1912_num_19_76_2033
[5] La philosophie de Kant https://la-philosophie.com/kant-philosophie
[6] Temps et causalité chez Kant et Schopenhauer | Cairn.info https://shs.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2012-3-page-367?lang=fr
[7] TEMPS ET CAUSALITÉ CHEZ KANT ET SCHOPENHAUER - Cairn https://shs.cairn.info/article/LEPH_123_0367/pdf?lang=fr
Sur les catégories modales :
[1] Présentation - Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales https://books.openedition.org/editionsehess/9988?lang=fr
[2] Chapitre 1. La catégorisation - OpenEdition Books https://books.openedition.org/eie/755?lang=fr
[3] [PDF] De l'opposition modus / dictum à la distinction entre modalités ... - HAL https://hal.science/hal-02310043/document
[4] Les intuitions rationnelles sont-elles des intuitions modales ? - Érudit https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/2017-v44-n1-philoso03110/1040327ar.pdf
[5] Chapitre 13. L'analyse à l'aide des catégories conceptualisantes - Cairn https://shs.cairn.info/l-analyse-qualitative-en-sciences-humaines--9782200624019-page-359?lang=fr
Sur Descartes et Kant :
[1] Le cogito cartésien et la Critique de la raison pure - OpenEdition Books https://books.openedition.org/enseditions/20643?lang=fr
[2] Kant : critique du cogito cartésien - PHILITT https://philitt.fr/2012/10/03/kant-critique-du-cogito-cartesien/
[3] [PDF] DE L'EXISTENCE D'UNE PARENTÉ ENTRE DESCARTES ET KANT https://www.dptphilosophie-univfhb.org/lekore/2015-48-01-kouaho-delexistence.pdf
[4] La présence de Descartes et de Kant dans l'œuvre de Foucault | Cairn.info https://shs.cairn.info/revue-rue-descartes-2012-3-page-72?lang=fr
[5] Epicure, Descartes et Kant - Trois philosophes intuitionnistes - jstor https://www.jstor.org/stable/42968790