Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
21 Février 2023
- Encore un retour sur Platon, tu n'en sortiras donc jamais !
- En visionnant ma dernière présentation (le lien est à la fin de l'article "Qui a tué Platon?"), je revivais l'expérience, et derrière chacun de mes bredouillements voire de mes lapsus, je retrouvais les pensées contradictoires qui m'assaillaient dans le flot de mon discours. Puis, ce matin, en nettoyant un peu le bureau de mon Mac, je retrouve un texte de Hubert Jacobs, "La question de l'Un dans la pensée Grecque" parcouru pendant ma préparation. Ce texte fait partie d'un livre collectif plus important "Variations sur Dieu" dirigé par François Coppens.
- Et donc ?
- En le relisant, je retrouvais la complexité des idées qui perturbaient mon expression lors de cet exposé.
- Tu te récuses ?
- Non, justement, il me semble avoir tranché au plus vif.
- Mais alors, pourquoi y revenir ?
- À la relecture, cette aventure du UN dans la pensée Grecque m'a semblé recouper mes propres hésitations, comme si j'avais revécu en accéléré les fluctuations dans l'interprétation du UN qui s'agitèrent dans la tête de bien d'autres avant moi.
- Pourquoi y revenir, puisque tu abandonnes ce UN pour le VIDE ?
- Tu ne comprends pas. Les hommes fonctionnent à peu près de la même façon, je veux dire, au niveau de l'organisation générale de leur cerveau. Nous utilisons tous les mêmes zones cérébrales pour interpréter un texte ou faire des calculs, et prenons tous conscience d'un objet quelconque de la même façon. Et donc, si j'éprouvais certaines difficultés à exprimer la pensée grecque à partir de ses prémisses elles-mêmes...
- ... C'était en quelque sorte un automatisme de répétition : tu n'arrivais pas plus à faire une présentation claire du UN ou de l'ontologie, que les philosophes eux-mêmes, qui ont ressassé cette problématique jusqu'à nos jours... Cependant, si, en changeant d'objet initial comme tu le proposes, tu élargis la perspective, ne devrais-tu pas, au contraire, rendre compte assez facilement de ce qui bloque une pensée fondée sur l'objet initial UN ?
- C'est ce que je voudrais vérifier ici sur pièce. La difficulté de ma présentation tenait au parti pris de ne pas utiliser ma représentation glyptique de l'Imaginaire et des postures du Sujet dans ce dernier lorsqu'il parle. À contrario, je vais ici passer ce texte à la moulinette à ma manière pour voir si, effectivement, mon écriture permet de rendre compte des difficultés rencontrées par les philosophes Grecs et leur postérité discutant de cette problématique de l'UN et du MULTIPLE.
Je vais même faire plus, en testant sur ce texte deux structures de l'Imaginaire, en fonction de leur pertinence :
Comme l'auteur a eu la générosité de mettre son texte en accès libre, je me permettrais de le citer in extenso. C'est parti.
Posture | commentaire | |
Sur l'école Milésienne : (Wikipédia) "Ces philosophes définissaient chacun à leur façon la substance primaire, le principe (ἀρχή / arkhè), dont l'Univers était constitué et qui représentait la source de la vie." Il y déjà une ambiguïté dans la posture 𓁝𓁜 |
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[♲]𓁝⇆𓁜[1]☯⏩[♲]𓁝⇆𓁜[1]☯ | "Anaximandre choisit un élément non observable et indéfini, l’apeiron (ἀπείρων)" (ou "l'illimité") <= Il fait un choix d'enseignant (Note 2) |
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Je comprends donc que l'auteur prend soin de distinguer les discussions
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Posture | commentaire | |
𓁝[1]☯ | Nous avons bien confirmation de la posture de "quête" 𓁝, ou "pulsion unaire" Lacanienne tendue vers le UN. |
Posture | commentaire | |
☯[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲] |
Ici, nous sommes orientés vers le pôle Réel de la structure, avec:
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Posture | commentaire | |
Ça commence à se compliquer ! | ||
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1/ Les "prédicats" (i.e.: indivisibilité, la totalité, l’unité et la continuité) de l'être impliquent un changement de posture du Sujet:
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S↓ | 2/ "Il n'existe pas de UN "objectif", mais condition transcendentale de l'expérience": ceci confirme l'approche "transcendante" précédente ou de "2e entendement" de Spinoza (que je note S↓). | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1]☯ |
3/ Identité entre Être et UN : ce que nous avions anticipé en écrivant 𓁝[1] à la limite Imaginaire du Symbolique ☯. Du point de vue de Mélissos, il y aurait identité ⇆ entre
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Posture | commentaire | |
C'est là qu'il ne faut pas se mélanger les pinceaux : | ||
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En ce sens, l'existant n'est pas ! |
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☯[1]⇅[⚤]𓁜 | En particulier, et vu dans une approche immanente (ou S↑) Le multiple en [⚤]𓁜, comme répétition ⇅ du saut [1]⇅[⚤]𓁜 n'est pas, mais il est de l'ordre de l'existant. |
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"L’Être est absolument, non parce qu’il s’oppose au Non-Être, mais parce qu’il est Un", nous montre la difficulté d'établir la logique du 1er ordre à partir de ce refus du vide ! |
Posture | commentaire | |
C'est tellement alambiqué que j'ai très peur de faire des contresens, allons-y pas à pas ! | ||
[⚤]𓁜 et [⚤]𓁜
[⚤]𓁜 "de subiecto" [♲]𓁜 "in subiecto"
[♲]𓁜⏩𓁝[♲] 𓁝⇅𓁜[♲]⏩[⚤]𓁝⇅𓁜[♲]
[1]⇅[⚤]𓁜 |
L'auteur écrit "l'affirmation du non Un en vue de sauver l'existence du multiple", en oubliant de situer le contexte. Il s'agit de constater que si les Sophistes peuvent dire ce qui n'est pas, à tout le moins, le discours lui-même existe.
Il y a me semble-t-il une incompréhension de la posture de Platon, qui est très cohérente en [⚤]𓁜, traitant de ce qui est dit de la chose ("de subiecto"), quand l'auteur parle du référé du discours ("in subiecto") qui serait au niveau intelligible du monde idéal ; autrement dit en [♲]𓁜 ! (Note3) Ce qui l'amène à dire que pour Platon "le non être est" ! Exactement au sens très moderne où nous écrivons [♲]𓁝⇆𓁜[∅]☯ ; ce qui est en contradiction avec l'idée de l'UN en 𓁝[1]☯. Quand à l'idée d'infini, je pense qu'il conviendrait d'en rester à l'"illimité" de l’apeiron (ἀπείρων) d'Anaximandre. (Note 4)Et donc, pour "parler" de l'illimité, nous en restons au "dénombrable", au sens où (∀n∈N | (n+1)∈N) (la répétition de 1). Avec une perte de sens du à la démarche S↓. "Le multiple nombrable, c’est-à-dire une pluralité d’Uns, qui sont les Idées." Que le multiple soit "dénombrable", bien entendu nous sommes en [⚤] ! Mais la présentation de l'auteur me semble embrouiller les choses inutilement. |
Le 22/ 02/ 2023 :
- Pour tout dire, mon dernier commentaire me laisse un goût amer dans la bouche. Ma critique me semble trop rapide.
- Tu as loupé une marche ?
- Je me suis astreint à rester le plus possible en mode ♧, alors qu'il me semble nécessaire de "fermer la boucle Imaginaire" (en mode ♢) en collant tête-bêche les deux extrémités de l'Imaginaire touchant au Réel et au Symbolique, pour retrouver notre ruban de Moebius:
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- De toute façon, lors de ton exploration de la "querelle des Universaux", tu avais déjà été obligé de passer en mode ♢, il était donc à peu près évident que se limiter en mode ♧ allait coincer tôt ou tard...
- Certes, mais je ne pensais pas y être obligé aussi vite !
- Dis-nous plutôt ce que cela t'amène...
- Tu vois immédiatement de quelle façon le UN de 𓁝[1]☯ (un tout continu) te sert d'élément ☯[1]𓁜 pour identifier ensuite le multiple en ☯[1][⚤]𓁜, dans une démarche S↑, quand le passage 𓁝[1]↓[1]𓁜 est en soi une démarche transcendante.
- Dans ce cas, pourquoi, ce qui apparaît effectivement si évident, est-il si difficile à exprimer par les Grecs eux-mêmes (ainsi que par leurs exégètes) ?
- Tout d'abord la structure Réel/ Imaginaire/ Symbolique n'est pas conceptualisée avant que Freud y pense; il s'agit donc d'une mise en forme a posteriori d'une pensée Grecque qui nous est aussi étrangère que celle d'un Aztèque.
- Cela t'aide malgré tout à en rendre compte...
- La question n'est pas là : il s'agit de comprendre comment les Grecs eux-même pouvaient s'expliquer le passage d'une idée que Dieu est "UN" au "UN" du calcul le plus élémentaire. D'un "UN" incorruptible par essence, éthéré (Anaximène), au "UN" générique du multiple et de la corruption du monde sublunaire.
- Au fond, n'est-ce pas toi qui prends le problème à rebrousse-poil ?
- Précise !
- Dans ta présentation, tu en arrives bien à l'idée d'une irruption du Sujet qui "fracture" en quelque sorte un principe dual, hors Imaginaire; je te cite :
"... En posant déjà les deux principes de base d'une nouvelle épistémè :
Le meurtre de Platon tenant au changement d'objet initial.
- Tu ne vas pas loin avec tout ça...
- Attends la suite. Nous avons parlé d'une première "coupure", mais pour qu'elle soit consistante, cette coupure, il faudrait qu'elle corresponde à une disposition très générale de notre entendement, et ceci jusque dans la constitution du Sujet elle-même.
- Bref, tu en reviens à Piera Aulagnier. (voir fin de la Note 17)
- Exactement, ce qui nous donne : (☯[∃]𓁝/𓁜[∅]☯)𓂀, où tu vois se refléter cette coupure du monde lui-même dans le Sujet qui l'imagine (ou l'inverse, comme dans le rêve de Chuang Tzu), et tu gardes l'idée millénaire d'une correspondance microcosme/ macrocosme, exprimée cette fois-ci en termes de coupure."
Tu peux donc voir assez simplement la représentation du Réel et du Symbolique comme les effets d'une coupure (actuel) d'un ruban de Moebius originel (chez les Grecs).
- Autrement dit Réel et Symbolique n'existent pas dans la pensée Grecque ?
- Disons plutôt que nos philosophes s'évertuent :
En ce sens, le bouclage 𓁝[1]☯ sur ☯[1]𓁜 nous pose problème à nous, qui avons en tête cette structure R/ I/ S, mais pas aux Grecs, qui s'évertuent à fermer leurs représentation en suturant 𓁝[1] sur [1]𓁜.
- Donc tout va bien ?
- Et non, car, si la suture 𓁝[1] sur [1]𓁜 tient bon, il y a une coupure entre :
- Pourquoi ne pas écrire l'Imaginaire Grec de cette façon ? (a)
Être/ Intelligible | Substance/ sensible/ existence | ||
[♲]𓁝⇆𓁜 | [1] | [⚤]𓁝⇅𓁜[♲] | |
transcendence S↓ | immanence S↑ |
Tu verrais tout de suite l'ambivalence du [1] coincé dans la zone verte du tableau entre intelligible et sensible, source commune aux deux démarches transcendante/ immanente.
- Si je m'intéressais essentiellement à la culture Grecque, ce serait sans doute une piste à explorer, mais je cherche avant tout à identifier les ruptures avec une pensée moderne, plus complète, où Réel et Symbolique retrouvent un sens, avec un repérage clair de chacun des modes ♧ et ♢, dont la différence est ici escamotée. Et il y a une difficulté de lecture : la transcendance se lisant de droite à gauche et l'immanence de gauche à droite à partir de [1].
Par ailleurs, la rupture 𓁝[♲]/[♲]𓁜, n'est pas "conceptualisée" en tant que telle, mais fait plutôt l'objet d'un constat, vue comme une difficulté à dépasser.
Je privilégie donc (sauf nécessité que je soulignerais à l'occasion) :
- Soit, mais pour en revenir à tes commentaires sur ce point 8 de l'auteur ?
- Eh bien, après mure réflexion, je crois qu'il a fait un contresens entre
qui renvoie à une distinction inaugurée par Aristote et courra tout au long du Moyen Âge et que notre auteur est sensé connaître, d'où ma perplexité : je lui fait plus confiance qu'à moi, mais cependant, je ne vois pas où j'aurais fait erreur ? (Note 5). Et cela m'ennuie, parce qu'il en découle une idée très fausse quant à l'identification du parricide de Platon envers Parménide ! D'ailleurs son écriture s'embrouille : qu'entend-il par "réllement réel" ? Parle-t-il de l'existant, en [1]𓁜 ou de l'Être en 𓁝[1] ?
Et puis cette phrase : "Aussi le parricide a été la proclamation, par le philosophe de l’Académie, que l’Un n’est pas, et que le Non-Un est." ! Il n'est absolument pas question de dire que le "Non-Un est", en 𓁝[∅]☯, mais de constater que du "Non-Un", on puisse parler, en [⚤]𓁜, ce qui n'a rien à voir, tu en conviendras !
- Je vois que tu t'énerves, et si tu passais à la suite plutôt ?
- Continuons :
Même les idées relèvent de ce système d’explication franchement dualiste. Si l’on en croit les recherches sur l’enseignement oral de Platon, c’est l’ensemble de la réalité qui, pour Platon, relevait de ces deux Principes premiers
Posture | commentaire | |
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Là encore notre auteur me semble aller bien vite en besogne; cette "dyade indéterminée" ne va pas de soi, c'est le moins que l'on puisse dire! Il s'agirait d'une opposition entre l'appréhension du grand et du petit (Note 6). L'auteur pointe l'opposition entre : |
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{1;2} ∈ [⚤]𓁜 |
L'important, tient à la dualité {x;y} avec le principe de non contradiction "x=¬¬x", ou du tiers exclu "x ou y". |
10 - Le problème de l’Un, Aristote l’a reçu avant tout de Parménide. Il déclare dans la Métaphysique (A 5, 986 b 29) : «estimant qu’en dehors de l’Être, le non-Être n’est rien, Parménide pense que l’Être est nécessairement un et qu’il n’y a rien d’autre». Théophraste, cité par Simplicius (in Phys., 115, 11), ne parle pas autrement : «Ce qui est en dehors de l’Être est non-Être. Or le non-Être n’est rien, donc l’Être est un». C’est cette identité sans faille de l’Être et de l’Un, affirmée par Parménide, qu’Aristote devait à son tour contester. Il lui a fallu pour ce faire réexaminer dans tous les sens la question de l’Un. La onzième aporie du livre B1 de la Métaphysique nous montre qu’il a formulé cette question de la manière suivante : «la chose la plus difficile de toutes pour connaître la vérité est celle de savoir si l’être et l’un sont des substances, au sens véritable du terme, et donc être et un par eux-mêmes, ou s’ils sont à attribuer comme des prédicats à ce qui est leur sujet».
Posture | commentaire | |
schéma (a) [♲]𓁝⇆𓁜[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲] |
Le questionnement d'Aristote se comprend mieux à partir du schéma (a). Nous sommes dans la zone verte où le [1] est vu comme : | |
𓁝[1]𓁜 |
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Ainsi, selon le stagirite, Platon a substantialisé l’être et l'un. Pour le Platon de l’histoire, l’un était principe ultime, mais il n’était pas être. Dans le Sophiste, l’être est un genre général, mais non pas l’Un. Au contraire de Platon tel qu’il le comprend, Aristote va affirmer que l’être et l’un ne sont pas substances, mais attributs. Alors que le Platon d’Aristote professe que l’être et l’un sont à la fois substances séparées et essences de toutes les choses, Aristote entend montrer que l’être et l’un ont de nombreuses significations. Ne servant à désigner aucune réalité déterminée, ils s’appliquent à une pluralité de réalités différentes, irréductibles entre elles et à quoi que ce soit d’unique. Ils relèvent ainsi d’une pluralité de genres. L’être et l’un étant convertibles, les significations de l’être sont aussi nombreuses que celles de l’un, et vice versa. Les significations de l’un correspondent donc aux catégories, mais sans s’identifier à elles.
Cependant, ces considérations n’ont pas empêché Aristote de poser un Principe ultime, substantiel, identiquement être et un, raison dernière du devenir, premier moteur immobile.
Si ce premier moteur est acte et donc pleinement un, les réalités du monde sensible sont, elles, constituées d’acte et de puissance et forment une pluralité d’êtres, chacun jouissant d’une unité proportionnelle à la perfection de son acte. Cette unité, diffractée en significations diverses, revêt, pour Aristote, quatre modes premiers :
prenant eux-mêmes, à leur tour, plusieurs formes. Tous ces modes sont un par l’indivisibilité et témoignent que, pour Aristote, il ne suffit pas de structurer la réalité en catégories. Il faut, en plus, examiner, selon l’expression de Lambros Couloubaritsis, «comment chaque chose s’unifie pour traduire son caractère d’étant». En poussant la réflexion dans cette ligne, on se rendra sans doute mieux compte que, dans la philosophie aristotélicienne, la question de l’un est «la condition même de l’étant : l’un est "mesure de toutes choses"» (Mét. Iota, 1, 1053 a 18-19).
Ajoutons que la multiplicité du monde sensible constitue une pluralité unifiée puisqu’elle dit rapport à «l’Un premier». Mais, selon Aristote, il ne s’agit pas d’un premier subsistant qui serait l’Un, puisque c’est l’Acte pur qui est pleinement un. L’un et l’être désignent donc finalement la même chose. Ils diffèrent cependant par la notion. Celle-ci renvoie à l’indivisiblité, qui se réfère à l’être indivis.
Posture | commentaire | |
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Nous en arrivons aux "catégories" d'Aristote; avec cette difficulté qu'il n'a pas, à strictement parler, de niveau [#] à sa disposition. Il faudra attendre Linné et Darwin pour cela. La discussion portera donc, en attendant, sur le fait de savoir si ces "catégories" sont soit : | |
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[♲]𓁝⇆𓁜[1]⏩[♲]𓁝⇆𓁜[1] [1]⇅[⚤]𓁜 |
La posture [♲]𓁜 renvoie au 𓁝[1] La posture [⚤]𓁜 est celle du multiple (l'automatisme de répétition commence à 2). |
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𓁝[α]♢↓[α]𓁜♧ |
Le terme "puissance" me renvoie automatiquement à l'idée du "virtus" Latin, que l'on retrouve chez Spinoza :
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[♲]𓁝⇆𓁜[1]
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En ce qui concerne les catégories d'Aristote; il vient rapidement :
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Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1] | Là, nous avons bien confirmation de la centralité de l'UN dans le développement de la pensée Occidentale. |
La matière, elle, est évidemment à identifier avec le multiple pur. Nous pouvons donc schématiser la correspondance entre les trois premières hypothèses du Parménide et les trois hypostases de Plotin de la manière suivante :
Posture | commentaire | |
Ici, l'auteur propose sa thèse, comme une interprétation de Plotin. Alain de Libéra préfère quant à lui partir de Porphyre, son élève, qui écrivit une introduction aux catégories d'Aristote. Si les propos des deux auteurs diffèrent, il y a malgré tout un point de convergence autour de Plotin. Ceci dit, je ne suis pas trop fan de sa présentation des "3" Uns de Plotin. (en revenant au schéma a) |
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[♲]𓁝⇆𓁜[1] Plotin
[⚤]𓁝⇅𓁜[♲] Platon
𓁝[♲]𓁜 |
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Nous avons ici deux façons de couper notre ruban de Moébius Imaginaire,
Selon la présentation, les zones "Être/ intelligible" et "Substance/ sensible" sont disposées différemment. Quant au niveau charnière il s'agit tantôt du [♲], tantôt du [1]. En positionnant l'âme en [♲] à l'articulation du sensible et de l'intelligible, j'opte instinctivement pour le premier modèle, celui qui se rapproche le plus d'une conception "moderne" de l'Imaginaire, entre Réel et Symbolique. C'est ce que je comprends dans le rapprochement fait par l'auteur entre "le monde des formes et de la vie". On peut interpréter ces deux façons de "couper" le ruban ainsi :
C'est sans doute ce flou dans le repérage de la posture qui rend le texte de l'auteur ambigu. |
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Ce qui me gène beaucoup, dans la suite, c'est cette notion de "négation" que l'auteur sort de son chapeau ! Je n'ai, en effet aucune difficulté à situer ses 3 hypothèses sans y avoir recours, en partant du schéma 2 pour les 2 premiers et du schéma 1 pour l'âme (Note 7): |
𓁝[1] | – Première hypothèse : L’Un pur et ineffable, | |
[1]𓁜 | – Deuxième hypothèse : L’un multiple, | |
𓁝[♲]𓁜 | – Troisième hypothèse : plan de l’âme médiatrice | |
Ce qui est sans doute le plus intéressant ici, est de nous départir de la logique du 1er ordre, avec le tiers exclus, pour voir cette "âme" précisément comme le "tiers" entre le sensible et l'intelligible; ce qui, évidemment, nous porte à une logique autre, dans une pensée en mode ♢. Ce tiers, enfin, nous renvoie à l'article sur "Le Trois", écrit dernièrement. Je crois que l'auteur aurait tout intérêt à substituer à sa dualité "affirmation/ négation", une autre beaucoup plus riche à partir des postures ex ante-𓁝/𓁜-ex post du Sujet...
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Le 23/ 02/ 2023 :
Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲] |
Je tique un peu sur la "dialectique de Parménide", il me semblait que la dialectique venait de Platon, et que c'était précisément pour l'établir, qu'il avait du se démarcher de son maître ? Qu'en pensent les spécialistes ? "Centre médiateur dans l’univers et dans chaque homme, l’âme est, pour Plotin" : Il me semble bien retrouver là tout ce que nous avons pu en dire hier ! "le point focal où la descente se fait remontée" : On retrouve la coupure en [♲], à partir d'où s'articulent les mouvements
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Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1]
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Développement : (b) Passer du virtuel 𓁝[1] au vide [∅], et de plus expliquer son rôle de générateur, sur un mode relationnel (passage de ♧ à ♢) est exactement le point où nous sommes.
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Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[∅]⏩[♲]𓁝⇆𓁜[∅] |
Pour faire raccord au commentaire précédent, il y a ici deux concepts, le 1 et le ∅ qui se bousculent pour s'imposer au niveau [∅]. La solution proposé consiste à faire dériver le 1 (en [♲]) du ∅ (en [∅]), ce qui relève d'un choix du Sujet... Mais j'ai peur qu'il ne s'agisse que d'une interprétation moderne... |
Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1]
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"Il faut donc contracter sa pensée jusqu’à l’Un véritable" ; comme l'on voit, Aristote n'est pas Plotin, et il s'arrête avant : au [1] comme objet initial. Ceci dit, cette remarque "le principe d'une chose est toujours plus simple que cette chose", me renvoie directement à une discussion entre Alain Connes et René Guitart, lors du dernier colloque Lysimaque (Note 8) |
Posture | commentaire | |
☯[1]𓁝/𓁜[1]☯
(𓁝[1])𓂀☯ |
Je me demande si, finalement, il ne faudrait pas garder notre dyade primitive et déjà voir l'Imaginaire du Sujet comme une coupure entre ses deux pôles? Maintenant, pour passer en posture ex post et discuter de l'Être, qui par définition dépasse le Sujet que nous sommes (i.e. : 𓁝[1]☯) il faut situer la place de celui qui parle, et porte ce discours 𓂀 qui lui "existe" : (...)𓂀 ! Ce qui nous donne : (𓁝[1])𓂀☯, autrement dit 𓂀 explique l'Être qui le transcende ☯ par le 1 qu'il imagine.... Mouais.... Là, c'est de l'agitation... |
Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1]
𓁝[1]
([1])𓂀♧☯
[♲]𓁜 |
C'est pour éclairer un peu ce jargon que mes petits glyphes sont bien utiles !
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Posture | commentaire | |
(𓁝[1])𓂀plotin☯
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Franchement ? Ça me donne des torticolis au cerveau. Autant je trouvais Plotin très en avance, lorsqu'il mettait le doigt sur le rôle du vide (voir b), autant son retour à l'Un sent l'huile de coude ! Comment placer l'Un "au-delà de l'intelligible", "au-delà de la pensée" et en parler sans s'extraire du discours ? Plotin est là 𓂀, par rapport au Sujet 𓁝 dans le discours du maître ! (Note 2) "l’Un ne peut donc se désigner que de façon négative". Formule intéressante, qui renvoie à notre discussion sur la complétion (Note 8) |
Posture | commentaire | |
𓁝[1]
(𓁝[1])𓂀plotin☯ |
"aspirer au bien c’est aspirer à l’unité"; où l'on retrouve mon commentaire précédant : l'aspiration est dans la posture ex ante 𓁝, bien sûr ! Maintenant, il y a quelque chose qui me dérange profondément dans l'idée que l'UN (qui reste un concept "pensé" par un humain), puisse générer ce qui est "impensable" par lui : Dieu, ou l'Être dont lui procède. Désolé d'insister, mais c'est le discours du maître 𓂀 face à l'élève 𓁝. On est toujours dans la caverne de Platon. (Note 9) |
Posture | commentaire | |
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Bon, pas de quoi nous émouvoir, nous sommes dans la différence : | |
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[♲]𓁝⇆𓁜[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲] (notre schéma a) |
Et ça se mord la queue puisque le [1] procède des deux. On s'en aperçoit immédiatement lorsque l'on coupe notre ruban de Moebius Imaginaire en [♲]. |
Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1]
([♲]𓁝⇆𓁜[1])𓂀☯ |
Tout ce que j'ai souligné définit la zone [♲]/[1] de l'Imaginaire. Si "l'Être c'est l'intelligence", nous pouvons le comprendre la copule "est" comme l'action du Sujet dans cet espace 𓁝⇆𓁜. Maintenant, constater que [♲]𓁝⇆𓁜 est "sous" le [1], (i.e.: à sa gauche), pourquoi pas ? Mais c'est privilégier le processus transcendant S↓ (cherchant la loi de Dieu) au détriment d'une aspiration immanente ↑ du Sujet vers Lui... Il s'agit encore du discours du maître 𓂀, qui nous explique Dieu... |
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([1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲]𓁝⇆𓁜[1]) 𓂀 | Passer d'un position "à gauche", pour l'assimiler directement "au rang de l'Un-multiple" en [1][⚤]𓁜, c'est louper le passage [♲], et évacuer le plan de l'âme , comme la différence Existence/ Être ou Substance/ Forme ! Aïe ! Par ailleurs comment qualifier l'activité qui se déploie en [⚤]𓁝⇅𓁜[♲] (où se cantonnent les Sophistes) ? |
Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲] (notre schéma a) |
Là, je commence à fatiguer, car nous tournons en rond : l'ambivalence du Un est bien représentée dans le schéma (a) |
Posture | commentaire | |
([♲]𓁝⇆𓁜[1])𓂀Aristote☯ | Mouais... Et vis versa ⇆ |
Posture | commentaire | |
𓁝[♲]𓁜 |
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Posture | commentaire | |
Le langage en |
Bon, là nous retombons sur le rapport du langage à son objet, qui doit lui être extérieur pour être "consistant". Cependant, l'objet du discours peut se rapporter in fine : |
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([⚤]𓁜)𓂀 | "c’est dire quelque chose qui est un". Rien ne m'empêche le Sujet de voir et dire "deux clous" en [⚤]𓁜 et la répétition du même. Ce qui fait l'unité; c'est l'énoncé (...) de cette multiplicité, par 𓂀. => ce qui est dit de l'objet est unique |
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[⚤]𓁝⇅𓁜[♲]⏩[⚤]𓁝⇅𓁜[♲] | Il en va autrement du Sujet partant d'une posture ex ante 𓁝, ou "locale", parlant d'un objet (global) dont il fait partie et qui le dépasse : il y a là retournement du Sujet "pour en parler" 𓁜: Parler d'une "part de tarte" suppose initialement une tarte quelque par entre [♲]/[∅] (ou [♲]/[1] pour les Grecs) => ce qui est de l'objet est unique. |
Posture | commentaire | |
[♲]𓁝⇆𓁜[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲]
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Toute cette dépense d'énergie pour "penser l'UN" en termes de négation, alors qu'il paraît si simple de le remplacer par le vide [∅], en position d'objet initial! Il manque d'un cheveu ce que j'avais écrit un peu vite dans mon commentaire (b). En effet, pour réaliser le saut de mode ♢↓♧, il faut réifier une action (i.e.:l'objet initial en mode ♢ étant la relation pure •⟲.) En l'occurrence, (en conservant son objet initial [1]), il aurait pu réifier la "vertu" comprise comme tension vers le [1]. Tension (ou pulsion) qui, bien évidemment n'est pas une "essence" de mode "objectif" ♧. À cette condition, il effectuait la transition ♢↓♧ souhaitée [vertu]𓁜♢↓𓁝♧[1]. Si ce n'est la "vertu" Romaine, ce pouvait être le "Verbe" Biblique... Mais là, je refais l'histoire.... |
32 - L’argumentation relève d’abord de l’ordre logique. Pour Aristote, on pense l’être en tant qu’être en le pensant dans son ousia, c’est-à-dire dans ce qu’il a de pensable. Le prédicat de l’unité, comme celui de l’être, se réfère à tout ce qui est pensable. Mais à la question : qu’est-ce qui fait l’être en tant qu’être, Plotin répond que, par-delà l’être et son ousia, c’est l’Un qui le fait tel : «tous les êtres sont êtres par l’Un» (Enn., VI, 9, 1). Pour Aristote, au contraire, l’un est, au même titre que l’être, un prédicat universel de tout ce qui est. Il est donc convertible avec l’être. L’unité n’est pas, pour lui, plus que l’être. Elle ne se situe pas avant lui comme son fondement. Elle s’identifie à lui. À l’encontre d’Aristote, et pour des raisons logiques, Plotin cherche, lui, le fondement de l’être hors de l’être. Ce qui fonde l’être, en effet, ne peut être par soi-même être car on serait alors amené à remonter à l’infini, de fondement en fondement. Celui-ci, autre que l’être, ne peut donc être que non-être, ne peut être que l’Un. Damascius fera la même remarque : la cause de l’être ne peut être l’être (Dubitationes et solutiones, § 121).
Posture | commentaire | |
L'ousia est déjà un terme ambigu : renvoyant | ||
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[♲]𓁝⇆𓁜[1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲] ou [1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲]𓁝⇆𓁜[1] |
On tourne en rond, tout simplement parce que ni Platon, ni Plotin ne décolle d'un mode "objectif" ♧ de penser, pour le dépasser en mode relationnel ♢; alors que Platon, connaissant Héraclite, aurait pu retenir de lui la prééminence du mouvement. (cf. sa métaphore du fleuve coulant entre deux rives) (Note 11). Faute de quoi ils se livrent, littéralement, à une guerre de "position" entre l'Un et l'Être. Hésitation qui correspond à un choix possible entre deux coupures, soit par [♲], soit par [1]. |
Posture | commentaire | |
Je pense à Wittgenstein : quand le verbe prolifère ainsi en néologismes, c'est que la pensée tourne à vide... (la proposition 7) | ||
𓁝[1] |
Mais pour aller jusqu'au bout dans l'exercice que je me suis imposé : une expérience "métanoétique" ne peux se faire qu'en posture ex ante 𓁝, donc, oui, vu ainsi, l'intelligence ne peut être "comprise"... |
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[♲]𓁝⇆𓁜[∅]⏩[♲]𓁝⇆𓁜[∅] | ... et pour en concevoir "quelque chose", il faut un retournement... | |
𓁝sujet[♲]𓁜maître | ... après quoi notre philosophe-maître expliquera la loi au peuple (toujours la posture du maître; Note 2) |
Posture | commentaire | |
Très étonnant de voir Plotin tourner autour de cette notion de vide, qu'il fait tous ses efforts pour transformer en UN ou en Être, comme un grain de sable autour duquel sa pensée s'enkyste. Nous pourrions sans doute y voir un automatisme de répétition à l'oeuvre.... Le vide comme aporie du discours (désolé, c'était trop tentant). |
Posture | commentaire | |
Là, on sent la flamme de l'auteur. | ||
Cependant, lorsque Socrate fait dire à Ménon, que toutes les abeilles sont semblables en tant qu'elles sont abeilles, (donc en mode objectif ♧ pur et dur), il eût été facile à Ménon (en mode relationnel ♢) de lui objecter que si toutes les abeilles étaient "semblables", elles ne seraient pas... Faute de reine ou de faux bourdon... |
- Ouf ! Pas fâché d'en voir le bout !
- Oui, l'exercice sentait un peu la sueur sur la fin, mais qu'en retires-tu ?
- L'auteur m'a permis d'en apprendre un peu sur Plotin, qui était resté dans les oubliettes d'Alain de Libéra, il est vrai qu'il se focalisait sur la question des universaux.
Ceci dit, il me semble que notre ruban Imaginaire s'en tire assez bien... Avec une idée neuve pour moi : je peux le couper où je veux, et obtenir des "effets de bords" différents, tout au moins pour ce qui est de la pensée Grecque, la nôtre étant plutôt structurée par le typique R/ I/ S.
Nous avons également retrouvé, dans la pensée antique, l'idée d'une simplification progressant au fur et à mesure que l'on monte dans l'Imaginaire, ce qui nous renvoie à la discussion entre topos/ sites (Note 8).
Maintenant, et c'est le plus important, nous avons bien vu, dans cette discussion entre Aristote et Plotin, comment le UN en posture d'objet initial bloque complètement le développement de l'Imaginaire, ce qui se traduit par une discussion "qui tourne en rond".
D'ailleurs, à propos d'y retourner, c'est l'heure de l'apéro !
Hari
Note 1 :
"Moderne" en ce sens que cette représentation, avec le vide comme objet initial respecte ce que l'on peut comprendre de l'expérience de l'objet , soit en physique, soit en analyse du Sujet.
Je vous renvoie à la fin de l'article "Qui a tué Platon?",:
"Maintenant, pour finir cet exposé très rapidement, je peux présenter les différents niveaux Imaginaires de cette façon :
☯ | [∃] | [⚤] | [#] | [♲] | [∅] | ☯ |
Réel | Objet final | Discret | Continu | Topos | Objet initial | Symbolique |
Grille à partir de laquelle, dans un second temps, nous pourrons situer les représentations les plus élémentaires des objets, ainsi que les conditions de leur observation :
[時間] | [空間] | [間] | ||||
☯ | [∃] | [⚤] | [#] | [♲] | [∅] | ☯ |
Réel | Objet final | temps | espace | objet | Objet initial | Symbolique |
Avec une préférence pour une vision plus relativiste où l'espace (空間) et le temps (時間) seraient comme les produits dérivés d'une "espace-temps" ("Ma" [間) plus fondamental. Ce qui permet de comprendre qu'en dernier ressort, le contact au Réel (l'observable) se réduit à des comptages discrets en termes de fréquences..."
Concernant les différents "modes" de penser ♧ ♢ ♡ ♤, voir "Ikebana"
Note 2 :
Sur les 4 discours, voir "Covariance/ contravariance #2 - Les 4 discours de Lacan".
Note 3 :
Nous avons vu cette différence en commentant "La querelle des Universaux" d'Alain de Libéra :
Voir en particulier "Querelle des Universaux #16 - Abélard" :
"Il y a déjà toute une discussion à mener autour de la définition et de l'emploi des termes d'existence, et d'essence, qui m'amène à préciser de quelle façon je 𓂀Haris les "comprends" :
En ce sens, le jugement "onto-logique" associe deux types de rationalité :
Note 4 :
Par curiosité, j'ai cherché sur le net pour trouver ceci dans "l'antiquité Grecque" de Pierre Raymond :
"Le vocabulaire de l’infini est difficile à déterminer dans les œuvres de la Grèce antique ; le même mot est parfois traduit par « illimité », « indéfini », quand il s’agit de Platon par exemple, et par « infini », quand il s’agit d’Aristote…"
L'infini moderne apparaît comme point sur la droite des Réels, à savoir en [#]𓁜, ce qui est hors du champ intellectuel Grec. Il faudra attendre les peintres de la Renaissance pour penser "perspective", mais au temps de Pythagore, on en reste au dénombrable et à N et Q en [⚤]𓁜 !
Pour ce qui nous occupe ici, nous pouvons nous contenter de dire que chez "les Grecs" en général l'idée d'infini est "représentable" par le "dénombrable", en posture [⚤]𓁜.
Note 17 :
Je me réfère dans ce blog à Emmy Noether comme une sorte de leitmotiv. Cette mathématicienne fut décrite par Einstein comme "le génie mathématique créatif le plus considérable produit depuis que les femmes ont eu accès aux études supérieures".
Son (ses) théorème(s) font le lien entre une symétrie (au sens de le physique), une quantité conservée et une indétermination. Ce qui donne à titre d'exemple (cf. Wikipédia):
Je fais le choix de dire qu'un "objet" de notre attention est une quantité conservée lorsque l'on change de posture, pour se la représenter.
C'est en ce sens qu'il n'y a pas de "substance" à priori, qui saturerait le "Réel", mais une construction Imaginaire du Sujet, à partir de ses propres "mouvements". L'objet, c'est ce qui résiste.
Dans le champ psychanalytique (Freud/ Lacan), on peut penser à deux étapes particulières du développement du Sujet :
ou chez Piera Aulagnier dans la différence de posture entre les deux pictogrammes de l'infant
Dans tous ces cas le Sujet se "constitue" dans le mouvement entre deux postures "symétriques" par rapport à cette coupure. Quant à l'indétermination, elle est dans le mouvement, indicible en lui-même.
Note 5 :
Nous avons vu cela dans "La querelle des universaux" d'Alain de Libéra. Voir en particulier dans "Notes de lecture #7" :
Nous en sommes donc aux Catégories d'Aristote :
"Les Catégories d’Aristote contiennent un système ontologique exposé par bribes, dont la cohérence n’apparaît qu’à relier entre elles quatre séquences textuelles :
i.e.
Note 6 :
En cherchant sur le net, je suis tombé sur ce texte "La Dyade Platonicienne du grand et du petit. Principe formelle ou matière informe ?" de Philippe Soulier (voir le site "Zetesis".)
Le texte en lui-même est très riche, et je ne vais pas le lire tout de suite, mais je note juste ceci au passage :
"... une contradiction, car en tant que tel, l’illimité est inconnaissable et indéfini; il est comme une matière privée de forme, tandis que les Formes intelligibles sont définies. Il est par conséquent absurde qu’un principe inconnaissable et indéfini enveloppe les Formes en les définissant. La réfutation opérée par Aristote repose sur un emploi ambigu du verbe περιέχειν :
Ça renvoie immédiatement au paradoxe de Bertrand Russel sur l'ensemble contenant tous les ensembles... Comme quoi, nous buttons toujours sur les mêmes difficultés !
J'en retiens ceci :
Par ailleurs, il y a une différence fondamentale entre le "grand" et le "petit".
Note 7 :
À propos de l'âme, voir l'article "Comment parler de l'âme avec François Cheng".
Il faudrait sans doute y revenir en élargissant notre réflexion en utilisant les différents modes de penser ♧ ♢ ♡ ♤. À l'époque de ce texte, je n'en avais pas encore eu l'idée !
Note 8 :
Voir "Mathématiques et psychanalyse #1". La discussion entre René Guitart et Alain Connes portait sur le rôle du topos vu par René Guitart comme la "complétion" d'un ensemble de sites.
Et la critique de René Guitart portait justement sur la "réduction" des objets observés, lorsque le regard se focalise sur ce qui les unit, ici, en l'occurrence, une structure de topos qui "résume" les sites en question.
Mais il s'agit d'une remarque très générale : dans l'acte de complétion, nous complétons des symétries aux objets afin de les embrasser d'un même regard. Corrélativement, l'objet se laisse appréhender (fait irruption dans l'Imaginaire) comme "brisure de symétrie".
Note 9 :
En préparant mon exposé, j'étais tombé sur une récusation de l'attitude de Platon par Nietzsche.
La posture même du philosophe telle que Platon la présente dans la l'allégorie de la caverne est discutable:
"Dans La République, Platon explique que le philosophe savant aspirant à la connaissance de la Vérité, ([♲]𓁝⇆𓁜[1]☯) 𓂀♧ doit sortir de la caverne du monde des apparences afin de contempler le soleil du monde intelligible : le souverain Bien. De plus, ce modèle débouche en fait sur la transformation du philosophe savant en philosophe roi ([♲]𓁝⇆𓁜[1]☯) 𓂀♧, qui se fait un devoir de revenir dans la caverne pour diffuser la lumière du Bien dans la cité (𓁝sujet[♲]𓁜roi) 𓂀♧." voir "La critique nitchéenne du platonisme" de Louis-Philippe Couture 2012
Ce qui fait qu'une épistémè s'imposant à tous (une croyance commune) se transforme en habitus pour chacun. Dans l'exercice, le philosophe prend la place du maître. (Note 2)
Attitude à laquelle Nietzsche oppose l'allégorie suivante, dans Ainsi parlait Zarathoustra, décrivant ce que devait être le cheminement du philosophe artiste, qui passe, quant à lui, par trois étapes.
La créativité tient à la bascule :
On peut discuter de cette "liberté" totale, surtout après l'apport de la psychanalyse, mais l'on voit bien:
On peut discuter entre le discours de l'analyste et celui du maitre pour qualifier les postures de Platon et de Plotin...
Note 10 :
J'avais le souvenir que dans son livre "Le théorème du perroquet", Denis Guedj écrivait que le 1 avait été introduit en arithmétique par Archytas, disciple de Pythagore et ami de Platon. Je n'ai pas pu en trouver la confirmation, mais suis tombé sur ce texte extrait d'une étude "Sur l'arithmétique Pythagoricienne" de Paul Tanner
"Théon (Arithm., 3) remarque que Philolaos et Archytas disent indifféremment l’un ou l’unité, c’est-à-dire qu’ils ne distinguent pas entre le nombre un et l’idée platonicienne de l’unité. Il cite d’ Archytas (Arithm., 5) un fragment probablement emprunté au livre Sur la décade , et où il prétend trouver la preuve d’une doctrine pythagorienne rapportée par Aristote et d’après laquelle l’unité étant principe du nombre en général, aussi bien du pair que de l’impair, ne peut être regardée comme impaire et doit être appelée paire-impaire (ὰρτιοπέρισσοϛ). Mais le fragment cité doit précisément être entendu dans le sens opposé et dans le fragment 2 de Philolaos, le pair-impair est un nombre pair qui n’est pas une puissance de 2. L’autorité d’ Aristote ne peut donc faire regarder l’application à l’unité de l’épithète en question comme généralement courante dans l’École."
Logique infaillible : si le "UN" de l'Être est parfait (i.e.: [♲]𓁝⇆𓁜[1]), il ne peut qu'être pair et impair, sinon il ne serait pas "tout". Le malheureux "un" de l'existant [1][⚤]𓁝⇅𓁜[♲], quant à lui, devra se contenter d'être impair !
- Ironie facile, n'as-tu rien d'autre à en dire ?
- Si, deux remarques :
De fait, dans le changement d'étiquette, à savoir en passant de [1] à [∅] comme objet final, tu remarqueras que ∅ n'est, par définition, ni pair, ni impair... Mieux, il respecte toutes les symétries que tu pourrais imaginer. En ce sens très (très !) général de "quantité conservée", associé à des symétries, tu ne pourrais trouver meilleur "Être" que le vide ∅ !
- Ce qui nous offre un joli paradoxe...
- Comme je les aime... Et pour enfoncer le clou, en partant du triptyque d'Emmy Noether : le ∅ n'est pas seulement un prétendant parmi d'autres pour remplacer le 1 en posture d'objet initial, mais il est le meilleur !
- À ce que je vois, tu es encore dans les ruminations de ton article "L'ontologie cul par-dessus tête", non ?
- Il y a de ça...
Note 11 :
Hier, cette citation de Lacan atterrit sur ma page Facebook...
"La vie descend la rivière touchant une rive de temps en temps, s'arrêtant ici ou là, sans rien comprendre à rien... L'idée de l'unité unifiante la condition humaine m'a toujours fait l'effet d'un scandaleux mensonge." Lacan à Baltimore 1966