Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
11 Novembre 2016
La mort de Leonard Cohen m'a fait relire un billet que j'ai écrit il y a plus de deux ans, à Valencia ; au cours d'un voyage assez mémorable. Et c'est étonnant comme il résonne encore en moi. Tout d'abord, cette phrase : "Je n’ose imaginer quand j’aurai 85 ans", alors qu'il est mort à 82 ans, me fait prendre conscience du temps qui me serre de près. Courre camarade ! Oui, oui, il faut me dépêcher, arrêter de flâner ma vie comme je l'ai toujours fait.
Et puis cette profession de foi qui avait inspiré mon billet: "There is a crack in everything that’s how the light gets in", une ouverture par où pénètre la lumière, alors que je sors des trous noirs qui, eux, absorbent toute lumière !
En ponçant mon salon avant-hier, je réfléchissais sur la suite à donner à mes réflexions car j'ai trente-six fers au feu en attente, et le temps presse. Continuer mon exploration des 4 discours de Lacan ? Reprendre mes réflexions sur la théorie des catégories, après avoir été à l'extrême du début ? C'est alors que j'entends, dans l'émission "La tête au carré" de France Inter, quelqu'un parler de la gravité comme d'une force "émergente". Pas possible : quelqu'un retrouverait mes concepts ? Ce qui me replonge dans la physique aussi sec !
Je surfais hier sur le net pour en savoir un peu plus, car je n'imaginais pas une seconde qu'il puisse s'agir de ce que j'avais développé, bien trop ignoré. Non, bien sûr, mais je tombe sur une approche inconnue qui tout de suite m'éblouit: la gravité serait une "force entropique". Jamais entendu parler. Pourtant, cette idée est liée (voir ici) à l'Univers holographique, aux trous noirs et à l'information portée par l'horizon d'un trou noir... Élégant, séduisant bien sûr, puisque ceci nous renvoie à un problème d'information, et donc à l'Imaginaire du sujet (i.e.: l'information se définit par rapport au "potentiel" que l'on découpe dans ce qui nous frappe du Réel; nous en parlions il y a peu).
Vous voyez le lien avec mon approche de la masse, comme concept émergent à un certain niveau de notre Imaginaire ? Vous y êtes ?
Ceci me conforte dans ma conviction d'avoir développé le cadre épistémologique parfaitement adapté à une telle approche thermodynamique de la gravité. Bien sûr, puisque toute mon approche découle d'une approche thermodynamique, décrite dans cet article des Techniques de l'Ingénieur en 2006. Ce qui m'amène, dans l'Homme Quantique, à cette congruence entre rapports :
Tout fait signe, comme je l'écrivais dernièrement (voir ici) et je reste flottant, ne sachant par quel vent me laisser porter, et cette mort de Leonard Cohen qui me presse : "courre camarade, car il est plus tard que tu ne crois". Quel dommage d'être si vieux alors qu'il y a tant à explorer, tant de promesses...
"... Tant de colère et d'ardeur
Et il y a tant d'années
Tant de visions entassées
De volonté ramassée..."
Il faut que j'élague avant d'être déraciné, comme le tilleul du jardin qui gît en tas, au pied de l'escalier. OK, il faut donc me recentrer sur mon plus vieux projet, celui de retrouver par la voie la plus simple, la plus élégante, l'équation de Schrödinger. Remonter la piste jusqu'au principe de moindre action en partant de la théorie des catégories, comprendre les groupes de symétries, les groupes de jauges... D'ailleurs, ce regard "entropique" porté sur la force gravitationnelle, n'est-ce pas un retour, à une échelle qu'il faudrait caractériser, à ce principe de moindre action ? C'est donc par ce bout qu'il me faut reprendre le fil.
Ça c'est la théorie, mais je me connais: je ne tiens pas la ligne droite, même à jeun.
"... Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l'oiseau"
Amen
A+
Hari