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Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...

L'Homme quantique

Retour aux 4 discours de Lacan

Le 11/ 05/ 2025 :

- À chaque avancée dans ma représentation de l'Imaginaire, j'éprouve le besoin de revisiter quelques monuments, afin de tester ma nouvelle façon de voir. Il était donc naturel de revenir à ces 4 discours après nous être aventuré en terre sémiotique. (Note 1)

- Tu reprends tout à zéro ?

- Je vais plutôt repartir de là où nous en étions restés en 2022 (ici).

- Dis-nous en gros en quoi tu as évolué depuis cette époque.

- Les points essentiels sont :

  1. Une refonte de notre syntaxe :
  2. La différence entre voies des mots et des choses
  3. L'accent mis sur le "bouclage Imaginaire"

Par rapport à ma précédente analyse des 4 discours, les évolutions attendues devraient être dues :

  • Aux liens entre les 2 voies et les variances : 
    • Voie des mots <=> contravariance;
    • Voie des choses <=> covariance
  • À la circulation du Sujet sur le cross-cap.

- Fais-nous quand même un petit rappel de la présentation de Lacan.

- Comme c'est dimanche, en mode relax, je pose la question à Perplexity :

  • "Q : — Sur quoi s’appuie Lacan pour distinguer ses 4 discours ?
  • 🤖: — Pour distinguer ses quatre discours, Lacan s’appuie sur une structure formelle et logique qui articule quatre places (ou instances) et quatre termes fondamentaux du champ psychanalytique. Voici les fondements de cette distinction :
    1. Les quatre places du discours
 :
      Chaque discours lacanien s’organise autour de quatre positions fixes :
      • L’agent (celui qui agit, qui prend la parole)
      • L’Autre (celui à qui l’agent s’adresse)
      • La vérité (ce qui motive l’agent, mais reste en partie caché)
      • La production (l’effet généré par le discours).
    2. Les quatre termes fondamentaux
 :
      À ces quatre places, Lacan fait correspondre quatre éléments de la structure signifiante :
      • S1 : le signifiant-maître
      • S2 : le savoir (l’ensemble des signifiants)
      • $ (S barré) : le sujet divisé
      • a : l’objet petit a (objet cause du désir, “plus-de-jouir”).
    3. La permutation circulaire :
      Lacan distingue les discours par la permutation circulaire de ces quatre termes sur les quatre places. Chaque discours se définit par le terme qui occupe la place d’agent, ce qui entraîne une configuration spécifique des autres termes sur les autres places. Cette opération mathématique (permutation) permet d’obtenir les différentes formes de discours : maître, universitaire, hystérique, analyste.
    4. Fondement logique et théorique
      
Lacan s’appuie sur la définition du signifiant (“le signifiant représente un sujet pour un autre signifiant”) et sur une écriture logique du lien social, dissociée de la simple parole. Cette formalisation vise à rendre compte des différentes modalités du lien social et des effets de structure dans la parole et l’adresse à l’Autre.
    5. L’apport du discours analytique
      

C’est à partir du discours de l’analyste, véritable nouveauté introduite par Lacan, que la distinction des quatre discours prend tout son sens : il s’agit d’articuler ce qui, dans le lien social, excède la simple communication et touche à la structure du désir et de la jouissance.

Résumé

Lacan distingue ses quatre discours en s’appuyant sur une structure formelle composée de quatre places et de quatre termes, permutés pour générer chaque discours. Cette construction s’ancre dans une logique du signifiant et vise à formaliser les différentes modalités du lien social et du transfert, au-delà de la simple parole." 
Pour les sources, voir ce lien.

1/ Les 4 places du discours :

Au lieu de "place du discours", je parlerais des "postures" des Sujets dans le discours de l'auteur 𓂀Lacan :

  • L’agent (celui qui agit, qui prend la parole) est un Sujet en posture ex post  𓁝𓁜agent ;
  • L’Autre (celui à qui l’agent s’adresse) est un Sujet 𓁝𓁜Autre en posture ex ante;
  • La vérité : l'agent se retrouve dans la posture [♻]𓁜⇆𓁝agent[∅];
  • La production (l’effet généré par le discours) : il s'agit de l'effet sur l'Autre en posture [∃]𓁜Autre.

2/ Les 4 termes fondamentaux :

Pour nous cette "structure formelle" qui définit les places potentiellement accessible à un duo de personnages (celui qui tient le discours, et l'autre à qui il s'adresse, est repérable sur la surface de l'Imaginaire de l'un et de l'autre, comme Sujets 𓁝𓁜Autre & 𓁝𓁜agent. Pour l'auteur 𓂀Lacan qui en parle, il est aisé de représenter la situation des interlocuteurs sur ce qu'il comprend de leur Imaginaire: (𓁝Autre[α]𓁜agent)𓂀Lacan; en ne retenant que la posture active de l'un et l'autre.

- Cela suppose-t-il que tous trois ont des topologies Imaginaires identiques? 

- Question intéressante. On dit que les premiers Indiens au contact de Christophe Colomb n'avaient tout simplement pas "vu" les galions espagnols approcher de la côte, faute du concept adéquat pour se les représenter. À l'inverse, nous isolons un ruban de Moebius à la surface du cross cap pour nous limiter à une représentation Platonicienne.

Ceci dit, les indications de Perplexity sont bien pauvres pour nous aider à situer clairement les 4 instances S1 : le signifiant-maître; S2 : le savoir (l’ensemble des signifiants) $ (S barré) : le sujet divisé & "petit a".

- Reviens à ta première lecture 'D'un Autre à l'autre # 1 ':

- Difficile à relire ! J'avais cependant relevé ceci, qui me rappelait Deleuze :

"Cette structure logique minimale telle qu'elle se définit par les mécanismes de l'inconscient, je l'ai depuis longtemps résumée sous les termes de la différence et de la répétition rien d'autre ne fonde la fonction du signifiant que d'être différence absolue".

Avec le recul, et après une longue méditation autour de la querelle des universaux, j'y verrais aujourd'hui le reflet d'un Univers Platonicien :

  • La pulsion Unaire du côté du Symbolique en 𓁝[∅];
  • Le multiple du côté du Réel [∃]𓁜.

Et compte tenu :

  • de ce que nous venons de voir en sémiotique (voir "Retour à Bourdieu") de la double dualité sémiotique entre :
    • S : un "élément de signification" => vu ex post en ([♻]𓁜⇆𓁝[∅])𓂀;
    • S̄ :  "pris comme absence absolue de signification," => vu ex ante en ([♻]𓁜⇆𓁝[∅])𓂀;
  • et de la rencontre entre les représentation s1 & s2 en [⚤]

Je me demande si le discours de Lacan ne se situerait pas à la "jointure" de notre cross cap ?

- Il faudrait la nommer précisément.

- Sur notre topologie dépliée selon les deux axes (𓁜𓁝)⊥(♧𓁜𓁝♡) :

𓂀   𓂀
    [∅] [∅] [∅]    
[∃] [⚤] [#] [] [∅]
[∃] [⚤] [#] [] [∅]
[∃] [⚤] [#] [] [∅] 
  [∃] [∃]# [∃]  
𓂀   𓂀

C'est le lieu double où l'on raboute  [∃]/ [∃]/ [∃]♢ sur [∃]/ [∃]#/ [∃] ( voir "Le cross cap").

  a [∅] [∅] [∅] b
[∃] énergie
conservation
[∃]       [∅]
[∃] mouvement
symétrie
[∃]       [∅]
[∃] objet
indétermination
[∃]       [∅]
  d [∃]  [∃]#  [∃] c
    [∃] signifiants 
indétermination
[∃] syntaxe 
symétrie
[∃] sens 
conservation
 
    nombres forme quantité  

Et je te propose de nous focaliser sur cette ligne, pour lire Lacan.

- Ça change beaucoup le point de vue ?

- Pas mal, oui. Dans le dernier texte, je me focalisais sur les mouvements de l'Autre autour du niveau 𓁝[♻]𓁜, dans la voie des choses (𓁜𓁝) et pour tout dire, j'en restais au niveau de la discussion Platon/ Aristote autour du statut de la substance. Or ce n'est pas autour de [♻] que se fait la communication entre 𓁝𓁜Autre & 𓁝𓁜agent. Il s'agit plutôt de la rencontre entre S et S̄ du carré sémiotique dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡), précisément dans le passage de "l'extérieur" à "l'intérieur" du cross cap ! Pour faire image (mais ce n'ai qu'une projection d'un objet 4D en 3D) ce passage extérieur/ intérieur symboliserait l'incorporation par l'Autre du discours de l'agent. 

- Soit, mais où placer les 4 termes : S1/ S2/ $/ a ?

Pour les deux premiers, c'est assez facile — en faisant attention de ne pas mélanger l'écriture de Lacan et celle de Greimas & Rastier :

  • S1 : le signifiant-maître :
    Nous sommes a priori en [♻]𓁜⇆𓁝[∅] ; dans la posture ultime : 𓁝[∅], (i.e. le S̄ de la sémiotique) dans la voie (𓁜𓁝);
  • S2 : le savoir (l’ensemble des signifiants) 
    Considérant que Lacan s'intéresse au discours du Sujet, et qu'il parle d'ensemble (i.e.: comme réunion d'éléments disjoints) je penche pour [⚤]𓁜, avec l'idée que nous sommes dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡)soit ♡𓁜, pour respecter notre syntaxe (i.e. : le S1 de la sémiotique). 

Avec un rapport de l'Un au multiple très Platonicien qui est respecté de ce fait. La suite est plus spéculative, et pour tenir compte de l'aspect fragmenté de $, je pense qu'il faut considérer la répétition du cycle : (voir "Retour à Bourdieu")

Terminologie  Sémiotique
S2 S2⊂S̄ S1⊂S S
[⚤]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜 [♻]𓁜 𓁝[∅]
𓁝 𓁜 choix     
𓁝[⚤] [⚤]𓁜 [⚤]𓁜    
2 s2 s1    

Dans cette perspective :

  • $ (S barré) : le sujet divisé
    serait la position s̅2 en 𓁝[⚤]♧ de la sémiotique  ;
  • a : l’objet petit a (objet cause du désir, “plus-de-jouir”)
    serait la posture finale s2 en [⚤]𓁜. Le "plus de jouissance", au-delà du principe de répétition étant le changement de posture de l'Autre : 𓁝[⚤][⚤]𓁜 — en mode (𓁜𓁝).

Le très gros avantage de ce point de vue est :

  • d'une part d'intégrer dans le mouvement la forme canonique des mythes (voir "Si cher Thanatos");
  • d'autre part de coller à la sémiotique qui, comme la pratique psychanalytique, s'attache au langage.

- Tu peux nous faire un schéma d'ensemble, en reprenant le vocabulaire de Lacan ?

- Je te propose ceci (tiré de ce que nous avons compris de la sémiotique):

Terminologie Lacanienne
  S1   S2  
[♻]𓁜 𓁝[∅]   [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
     
  [∃]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜
      $ a  

- Reste à comprendre comment circulent l'agent et l'Autre dans ce schéma, et vérifier que nous retrouvons bien les 4 discours de Lacan.

- Oui, et pour ce faire, je vais reprendre notre dernière interprétation pour la corriger selon cette perspective : c'est toujours la correction qui est éclairante! 


Les 4 discours :

Les 4 discours


(a)1 Le discours du Maître :

à 6 mn de la vidéo

"Le discours de 𓂀m est transmis au Sujet 𓁝𓁜e pour qu'il en produise quelque chose. Le désir du maître est donc de provoquer le retournement du Sujet, vu dans le discours (a)1 :
(𓁝e[♲]𓁜m⏩[⚤] 𓁝𓁜e[♲])𓂀m"

- Nous sommes ici dans la voie des choses (𓁜𓁝), comme si le maître avait le pouvoir de "façonner" l'élève tel le potier de la glaise pour "produire" quelque chose. C'est peut-être ce qu'il a en tête (i.e. 𓂀m) mais est-ce suffisant pour représenter une relation verbale, dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡) ?

- À il manque au minimum une différenciation entre modes ♧ et ♡.

- Gardons l'idée d'un processus dans la voie des choses, et d'un processus purement limité à 𓁝[⚤]𓁜𓁝[♻]𓁜 en Univers Platonicien. 

Comparons nos deux schémas (nota : L'inversion des positions droite / gauche n'est pas significatif : elle découle de mon choix de placer le niveau [⚤] à la gauche du niveau [♻].) :

S2 S1  
[⚤]𓁜M 𓁝M[♻] [♻]𓁜𓁝M[∅]
𓁝M𓁜e ↖↗ 𓁝e𓁜M  
[⚤]𓁜e 𓁝e[♻]
a   $  

C'est un développement sur 2 modes du schéma que j'avais déjà présenté. Là où j'avais un peu rapidement caractérisé la posture relative du maître et de l'esclave par la simple dualité 𓁝esclave/𓁜maître; la relation est plus détaillée : 

S2 S1  
Le maître choisit   Le maître contrôle
𓁝M𓁜e ↖↗ 𓁝e𓁜M  
L'esclave reçoit l'ordre L'esclave rend compte
a   $  

Tu remarqueras  que la liberté :

  • du maître réside dans le "choix" ♡𓁜M𓁝Mdans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡) ;
  • de l'esclave réside dans le passage [⚤]𓁜e𓁝e[♻] dans la voie des choses (𓁜𓁝).

En termes de circulation sur la topologie Imaginaire nous avons une simple boucle avec feed-back :

Stratégie
   
Tactique

- Donc rien de bien neuf ?

- Non : cette posture rejoint celle du maître et de l'esclave de Kant, sans intention chez le maître d'intervenir sur l'environnement Imaginaire de l'esclave, il souhaite juste obtenir une action concrète, en contact direct avec le Réel. Tu remarqueras seulement que :

  • le foncteur  𓁝maîtreesclave𓁜 est direct dans l'esprit du maître quand
  • le foncteur adjoint 𓁝esclavemaître𓁜, laisse l'esclave dans l'incertitude de la réponse du maître. 

La croix centrale nous renvoie au bouclage déjà vu (voir ici dans "Syntaxe de l'entropologie"):

  • Le cogito cartésien;
  • La mesure de Dirac.

Le 12/ 05/ 2025 :

(a)2 Le discours de l'universitaire :

à 21 mn de la vidéo

- La grande différence avec le discours précédent réside dans l'intention du Maître de modifier la structure Imaginaire de l'esclave/ élève.

- C'est la maïeutique, Socrate et l'esclave de Ménon ? (voir "Si cher Thanatos")

- Oui, et c'est ce que je te propose de vérifier en nous focalisant sur l'évolution de l'esclave, franchissant la "jointure" du cross cap que nous avons identifiée en introduction :

  S1   S2  
[♻]𓁜 𓁝[∅]   [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
     
  [∃]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜
      $ a  

 

 

 

- Pas très concluant...

- Le problème vient de la représentation : nous sommes sur un cross cap, au passage entre "intérieur" et "extérieur". Il y a là un acte de création chez l'esclave/ élève, dont rend compte la forme canonique, mais pas ce schéma. Pour le vérifier, j'ai réécouté la présentation de Séraphino Malaguarnera, qui du coup me paraît bien fade...

- Tu peux faire mieux, tente de retrouver les liens de Lacan.

- Essayons :

  • S2 → a <=> [⚤]𓁜Maître[⚤]𓁜élève (l'agent étant à la place du maître)
    C'est un raccourci, mais l'on retrouve l'idée d'une pluralité (dénombrable) de signifiants en S2 (rejoignant le sens sémiotique de S1 [⚤]représentant S en [♻]) qu'il s'agit de transformer en un tout explicite en "a" (soit s1).
    Le passage escamoté [⚤]𓁜M𓁝M[⚤] étant le choix du maître, avec un principe de répétition à l'oeuvre, dans ce qu'il transmet par 𓁝M𓁜e;
  • S1S2 <=> Alors que S1 et S2 sont du même mode ♡, il n'y a pas de rapport direct, dans la voie (𓁜𓁝) entre eux. Il faut la forme canonique, et la double inversion de Lévi-Strauss pour passer de l'un à l'autre, et c'est le franchissement de la jointure du cross cap. L'expression lapidaire de Lacan l'explicite très vaguement.
  • a$ <=> L'élève accède à "a" en [⚤]♧​​​​​​𓁜e, avec l'aide du maître, à partir de la posture $ en 𓁝e[⚤], sous le regard du maître, qui confirme par [⚤]𓁜M𓁝M[⚤] l'acquisition de "a" par l'élève. Mais c'est une confirmation très formelle de mode ♧​, actée pour signifier la transformation de l'élève.
    La jouissance étant le ressenti par l'élève d'un passage 𓁝e[⚤]♧​​​​​​[⚤]𓁜e, adoubé par le maître. C'est le principe de l'initiation, attestant socialement en mode ♧ d'une évolution présumée de l'élève en mode ♡.

- Mais le passage de l'Un au multiple ?

- Ce schéma est incapable d'en rendre compte correctement, car la progression Imaginaire est un processus dual entre ce qui est (le S sémiotique) et ce qui n'est pas (le S̄); un peu comme en électronique il y a une conduction ordinaire et une conduction "par trou".

  • Dans le mouvement "initiatique" dont je viens de parler, et en termes sémiotiques, l'élève passe de 𓁝2s1𓁜 en [⚤]♧​​​​; où
    • s1𓁜 représente  le concept S en [♻]; et
    •  𓁝 représente ce que S n'est pas;
  • Une fois ce pas franchi, l'initié poursuit une quête de sens, dans la voie (𓁜𓁝); c.-à-d. qu'il passe de [⚤]𓁜e𓁝e[♻]​♧​​​​.
    • d'une posture ex post 𓁜 avec pour horizon l'objet final [∃]; le singleton de la théorie des Ensembles;
    • il passe ex ante 𓁝, avec à l'horizon l'objet initial 𓁝[∅]; d'où tout peut advenir, le multiple potentiel (limité par le Symbolique);

- En quelque sorte le $ évolue au cours du processus de [⚤]♧​​​​ à [♻]​♧​​​​?

- Oui et c'est normal, puisque entre-temps l'élève est passé par "a".

Si tu reviens à la boucle avec feed-back précédente (représentée en bleu), nous avons dans ce discours de l'Universitaire une étape préparatoire (représentée en rouge) consistant dans cette phase à "accorder" l'élève au savoir "social" dans le discours du Maître.

1 2 3

(b)1 Le discours de l'analyste

- Les places des danseurs sur le parquet Imaginaire sont Ici :

  • L'agent, dans la posture [⚤]♧​​​​𓁜M précédemment dévolue à l'élève ou à l'esclave, à l'écoute de :
  • L'analysant, dispersé 𓁝[⚤](ou $), ne laissant entendre son mal que par le vide qui entoure (i.e.: le 𓁝sémiotique), c.-à-d. l'objet de la consultation.
  S1   S2  
[♻]𓁜 𓁝[∅]   [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
     
  [∃]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜
      $ a  

 

 

 

Personnellement, je vois ici deux processus à l'oeuvre :

  • Un effort de l'analyste pour "donner sens" à son discours;
  • Un effort de l'analysant pour passer de l'indicible à l'expression de ce qui est, pour l'heure, indicible.

- Et comment les traduire concrètement ?

- Ça reste pour moi très schématique dans ce schéma de Lacan :

  • S2a : pour l'analyste, dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡), il ne s'agit pas d'une flèche du type causeeffet, mais d'un ajustement progressif (automatisme de répétition ↓↑), qui s'achève par la fermeture de la boucle : 𓁝[⚤][⚤]𓁜 :
S2
[⚤]𓁜 𓁝[⚤]
𓁝[⚤] [⚤]𓁜
$ a
  • $S1 : pour l'analysant, dans la voie des mots (♧𓁜𓁝♡), il s'agit de donner un sens en [⚤]𓁜 (i.e.: le S1 sémiotique) à ce qu'il n'arrive pas à dire en 𓁝[⚤] (i.e.: le 𓁝sémiotique).

- Les deux restent dans la voie des mots ?

- Oui : la cure psychanalytique passe uniquement par les mots (♧𓁜𓁝♡). Il est question pour les deux d'arriver à une expression signifiante pour le patient. L'intégration de cette compréhension verbale [⚤]𓁜 à au domaine [♻]𓁜⇆𓁝[∅]de l'analysant reste sa propre quête, dans la voie des choses (𓁜𓁝). L'analyste n'est pas un directeur de conscience ! c'est tout le travail intérieur que l'analyse est censée provoquée (surligné en jaune) :

  S1   S2  
[♻]𓁜 𓁝[∅]   [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
     
  [∃]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜
      $ a  

 

 

 

- Il faudrait proposer un bouclage sur le cross cap...

- Si je comprends bien le sens de ce qu'est une cure (il faudrait ouvrir le dialogue avec quelques psys pour en avoir confirmation), il s'agit d'un feed-back, ou "tuning" du niveau [♻]𓁜 de l'analysant, pour qu'il puisse exprimer l'objet de son attention (de la cure) en [⚤]𓁜.  Ce qui donne ceci :

1 2

Ce qui permet peut-être de mieux cerner la différence entre le discours de l'universitaire, qui cherche à "aller de l'avant", et l'analyste qui cherche à "clarifier le passé" :

discours de l'universitaire discours de l'analyste cross cap

L'aspect contre-intuitif de ces cheminements tient au franchissement de la "jointure" du cross-cap.

- Il y aurait de quoi écrit un livre à partir de ces schémas !

- Sans doute, mais pas maintenant : il nous reste le dernier discours.

(b)2 Le discours de l'hystérique :

- Ici, l'agent qui s'exprime ne sait pas 𓁝[⚤] (i.e.: le 𓁝sémiotique).

 

  S1   S2  
[♻]𓁜 𓁝[∅]   [⚤]𓁜 𓁝[⚤]
     
  [∃]𓁜 𓁝[⚤] [⚤]𓁜
      $ a  

 

 

 

 

  • $S1 : il y a confusion entre deux postures ex ante 𓁝 :
    • "Je ne sais pas𓁝[⚤] (i.e.: le 𓁝sémiotique) et ici mis pour :
    • L'objet initial, qui chapeaute mon système de valeurs :([♻]𓁜⇆𓁝[∅]) 
  • a$ : il n'y a pas ici le "tuning" mis en oeuvre par l'analyste, pour parvenir au bouclage 𓁝[⚤][⚤]𓁜;
  • S1S: il n'y a aucune possibilité pour Sde déterminer S2 dans un mouvement 𓁝[∅][⚤]𓁜;
    petit rappel: le pas en avant pour aller "au-delà" et "expliquer" l'objet initial,
    • passe par un acte de création 𓁝𓁜 ;
    • et un changement de voie : (𓁜𓁝)(♧𓁜𓁝♡).

- Il faut malgré tout repérer une circulation du Sujet dans la topologie de son Imaginaire, car il y a une persistance de l'état hystérique, et donc un automatisme de répétition à l'oeuvre...

Je te propose d'inverser le discours de l'analyste :

discours de de l'hystérique discours de l'analyste cross-cap

Comme tu le vois, la grosse différence entre les deux cheminements est criante :

  • Le discours de l'analyste :
    • part d'une représentation de la situation comprise en [♻]𓁜;
    • pour produire un discours de l'analysant en [⚤]𓁜;
  • Le discours de l'hystérique :
    • part d'un discours vide de sens en [⚤]𓁜;
    • pour produire un autre discours vide de sens, en revenant à son point de départ [⚤]𓁜.

Ouf ! je pense que ça s'éclaircit !

- Une conclusion, toute provisoire, bien entendu ?

- Notre petite promenade en terre sémiotique nous a sans doute permis de mieux exprimer les concepts lacaniens, en vue d'une reprise ultérieure, lorsque nous aurons formalisé notre Sujet comme topos.

- Je me demande quand même si ces 4 discours épuisent tous les mouvements envisageables sur notre surface topologie ?

- Il faudra y revenir plus tard, mais pour aujourd'hui, je te propose d'en rester là, dans l'attente des commentaires de nos psychanalystes !

- Amen.

Hari

Note 1 :

balisage du parcours :

  1. D'un Autre à l'autre # 1 du 25/ 09/ 2016
  2. Les quatre discours de Lacan #2 du 13/ 01/ 2019
  3. Covariance et contravariance #2 - les 4 discours de Lacan du 26/ 01/ 2022

Pour le contexte :

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