Sur les traces de Lévi-Strauss, Lacan et Foucault, filant comme le sable au vent marin...
20 Août 2021
Nota : La signification et l'usage de mes glyphes, comme le schéma général de l'Imaginaire du Sujet, sont présentés ici: "Résumé" (☯[∃]𓁝⇅𓁜[⚤]𓁝⇅𓁜[#]𓁝⊥𓁜[♲]𓁝⇆𓁜[∅]☯)𓂀 (♧) Pour le schéma développé de l'imaginaire voir: "Mettre un peu d'ordre dans sa tête"
|
- Finalement, cette lecture du rêve inaugural de Freud (oh combien analysée et commentée depuis plus d'un siècle), m'a peut-être (restons prudents) offert une illustration du passage entre les deux registres Imaginaires 𓂀♧ et 𓂀♢ du Sujet et ceci est lié au désir.
Le désir :
Car si j'ai pu ergoter, voire divaguer, à partir des analyses des uns et des autres sur ce cas, le fait important, massif dans le discours de Freud, c'est que le rêve est un processus psychologique destiné à répondre à un désir.
- Le désir de qui ?
- Nous avons déjà abordé la question et nous y reviendrons en détail, mais nous sommes ici dans le désir, du Sujet rêvant, puis s'éveillant, de l'auteur du livre, de Freud, de son commentateur Lacan, de moi les commentant, et même de toi qui me lis.
- Tout est affaire de désir dans cette histoire.
- Oui, et cela déborde la question du rêve, pour devenir proprement philosophique : l'ensemble de notre appareil mental, n'est-il pas un gigantesque mécano qui s'est développé dans l'animal que nous sommes pour répondre à ses désirs ou pulsions ? Désir de survivre dans son individu, désir de survivre dans l'espèce, désir de survivre au-delà de sa propre mort ?
- Tu nous mènes où ?
- Dès l'origine de la représentation par Freud de l'Imaginaire en feuillets menant du Réel au Symbolique, le désir s'exprime par une propension à "monter" vers le Symbolique, c'est déjà ce que Spinoza appelle la pensée immanente ou de 1er ordre, et c'est facile à représenter sur notre schéma par des flêches : (☯→[∃]→[⚤]→[#]→[♲]→[∅]→☯)⇅𓂀♧, autrement dit, nous introduisons un "ordre" entre ces feuillets.
- Tu as rejeté cette idée en précisant que le mode de répétition, qui permet d'exprimer le temps en (☯[∃][⚤])⇅𓂀♧disparaît en (☯[∃][⚤][#])⊥𓂀♧(où la répétition porte sur l'orthogonalité entre concepts), pour s'exprimer par des recherches de symétries et de "normes" en (☯[∃][⚤][#][♲])⇆𓂀♧.
- Oui, cependant, en nous limitant à cette représentation, la coupure Réel/ Symbolique introduit l'ordre de cette représentation, c'est alors que nous avons "bouclé" le parcours, et développé les différents "modes" ♧ ♢ etc. (par la suite je me limiterais aux deux premiers modes ♧ ♢).
- Où veux-tu en venir ?
- Nous sommes partis de l'idée que notre Imaginaire est comme un ruban de Moebius, (voir "Bouclage Imaginaire"):
À partir de là, je peux représenter deux tours sur ce ruban comme une succession d'étapes, de cette façon :
[∃] | →[⚤]→[#]→[♲]→[∅]→☯ | ⇅𓂀♧ | |
☯→[∃]→[⚤]→[#]→[♲]→ | [∅] |
mais ça sonne faux, n'est-ce pas ?
- Je trouve au contraire que c'est très clair.
- Parce que tu continues avec ta logique du premier ordre à vouloir à toute force retrouver un "ordre", qui a disparu depuis longtemps déjà ! Depuis Descartes bloqué ici : (☯[∃][⚤])⇅𓂀♧. Cela demande un peu d'imagination, mais la meilleure représentation de ce ruban est encore celle-ci :
[∃]♢ | [⚤]♢ | [#]♢ | [♲]♢ | [∅]♢ | 𓂀♢ |
[∃]♧ | [⚤]♧ | [#]♧ | [♲]♧ | [∅]♧ | 𓂀♧ |
parce que les outils imaginaires en [α]♧ et [α]♢ sont les mêmes, quoiqu'ils s'appliquent sur des objets de discours différents. Nous sommes dans un automatisme de répétition d'ordre supérieur.
Nous l'avons très bien vu, en particulier au centre de la dispute entre Freud et Fliess autour de la question de la "bisexualité" : la position passive 𓁝 du Sujet peut se comprendre :
- Soit, mais où veux-tu en venir ?
- Mon hypothèse est la suivante (Freud en parle également ): l'état de veille, qui nous focalise sur notre contact au Réel (surtout en Occident, où nous avons intégré Descartes plus que de raison), façonne nos représentations conscientes en fonction du temps "logique", celui des métronomes, tic-tac, tic-tac, et il nous faut beaucoup de travail et d'abstraction pour dépasser cette logique du premier ordre, avec des jugements dichotomiques terriblement limités. Cela se retrouve même dans la façon de former nos souvenirs dans notre mémoire événementielle, en passant par l'hippocampe dans le cerveau.
Le rêve en nous coupant de cette expérience du temps, laisse affleurer à la limite de la conscience d'autres modes de fonctionnement de l'Imaginaire, moins exposés au Réel. Comme si, en relâchant une contrainte, le cerveau trouvait des voies plus économiques pour satisfaire le désir.
- Que vient faire l'économie là-dedans ?
- Combien de temps m'a-t-il fallu pour arriver à ce tableau de l'Imaginaire ?(note 1) C'est simple : plus de 40 ans; alors que nous fonctionnons tous comme ça, d'instinct !
- Mais où est l'économie ?
- Si je comprends l'ascension dans l'Imaginaire du Réel au Symbolique comme l'expression même de mon désir, ou de mes pulsions, je peux me la représenter comme ça, et mettre 40 ans à faire le parcours :
[∃] | →[⚤]→[#]→[♲]→[∅]→☯ | 𓂀♢ | |
↑ | |||
☯→[∃]→[⚤]→[#]→[♲]→ | [∅] | 𓂀♧ |
mais si j'oublie la marche du temps, mon esprit va directement au plus court :
[∃] | →[⚤]→[#]→[♲]→[∅]→☯ | 𓂀♢ | |
↑ | |||
☯ | 𓂀♧ |
Le désir ne s'exprime plus par une tension temporelle entre passé, présent et avenir, conduisant aux 21 temps du verbe désirer, liant le Sujet à un "complément d'objet direct", mais en termes de schémas et de graphes de relations, dans les synapses du cerveau. Vois-tu le gain ?
- Soit pour le désir, mais le rêve dans tout ça ?
- Le rêve est un processus psychologique permettant au cerveau de répondre à ce désir par une représentation de sa satisfaction.
- Une représentation faite par qui et à l'adresse de qui ?
- Je pense que c'est à partir de ces interrogations que nous pouvons revenir à notre lecture de Freud.
Le 21/08/2021 :
- Et fait, j'ai déjà lu et digéré ce texte, il y a fort longtemps. Aussi me contenterai-je de picorer ce qui m'intéresse par rapport au bouclage Imaginaire ([∅])𓂀♧/ ([∃])𓂀♢ qui s'impose à moi ce mois-ci, quitte à relire ensuite en détail le livre, avec les clefs que j'espère découvrir.
- Donne-nous au moins un schéma d'ensemble.
- Je vais directement aux mécanismes mis à jour par Freud, en sautant les parties didactiques destinées à présenter le bébé à un public de 1900.
Il y a tout d'abord une distinction qui s'opère entre contenu manifeste et contenu latent du rêve.
Contenu manifeste/ contenu latent :
« Les pensées du rêve et le contenu du rêve nous apparaissent comme deux exposés des mêmes faits en deux langues distinctes; ou mieux, le contenu du rêve nous apparaît comme une transcription (Übertragung) des pensées du rêve dans un autre mode d’expression, dont nous ne pourrons connaître les signes et les règles que quand nous aurons comparé la traduction et l'original. Nous comprenons les pensées du rêve d'une manière immédiate dès qu'elles nous apparaissent. Le contenu du rêve est donné sous forme de hiéroglyphes, dont les signes doivent être successivement traduits (übertragen) dans la langue des pensées du rêve. On se trompera évidemment si l’on veut lire ces signes comme des images et non selon leur signification conventionnelle.» p. 302
Une autre traduction du texte est peut-être plus explicite quant à la fin :
«On serait évidemment induit en erreur si l’on voulait lire ces signes d’après leur valeur en tant qu’images et non d’après leur relation entre eux en tant que signes.» Extrait de: Sigmund Freud. « L'Interprétation du rêve (PUF). » Apple Books. p. 697
"Übertragung" ayant le sens de "transmission", "transfert" ou "délégation".
Il ne faut pas être grand clerc pour voir que cette "traduction" est liée à ce que j'ai appelé un "changement de mode de pensée", dont les deux premiers modes sont 𓂀♧ et 𓂀♢. J'espère que tu apprécies de retrouver chez Freud cette idée que :
Mon hypothèse est que :
Le travail d'interprétation, à l'état de veille, est une transcription sur le mode élémentaire ♧ d'un processus Imaginaire complexe (sur plusieurs modes ♧, ♢, etc.) .
- Pourquoi cette idée ?
- Parce que tout ce travail interprétatif sur "les pensées du rêve" se fait au niveau du langage, et finalement de la parole, qui s'inscrit définitivement en ([⚤])𓂀♧.
- Concrètement, ça t'avance à quoi ?
- Je reviens sur ma dernière expérience d'un travail inconscient (voir "Retour de Cerisy"), et cette histoire de PV attestant un acte oublié, le passage d'un feu rouge dûment photographié, repéré et daté. Je retrouve "par hasard", et à point nommé, une trace d'un paiement CB.
Ceci me permet d'interpréter le constat : je devais attendre de tourner à gauche et non pas franchir l'intersection. Interprétation que j'oppose "verbalement", à un autre discours ou procès "verbal". Je suis donc ici, au niveau de mon Imaginaire 𓂀♧. Mais je reste totalement inconscient du processus relationnel qui m'a conduit à jeter un regard sur cette trace de mon paiement. Quelque part dans ma tête, s'est créé un lien dont je ne garde que la trace en 𓂀♧.
- Soit, mais pourquoi le situer en 𓂀♢ ?
- Parce que ce travail n'a pu s'effectuer que sur un matériau acquis concrêtement, lors d'un trajet effectif, mémorisé quelque part dans ma tête. Le processus inconscient porte donc sur des liens, en 𓂀♢.
- Si je te suis bien :
- Oui, et ça prépare une approche catégorique: (voir "Identité et équivalence de Mojita") :
"Nous en avions déduit que le "passage" [∃][⚤]𓂀♢↓[∃][⚤]𓂀♧ se traduisait, rétrospectivement, par un carré commutatif :
(•⟲∃♢ → Ω⚤♢) | ⇅𓂀 (♢) |
↓ ↓ | ↓ |
((*)∃♧ → {{*};{∅}}⚤♧) | ⇅𓂀 (♧) |
où l'idée de "vrai" en [⚤]♢ renvoie à l' "identité" en [⚤]♧."
Maintenant, nous pouvons passer à la suite.
Le travail de condensation :
Après la préparation d'artillerie que nous venons de faire, le plus simple pour comprendre ce travail de condensation en termes de topologie est encore d'écouter Étienne Ghys parler des "recouvrements".
Nous en avons très largement discuté dans "Identité et idempotence". Il importe vraiment de comprendre ce concept d'idempotence, tout le développement de Freud te semblera ensuite évident.
Reviens à son analyse de son rêve de la "monographie botanique" :
« Contenu du rêve : "J’ai écrit une monographie sur une variété de plante (laissée indéterminée). Le livre est devant moi, en le feuilletant je tombe sur une planche en couleurs pliée. À l’exemplaire est attaché un spécimen séché de la plante."
L’élément qui saute le plus aux yeux dans ce rêve est la monographie botanique. Celle-ci provient des impressions du jour du rêve ; j’avais effectivement vu dans la vitrine d’une librairie une monographie sur l’espèce « cyclamen ».
Cette conversation est d’ailleurs le véritable et actuel excitateur du rêve ; la monographie sur le cyclamen est également un point d’actualité, mais de nature indifférente ;
« Or ce n’est pas seulement la représentation composée « monographie botanique », mais aussi chacun de ses éléments «botanique» et «monographie» qui, de façon séparée, pénètre de plus en plus profondément, par des liaisons multiples, dans l’embrouillamini des pensées du rêve.
à la chaîne de pensées partant, des fleurs oubliées ; derrière «artichaut» se cache le souvenir, d’une part, de l’Italie et, d’autre part, d’une scène d’enfance dans laquelle j’ai inauguré mes relations avec les livres, depuis lors devenues intimes. « Botanique » est donc un vrai point nodal où se rejoignent pour donner le rêve d’innombrables cheminements de pensée qui, dans cette conversation, sont entrés en corrélation de façon justifiée. On se trouve ici au beau milieu d’une fabrique de pensées, dans laquelle, comme pour réaliser le chef-d’œuvre du tisserand:
Une pression du pied met en mouvement mille fils,
Les navettes vont et viennent à vive allure,
Les fils glissent sans qu’on les voie, Un seul coup donne mille liaisons.
Ici, le contenu manifeste du rêve, notre "base" est de 2 éléments monographie et botanique (la base B dans la vidéo de Ghys), et l'ensemble de tout le matériel convoqué pour "expliquer" cette base (Gärtner, son épouse florissante, Flora, la dame aux fleurs, épisode de lycée, examens, etc.), forme ce que l'on pourrait voir comme un "espace topologique" (le X de Ghys), recouvrant cette base B.
- Sauf que Freud établit des liens entre ces éléments, j'ai plutôt l'impression d'une arborescence, autrement dit d'un graphe, de niveau ([⚤])𓂀♢ et non d'une approche topologique en ([#])𓂀♧, non ?
- Si tu regardes bien sa façon de procéder, il est dans la répétition d'une séquence de "projection" d'un espace topologique X sur sa base B ([⚤]𓁝⇅𓁜[#]⏩[⚤]𓁝⇅𓁜[#])⇅𓂀♧; autrement dit, dans un processus conscient, temporel, narratif [⚤]⇅𓂀♧, contrairement au processus inconscient qui, lui, est a-temporel, et indicible, en 𓂀♢. Par ailleurs, d'un point de vue technique, l'ensemble des objets qu'évoque Freud n'est pas infini (ce qui serait une clôture de l'Imaginaire en [#]𓂀♧), mais indéfini : il peut toujours trouver un successeur, ce qui renforce bien l'idée d'une narration de niveau [⚤]⇅𓂀♧.
- Mais ceci n'explique pas pourquoi ce rêve de "monographie botanique"...
- J'ai dans l'idée que, par économie, le cerveau cherche à intégrer dans des schémas déjà là, l'information qu'il vient d'acquérir à l'état de veille, ce que, naturellement, Freud retrouve au réveil dans l'ordre inversé des priorités : des éléments tout frais, même sans grand intérêt, de la veille focalisent le travail d'organisation du cerveau qui les raccroche à des images plus anciennes. C'est un procédé découvert par les anciens, qui développèrent l'art de la mémoire, si utile avant l'invention de l'imprimerie. Nos cathédrales en gardent encore la trace, dans les scènes de leurs vitraux.
- Ce renforcement me rappelle l'histoire des fourmis qui suivent le chemin de plus forte odeur. (note 3)
- Je pense que c'est du même ordre : le cerveau retrouve les schémas synaptiques le plus souvent parcourus. Ensuite, pour les "identifier" (j'ai en tête le lemme de Yoneda), il faut bien qu'il mette un nom à chaque objet "domaine" en X, des morphismes dont ils sont la trace en B.
Je dirais que ce travail de "dénomination" à l'état de veille, pour nous en parler, voire en prendre tout simplement conscience, oblige le Sujet à "exprimer" en 𓂀♧, ce qui se développe en 𓂀♢ sous forme essentiellement de "relations" se rapportant à lui.
Mais je crois que nous aurons encore beaucoup d'occasions de revenir sur ce concept de condensation, passons à la suite.
Le 22/ 08/ 2021 :
Le travail de déplacement :
La "loi" qui s'impose au Sujet (en position ex ante) [#]𓁝⊥𓁜[♲], s'exprime en [#]𓁝⊥𓁜[♲], autrement dit, après ce que nous venons de voir, en termes de topologie [#]𓁜, ou d'appartenance, et in fine, après régression, en termes d'interdits ([⚤]𓁝⇅𓁜[#]⏩[⚤]𓁝⇅𓁜[#])⇅𓂀♧.
- Nous sommes ici dans une pensée de seconde espèce, qui part d'une transcendance, et régresse vers le Réel ?
- Oui, tout à fait, nous en avons déjà parlé. Et donc, il y a conflit entre ce que le Sujet peut construire de façon immanente, comme nous venons de le voir, et ses propres lois, qui vont limiter ou couper certains développements, la prise de conscience se faisant, comme toujours à l'articulation 𓁝𓁜.
- Je croyais que nous parlions du déplacement ?
- Si ma représentation de l'Imaginaire sur plusieurs "modes" est exacte :
[∃]♢ | [⚤]♢ | [#]♢ | [♲]♢ | [∅]♢ | 𓂀♢ |
[∃]♧ | [⚤]♧ | [#]♧ | [♲]♧ | [∅]♧ | 𓂀♧ |
En ayant situé le travail d'analyse de Freud en ([⚤][#])𓂀♧, je comprends que la "loi" du Sujet :
Maintenant, les voies empruntées par le Sujet dans son Imaginaire pour d'une part désirer (fléché en rouge →) et d'autre part en être satisfait (fléché en bleu →), ne sont pas les mêmes, car si le désir ne connaît pas la loi [♲]♧, il n'en est pas de même de sa satisfaction.
J'ai en tête ce schéma général :
[∃]→ | [⚤]→ | ←[#]→ | ←[♲]☯ | 𓂀♢ |
↑ | ↓ | ↓ | ↓ | |
☯[∃] | ←[⚤] | ←[#] | ←[♲] | 𓂀♧ |
où l'on retrouve des cycles d'hystérésis qui vont si bien à une question d'ordre énergétique (voir "Identité et équivalence de Mojita").
- Et comment lit-on ce schéma ?
- Mon idée est que l'inconscient tisse une multitude de liens potentiels ou latents correspondant à sa compréhension de la loi en [♲]♢, qui est filtrée à partir de la loi en [♲]♧.
- En quoi est-ce un schéma approprié ?
- Ce qui importe au cerveau en 𓂀♢, c'est de satisfaire un désir, en termes de liens, peu importe l'affect attaché aux objets♧mis en relation. Si le Sujet ne veut pas entendre parler de phallus, on parlera de nez, ou de soulier, peut lui importe. S'il ne peut haïr son père, il le vénère, ce qui importe c'est la liaison - indicible car d'ordre diachronique en 𓂀♧.
- Cela reste quand même très général !
- J'essaie seulement de trouver une grille de lecture, à l'aide de ma représentation, pour mieux comprendre l'expérience que nous rapporte Freud. Ça m'oblige en retour à reconsidérer une conception sans doute trop simpliste, que je me faisais de l'inconscient (voir "Conscient/ inconscient"), mais c'est une question sur laquelle nous aurons loisir de revenir.
La régression :
C'est dans ce chapitre que Freud introduit la représentation de l'Imaginaire par un feuilleté... Et c'est à partir de là que j'ai abouti aux réflexions d'aujourd'hui. Je pense que je peux boucler cet article là-dessus !
Bonne méditation.
Hari
Note 1 :
Par curiosité, jai tenté de dater un peu l'évolution de mes propres idées à ce sujet :
Note 2 :
Je ne voudrais pas alourdir le texte par des considérations trop mathématiques, mais l'idée est en gros celle-ci : soit par exemple :
Il y a yx façons de relier chacun des éléments de A à l'un de ceux de B.
Une application particulière de A dans B, qui, à chacun des éléments a fait correspondre un élément de b est donc un choix de x éléments parmi yx.
Dans le contexte qui nous occupe ici nous nous intéressons aux "sens" potentiel donné aux images en relations, ce que l'on peut rapprocher d'un ensemble de morphismes ou "application" entre deux "objets", décomposables en éléments.
On conçoit donc aisément que la seule représentation des objets A et B, ici en [#]♧ soit jugée très pauvre, par rapport aux associations que l'on peut faire entre leurs éléments en [⚤]♢ !
Note 3 :
C'est une histoire de Joël de Rosnay que j'ai reprise dans "L'homme quantique" à propos de la définition de la stabilité :
« J’ai en tête une présentation faite par Joël de Rosnay à un congrès de l’AFSCET{22} à Paris en 2005. Il commençait sa présentation par l’apologue suivant : prenez une brindille et mettez-la en travers du chemin emprunté par une colonne de fourmis. Pourquoi les fourmis contourneront-elles la brindille par son côté le plus court afin de retrouver le chemin originel? Il est tentant d’imaginer une quelconque «intelligence de groupe » ou une « transmission d’information» le long de la colonne de fourmis en marche. En fait, c’est plus élémentaire que cela. Au début, les fourmis se distribuent au hasard des deux côtés de la brindille. Cependant, sur le chemin le plus long, les fourmis sont plus espacées, en conséquence, elles forcent l’allure pour reformer le rang en aval ; et comme elles se positionnent les unes par rapport aux autres grâce aux phéromones qu’elles dégagent, cette piste est moins odorante. Au fil du temps, la différence d’odeur s’accentue entre les deux voies. Si bien qu’à la fin, seule la voie la plus courte, la plus odorante, continue d’être empruntée. C’est un apologue assez exemplaire du processus de renforcement en question. La constitution d’une taxinomie pour classer des images permet ensuite, par évaluation des différences, de situer de nouvelles expériences par rapport à la structure acquise, puis de les y intégrer ce qui, par cette extension même, renforce les critères de sélection initiaux. Le système s’étend en même temps qu’il s’approfondit, se structure, s’auto-entretient et deviendra un fait culturel. » Extrait de: Alain Simon. « L'Homme Quantique - Essai sur les fondements d'une entropologie. » Apple Books.
Ce qui s'exprimait là en termes de culture, ou mémoire d'un groupe, se retrouve ici chez le Sujet.
L'idée se retrouve d'ailleurs explicitement dans l'interprétation des rêves :
«... Les représentations qui dans les pensées de rêve sont les plus importantes sont celles qui y feront d’ailleurs sans doute le plus fréquemment retour, puisque les différentes pensées rayonnent à partir d’elles comme à partir de points centraux. » Extrait de: Sigmund Freud. « L'Interprétation du rêve (PUF). » Apple Books.
Avant de revenir sur le travail de déplacement, voir dans l'article.
Note 4 :
Ceci me conduit à reprendre ce que j'ai écrit dans mon article sur "l'injection faite à Irma") où je considérais que les "images" du rêve se situaient en [#]𓂀♧.
Note du 24/08/2021 :
En relisant "#2 discussion du cas" , il m'apparait que les "signes" en question ne sont sans doute pas considérés dans le rêve comme ensemble (i.e.: (𓁝[⚤]𓁜)𓂀♧) mais un groupe de symétrie au sens galoisien, en rapport avec une approche topologique : (𓁝[⚤])𓂀♧; où le dernier retournement (dans une démarche régressive; permettrant le contact au Réel) seul manquerait alors: (𓁝[⚤]𓁜)⏩𓁝[⚤]𓁜)𓂀♧; qui marquerait l'éveil, ou la conscience du Réel.
Ne pas oublier qu'historiquement, la notion d'ensemble a été développée après celle de groupe... Ce qui nous parait évident aujourd'hui (la notion d'ensemble) n'est pas forcément la plus élémentaire.
- Quel rapport ?
- Je veux simplement rappeler que notre façon consciente de nous représenter les choses, dans un ordre "immanent", du plus simple au plus complexe, n'est pas premier: il résulte d'un effort pour décanter une pensée déjà là, complexe, et pas forcément réduite à la pure "logique" (([⚤]𓁜)𓂀♧) mais de façon plus primitive : "topologique", avec la consience de la dualité 𓁝𓁜.